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La revue America-Jazz 47, sous la direction de Charles Delaunay et Robert Goffin, à laquelle participèrent Boris Vian, mais aussi Hugues Panassié, Hergé, et beaucoup d'autres artistes et critiques, témoigne de l'attirance qu'exercent alors les Etats-Unis sur les milieux artistiques européens et pas seulement.
Boris Vian


Le voyage en Amérique

La relation entre Boris Vian et l’Amérique est fusionnelle. De ses premières amours musicales à ses dernières traductions de science-fiction, Vian aura poussé le désir de connaissance bien plus loin et bien plus durablement que la plupart de ses compatriotes qui découvraient les Etats-Unis au moment de la Libération. Pourtant, son Amérique à lui est restée fantasmée, un rêve éveillé alimenté par une ardeur de recherche peu commune sur tout ce qui touchait à cette terre nouvelle, et il ne fera finalement le « grand voyage » que par la puissance de son imagination.

Christelle Gonzalo
Photos, illustrations by courtesy of
Fond'action Boris Vian et Jazz Hot

© Jazz Hot n°671, printemps 2015



L'orchestre "Accord Jazz" à Ville d'Avray © collection Fond'action Boris Vian, by courtesy




Né le 11 mars 1920 à Ville d’Avray d’une famille bourgeoise atypique, Boris Vian est bercé, enfant, par les tangos de Gardel qu’affectionnait son père Paul et les classiques du piano interprétés par sa mère, dite « la mère Pouche »1. Paul est rentier mais non oisif : fameux bricoleur (il construisit, aidé de ses trois fils, une salle de bal qui fit frémir d’angoisse la population dagovéranienne, effrayée par la débauche musicale et morale de la jeunesse d’avant-guerre), traducteur d’Allemand, lecteur éclectique, photographe amateur, il transmet à ses enfants sa curiosité et sa culture cosmopolites.


Le jazz arrive à Ville d’Avray aux alentours de 1934. Premières impros, premiers disques, premiers orchestres : Boris à la trompette (dans le style de l’un des rares musiciens blancs qu’il estimait, Bix Beiderbecke), Lélio à la guitare et Alain à la batterie. Voisins et camarades de classe constituent le reste des formations prenant pour exemples les big bands américains. Une photo célèbre immortalise le trio autour de jeunes camarades parmi lesquels on remarque le futur ministre François Missoffe.

Carte d'adhérent du HCF, 1937 © collection Fond'action Boris Vian, by courtesy


En 1937, Boris Vian devient membre du Hot Club de France. Il conservera sa carte toute sa vie. Il assiste ainsi à des concerts organisés par le HCF, et notamment ceux de Benny Carter et de Coleman Hawkins. C’est à cette période que la fameuse salle de bal dans le jardin des Vian commence à accueillir la jeunesse de Ville-d’Avray pour des écoutes de disques et des concerts. En 1945, Boris Vian contera non sans fantaisie, dans son premier roman Vercoquin et le plancton, les tribulations de cette jeunesse certes enjazzée, mais moins zazou que ne le voudrait la légende. En toile de fond, un jazz naturellement swing en provenance des USA, mais dont les titres sont savamment pastichés, pour reprendre l’idée de Delaunay de traduire en Français les standards américains afin de déjouer la censure.

Programme des concerts d'Ellington à Paris en 1939, édité par Jazz Hot


Le 3 avril 1939, Boris Vian assiste au concert de Duke Ellington au Palais de Chaillot, qui marqua durablement son goût pour la musique du maître américain. Au début de la Seconde Guerre mondiale, réformé du fait de sa maladie de cœur, il est admis à l’École Centrale. Durant l’été 1940, il rencontre sa future épouse Michelle Léglise, dont le rôle dans l’américanophilie de Vian est indéniable. C’est Michelle qui lui enseigne les subtilités de l’anglais et qui cosignera par la suite leurs premières traductions des « Série Noire » de Gallimard. En attendant, le couple se promène sur les quais à la recherche des éditions américaines de leurs auteurs de prédilection : Faulkner, Steinbeck, Hemingway…




En 1941, les surprises-parties et les « thé swing » reprennent de plus belle à Ville d’Avray, qui retrouve son rôle d’épicentre des loisirs de la jeunesse locale 2. Boris se rend également rue Chaptal, le siège de la revue Jazz Hot, alors terre de résistance du jazz (un bulletin de liaison perdure pendant la durée de la guerre), et même terre de résistance tout court (cf. Jazz Hot n° 651), où il approfondit ses relations avec Charles Delaunay, Django Reinhardt, Alix Combelle, etc. L’année suivante, l’ingénieur devient papa, est embauché à l’Afnor et rencontre le polytechnicien et clarinettiste Claude Abadie. Ce dernier cherche à reconstituer un orchestre et enrôle Alain Vian puis son frère aîné Boris dans une formation qui durera, bon an mal an, jusqu’à la fin des années 1940. Son style ? Le new orleans, qui ne se pratiquait plus guère et que l’orchestre a contribué à relancer3. Les concerts commencent à la fin de l’année 1942 et leur fréquence s’accélère à mesure que la fin de la guerre approche. Le 7 octobre 1944, Boris Vian dirige même le Swingtette du HCF à Rambouillet, au profit des FFI.


Boris Vian à la trompette, vers 1940 © collection Fond'action Boris Vian, by courtesy



La Libération libère l’appétit d’Amérique de Boris et de Michelle : Boris court les cachets avec Abadie et consorts, surtout dans les cantines américaines ; Michelle se fait traductrice et guide pour Américains à Paris. Leur curiosité pour les Etats-Unis est intarissable. Ils rencontrent, dialoguent, interrogent sur la société, la culture, le jazz, mais sont souvent déçus par le manque de connaissances de leurs témoins américains en matière de jazz. Milton Rosenthal, un GI collaborant aux Temps Modernes, devient un correspondant privilégié des époux Vian. Rentré au pays, il leur décrit l’atmosphère des villes, leur envoie des menus de restaurant, des articles de presse, des cartes routières, etc. Milton sera d’ailleurs, selon la légende, co-traducteur de la version américaine postérieure de J’irai cracher sur vos tombes, avec Boris Vian 4.



Les Temps Modernes, numéro du 1er juin 1946


En 1946, Vian rencontre progressivement l’équipe des Temps Modernes, la revue de Jean-Paul Sartre et, dès le mois de juin, il collabore à la rédaction. Pour le numéro double 11-12 de l’été, spécial USA, Boris Vian propose un texte truculent – mais refusé par la rédaction – dont on ne peut que recommander la lecture : les « Impressions d’Amérique » relatent l’arrivée fantasmée de l’auteur à New York, en sous-marin (pour éviter les « préjugés »). On y croise tour à tour Hemingway, André Breton et Henry Miller ; aucun stéréotype n’est oublié : drugstore, technicolor, juke-box, pin-up, puritanisme, Coca-Cola, baseball, etc. Sous couvert de comique confinant à l’absurde, Vian livre surtout une virulente charge antiraciste 5.


Mais c'est bien sûr par sa rapide intégration dans le milieu du jazz, à travers une participation régulière à la revue Jazz Hot, que Boris Vian développe, comme l'ensemble des amateurs de jazz, une curiosité insatiable de l'Amérique, dans un moment rare, la Libération, où la présence américaine se manifeste autant humainement (des musiciens en particulier) que par l'arrivée massive d'enregistrements dont les amateurs ont été privés. Cette forme d'abondance, dans une période de restrictions, explique un enthousiasme, une soif d'Amérique dont on trouve la traduction dans ce Jazz 47, de la revue America, élaboré par Charles Delaunay et Robert Goffin, auquel participent le « gratin » du jazz européen, l'équipe de Jazz Hot, Boris Vian en tête, mais aussi des philosophes, des dessinateurs, des peintres, des poètes – Jean-Paul Sartre, Hergé, Magritte et bien d'autres…

J'irai cracher sur vos tombes, de Vernon Sullivan, alias Boris Vian


Si c’est par le jazz que Boris Vian prend conscience du problème afro-américain, toutes les tribunes sont bonnes ensuite pour s’exprimer sur le sujet et fustiger le racisme : articles publiés dans des revues (La Rue, Jazz Hot, Combat), romans (J’irai cracher sur vos tombes, Les Morts ont tous la même peau 6), émissions radiophoniques, notamment les quarante-cinq émissions écrites directement en anglais pour la radio new-yorkaise WNEW 7, et chargées de présenter le jazz créé et enregistré en France durant les années 1930-1940. Plus encore, les nouvelles écrites pour les journaux les plus divers, de Blues pour un chat noir à Martin m’a téléphoné en passant par Le Rappel et En rond autour de minuit, témoignent du grand intérêt que porte l’auteur aux USA et au genre plus anglo-saxon que français des short-stories. Dans le seul recueil de nouvelles qu’il publie de son vivant, Les Fourmis 8, neuf des onze textes s’ornaient initialement d’une dédicace à un musicien de jazz, et sept furent même traduites par Vian en anglais, sans doute un exercice de style qui lui permettait d’user et d’abuser de l’argot anglo-américain.Dorothy Barker, Le jeune homme à la trompette, traduction Boris Vian

La traduction fut aussi pour Boris Vian un excellent exercice de compréhension sociologique du monde américain. Pour Gallimard, il traduit Raymond Chandler et Peter Cheyney (en « Série Noire »), puis James M. Cain, Nelson Algren, sans compter Le Jeune Homme à la trompette de Dorothy Baker, une vie romancée de Bix Beiderbecke, qui rétablit le rôle majeur des Afro-Américains dans l’évolution du jazz, et dont des extraits sont parus en pré-originales dans Jazz Hot entre novembre 1948 et juillet-août 1949 ; pour différentes revues enfin il traduit Richard Wright, Lewis Padgett, F.-M. Robinson, et surtout, il prend en charge la revue de presse de Jazz Hot entre 1947 et 1958, tribune qui laissait une large part aux revues étrangères et particulièrement anglophones (Down Beat, Jazz Monthly, Melody Maker…).



Le Monde des Ã, traduit par Boris Vian

Dans les années 1950, la curiosité littéraire américaine de Boris Vian le porte vers la science-fiction, un genre encore balbutiant qu’il contribue à faire connaître en France aux côtés de quelques amateurs éclairés tels que Raymond Queneau et Pierre Kast. Lecteur adolescent du britannique Herbert-George Wells, de Maurice Renard et de Rosny aîné, il devient l’un des tout premiers Français à traduire de la science-fiction d’outre-Atlantique, et notamment le chef-d’œuvre non-aristotélicien du Canadien Van Vogt : Le Monde des à 9. En outre, il publie, entre 1951 et 1958, plusieurs articles pour les supports les plus divers (Les Temps Modernes, La Gazette de Lausanne, L’Écran, notamment) afin de faire découvrir aux lecteurs français ce genre littéraire méconnu et pour le moins méprisé.


On ne s’étendra pas sur les affinités de Boris Vian avec le cinéma américain10 ; il suffit de préciser qu’il affectionnait tout particulièrement les comédies musicales, les westerns, les films de science-fiction, et qu’il abhorrait par-dessus tout le néo-réalisme. Curieux des films de jazz au point d’animer des soirées dans des ciné-clubs, il s’exprime également, dans un article intitulé : « Une victime du cinéma américain : le jazz »11, sur le racisme latent des studios américains, qui leur fait reléguer les Afro-Américains au second plan, même lorsqu’il s’agit de jazz.

L'affiche du film J'Irai cracher sur vos tombes


Boris Vian est victime d’un malaise cardiaque le 23 juin 1959, alors qu’il assiste à la projection privée d’un film dont il désapprouvait la réalisation : l’adaptation par Michel Gast de son roman J’irai cracher sur vos tombes. Son propre scénario avait été refusé, et le tournage s’était déroulé sur les hauteurs de Nice, ce qui rendait pour le moins difficile la transposition au Sud profond. Après avoir visionné quelques minutes du film, Vian se serait exclamé : « Ces types-là sont Américains comme mon cul ! » ; ce furent peu ou prou ses dernières paroles.

Boris Vian, devenu américanophile du fait de sa passion pour le jazz, aura-t-il jamais eu vraiment le désir de se rendre aux Etats-Unis ? Il semble que Vian se soit renseigné pour être opéré du cœur aux USA aux alentours de 1955, mais qu’il ait dû renoncer à cette idée ; raisons financières ? Opération trop risquée ? Difficultés d’obtention d’un visa du fait de ses démêlés judiciaires autour de J’irai cracher sur vos tombes ? Impossibilité de prendre l’avion pour cause médicale ? Peur de la confrontation du rêve et de la réalité ?

Au final, il a, « de loin », acquis une connaissance et un ressenti des mœurs et de la culture américaines d’une grande profondeur, qualité qui trouve son explication dans une curiosité insatiable, une imagination sans limite et une passion véritable pour un monde toujours nouveau dans l’après-guerre et le cerveau de Boris Vian.

 


1. Nicole Bertolt, François Roulmann et Marc Lapprand, Le Swing et le Verbe, Paris, Textuel, 2008.
2. Dans sa biographie destinée à la publication de L’Écume des jours par Gallimard en 1947, il note « Reprends fin 40 la trompette – Réaction contre prohibition musique noire américaine ».
3. L’orchestre enregistra d’ailleurs un unique disque, Swing n°212, sous l’impulsion de Charles Delaunay et dont Jazz Hot livre un compte-rendu élogieux dans son n°9 de septembre-octobre 1946.
4. La version "américaine" de J’irai cracher sur vos tombes a vu le jour en 1948, soit deux ans après la version « française » (prétendument traduite de l’américain par Boris Vian), sous le titre I Shall Spit on your Graves, dans le but de prouver au juge que Boris Vian était bien le traducteur du roman en langue française et non son véritable auteur… Vernon Sullivan, l’ « alter-negro » fictif de Boris Vian, doit probablement son nom au sax-ténor français Paul Vernon et au pianiste américain Joe Sullivan. Naturellement, le personnage de Vernon Sullivan est un écrivain afro-américain à la peau presque blanche qui aurait « passé la ligne ».
5. Boris Vian, Chroniques du menteur, Christian Bourgois, 1974.
6. Les quatre romans que Boris Vian publie sous le nom de Vernon Sullivan dressent un véritable plan de l’Amérique : du Sud profond à New York, de Los Angeles à Washington. L’auteur s’aidait de cartes routières pour rendre crédibles les pérégrinations de ses protagonistes.
7. Articles réunis par Gilbert Pestureau en édition bilingue sous le titre Jazz in Paris (Fayard, 1996).
8. Publié aux Éditions du Scorpion en 1949.

9.
Le Monde des à et Les Aventures des à furent publiés dans la collection Le Rayon fantastique de Gallimard en 1953 et 1957.
10. On peut se référer à l’étude publiée par Gilbert Pestureau sous le titre Boris Vian, les amerlauds et les godons, qui dresse un état complet des influences anglo-américaines de Boris Vian (U.G.E., « 10/18 », 1978).
11. Publié dans L’Écran français n°133, 13 janvier 1948 et repris en volume dans Boris Vian, Cinéma/Science-fiction, Christian Bourgois, 1978 et dans Œuvres romanesques complètes de Boris Vian, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, t. I, 2010.


Article "Mefie toi de l'orchestre" de Boris Vian, paru dans la revue America, Jazz 47



Jazz Hot n°237, septembre 1967

Boris Vian dans Jazz Hot :
Boris Vian a écrit dans Jazz Hot, avec une grande régularité, de 1947 à 1958, et son nom est présent dans l'ours de la revue jusqu'à mars 1959. Outre sa fameuse revue de presse, il a signé plusieurs articles et tribunes, certains sous des pseudonymes dont il avait le secret : Bison Ravi, Dr. Gédéon Molle, etc.

Articles sur Boris Vian :
« Jazz à la carte : France… », Jazz Hot n°145, juillet-août 1959
Michel Perez, « Les films : J'irai cracher sur vos tombes », Jazz Hot n°146, septembre 1959
Jacques J. Gaspard, « Hommage à Boris Vian », Jazz Hot n°147, octobre 1959
Claude Léon, « Boris Vian ou la sorcellerie au 20e siècle », Jazz Hot n°147, octobre 1959
Jacques J. Gaspard, « Il y a un an mourait Boris Vian », Jazz Hot n°156, juillet-août 1960
Jacques J. Gaspard, « Blues for Boris Vian », Jazz Hot n°171, décembre 1961
Jean Tronchot, « Le grand Boris. B.V. vit toujours. Aujourd'hui... », Jazz Hot n°194, janvier 1964
André Hodeir, « Les livres : Boris Vian », Jazz Hot n°207, mars 1965
Yves Buin, « Au delà de la légende : un nouveau livre sur Boris Vian », Jazz Hot n°218, mars 1966
Michel Le Bris, « Dossier Vian : Un bricoleur de génie », Jazz Hot n°237, décembre 1967

Bruno Vincent, « Dossier Vian : De l'écume au plancton », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Philippe Constantin, « Dossier Vian : Les dimanches soirs de Ville d'Avray », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Boris Vian, « Dossier Vian : Les chroniques de Jazz (extraits) », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Bruno Vincent, « Dossier Vian : Zizique et pognon », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Jazz Hot Special 2000, décembre1999-janvier 2000Philippe Constantin, « Dossier Boris Vian : La fonction du déserteur », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Jacques Canetti, « Dossier Boris Vian : I Remember Boris », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Alain Vian, « Dossier Boris Vian : Boris, mon frère », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Mouloudji, « Dossier Boris Vian : Moi aussi ... », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Magali Noël, « Dossier Boris Vian : Boris tout rose », Jazz Hot n°237, décembre 1967

Marie-José Casanova, « Dossier Boris Vian : Un homme », Jazz Hot n°237, décembre 1967
Pierre Cressant, « Boris Vian à la trompette », Jazz Hot n°242, août-septembre 1968
Goddet Laurent, « Livres : Images de Boris Vian », Jazz Hot n°362, juin 1979
Charles Delaunay, « Boris Vian et Pierre Cressant », Jazz Hot n°419, mars 1985
Mike Zwerin, « Hot News: Livres », Jazz Hot n°459, janvier 1989
Lucien Malson & al., « Boris Vian. L'écume du Jazz », Jazz Hot n°469, décembre 1989

Maurice Cullaz, « Hot News : Dernier coup d'archet », Jazz Hot n°473, avril 1990

Yves Sportis et Hélène Sportis, « Boris Vian », Jazz Hot n° Spécial 2000, décembre 1999
Nicole Bertold, « Boris Vian (Cité Véron) », Jazz Hot n° Spécial 2000, décembre 1999
Charles Delaunay, « Boris Vian », Jazz Hot n° Spécial 2000, décembre 1999
Christelle Gonzalo, « Tears : Ursula Vian Kübler », Jazz Hot n°650, hiver 2009-2010
Christelle Gonzalo, « Claude Abadie. Vian, Duke et les autres », Jazz Hot n°661, automne 2012

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