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Marc Richard

6 jan. 2012
Cooking the Frog
Nouveauté-Sélection
Titres communiqués sur le boîtier
François Biensan (tp, arr), Marc Richard (cl, ts, as, arr), Stan Laferrière (p, g, ukulele), Raphaël Dever (b), François Laudet (dm)
Enregistré : les 7, 8 et 28 avril 2011, chez François Biensan
Durée : 50’15’’
Black & Blue 722.2

Un excellent disque. Le répertoire est composé de chansons françaises (Trenet, Bécaud, Brassens, Gainsbourg, Misraki, etc) arrangées par François Biensan (très original : « La Javanaise » avec excellent solo de trompette, « Les sabots d’Hélène » avec bons solos de piano et trompette) et Marc Richard (tous les autres titres). Mais ce qui en fait du jazz c’est l’interprétation donnée de ces arrangements (qui sonneraient autrement par les cuivres des Balkans). Oh, la recette n’est pas nouvelle, et prouve une fois de plus que le jazz est une façon de jouer qui s’accommode de tout agencement de sons que l’on nomme composition. Ici l’alibi est l’objet de toutes les fantaisies, parfois rien que dans le choix du tempo : lent qui convient à « Poupée de cire, poupée de son » (magnifique solo de trompette, quelle sonorité !), vif pour « Je suis seule ce soir » qui sent le hard bop avec un Marc Richard proche de Benny Golson et Biensan dans le sillage de Brownie (bon solo de piano aussi). Belle introduction de piano pour « J’ai deux amours » devenue ballade pour sax ténor pulpeux à la Byas ou Hawkins (Biensan ne joue pas). Raphaël Dever y prend un bon solo. Le traitement de « C’est si bon » est moins surprenant (bel exposé de Biensan). Le tempo de « Vous qui passez sans me voir » est conservé. Marc Richard à la clarinette reçoit un beau contre-chant de trompette (Biensan prend un solo…sifflé). Le côté Basie convient bien à « Venez donc chez moi » (gros son de ténor volubile de Marc Richard). Le « Cooking the Frog » composition-démarquage de Marc Richard permet à François Biensan de démontrer comment on monte la tension swing ! Le traitement vif du « Et maintenant » de Bécaud fonctionne très bien et permet une alternative de ténor (à la Rollins) et batterie (experte avec François Laudet). Bref, on ne s’ennuie pas.
Michel Laplace