Bootsie Barnes (ts) au Birdland, New York, 1992, avec John Swana (tp), Clifford Adams (tb), Farid Barron (p),
Darryl Hall (b), Craig McIver (dm), extrait d'une vidéo YouTube (cliquez sur l'image)
Bootsie BARNES
Philly in the Heart
Robert Bootsie Barnes a été proclamé, à raison: «Trésor de Philadelphie». Figure
incontournable de la scène jazz de Philly, le ténor, à la puissante sonorité, a
œuvré toute sa vie pour transmettre son savoir aux plus jeunes, faire vivre la
tradition et une certaine idée du jazz, orientant son chemin sur ce qu'il considérait comme essentiel au-delà d'une carrière de musicien: animer la scène jazz d'une ville où cette musique exigeante était un vrai vecteur de promotion sociale, en particulier pour la population afro-américaine. Bootsie Barnes était une incarnation du lien social dans ce qu'il a de magique dans la civilisation américaine, dans le jazz essentiellement. Philadelphie a été une terre fertile pour ce type de personnalités si on s'en rapporte à quelques disparus de 2020. On pense à Jimmy Heath et même à Joe Segal qui développa son action à Chicago, mais est bien un natif de Philadelphie. Bootsie Barnes, c'est un parcours de soixante années, avec une attention quotidienne aux autres, au service de l’art comme expression populaire des habitants de sa ville, sans paillettes. Philadelphie, l'une des Capitales du jazz, bien endeuillée déjà par la récente disparition de nombreux artistes qui ont fait sa légende (Henry Grimes, Jymie Merritt, Giuseppi Logan, Wallace Roney, McCoy Tyner, Jimmy Heath) perd en Bootsie Barnes l'un de ses piliers.
Jérôme Partage
Remerciements à Darryl Hall
Robert Manuel Barnes a vu le jour le 27 novembre 1937 au
Pennsylvania Hospital, au sud de Philadelphie, mais il grandit dans les quartiers
nord de la ville. Dernier d’une fratrie de quatre garçons, ce sont ses aînés
qui ont donné au jeune Robert Barnes le surnom de «Bootsie». Quant à son nom de
famille, il porte celui de sa mère, Esther Barnes, qui était femme de ménage, également chanteuse et guitariste à ses heures, et non celui de son père, Wilbur Jones, un trompettiste de jazz qui
fit partie des big bands de Frank Fairfax (tp, tb, ts, dm, 1899-1972)1 et Bill Doggett (p, org, 1916-1996), avant
de rejoindre l’armée en 1941 et de fonder une nouvelle famille. Il fera le
reste de sa carrière dans l’Air Force Jazz Band, jusqu’en 1971.
Baignant dans
le rhythm & blues, le blues et le jazz, Bootsie reçoit à 6 ans un bref
apprentissage du piano dont joue sa grand-mère paternelle, mais préfère la
bicyclette aux leçons. Pour autant, il se met à pratiquer en
autodidacte la guitare et surtout la batterie. L’ambiance familiale très
musicale est complétée par ses cousins Jimmy Hamilton (cl, ts, 1917-1994), qui
fut membre de l’orchestre de Duke Ellington de 1943 à 1968, et son frère Tommy Hamilton (tp) dont Bootsie est plus proche, car Jimmy
est souvent sur les routes, et chez lequel il pratique la musique le week-end2. Par ailleurs, Bootsie a l’occasion d’aller
écouter le Duke, Lionel Hampton et les autres formations du même genre, lors de
leurs passages à Philadelphie, et de côtoyer les musiciens par l’intermédiaire
de ses cousins. Sonny Greer, le batteur d’Ellington, lui offre même une paire
de baguettes.
Mais l’environnement musical de Bootsie Barnes ne s’arrête
pas à la porte du foyer: on est à Philly, l’un des principaux creusets du jazz!
A l’école, il compte parmi ses camarades de classe: Tootie Heath (dm) et le futur
comédien Bill Cosby, batteur à ce moment, qu’il côtoie depuis la maternelle. Jouant
avec Spanky DeBrest (b) dans le big band du lycée Ben Franklin High School –où
passèrent également Benny Golson et Jimmy Garrison–, il est régulièrement
rejoint par son meilleur ami Lex Humphries (dm), qui lui est scolarisé au
Mastbaum High School, autre pépinière d’où sont sortis Ted Curson et Lee Morgan. L’école
est aussi un lieu d’écoute collective où les élèves peuvent emprunter les
disques. Stan Getz a alors les faveurs de Bootsie qui n’a pas encore découvert
Charlie Parker mais reçoit déjà ses premiers cachets3.
Ce n’est qu’après que sa grand-mère lui ait offert un saxophone à 19 ans, qu’il l'adopte. Il joue d’abord de l’alto, suivant le modèle de Jackie
McLean (avec lequel il jouera, des années plus tard, en compagnie de Philly Joe
Jones), avant de s’orienter vers le ténor, au motif qu’il rapporterait
davantage d’engagements. Il a surtout trouvé son instrument, développant un son
puissant avec un jeu plein d’agilité, s’inscrivant dans la filiation des
maîtres du bop.
Dans les décennies 1960 et 1970, Bootsie Barnes est
extrêmement actif, tant sur la scène de Philadelphie qu’à l’extérieur de la
ville: il passe dans les clubs de Philly (Dawn Bar, Aqua Lounge, Pep’s Musical
Bar, Just Jazz, Blue Note, Showboat…) et les multiples bars et restaurants
programmant régulièrement ou occasionnellement du jazz; il appartient aussi à
l’orchestre maison du Uptown Theatre4dirigé par depuis 1963 par Sam Reed (ts), qui comprend également Jimmy Heath (ts) et Odean Pope (ts). Parallèlement,
il est un habitué du «Chitlin’ Circuit» qui dessert le New Jersey: Crossing
Inn, Dreamland, Cotton Club, Loretta's High Hat, Pearl's Celebrity Room, ainsi que le très réputé Club Harlem
d’Atlantic City où il est engagé pour la saison d’été, de 1967 à 1969, au sein
du Johnny Lynch's Club Harlem Band5. Le
seul séjour prolongé en dehors de Philadelphie est celui qu’il effectue sur
l’île St-Croix (Iles Vierges), entre 1972 et 1973, probablement pour se
rapprocher de son cousin Jimmy Hamilton qui s’y est établi après avoir quitté
l’orchestre de Duke Ellington. En outre, il participe à des tournées avec les
batteurs Philly Joe Jones et Mickey Rocker. Les organistes l’apprécient aussi particulièrement. Au cours de sa carrière, il accompagne nombre d’entre eux: Jack McDuff, Milt Bukner, Richard Groove Holmes, Papa John
DeFrancesco et son fils Joey, jusqu’au grand Jimmy Smith qui était également originaire
de Pennsylvanie. De ce fait, Bootsie se produit régulièrement au Gert's, un club équipé d'un orgue, au sud de Broad Street (l'axe nord-sud de Philly), avec Shirley Scott, Don Patterson, Trudy Pitts ou encore Charles Earland.
Les occasions d’aller faire carrière à New York, à la fois
si proche et si loin, comme sur les scènes des grands festivals, n’ont pas
manqué à Bootsie. Pourtant, il a fait le choix d’un ancrage local, restant lié
à Philly par un attachement militant qui débute avec son élection, de 1969 à
1971, au poste de secrétaire général adjoint de l’union des musiciens
afro-américains, le «Local #274». «Bootsie
Barnes était le musicien de Philadelphie par excellence» dit à son propos Lovett Hines, directeur du Clef Club, une institution issue du syndicat, centrale dans la communauté afro-américaine de la ville et sa vie
jazzique6. «Globalement, il pouvait jouer avec n’importe qui. Sa musicalité était
impeccable. Il était méticuleux. Mais il était aussi un produit et une part de
la communauté. Vous n’aviez pas besoin d’être musicien pour connaître Bootsie.
Tout le monde connaissait Bootsie à travers la ville.»7 Uri Caine (p, né en 1956 à
Philadelphie) a débuté aux côtés du saxophoniste au milieu des années 1970. Il
décrit un musicien qui avait des amis aux quatre coins de la ville et qui
jouait partout: «Parfois, le week-end, on
avait trois ou quatre gigs. On commençait l’après-midi dans un endroit, puis on
allait ailleurs pour terminer à 4h du matin. Pour moi, ça a été une formidable
expérience d’apprentissage, parce je devais jouer énormément, ce qui était
merveilleux. Et avec des musiciens comme Philly Joe Jones, Bobby Dunham, Mickey
Rocker: car ils étaient ses batteurs»8. Autre enfant du pays, Christian
McBride (b, né en 1972) confirme la place prépondérante de
Bootsie: «Il a été l'un des piliers de la
scène jazz de Philly. Je dirais l'un des cinq musiciens les plus influents de
toute la ville»8.
De gauche à droite: Darryl Hall, Bootsie Barnes, Charles Fambrough, Derrick Hodges, Mulgrew Miller,
Atlantic City, NJ, 2004 © Photo X, collection Darryl Hall by courstesy
Cette influence provient d’un goût pour la transmission et d’une
grande générosité vis-à-vis des jeunes musiciens. Lovett Hines, qui a travaillé
avec Bootsie Barnes, dans les années 1970, dans les clubs d’Atlantic City,
comme le Harlem Club et le Wonder Bar, se souvient: «Bootsie était toujours celui qui vous prenait à part et vous expliquait
comment trouver votre propre rythme»7. Le tromboniste Duane Eubanks, d’une grande famille musicale, neveu des frères Ray et Tommy Bryant, et frère de Robin (tp) et Kevin (g), livre un témoignage similaire: «Ce qu'il a fait en réalité, c'est aider tout le monde à devenir sideman.
Il m'a énormément aidé, et mon frère aussi, pour ce qui est d’apprendre à jouer
dans un groupe.»8 Un des lieux privilégiés de cette transmission générationnelle est le Ortlieb’s
Jazzhaus, dans le quartier Northen Liberties, fondé en 1987 par Pete Souders, un saxophoniste qui faisait volontiers le bœuf avec les musiciens
programmés chez lui. Pendant dix ans, Bootsie est le ténor maison d'un club incontournable jusqu’à sa fermeture en 2010. Avec Bootsie, le club devient aussi
un véritable centre de formation par lequel est notamment passé Orrin Evans (p, né en 1975) et qui a débuté
auprès du ténor dès ses 13 ans: «Ortlieb’s
appelait ça "la prière du mardi soir" parce que c’était vraiment ça. Vous
rentriez dans une église et vous aviez intérêt à connaître les Ecritures.»8 car le saxophoniste est aussi réputé pour son exigence que son caractère bien
trempé. Une intransigeance qu’il assumait parfaitement: «Il faut des gars comme moi dans chaque ville pour faire vivre la
musique.»8 Il racontait aussi avoir toujours sur lui une pochette avec une cinquantaine de
morceaux «écrits par de grands musiciens
qui vous bottent le cul.»8 Avec humour, il avait écrit sur la
couverture: «Ass-Kickers». Autre «apprenti» du saxophoniste, Darryl Hall (b, né en 1963) se souvient du club TnT Monroe's, où Bootsie assurait les lundis soirs et recevait les musiciens de New York (Bobby Watson, Wallace Rooney, Billy Pierce, Greg Osby...), mais aussi de lieux moins conventionnels: «J'ai joué avec Bootsie et Uri Caine à la prison de Grateford, dans le nord de la Pennsylvanie. C'était ma première fois dans une prison! Bootsie était à l'aise avec les gars. Il parlait lentement et tranquillement, mais sa voix portait. Une autre fois, un vendredi soir, on était à Camden, NJ, juste en face du pont Walt Whitman de Philly. C'est une ville assez effrayante la nuit car elle est extrêmement pauvre, et conduire à travers ces quartiers n'est pas agréable. Le concert se tenait à l'arrière d'un magasin d'alcool et seulement cinq personnes sont venues, alors qu'on pouvait en accueillir cinquante. Mais c'était amusant cependant!»
Bootsie Barnes a été enfin un ambassadeur du «Philly Jazz»
en dehors des frontières de la ville lors de ses passages dans les clubs
new-yorkais ou de tournées en Europe et à travers les Etats-Unis et même à la
télévision, par l’intermédiaire de son ami Bill Cosby. En 1986, celui-ci l’invita avec d’autres jazzmen, à jouer son propre rôle dans un épisode de son Cosby Show9. En 2001, Bootsie fut également invité pour un concert
au Newport Jazz Festival (cf. Vidéos). En 2008, Chris McBride le fit également
venir au Detroit Jazz Festival dont le thème était «Philly-Detroit Connection».
Ces dernières années, Bootsie Barnes s’était associé avec avec un autre ténor
de Philadelphie, du même âge, Larry McKenna, avec lequel il avait enregistré en
2018 The More I See You (Cellar
Live), un des rares albums qu’il ait sorti sous son nom.
Avec beaucoup de justesse, Lovett Hines résume ce
que Bootsie représente à Philly: «Si vous
enlevez Liberty Bell de Philadelphie, alors il manque quelque chose… Et à
présent il n’y a plus Bootsie Barnes à Philadelphie.»7 Robert «Bootsie» Barnes est
mort au Lankenau Medical Center de Wynnewood, dans la banlieue de Philadelphie,
après trois semaines d’hospitalisation, selon son épouse depuis trente-cinq ans,
Sandra Turner-Barnes. Outre,
des centaines de musiciens désormais orphelins, il laisse derrière lui deux
filles et cinq petits-enfants dont l’aîné, Reggie Barnes, est saxophoniste à
Philadelphie. Il a été surnommé «Baby Bootsie».
1. Le tout jeune Dizzy
Gillespie (né en 1917) fit partie de l’orchestre de Frank Fairfax entre 1935 et
1937.
2. Interview de
Bootsie Barnes pour Jazz Bridge, The Real Book of Philadelphia Concert series, octobre 2018
(https://www.youtube.com/watch?v=WqqBmzRJmDY).
3. Interview de
Bootsie Barnes pour the Philly Jazz Legacy Project (Diane Turner, director of Temple University's Charles L. Blockson Afro-American Collection; https://phillyjazzhistory.org).
1ère partie: https://www.youtube.com/watch?v=ooZcysDCRV8,
2e partie: https://www.youtube.com/watch?v=hhhKnlwbLIA
3e partie: https://www.youtube.com/watch?v=HIiISt8MJhQ
4. Inauguré en 1929 et situé dans le nord de la ville, l’Uptown Theatre fut un
haut-lieu du rhythm & blues et du jazz à Philadelphie et une étape majeure
du Chitlin Circuit de 1951 à 1972, date à laquelle cesse son activité de
spectacles. Son déclin est en grande partie due à la montée de la violence et
du trafic de drogue dans son environnement immédiat. Le théâtre ferme ses
portes en 1978. Le bâtiment art déco est, depuis les années 1990, l’objet d’un
projet de rénovation.
5. Fondé en 1935 sur
le modèle du Cotton Club, le Club Harlem resta le principal club d’Atlantic
City jusqu’à sa fermeture en 1978. Les musiciens s’y produisaient presque 24h
sur 24, du «breakfast show» de 6h du matin aux «late-night shows» au
milieu de la nuit! Le club comptait deux salles et proposait, comme beaucoup
des lieux nocturnes de la ville, une programmation estivale spécifique à
laquelle était intégré l’orchestre dirigé par Johnny Lynch depuis 1955. Cette
formation avait une excellente réputation et attirait en particulier les jeunes
musiciens qui y trouvaient un emploi estival. L’autre orchestre-maison,
celui-là permanent, fut conduit par le batteur Chris Columbo de 1944 à 1978.
6. Voir interview de
Lovett Hines, Jazz Hot n°658, hiver 2011.
7. Cité par The
Philadelphia Inquirer du 24 avril 2020.
8. Cité par la radio
locale WBGO (www.wbgo.org)
9. Cosby Show(1994-1992), NBC TV, saison 2, épisode 17: «Play It Again Russell» avec Bootsie Barnes,
Art Blakey, Jimmy et Percy Heath, Joe Wilder, Tommy Flanagan, Slide Hampton et
Tito Puente, diffusé le 14 février 1986
SITE INTERNET: www.bootsiebarnes.com
*
Leader/coleader CD 1984. Bootsie Barnes Quartet, Been Here All Along, Way
After Midnight 001
CD 1995. Bootsie Barnes Quartet, You Leave Me Breathless,
French Riviera 1022
CD 1997. Bootsie Barnes Sextet, Hello, French Riviera 1033
CD 1998-99. Collectif, Live at Ortlieb's Jazzhaus, Encounter
1044 (1 titre avec Bootsie Barnes)
CD 2003. Bootsie Barnes Quintet, Boppin' Round the Center,
Harvest
CD 2018. Bootsie Barnes & Larry McKenna, The More I See
You, Cellar Live 50718
Sideman
LP 1978. Don Patterson, Why Not?, Muse 5148
LP 1978. Cullen Knight, Looking Up, Tree Top 4182 (=CD
Riverman BTR0078)
LP 1980. Leon Huff, Here to Create Music, Philadelphia
International NJZ 36758
(=CD 7243-4-98951-2-6)
CD 1985. Odean Pope Saxophone Choir, The Saxophone Shop, Soul Note 121129-2
CD 1993. Odean Pope Saxophone Choir, Epitome, Soul Note 212279-2
CD 1994. Papa John DeFrancesco, Comin’ Home, Muse 5331
CD 1997. Joey & Papa John DeFrancesco, All in the
Family, HighNote 7021
CD 2000. John Swana and The Philadelphians, Philly Gumbo,
Criss Cross 1203
CD 2000. Papa John DeFrancesco, Hip Cake Walk, HighNote 7071
CD 2003. Kenny Gates, Open the Gates, autoproduit
CD 2004. Uri Caine & Bedrock, Shelf-Life, Winter &
Winter 910112-2
CD 2004. John Swana and The Philadelphians, Philly Gumbo.
Vol. 2, Criss Cross 1260
CD 2007-08. Chad Carter, I Got Up! With Special
Guest Bootsie Barnes, JazzKnights
& Blackberry Jazz Productions
*
VIDEOGRAPHIE
par Hélène Sportis
Bootsie Barnes, Philadelphie, 2014
image extraite d'une vidéo YouTube
(cliquez sur l'image)
Chaîne YouTube et site de Bootsie Barnes:
1999. Bootsie Barnes, Robert Pietro (tp), X (tb), Kyle
Kholer (p), Mike Boone (b), Byron Landham (dm), Ortlieb’s Jazzhaus,
Philadelphie, PA, novembre
https://www.youtube.com/watch?v=EMYKi1LYKT0
2001. Bootsie Barnes, Bill Cosby (lead, dm), Jon Faddis
(tp), John Stubblefield (ts), Rodney Jones (g), Hilton Ruiz (p), Dawyne Burno
(b), Al Foster (dm), Don Alias (perc), concert complet, Newport Jazz Festival,
11 août
https://www.youtube.com/watch?v=VHm4Sdiy4UQ
2014. Bootsie Barnes, Larry McKenna and Jimmy Heath en big band, «Sonnymoon for Two» (composition de Sonny Rollins), Christmas at the Kimmel Center, Philadelphie, décembre
2018. Bootsie Barnes, Larry McKenna (ts), Lucas Brown (org),
Byron Landham (dm), «You’ve Changed», 13 septembre https://www.youtube.com/watch?v=PL7TtdjqfFk
2018. Bootsie Barnes, John Swana (tp), Lucas Brown (org),
Byron Landham (dm), «Funk in Deep Freeze», Philadelphie, PA, octobre
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Ke6MaGrEQxA
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