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Ryan Kisor

24 mai 2011
Live at Smalls
Nouveauté-Sélection
Cool and Hot, You Stepped Out of a Dream, Enigma, Con Alma, Blues for Worm
Ryan Kisor (tp), Sherman Irby (as), Peter Zak (p), Carlos Henriquez (b), Ali Jackson (dm)
Enregistré : 16-17 mai 2008, NYC
Durée : 55’ 44’’
Smalls Live 0001 (www.smallslive.com)

C’est un CD enregistré live au Small Jazz Club de Greenwich Village de New York. Le label Smalls Live est dédié à l’idée (nous dirions le cliché) selon laquelle « jazz is best heard in a live context with minimal editing, captured in the full spontaneous moment in which it was created ». La « spontanéité » suit toujours un minimum de conventions et un travail personnel préalable sur l’instrument pour proposer en concert le niveau que nous avons là. Il est intéressant de constater que des marsaliens comme Kisor, Irby, Henriquez et Jackson livrés à eux-mêmes s’éloignent assez des conceptions musicales de Wynton Marsalis. Ryan Kisor est un trompettiste exceptionnel qui, au sein du Lincoln Center Jazz Orchestra, a joué des choses extraordinaires. Livré ici à la routine du club en quintet tout à fait convenu, l’intérêt qu’il peut susciter n’est pas le même. Un autre « cliché jazz » était d’affirmer que les ellingtoniens sans Ellington ne sont pas au même niveau. Ce qui nous paraît très exagéré pour les ellingtoniens, et assez vrai pour des marsaliens. Les deux premiers titres du CD ne nous accrochent pas (sinon le solo de basse dans « You Stepped Out of a Dream »). Cela fait très « remplissage » sans conviction, comme nous l’avons vécu en club des milliers de fois. Les trois titres qui suivent sont plus intéressants. Comme le CD est un mélange de deux prestations, il y a peut être ce phénomène bien réel, vécu par tous les musiciens et que l’on décrit ainsi : « Il y a les jours avec et les jours sans ». Bref, « Enigma » sur tempo lent est bien exposé par Ryan Kisor (avec un côté Miles Davis). Le solo d’Irby comme celui de Peter Zak (bien soutenu par Henriquez) sont de très bonne facture. Le « Con Alma » de Dizzy Gillespie dans lequel, bien sûr, la rythmique (de qualité) joue un rôle important, une fois encore à de bons solos d’Irby et du pianiste (complicité d’Ali Jackson). Enfin, c’est dans « Blues for Worm » que Ryan Kysor joue son meilleur solo (sonorité, construction, effets). On notera la parenté avec Booker Little dans l’alternative avec la batterie. Un CD effectivement représentatif de ce qu’on vit en club.
Michel Laplace