Willie Jones III
Among Friends
Enraciné
dans la tradition du hard bop, Willie Jones III a développé un
style personnel, précis et plein de swing. Pour s’en rendre
compte, il suffit d’écouter son dernier album explosif, en leader,
Plays The Max Roach Songbook
(2013). Accompagné d’Eric Reed (p), Dezron Douglas (b), Jeremy
Pelt (tp), Stacy Dillard (ts) et Steve Davis (tb), Jones joue avec le
feu de ses héros et l'état d'esprit
sans compromis d’un leader de jazz
straight-ahead. Né
à Los Angeles le 8 juin 1968, vivant à New York depuis 1997, Willie Jones
III a approfondi tous les aspects créatifs de la vie du musicien, en
tant que sideman, leader, compositeur et producteur. En sideman, il a
surtout accompagné Arturo Sandoval (1995-1998), Roy Hargrove
(1998-2005) et Cedar Walton (2009-2013), sans oublier les nombreux
concerts, tournées et enregistrements avec des musiciens historiques
comme Horace Silver, Herbie Hancock, Houston Person, pour en citer
quelques-uns. Jones a sorti cinq albums sous son nom, qui contiennent
tous la grâce d’Eric Reed –
son alter ego musical – sur WJ3
Records, le label qu’il a fondé en 1999. Il a aussi produit sur ce
même label Something Is Beautiful
(2011) et Reflections Grareful Heart
(2013) d’Eric Reed ainsi que The
Cyrus Chestnut Quartet (2012) et
Soul Brother Cool
(2013) de Cyrus Chestnut. En tant que représentant du jazz de
culture, Willie Jones III est aujourd’hui incontournable.
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos Adrianna Mateo, Ernest Gregory, Mathieu Perez
© Jazz Hot n° 669, automne 2014
Jazz Hot : Que
retenez-vous de votre enfance passée à Los Angeles dans les années
1970 ?
Willie Jones
III : Grandir à L.A. dans les
années 1970, c’était super ! Il y avait encore beaucoup de
musiciens de jazz comme Teddy Edwards, Billy Mitchell, Freddie
Hubbard etc. Et il y avait pas mal de musiciens locaux et de clubs à
cette époque. On n’avait pas besoin d’aller à Hollywood ou à
Culver City pour écouter du jazz.
Votre père,
Willie Jones (1932-2011), était un
musicien de jazz professionnel. Quels sont vos premiers souvenirs de
musique live ?
Mon père était
musicien donc j’assistais aux répétitions et aux jam sessions.
C’est à mon fondement.
Où
jouait-il ?
Il jouait
localement. Il jouait avec Henry Franklin, Teddy Edwards, Oscar
Brashear, George Bohanan. C’était le directeur musical des
Platters. C’était ce qui le faisait vivre. Et il jouait du jazz
dans toute la ville. C’est ce qu’il était dans son être, un
musicien de jazz. Il faisait aussi de la formation vocale pour des
personnalités comme Ann-Margret et Shirley MacLaine.
Avez-vous été
attiré par la batterie dès le plus jeune âge ?
Dès le premier
jour. J’ai eu l’occasion de voir tous ces musiciens. C’est ce
que je voulais faire. Quoiqu’il se passe, je voulais toujours jouer
de la batterie. Puis, je m’y suis mis plus sérieusement.
Avez-vous eu
des professeurs pour vous guider ?
J’ai pris des
cours particuliers avec Clarence Johnson quand j’avais 14 ans, mais
je ne m’exerçais pas sérieusement (rires).
Je m’y suis vraiment mis deux ans plus tard. Mais ça a été mon
introduction aux cours particuliers. Et mon père m’emmenait à des
concerts. Plus tard, j’allais seul aux jam sessions et je voyais
des musiciens comme Larry Gales.
Souhaitiez-vous
toujours ne jouer que du jazz straight-ahead ?
J’aime toutes
sortes de musique mais, pour en vivre, il n’a jamais été question
pour moi de jouer autre chose que du jazz straight-ahead.
A quel moment
êtes-vous allé étudier à CalArts (California
Institute of the Arts) ?
Après le lycée,
je suis allé au City College1
de Los Angeles pendant deux ans. Je jouais un peu partout dans la
ville. CalArts parrainait une sorte de workshop dans les Watts
Towers2.
Je pense que James Newton y enseignait. Il enseignait aussi à
CalArts. Et, avec le bassiste Marcus Shelby et le guitariste Hideaki
Tokunaga, j’ai bénéficié d’une bourse pour y étudier.
Qui étaient
vos mentors ?
J’ai eu
plusieurs mentors. C’est vraiment James Newton qui m’a fait
entrer à CalArts et c’était un des mes professeurs. C’est aussi
lui qui m’a donné mes premiers engagements. Tout ça a ouvert un
nouveau monde pour moi.
Combien de
temps avez-vous étudié à CalArts ?
Je suis resté
deux ans.
Parmi vos
professeurs, il y avait Tootie Heath. Qu’avez-vous appris de lui ?
Tootie est une
sorte de batteur/humoriste! Il a beaucoup d’humour et, en même
temps, prend la musique et la batterie très au sérieux. Il est très
musical. Il voulait toujours me faire jouer plus parce que j’avais
déjà développé de la technique avant d’arriver à CalArts. Mais
je n’étais pas très musical.
Comment
travailliez-vous avec lui ?
Il y avait deux
batteries installées dans une salle privée sur lesquelles on jouait
des morceaux. Il me faisait jouer en solo et me montrait des points
spécifiques.
La rencontre
de Billy Higgins (Jazz Hot
n°474) a été un tournant pour vous.
Officiellement,
je n’ai jamais pris de leçon avec Billy Higgins. Je le regardais
s’exercer tout le temps. C’était comme regarder un solo de
batterie. Il avait un workshop qui existe toujours à L.A., qui
s’appelle World Stage.
Etiez-vous
curieux des autres batteurs historiques ?
J’étais
curieux d’écouter tous les batteurs possibles. Mes premières
influences étaient Philly Joe Jones, Max Roach, Jimmy Cobb, Art
Blakey. Ce sont les premiers batteurs que j’ai entendus. Dès l’âge
de 20 ans, je me suis vraiment plongé dans leur travail.
Quand
êtes-vous allé à New York pour la première fois ?
A CalArts, j’ai
eu l’occasion de concourir à la Monk Competition. C’était en
1992. C’était la première fois que j’allais à New York. Je
n’ai pas gagné le concours bien-sûr mais ce voyage a enfoncé le
clou. Billy (Higgins) me conseillait de partir à New York. Là, j’y
ai rencontré Benny Carter, Wynton Marsalis, etc., et j’ai baigné
dans cette atmosphère avec tous ces autres batteurs. Vous voyez, à
L.A., j’étais le seul batteur qui jouait du jazz sérieusement. A
partir de ce moment, je voulais vivre à New York. Je suis rentré
étudier pendant un an puis je suis parti en tournée.
Quand
avez-vous formé votre premier groupe, Black Note ?
Ce groupe a
commencé dans le workshop de Billy Higgins. C’est là qu’on
s’est rencontrés. On a joué autour de L.A. et en Californie. On a
enregistré quelques albums.
Quelle a été
votre première expérience de tournée ?
Ma première
expérience de tournée était avec Arturo Sandoval. J’ai commencé
à jouer avec lui quand j’étais toujours à CalArts. C’était en
1993. Son batteur habituel, Aaron Serfaty, était un copain de classe
à CalArts. C’est un très bon batteur. Il a été engagé pour une
tournée de six semaines avec un autre groupe et m’a demandé de le
remplacer. Et, en moins de deux, je jouais du latin jazz (rires) !
Combien de
temps avez-vous joué avec Arturo Sandoval (Jazz
Hot n°626) ?
J’ai été son
batteur pendant trois ans mais, avant ça, je faisais des
remplacements.
Venant du jazz
straight-ahead, vous sentiez-vous à l’aise dans le latin jazz ?
C’était
incroyable ! En fait, je n’ai pas apprécié cette expérience
autant que j’aurais du. Lors de la première tournée que j’ai
faite avec lui, il jouait la musique de Clifford Brown. Donc il y
avait beaucoup de jazz straight-ahead. Mais il jouait beaucoup de
morceaux latins. Avec le recul, je me dis que j’aurais du exploré
ces types de rythme avec plus de sérieux.
Comment
était-ce de jouer avec lui ?
C’était super.
Avec Arturo, c’est une question de technique. C’est un génie !
Il peut jouer du piano, des timbales et de la trompette bien sûr. Il
peut tout faire ! Tout était agencé comme un spectacle. Je
devais maîtriser ma technique (rires).
C’était ma première fois sur ce type de scène avec ce type
d’énergie ! J’étais en nage tous les soirs (rires) !
Arturo était toujours très gentil avec moi et très patient. A
cette époque, je trouvais que mon jeu n’était pas terrible avec
ce style de musique. Mais, en 1995, il se trouve que je suis devenu
son batteur régulier.
Vous avez joué
avec beaucoup de musiciens historiques. Les aviez-vous déjà
rencontrés à Los Angeles ?
A L.A., j’étais
un des jeunes musicos à jouer du jazz. Donc si George Coleman
passait et qu’il avait besoin d’un batteur, on m’appelait. J’ai
joué une semaine avec lui à la Jazz Bakery. J’ai fait une tournée
de trois semaines avec Milt Jackson sur la côte ouest. Et c’était
en plus de mon engagement avec Arturo. Je courais partout. Je savais
que c’étaient d’excellents engagements mais il m’a fallu des
années pour comprendre avec qui j’avais joué et me rendre compte
que je vivais ce dont j’avais toujours rêvé.
Quand vous
êtes-vous installé à New York ?
Je suis parti
pour New York au mois de juin 1997. Et dans la même semaine, je
jouais au Blue Note avec Arturo Sandoval. Et quelques mois plus tard,
je rejoignais le groupe de Roy Hargrove.
Vous êtes
restés avec Roy Hargrove (Jazz
Hot n°594) plusieurs
années.
Je suis resté
huit ans.
Avez-vous eu
beaucoup d’engagements une fois installé à New York ?
Je jouais avec
Arturo quand je me suis installé à New York et je jouais aussi avec
Roy. Entre les deux, j’ai joué avec Horace Silver et on a
enregistré un disque ensemble.
Comment la
rencontre d’Horace Silver (Jazz
Hot n°528) s’est-elle
faite ?
J’ai rencontré
Horace quelques années auparavant à L.A. J’avais aussi auditionné
pour lui deux ans avant de m’installer à New York mais je n’avais
pas été engagé… Je pensais que je devais l’être (rires) ! C’était en 1995 ou 1996. Une fois à New York, il m’a appelé et
m’a demandé de revenir à Los Angeles pour une audition. J’ai
refusé très poliment mais s’il voulait que je joue avec lui, ce
serait avec grand plaisir. Et il m’a appelé et j’ai rejoint son
groupe. C’était l’été 1997.
Vous m’avez
dit avoir eu l’occasion de rencontrer Donald Byrd à cette époque.
Donald Byrd était
venu à un des concerts où je jouais avec Horace Silver. Je l’ai
rencontré quelques fois. C’était un vrai de vrai. Mon père avait
Modern Jazz Perspective.
C’est un de mes disques préférés.
Donc vous
aviez des engagements sitôt arrivé à New York. Avec qui avez-vous
joué ?
J’ai travaillé
dès mon arrivée à New York. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai
joué avec Roy Hargrove, Horace Silver, Hank Jones, Herbie Hancock,
Cedar Walton.
Vous avez joué
avec Roy Hargrove, dans son quintet et avec le RH Factor. Que
retenez-vous de cette expérience ?
Le RH Factor
était une super expérience mais cette musique n’était pas mon
style. Mon idée était de partir quand le quintet s’est arrêté.
Mais ils m’ont convaincu de rester et il voulait faire une tournée
avec deux batteurs. Je connaissais déjà Jason Thomas, un excellent
batteur. Cette tournée s’est transformée en deux ans. C’était
super. On a joué de l’excellente musique funk. C’était une très
bonne expérience. J’aime en particulier les albums Hard
Groove et Distractions.
Eric Reed
(Jazz Hot
n°641) apparaît dans tous vos albums en leader. Est-ce le musicien dont vous vous sentez le plus proche ?
J’ai rencontré
Eric à l’église. Nous avons à peu près le même âge. Eric est
le musicien de jazz que je connais depuis le plus longtemps. On s’est
rencontrés avec mon oncle, qui est un chanteur de gospel. C’était
il y a des années. C’était avant qu’Eric ne joue du jazz. Je
n’en étais pas sûr mais je sentais qu’il devait aimer le jazz
parce qu’il jouait si bien. Quelques années plus tard, je l’ai
vu jouer avec Wynton Marsalis. C’était le même type avec qui je
jouais à l’église. Des musiciens de ma génération, c’est mon
pianiste préféré avec Cyrus Chestnut. Eric et moi avons un lien
musical très fort. Il a tout ce que j’aime entendre chez un
pianiste. Donc si j’ai un projet en leader, j’aime en général
qu’il en fasse partie.
Quelles
qualités recherchez-vous chez un autre musicien ?
Il faut que ça
swingue et que ce soit très musical. Eric Reed en est la
quintessence. Si vous jouez du jazz, il faut que ça swingue.
Connaissiez-vous
Cedar Walton (Jazz Hot
n°520) avant de jouer avec lui ?
J’ai rencontré
Cedar par l’intermédiaire de Billy Higgins. C’était donc il y a
des années. J’ai été son batteur pendant cinq ans. Et même
avant ça, il m’arrivait de remplacer Lewis Nash, Joe Farnsworth,
Kenny Washington.
Était-ce un
rêve de jouer avec lui ?
En parlant de
réaliser ses rêves, en voilà un ! Je me souviens des concerts
du Cedar Walton Trio à L.A. avec Billy Higgins et David Williams. Je
ne les ratais jamais ! J’ai appris tous ses morceaux il y a
des années. Ses compositions restent avec vous. Il n’a pas la
reconnaissance qu’il mérite pour tout ce qu’il a écrit.
Quel était le
style de Cedar Walton ?
C’était un
pianiste incroyable. En tant que leader, il savait ce qu’il voulait
mais il vous donnait beaucoup de place pour vous exprimer. Il
respectait votre créativité et ce que vous pouviez apporter.
Parfois certains leaders veulent tout gérer. C’est comme être
dans une camisole. Je préfère quand on fait plus confiance aux
musiciens. Cedar était très fort pour ça.
Étiez-vous
familier avec son répertoire avant de jouer avec lui ?
Avant de jouer
avec lui, je pensais connaître la plupart de ses compositions. Quand
j’ai commencé à travailler avec lui, je me suis rendu compte que
je n’en connaissais pas la moitié. Et j’en connaissais
beaucoup !
Étiez-vous
proche de Cedar Walton ?
Nous avions un
lien. J’avais une amitié avec Cedar et David (Williams) avant
de travailler avec eux. Billy Higgins m’a présenté aux musiciens
avec lesquels il jouait. Cedar passait au workshop de Billy. David
aussi. Mais quand j’ai rejoint le trio et me suis mis à voyager
avec eux, c’est devenu comme une famille.
Vous avez créé
votre propre label, WJ3 Records, sur lequel vous avez enregistré
cinq albums en leader. Vous avez aussi produit Eric Reed et Cyrus
Chestnut (Jazz Hot
n° 559). Comment ce label a-t-il évolué ?
Au départ,
personne ne voulait me signer. Je voulais juste enregistrer. C’était
donc par nécessité que je l’ai créé. Certains s’enregistrent
pour décrocher un gros contrat. Moi, cela ne m’intéresse pas du
tout. Si avant, c’était par nécessité, aujourd’hui j’ai créé
un corpus qui va jusqu’à Eric Reed et Cyrus Chestnut. Je veux
poursuivre dans cette voie et continuer ce que Max Roach, Mingus
avaient tracé avec leurs propres labels.
Quelles ont
été vos inspirations dans vos albums en leader ?
Pour les deux
premiers, Volume 1… Straight
Swingin’ and Volume
2… Don’t
Knock The Swing,
je voulais garder une trace des personnes avec qui je travaillais à
ce moment-là. Dans le premier, il y avait Gerald Cannon à la basse
et Sherman Irby au saxophone, avec qui j’avais joué dans le groupe
de Roy Hargrove. Puis il y avait l’autre saxophoniste, James
Mahone, qui avait travaillé avec moi dans le groupe Black Note. Nous
sommes partis à New York ensemble. Il y avait Billy Childs sur
quelques morceaux. Je voyais Billy à L.A. Donc c’était important
pour moi de documenter ma relation avec eux. Et il y avait Eric Reed
bien sûr.
C’est une
sorte de biographie musicale…
Oui. Dans le
deuxième album, il y avait à nouveau Gerald Cannon, Roy Hargrove,
Steve Davis, avec qui j’avais travaillé autour de New York. Oui,
c’est une sorte de biographie musicale. Ca vous donne une idée
d’où vous en êtes dans votre carrière. Dans le troisième album,
Volume 3,
j’ai commencé à réfléchir plus en termes de conception. Je
voulais un trio et jouer avec deux musiciens en particulier, Eric
Reed et Dwayne Burno. Pour The Next
Phase, je voulais avoir le son de
Timeless All
Stars
de Cedar Walton avec le vibraphone, le trombone et le ténor. Je
pensais à un son en particulier.
Contact
www.williejones3.com
Discographie
Leader
CD
2001. Vol 1 … Straight Swinging, WJ3 Records 31001 CD
2003. Vol 2 … Don't Knock the Swing, WJ3 Records 31003 CD
2006. Vol 3, WJ3 Records 31005 CD
2010. The Next Phase, WJ3 Records 31008 CD
2013. Willie Jones III Plays the Max Roach Songbook, WJ3 Records
31012
Sideman CD
1982-2003. Montreal Jazz Festival Vol 1 : Very best Live,
Universal 986287 CD
1991. Black Note, 43rd
& Degnan, World Stage 1011 CD
1993. Black Note, L.A. Underground, Red Records RR 123259-2 CD
1993. Cliff Brown, In the Meantime, All-in-One 31731 CD
1993. Black Note, Jungle Music, Columbia 57825 CD
1994. Kei Akagi, Mirror Puzzle, Audioquest AQ 1028 CD
1995. Black Note, Nothing but the Swing, Impulse! IMPD 177 CD
1996. Hideaki Tokunaga, The Wind Told Me, Moo 5005 CD
1996-97. Matt Otto, 53 West 19th,
Noir Records 21 CD
1996-97. Joe Gaeta, Art of the Workingman, Rhombus Records / Positone
7009 CD
1997. Arturo Sandoval, Hot House, N2K Encoded Music 10023 CD
1997. Anthony Wilson, Anthony Wilson, Mama Foundation MMF 1018 CD
1997. Kamau Daaoud, Leimert Park, Mama records 1019 CD
1998. Anthony Wilson, Goat Hill Junket, Mama Foundation MMF 1022 CD
1998. Horace Silver, Jazz … Has … a Sense of Humor, Impulse! IMPD
293-2 CD
1998. Anthony Wonsey, Open the Gates, Cris Cross Jazz 1162 CD
1998. Ryan Kisor, Point of Arrival, Criss Cross 1180 CD
1998. Doug Lawrence, High Heel Sneakers, Fable Records 54303 CD
1998. Anthony Wonsey, Open the Gates, Criss Cross 1162 CD
1998. Charles Wright, Going to the Party, M$Wm Records 2001 CD
1998. Ryan Kisor, The Usual Suspects, Fable Records 54267 CD
1999. Roy Hargrove, Moment to Moment, Verve 543 540-2 CD
1999. Eugene Maslov, The Face of Love, Mack Avenue 1002 CD
2000. Phil Woods, Voyage : Phil Woods with the Bill Charlap
Trio, Chiaroscuro CR 368 CD
2000. Sherman Irby, Black Warrior, Black Warrior 1001 CD
2000. Jim Rotondi, Reverence, Criss Cross 1209 CD
2000. John Harrington, Love's Divine, Orchard 7468 CD
2001. Peter Beets, New York Trio, Criss Cross 1214 CD
2001. Jesse van Ruller, Here and There, Cris Cross 1217 CD
2001. Ryan Kisor, The Dream, Cris Cross 1215 CD
2002. Ryan Kisor, Awakening, Criss Cross 1239 CD
2002. Roy Hargrove RH Factor, Hard Groove, Verve 065192 CD
2002. Peter Beets, New York Trio Page Two, Criss Cross 1237 CD
2003. Jon Mayer, The Classics, Reservoir RSRCD 175 CD
2004. Roberta Gambarini, Easy to Love, In & Out 02070842 CD
2004. Grant Stewart, Grant Stewart + 4, Criss Cross 1269 CD
2004. Sherman Irby, Faith, Black Warrior 1002 CD
2004. Roy Hargrove RH Factor, Strength EP, Verve 9863348
CD
2005. Eric Reed, Here, MaxJazz MXJ 216 CD
2005. Peter Zak, For Tomorrow, SteepleChase SCCD 31592 CD
2005. Julius Toledano, Just the Beginning, Sharp Nine Records 1034 CD
2006. Wycliffe Gordon-Eric Reed, We, Vol. 2, WJ3 Records 31006 CD
2006. Tom Scott, Bebop United, Telarc MCGJ 1021 CD
2006. Roy Hargrove RH Factor, Distractions, Verve 000598702 CD
2006. Roy Hargrove, Nothing Serious, Verve 9888507 CD
2007. Marcus printup, London Lullaby, SteepleChase 31655 CD
2007. Marilyn Scott, Every Time We Say Goodbye, Venus 890974 CD
2007. Kurt Elling, Nighmoves, Concord Jazz 7230138 CD
2007. Houston Person, Thinking of You, High Note HCD 7177 CD
2007. Tom Guarna, Wingspan, SteepleChase 31634 CD
2007-2008. Joe Cohn, Shared Contemplations, Criss Cross 1309 CD
2008. Eric Reed, Stand !, WJ3 Records 31007 CD
2008-10. Ernestine Anderson, Nightlife, High Note HCD 7213 CD
2009. Eric Reed & Cyrus Chestnut, Plenty Swing, Plenty Soul,
Savant SCD 2104 CD
2009. Ernestine Anderson, A Song for You, High Note HCD 7187 CD
2009. Cory Weeds, Everything's Coming Up Weeds, Cellar Live Records
11909 CD
2009. Yotam Silberstein, Next Page, Positone 8050 CD
2009. Pamela Luss, Sweet and Saxy, Savant SCD 2103 CD
2009. Cedar Walton, Voices Deep Within, High Note HCD 7204 CD
2009. Stevie Holland, Before Love Has Gone, 150 Music 9 CD
2009. Steve Davis, Live at Smalls, Smallslive SL 0005 CD
2009. Noah Haidu, Slipstream, Positone 8077 CD
2010. Lisa Kirchner, Something to Sing About, Albabany Music
Distribution TROY 1268 CD
2010. Tim Mayer, Resilience, Jazz Legacy 1101015 CD
2010. Cyrus Chestnut, The Cyrus Chestnut Quartet, WJ3 100100 CD
2010. Houston Person, Moment to Moment, High Note HCD 7217 CD
2010. Justin Robinson, In the Spur of the Moment, WJ3 Records 31011 CD
2010. Charles Wright, Music in the Times We Live in, M$Wm Records
2002 CD
2010. Suzanne Pittson, Out of the Hub : The Music of Freddie
Hubbard, Vineland Records VLCD 7757 CD
2011. Cedar Walton, The Bouncer, Half Note 7223 CD
2011. Piero Odorici, Savant SCD 2115 CD
2011. Elio Villafranca, Caribean Tinge : Live from Dizzy's Club
Coca Cola, Motéma 233854 CD
2011. Floriaan Wempe, Flo's Flow, Challenge Records 73347 CD
2011. Charles Wright, That Funky Thang, M$Wm Records 2005 CD
2012. Jacques Lesure, When She Smiles, WJ3 Records 31014 CD
2012. Desron Douglas, Live at Smalls, Smallslive SL 0028 CD
2013. Cyrus Chestnut, Soul Brother Cool, WJ3 Records 31013 CD
2013. Steve Turre, The Bones of Art, High Note HCD 7251 CD
2013. Justin Robinson, Alana's Fantasy, Criss Cross 1371
Vidéos
Willie
Jones III, « The Thorn », extrait de The
Next Phase (2009) Willie
Jones III (dm), Eric Reed (p), Dezron Douglas (b), Greg Tardy (sax),
Steve Davis (tb), Warren Wolf (vib)
Cedar
Walton Trio, « Cedar’s Blues », Live 2013 Cedar
Walton (p), David Williams (b), Willie Jones III (dm)
Roy
Hargrove Quintet, « Circus », Festival de Jazz de Berne
(Allemagne), 2000 Roy
Hargrove (tp), Sherman Irby (sax), Larry Willis (p), Gerald Cannon
(b), Willie Jones III (dm)
Arturo
Sandoval, « Hot House », extrait de Hot
House (1998)
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