Albert Tootie Heath
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3 avril 2024
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31 mai 1935, Philadelphie, PA - 3 avril 2024, Santa Fe, NM
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© Jazz Hot 2024
Albert Tootie HEATH
Al Tootie Heath, «Smilin’» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
Jazz Fire
Avec Al Tootie Heath, décédé le 3 avril 2024, disparaît le dernier des trois frères Heath, une fratrie de musiciens d’exception dont le jazz a le secret (les Jones: Hank, Thad et Elvin; les Montgomery: Wes, Monk et Buddy; les Powell: William, Bud et Richie; les Barron, Bill et Kenny; les Bryant: Ray, Len et Tommy; d'autres encore). La musique est, il est vrai, l'un des moyens d'émancipation de l'Afro-Amérique, et l'un de ceux que privilégient souvent les mères de famille et parfois les pères qui désirent voir leurs enfants survivre à cette course à la vie «sans filet» qui est le modèle «social» de l’Amérique, porteur de vitalité mais aussi de drames innombrables. La musique est un moment de la vie quotidienne, familiale (d'où ces fratries) mais également de la vie sociale au sens communautaire, d'où cette émulation artistique d'une richesse et d'une sophistication inattendues si on envisage les obstacles à surmonter. Dans certains terroirs
et familles, le jazz ressemble à ces écoles de la Renaissance italienne où
l’art se sédimente en collectif dans une infinie quantité de couches maturées par
le temps, affinées par l’expérience des vies, peaufinées par les rencontres, travaillées
par l’imagination et l’aventure, patinées par la patience, une curiosité
irréductible d’apprentissage et une soif
insatiable de projets qui créent la matière, le grain, le tissage invisible et
élaboré de cette culture populaire.
Albert Tootie Heath, dessin au fusain d'après photo © Sandra Miley
Quand le benjamin Albert Heath naît en
1935 dans une fratrie de quatre, dont une fille –Elizabeth–, Percy Heath (1923), Jimmy Heath (1926), ses frères, le jazz de
Philadelphie met au monde une nouvelle génération en l’espace d’une vingtaine
d’années: Philly
Joe Jones (1923), Bud Powell, (1924), Jimmy Smith (1925), Jymie Merritt, Lou Bennett, Jimmy Woode
(1926), Specs Wright, Bill Barron (1927), Cal Massey (1928), Benny Golson (1929), Al Jones, Tommy Bryant (1930), Ray Bryant, Richie Powell (1931), Shirley Scott (1934), Ted Curson, Henry
Grimes, Bobby Timmons (1935), Bobby Durham, Reggie Workman, Spanky DeBrest (1937), Lee Morgan, McCoy
Tyner (1938), Sonny Fortune (1939), Kenny Barron (1943), et la liste n’est pas exhaustive.
Tootie fait déjà
partie du bijou musical qu’est Philly sur lequel viennent s’incruster d’autres
jeunes arrivants, Johnny Coles, John Coltrane (1926), Clifford Brown (1930), C. Sharpe (1931), Mickey
Roker (1932), Jimmy Garrison (1934) qu’il rencontre au collège en 1946 et dont
Percy était le mentor, Sam Reed (1935), Sunny Murray, Archie Shepp (1937). Si on ajoute que les musiciens de New York les plus en vue, Dizzy Gillespie, Art Blakey, Miles Davis, Charlie Parker et tant d'autres de toutes les générations ont pris l'habitude de passer par la ville dont ils connaissent la richesse musicale, on peut se faire une idée du feu musical qui alimente le jazz dans le Philadelphie d'après la Seconde Guerre. Loin d’être détaillé, ce tableau révèle une terre prolifique, fertilisée par une
tradition de transmission de la musique par la communauté afro-américaine dès
après la Civil War, de la pratique
sociale d’apprentissage dans les églises notamment baptistes, des fraternités
comme les Elks(1), des voies encore élargies par la Harlem Renaissance
(1914-1939) dont l’objectif éducatif du New
Negro Movement (1917) se fixe dans les villes de la Grande Migration dont l’industrieuse
Philly, comme une impérieuse priorité dans ce monde de crises à répétition,
toujours plus périlleuses pour l’Afro-Amérique qui paie le prix fort dans la période 1929-37.
C’est donc une nécessité vitale, en partie consciente et politique au sens noble, d’instruire les jeunes Afro-Américains, en
privilégiant l’expression dans les arts et la philosophie, afin d’accélérer
l’émancipation pour lutter contre la plaie du post-esclavage, la ségrégation
des lois Jim Crow mises en place par «l’ancien régime» pour conserver le pouvoir après la Guerre de
Sécession, un schéma habituel. Autant dire que cet espoir d’une vie plus digne pour l'Afro-Amérique catalyse la volonté collective d’acquisition des savoirs pour gagner des pans de liberté, en particulier dans la culture. La
Granoff School of Music, créée à Philly depuis 1902 pour enseigner le violon
classique, va donc aussi être investie comme étape du dispositif pédagogique des
apprentis jazzmen dont Dizzy Gillespie, Percy Heath, John Coltrane, Sonny
Fortune, à partir du milieu des années 1930. Comme Chicago, Detroit, Pittsburgh,
New York, New Orleans, Kansas City, St. Louis ou la Côte Ouest, Philadelphie va
produire une quantité de talents hors norme avec la Philly jazz touch! Pour compléter cette lecture, on se réfèrera non seulement aux nombreux hommages rendus depuis 2018 aux regrettés géants du jazz de la galaxie de Philadelphie, dont celui à son frère Jimmy Heath disparu en 2020, mais également aux articles-interviews déjà parus dans Jazz Hot depuis la fin des années 1940 (cf. Le monde d'Albert Tootie Heath). Il y a enfin une opulente discographie d’Albert Tootie Heath, des témoignages et sa voix enregistrée pour garder le souvenir vivant du grand drummer conscient de sa mission d'homme et d’artiste et porteur d'un humour parfois décapant.
Hélène Sportis avec la complicité de Jérôme Partage, Mathieu Perez, Yves Sportis
Dessin Sandra Miley Photos Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy Merci à Jerry Lockett, Paul Collins/JMood Records et Roberto Magris
Photos Umberto Germinale-Phocus Images extraites de YouTube
Avec nos remerciements
A la naissance d’Albert Tootie(2), la famille est déjà modestement réinstallée depuis une décennie
à Point Breeze, le quartier sud des arrivants à Philly, une ville dont le
bassin d’emplois est important, proche de New York, et résolument musicale en cette
période de respiration de l’entre-deux guerres et du New Deal (1933-1938); son père, Percy Sr., est mécanicien auto,
amateur de big bands et clarinettiste des Elks(1) le week-end quand il sort son instrument du clou!, et sa mère, Arlethia,
tient un salon de beauté-coiffure et chante dans un chœur gospel. Venus de
Wilmington, NC, avec leur premier né, Percival (Percy), pour trouver du
travail, celui-ci est maintenant un sage grand frère de 12 ans qui étudie le
violon qu’il n’apprecie pas et chante avec sa mère à l’église; le frère cadet,
James Edward (Jimmy), âgé de 8 ans, pratique les instruments à vent dans une
passion précoce et débridée des grands orchestres des Bennie Moten, Chick
Webb, Jimmie Lunceford, Count Basie, Sy Oliver et autres Duke Ellington... En
1946, Tootie a 11 ans; Percy est démobilisé des Tuskegee Airmen(3) et veut rattraper sa décennie sans
musique: il choisit la contrebasse et passe par la Granoff School tout en
jouant avec Eddie Lockjaw Davis et Howard McGhee en parallèle; Jimmy, élevé pendant
la guerre à Wilmington chez ses grands-parents, joue dès 1943 et tourne depuis un
an déjà avec le Nat Towles (1905-1963, b, lead) Territory Band, très populaire
dans le Middle West, sa New Orleans natale et au Texas. Arlethia, née Hall, amatrice de
Mahalia Jackson et des artistes de gospel mais aussi d’Ella Fitzgerald ou Bessie
Smith dont les disques passent à la maison, tient table ouverte pour tous les
musiciens liés à Jimmy dont Dizzy, Miles, Coltrane… Le jazz est à sa période
charnière entre une pratique sociale, parfois domestique, dansée aussi par tous en tous lieux, et une
sophistication d’excellence par opposition à la musique commerciale poussée à
grand renfort d’outils marketing-TV, une évolution concomitante au déclin des
clubs à partir de 1956. Ces évolutions contradictoires orientent le jazz vers les universités, et fournissent des bataillons aux studios, radios, TV, cinéma, pour une production allant du meilleur
au pire, le plus souvent médiocre compte tenu du haut niveau des
musiciens. Le détournement commercial des danseurs, auditoire très nombreux à
cette époque, est une des mutations fatales pour le jazz.
Devenu jeune père de Mtume, Jimmy décide de monter son
propre big band, faisant répéter ses copains, souvent de prochains grands leaders du
jazz, au domicile familial, par sections instrumentales car la maison est trop
petite pour les contenir tous! La frénésie familiale des projets dans la paix
retrouvée amène naturellement Tootie à vraiment apprendre la batterie grâce à
Jimmy, le pédagogue déjà savant, et aux cours de Specs Wright récemment
démobilisé, un des «copains» du groupe qui lui laissera sa place trois ans plus
tard pour partir chez Dizzy Gillespie puis avec Ray Bryant. En 1947, les deux aînés de
la famille Heath partent ensemble en tournées avec Howard McGhee à New York,
Chicago, Detroit. En 1949, quand Jimmy transmet les baguettes de Specs à Tootie
dans son groupe, l’adolescent de 14 ans qui vient d’acquérir sa première
batterie en cirant des chaussures, va se fondre et tout intégrer des
«grands», pas seulement en âge, car il accompagne Thelonious Monk au Showboat
de Philly avec Jimmy Bond (b) pendant une semaine, il a 17 ans; il joue aussi dans
la loge de Charlie Parker (décédé en 1955) avec les baguettes prêtées par Jimmy
Cobb alors qu’ils accompagnent Dinah Washington: Charlie Parker voulait voir
jouer le frère de Jimmy, qu’il a connu petit quand il fréquentait la table familiale. Peu de temps après, Tootie a le bonheur d’accompagner Lester Young (décédé en
1959, quatre mois avant Billie Holiday, elle aussi native de Philadelphie). En 1955, il
fait ses premières tournées jusqu’à New York avec le groupe de Fats Noel.
Les Hi-Tones de Bill Carney (au centre)
avec de g. à d.: Tootie Heath, Shirley Scott et John Coltrane, vers 1955 © Photo X
Dès l’année suivante, il est au Red Rooster en trio avec McCoy
Tyner, Reggie Workman, ses cadets, et John Coltrane, son ainé, arrivé de
Caroline du Nord, l’Etat de ses grands-parents. Entre 1956 et 1958, la famille
Heath et les musiciens qui les entourent font bloc face à l’addiction de drogue
puis à l’incarcération de Jimmy: Tootie fait de son mieux pour faire jouer les
compositions de son frère adoré. Réformé grâce aux conseils de Jimmy Bond, le
jour de ses 22 ans, Tootie grave son premier disque en sideman de John Coltrnae, le 31 mai 1957,
avec Coltrane (Prestige 7015), également premier disque en leader de celui-ci, aux côtés
de Johnny Splawn (tp), Sahib Shihab (bar), Mal Waldron (p), Paul Chambers (b). Tootie
joue maintenant seul dans la cour des grands.
En décembre de cette même année, Tootie grave pour Nina Simone le
tube «My Baby Just Cares for Me» toujours avec Jimmy Bond (album Little Girl Blue: Nina Simone & Her Trio,
Bethlehem); il fait aussi des débuts télévisés dans un show au sein de
l’orchestre de Dizzy Gillespie. Tootie part habiter New York chez Percy, à
Jamaica Queens, NY, en 1958, chaperonné par Jimmy Cobb aussi bien pour aller écouter
les orchestres dans le Bronx qu’apprendre à maîtriser la musique écrite; un
engagement l’attend, et il succède à Elvin Jones chez J. J. Johnson (tb) où il côtoie
Tommy Flanagan, Cedar Walton (p), Nat Adderley (crt), Frank Foster, Bobby
Jaspar (ts), Wilbur Little, Spanky DeBrest (b) avec lesquels il voyage et
enregistre six sessions en 1958-1959 (cf. sélection discographique en sideman). Côté jazzclubs, New York, à cette époque, fait de la résistance face au rouleau compresseur de la consommation de masse
qui détruit méthodiquement l’écosystème
artisanal du jazz; Tootie joue, en parallèle dans l’orchestre de J. J. Johnson, au
Five Spot avec Cedar Walton et Reggie Workman où ils font l’ouverture pour
Thelonious Monk, toujours mutique et magique au piano depuis leur première rencontre, ou avec Charles
Mingus, compositeur émérite qu’il voit frapper Sunny Murray ou mettre sa
contrebasse en brindilles pour intimider, sans succès, l’impassible Max Roach!
Il continue au Five Spot avec Sir Roland Hanna et Richard Davis: tout un
apprentissage de la vraie vie… Avec une partie des musiciens de J. J. Johnson,
sidemen ou leaders, il enregistre chez Vee Jay pour Bennie Green (tb) et Gene Ammons (ts), accompagnés
de Frank Wess (ts,fl), Eddie Jones (b). Le cercle s’agrandit avec Cannonball Adderley (as), Slide
Hampton (tb), Laymon Jackson (tu), Wynton Kelly (p), Sam Jones (b)… Il joue
avec Percy en studio en mai 1959 (cf. The Heath Brothers: une longue fraternité en disques 1959-2014, dans la discographie ci-dessous), grave The Little Giant: Johnny Griffin Sextet (Riverside) et travaille avec son frère Jimmy plusieurs
fois entre novembre et décembre
notamment pour The Thumper (Riverside).
Al Tootie Heath, «Magic Sticks» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
Les années 1960 démarrent «en fanfare» pour l’album The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery (Riverside) avec Percy,
à la suite duquel, le patron de Riverside Orrin Keepnews demande à Tootie d’être
le batteur maison du label. Quand il ne joue pas, Tootie va se régaler des
autres: Ornette Coleman, Don Cherry, Dollar Brand (aka plus tard Abdullah Ibrahim), Miles
Davis le fascinent par leurs recherches musicales. Toujours chez J. J. Johnson
à cette époque, Tootie enregistre avec The Young Lions (Lee Morgan, Frank
Strozier, Wayne Shorter, Bobby Timmons, Bob Cranshaw, Louis Hayes, en 1960), Clifford
Jordan, Freddie Hubbard. Il intègre le trio de Bobby Timmons (p) avec Ron
Carter (b) qui enregistre au Vanguard (Riverside, en 1961), grave Big City Sounds-Art
Farmer/Benny Golson Jazztet et Art-The Art Farmer Quartet (Argo, 1960) car
Tootie est maintenant très demandé, continuant ses premières conversations
musicales, mais élargissant toujours davantage le champ des nouvelles
rencontres (cf. discographie): Barry
Harris, Yusef Lateef, Blue Mitchell, Curtis Fuller, John Lewis, Clark Terry,
Melba Liston… Le premier album réunissant les trois frères est porté par Jimmy
Heath: The Quota- Jimmy Heath All Stars (Riverside, New York, avril 1961) qui invite Freddie Hubbard (tp), Julius
Watkins (frh), Cedar Walton (p). Tootie a déménagé à Harlem et joue beaucoup à
cette époque avec Lee Morgan au Birdland, Herbie Hancock, Barry Harris, Charles
McPherson et Lonnie Hillyer.
Yusef Lateef tient une place particulière dans la vie de
Tootie: d’une grande douceur, il enseigne au City College de New York; Brother
Yusef étant lui-même un éternel étudiant curieux de cultures et d’instruments, il fait venir Tootie, Kenny Barron
et Bob Cunningham dans sa classe pour leur apprendre la composition et l'arrangement. Cette expérience crée entre eux un lien solide.
We Remember You est un album en co-leaders du Lee Morgan-Jimmy Heath Quintet qui comprend, outre
Tootie, Barry Harris (p) et Spanky DeBrest (b) gravé en 1962 (Ozone/Fresh
Sound). Suivent ses collaborations avec Toshiko Akiyoshi et Charlie Mariano, avec Donald Byrd, Sonny Red, Herbie Hancock, Eddie Khan chez Blue Note, puis il enregistre
de nouveau pour Riverside avec Jimmy, Harold Mabern.
Tootie fait son premier album chez Impulse! en sideman de McCoy Tyner et Jimmy
Garrison, enregistré par le magicien du son, Rudy Van Gelder, Today and Tomorrow, et enchaîne la
semaine suivante avec Roland Kirk Meets
the Benny Golson Orchestra en juin
1963 avec Richard Davis à la basse et de nouveau Harold Mabern (Mercury). En
juillet, le rythme ne faiblit pas, avec une session de Jimmy Heath avec Ronnie
Mathews, Larry Ridley et de nouveau un enregistrement pour Charlie Mariano avec
Jaki Byard; il clôture l’année avec deux albums: Milt Jackson (du MJQ) Quintet
pour Live at the Village Gate,
accompagné de son frère Jimmy, Hank Jones, Bob Cranshaw (Riverside), et Doin' the Thang de Ronnie Mathews (p)
avec Freddie Hubbard (tp) et Charles Davis (bar,ts,ss) chez Prestige.
Au premier semestre 1964, il grave chez Verve pour Norman Granz Much in Common de Ray Brown et
Milt Jackson aux côtés de Wild Bill Davis (p,org), Kenny Burrell (g) et Marion Williams (voc), un nouveau Riverside
pour Jimmy, On the Trail, avec Wynton
Kelly, Kenny Burrell et Paul Chambers et un dernier album en trio à São Paulo en
avril, Gulda Jazz de Friedrich Gulda (p)
avec Jimmy Rowser (b). De juillet à mars 1965, Tootie fait plusieurs allers-retours
en Europe pour George Russell, alternant avec des enregistrements aux
Etats-Unis, en août avec James Moody pour Running
the Gamut (Scepter), Tommy Flanagan
Trio (Impulse!), Bobby Timmons sur Chung-King avec Keter Betts (Prestige), Kenny Dorham pour Blowin' From New York 1964, Vol.1 avec Barry Harris et Julian Euell
(Raretone), sans doute en référence aux émeutes de Harlem de juillet, cette
année-là.
A son second passage en Europe avec George Russell, Tootie
enregistre Live in Bremen and Paris 1964 en sextet incluant Thad Jones (tp), Garnett Brown (tb), Joe Farrell (s,fl), Barre
Phillips (b), puis il rentre enregistrer chez Blue Note Trompeta Toccata du Kenny Dorham Quintet avec Joe Henderson, Tommy Flanagan et Richard
Davis. Il repart pour un passage à la Salle Pleyel à Paris le 1er octobre et au Golden Circle de Stockholm avec George Russell: c’est alors que sa
vie change, car le patron du Golden Circle lui propose le poste de
batteur-maison qu’il tiendra à partir d’avril 1965 pendant deux ans avant de
partir à Göteborg puis Copenhague. Avant le grand départ pour l'Europe, il enregistre encore
avec Charles McPherson-Carmell Jones (Prestige), Friedrich Gulda (Columbia),
Clifford Jordan-Roy Burrowes-Julian Priester-Cedar Walton-Chuck Wayne (These Are My Roots, Atlantic 1965).Al Tootie Heath, «Brushin’» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
A l’instar de Kenny Clarke à Paris –l’une de ses références avec Max
Roach, Philly Joe Jones, Art Blakey, Elvin Jones– ou Art Taylor qui passe plus
de vingt ans en France et Belgique, tous trois en raison de l’étouffante atmosphère raciste aux Etats-Unis, des maîtres défilent devant sa batterie: Don Byas, Coleman Hawkins, Lucky
Thompson, Johnny Griffin, Dexter Gordon, Clifford Jordan, Stuff Smith, Eddie Lockjaw Davis, Lou Bennett, Yusef
Lateef, Jackie McLean, Joe Henderson, parmi
de nombreux autres. Il participe au 2e Festival de Pori (Finlande,
1967, dont Ted Curson, un concitoyen de Philly, sera le parrain) avec Ben Webster, Kenny Drew, Niels-Henning
Ørsted Pedersen (Storyville), enregistre quatre albums avec Dexter Gordon dont
trois au Jazzhus Montmartre pour Black Lion et un produit par la TV danoise (Storyville)
avec le big band de la radio danoise et Ben Webster, un orchestre composite: Palle
Mikkelborg, Perry Knudsen, Palle Bolvig, Allan Botschinsky (tp), Per Espersen,
Torolf Molgaard, Axel Windfeld, Ole Kurt Jensen (tb), Uffe Karskov, Jesper
Thilo, Dexter Gordon, Sahib Shihab, Bent Nielsen (s), Kenny Drew (p), Ole Molin
(g) Niels-Henning Ørsted Pedersen (b). Tootie fait des sauts réguliers en
République Fédérale d’Allemagne pour travailler avec Attila Zoller dans le
cadre du NDR JazzWorkshop 1967 accompagné de Jimmy Owens, Albert et Emil Mangelsdorff,
Don Friedman, Barre Phillips, mais aussi avec Ben Webster, Don Byas, Tete
Montoliu, Peter Trunk (Musica Jazz et Saba, 1968). Parmi les Américains qui
tournent souvent en Europe à cette époque, il accompagne Sonny Rollins au
Jazzhus Montmartre de Copenhague en septembre 1968 avec Kenny Drew au piano et
NHØP à la basse (Gambit Records). Tootie sera en 2005 un des fleurons du
documentaire bien nommé de Niels Lan Doky (p), Between a Smile and a Tear sur le Jazzhus Montmartre de Copenhague entre 1959 et 1974, qui retrace
l’ambiance hot d’une partie de cette histoire transatlantique avec ses flux et
reflux au fil des «chasses à l’homme» de l’ancien et du nouveau monde et dont le
jazz constitue la majeure partie de la bande-son.Al Tootie Heath, «Blue Hands» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
En effet, dans cette période 1964-1968, les Etats-Unis
connaissent de nouvelles flambées suite à la Marche sur Washington, DC (28 août 1963), le Civil Rights Act
(1964), le Voting Rights Act (1965). Les ségrégationnistes refusent plus que
jamais d’abandonner leur racisme et leurs privilèges pour davantage d’égalité dont les intégrationnistes et pacifistes défendent le principe dans un pays bâti sur le leurre d’une liberté non définie par la loi, sans contrat social, où l’accès au travail est
vital. Tootie séjourne pour la seconde fois en Europe juste après le décès d’Eric
Dolphy (36 ans) à Berlin fin juin 1964, au moment des émeutes d’Harlem (été 1964), de
l’assassinat de Malcolm X à Harlem (39 ans, février 1965) qui lui confirme sa
décision de départ, de l’insurrection de Watts (été 1965), des soulèvements de
l’été 1966 dans plus de vingt villes, et des affrontements à Detroit et Newark de
l’été 1967, alors que l’ami d’adolescence, John Coltrane, décède le 17 juillet à
40 ans.
Puis c’est l’autre «saint» de la communauté, Martin Luther King, Jr.,
qui est assassiné en avril 1968, à 39 ans: l’Afro-Amérique est ébranlée, en
perte de ses quelques petites sécurités et repères péniblement arrachés. L’onde
émotionnelle est telle que sa communauté artistique se disloque en quête d’ailleurs, entre décès prématurés (Wes Montgomery, 1968, Albert Ayler, 1970…), drogues, errances (Giuseppi Logan, Henry Grimes…), migrations intérieures (Californie…) et internationales (Europe et Japon), problèmes psychiatriques réels et supposés quand «penser autrement» est déjà une haute trahison en
pleine Guerre du Vietnam. Dans cette tourmente, 1968 voit aussi le dernier clou
planté dans le cercueil de la production indépendante du jazz (Blue Note) après une descente accélérée du disque dans les enfers de la finance des
holdings, depuis la taylorisation-diffusion de la musique commerciale des
années de mutation où «l’avoir» et le nouveau graal des
banlieues-voitures-loisirs finissent d’effacer «l’être» de l’humanité. Ce climat particulier marque durablement l'ensemble de la communauté artistique afro-américaine, ses pratiques culturelles et sociales, ses réflexions, ses recherches et bien évidemment sa production artistique, jusqu'à son humour, le tout imprégné de politique autant que de recherches pour échapper à cette situation, autant qu'une amertume certaine, au sortir de cet après-guerre si fertile dans le jazz sur le plan de la création et porteur d'espoir. La personnalité de Tootie en sera marquée jusqu'à sa disparition en 2024.
A la croisée de ces violences physiques, financières et
d’emplois laminés par la tapageuse société de consommation dénuée de
spiritualité, le jazz cherche toujours davantage dans des racines multiples (la communauté, l’Afrique, les Caraïbes, jusqu'à l'Inde)
et des alternatives les plus diverses (la vie associative, la politique, la religion, l’islam, le bouddhisme…) où ressourcer son expression pour lui conserver son authenticité, son humanité et son individualité: une session
documente bien son temps à plusieurs égards: Zodiac, l'album de Cecil Payne (bar, as) auquel Tootie «Kuumba» Heath participe le 16 décembre 1968, à New
York avec Kenny Dorham (tp), Wynton Kelly (p), Wilbur Ware (b), paru finalement
en 1973 chez Strata-East, l'une des premières expériences de label autogéré par
des jazzmen, menée à partir de 1971 par Stanley
Cowell et Charles Tolliver;
le premier titre de la session est «Martin
Luther King, Jr.». Zodiac se situe entre
astrologie pour connaître l’avenir, et canot gonflable à moteur pour s’échapper!
1973 est aussi l’année où Richard Nixon est forcé de s’orienter vers la fin de la Guerre au Vietnam, effective en 1975, et celle du Prix Pulitzer
sur le scandale du Watergate: les astres sont moins défavorables pour la
première fois depuis cinq ans! Dans cet entre-deux d’espaces et de temps, c’est pendant sa
période dite scandinave que Tootie grave ses deux premiers albums en leader (cf. discographie en leader/coleader),
mais à New York et en famille! En 1969, sur Kawaida (Trip 5032), il invite
Don Cherry (tp), Jimmy Heath (ts,ss), Billy Bonner (fl,perc), Herbie Hancock
(p), Buster Williams (b), Ed Blackwell (bells,perc), Mtume (cga), et, en 1973,
avec ses deux frères pour Kwanza (Muse 5031), il inclue Curtis Fuller (tb),
Kenny Barron (p,elp), Ted Dunbar (g): les deux disques ont des titres en swahili,
comme son surnom à l’époque, Kuumba, des gri-gris de sauvegarde.
Tootie amorce donc son retour aux Etats-Unis dans ce temps
moins irrespirable, avec une année 1974 «record» en matière d’enregistrements (cf. discographie 1974: l'année des records). Cette année-là, Percy
ayant une pause avec le MJQ après plus de deux décennies intenses en succès,
les trois frères vont décider de créer «The Heath Brothers» en y associant
parfois Mtume, le fils de Jimmy, on s'en souvient… Chacun des frères a déjà trente ans de pratique en jazz, des
centaines de musiciens importants rencontrés, et ils vont pouvoir mettre en
commun cette matière inestimable pour créer ensemble, même si Tootie, entre 1979 et
1981, est absent de six albums.
Al Tootie Heath, «Thoughts» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
Chez Strata-East, avec Tootie en sideman, sont publiés en 1972 In the World de Clifford
Jordan (ts), enregistré depuis 1969 avec Don Cherry (tp), Julian Priester (tb),
Wynton Kelly (p), Wilbur Ware (b), Richard Davis (b,cello) et, en 1976, Marchin’ On, la première session
labellisée «The Heath Brothers», gravée en 1975. La complicité de Tootie avec Stanley Cowell est aussi un art
de résistants qui se comprennent sans parler. Tootie avait rendu un hommage sensible
à Stanley lors de sa disparition (cf. Jazz Hot 2020):«Stanley et moi avions une relation privilégiée. Je pense que c'est mon frère Jimmy qui l'a embauché dans le groupe. Il connaissait son talent musical. Et nous avions besoin d'un pianiste pour remplacer Roland Hanna qui jouait avec nous à l'origine et devait travailler avec son propre groupe. Stanley nous a beaucoup apportés. Il était merveilleux. Son accompagnement rendait le mien bien meilleur. Et il m'a beaucoup appris sur les rythmes.Il expérimentait énormément. Donc, j'expérimentais un peu plus, grâce à lui. Quand on le mettait en vedette, il jouait souvent «Equipoise». J'adorais jouer ce thème! Lorsque nous voyagions, Stanley jouait beaucoup du kalimba. Si nous étions dans un train, il le sortait et Percy sortait son violoncelle et ils jouaient. Il en a également joué sur le premier album que nous avons fait avec lui et mes frères, Marchin’ On!, sur Strata-East. Je ne connais personne comme Stanley qui puisse m'offrir autant d'information pendant un concert et pendant une tournée. Il était également très intéressé par Mtume parce qu'il était dans une organisation appelée «Us». La principale raison du groupe était les Droits civiques. Le Mouvement des Droits civiques intéressait beaucoup Stanley. Mtume nous avait donnés des noms en swahili: «Musa» pour Stanley, «Kuumba» (créativité) pour moi. Stanley me manquera beaucoup. Repose en paix.»
Après un divorce en 1974 et son année exceptionnelle en terme d’enregistrements, en 1975,
Tootie part à Altadena, CA, près de Los Angeles, avec sa seconde épouse Beverly
Collins-Johnson. Là, il joue avec Frank Morgan, Buddy Collette et le pianiste
Milcho Leviev avec lequel ils feront un groupe, Katoomi, comprenant Karen
Briggs (cf. vidéographie). Tootie s’essaie
aussi au métier d’acteur-musicien dans des séries et travaille avec des
compagnies de danse hip hop dont celle de Janine Williams.
Albert Tootie Heath, Gênes, Italie, 2001
© Umberto Germinale-Phocus
1976-1982, Tootie navigue pour jouer avec tous ses amis: sur
le Vieux Continent l’attendent Tete Montoliu, NHØP-John Heard-Sam Jones, Philip
Catherine (Hollande, Danemark, Espagne pour Steeplechase) pour plusieurs albums dont
les Catalonian Nights, Vol. 1,2,3. A
New York, avec Sam Jones, il accompagne Ronnie Cuber et Barry Harris (Xanadu),
puis Tootie rejoue avec Yusef Lateef, Khalid Kenneth Moss, Steve Neil (Yal
Records), Johnny Griffin pour Bush
Dance (Galaxy 1978), Cedar Walton et Sam Jones qui décède en 1981, George Freeman (g), Kenneth Nash (perc,cga). Sur la Côte Ouest, il a participé à un album Concord d’Harold Land et Blue Mitchell, avec Kirk Lightsey et Reggie Johnson. Il retrouve également Stanley Cowell (Talkin' 'Bout Love, Galaxy) avec Eddie Henderson (passé chez Miles Davis et Herbie Hancock) et Julian Priester (Max Roach, John Coltrane).
En 1980, Tootie fait le pèlerinage du Ghana, le pays d’où sont arrivés
ses ancêtres sur le sol américain, et où il se sent chez lui.
Il prend ensuite la route du Japon où le
Jazztet d'Art Farmer/Benny Golson l’attend pour Voices All (EastWorld 1982) avec Curtis Fuller, et toujours Cedar
Walton, Buster Williams, un groupe qui se produit aussi au Festival de Nîmes
à l'été 1982. Sur la Côte Ouest qui reste son port d’attache, il joue
parfois de la musique africaine dans les années 1990 avec des copains
percussionnistes au Congo Square, un café couru de Santa Monica.
De 1983 à 1997, en plus de ses projets personnels, Tootie s’implique
dans les Heath Brothers, des disques aux festivals sur la planète; il prend
aussi le relais de 1994 à 1997 de Connie Kay (1927-1994) pour une tournée
mondiale du MJQ. Les baguettes du MJQ ont ainsi été tenues depuis 1952 par Kenny Clarke, Connie Kay et Al Tootie Heath, qui n'enregistra pas, peu avant le décès de Milt Jackson qui avait converti son Milt Jackson Quartet (1950-1951) en Modern Jazz Quartet, avec John Lewis, Percy Heath, une formation qui dura 45
ans (cf. Jazz Hot n°486).
Après 2000, Tootie accompagne notamment Kenny Drew, Jr. (p,
1958-2014), le fils de son ami, son
frère Percy pour son dernier disque en leader (2002). L’album Endurance des Heath Brothers en 2008 est
donc le premier des deux survivants de la fratrie après le décès de Percy, et il sera suivi en 2014 par un second volume en co-ledears, Connecting Spirit: Robert Gambarini Sings the Jimmy Heath Song Book With the Heath Brothers. Il rejoue ponctuellement avec
Cedar Walton et David Williams, Tootie remplaçant le regretté Billy Higgins à la batterie auprès de Cedar quand
Willie Jones III(5) n’est pas
disponible.
Malgré ces disparitions qui dépeuplent progressivement son univers enchanteur d'une carrière de 75 ans de jazz, Tootie a toujours le feu sacré: il
travaille avec ses benjamins tels Jeb Patton (p, 1998-2014)(6), Roberto Magris (p, 2008-2010), des
chanteuses comme Rita Edmond, Kazue Patton, Roberta Gambarini… Il sera co-leader pour Krakkle avec Massimo Faraò (p) et
Carmelo Leotta (b), pour Tootie’s Tempo et Philadelphia Beat avec Ethan Iverson
(p)(7) et Ben Street (b) et clôture,
avec Jimmy et Mtume, la série des treize Heath Brothers avec Connecting Spirits: Roberta Gambarini Sings
The Jimmy Heath Songbook (Groovin High) en janvier 2014, accompagnés
de Freddie Hendrix (tp), Jeb Patton (p), Ed Cherry (g), l’ancien de chez Dizzy
Gillespie, et David Wong (b). La même année, il retrouve Herbie Hancock, Wallace
Roney (tp), Jimmy Heath (ts), Buster Williams (b) pour Relief, enregistré à l’Apollo Theater de New York (Mack Avenue).
Albert Tootie Heath, «Swingin’» at Phoenix Jazz Club, Kansas City, MO, décembre 2009 © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
En 2011, Tootie a créé le Whole Drum Truth, un ensemble de
batteries dont ont fait partie alternativement Louis Hayes, Idris Muhammad, Billy
Hart, Kenny Washington, Ed Thigpen, Ben Riley, Jackie Williams, Charli Persip, Leroy
Williams, Willie Jones III, Sylvia Cuenca, Joe Saylor, John
Trentacosta, Lorin Bienvenu et le dernier protégé de Tootie en 2024, Luca
Boyles, un batteur âgé de 16 ans. L’idée de Tootie dans cette formation était
de jouer des thèmes de l’histoire du jazz avec les batteries seules, une sorte
de défi mélodique, incluant les rythmes de l'Afrique de l'Ouest aux Amériques, et
montrant par le jeu comment ces rythmes et sons ont muté, prenant des accents
locaux, au fil des migrations humaines et du temps, un sujet qui le passionnait
depuis toujours, et autant que le triste éloignement du jazz de ses
indispensables fondements gospel, blues et swing, perdant son public dans une
abstraction technique de virtuosité sans expressivité, nuisant à la narration
qui lie le musicien à celui qui l’écoute pour arriver à trouver un sens et donc
une émotion à ce qu’il perçoit. Selon Tootie, un batteur digne de ce nom doit impérativement
maitriser toutes ces nuances pour jouer du jazz, en particulier.
Après avoir fêté ses 80 ans au Dizzy’s du Lincoln Center, Tootie est en studio en juin 2015 pour Altadena-Richard
Sears Sextet Featuring Albert Tootie Heath; mais, cette année-là, il a un grave problème de santé.
Il reprend pourtant les baguettes avec le Quintet de Richard Sears au Dizzy’s
de San Diego, CA, dès la fin septembre 2016, pour présenter le disque avec le
groupe, et un mois plus tard, il est aux 90 ans de son frère Jimmy au Lincoln
Center pour une chaleureuse partie de musique notamment avec Jon Faddis (cf. vidéographie) qui avait participé au
bel album des Heath Brothers en 1997, As
We Were Saying avec Slide Hampton (tb), Sir Roland Hanna (p), Stanley
Cowell (p, kalimba), Mark Elf (g), James Mtume (perc) car la joie des
retrouvailles entretient la vitalité de Tootie.
Un an plus tard, à l’automne 2017, Emmet Cohen qui était
tombé sous le charme généreux et espiègle de Tootie cinq ans plus tôt(4), réussit à faire se retrouver pour
enregistrer Tootie et Benny Golson pour le Masters
Legacy Series Vol. 3: Benny Golson & Tootie Heath avec Russell
Hall (b). A l’été 2019, le guitariste Greg Skaff invite Ron Carter et Tootie
Heath pour Polaris (Smoke Jazz).
Suivront les deux années d’enfermement du covid après un concert du Whole Drum
Truth le 7 mars 2020 à Taos, NM, organisé par la Jazz Bebop Society. Tootie
participe en juin 2020 au Flushing Town Hall's Virtual Tribute to Jimmy Heath,
son cher frère décédé en janvier précédent. En 2021, il aura le chagrin du
deuil de Sam Reed et l’année
d’après, ce sera le fils de Jimmy, Mtume, son neveu, avec lequel il a partagé la
scène et le studio, qui décède en janvier 2022 (cf. Le monde d'Albert Tootie Heath).
Après ces trois années mortifères notamment dans les rangs des jazzmen américains,
Emmet Cohen l’incite à rejouer à l’automne 2022 et 2023 avec les Live in New
Mexico, l’Etat où réside Tootie, à Santa Fe, depuis plus d’une décennie. Son
dernier concert avec le Whole Drum Truth en février 2024 présente son jeune disciple, Luca Boyles, car si Tootie n’est pas un pédagogue-né à la
manière de Jimmy, il était un messenger dans l’âme, curieux des plus jeunes, les écoutant et adorant leur raconter la
vie du jazz et le jazz dans la vie. Il a enseigné au California Institute of
the Arts (CalArts) de Santa Clarita, CA à partir de 1991, puis il s’est impliqué
dans les Stanford Jazz Workshops. Tootie s’était aussi intéressé à la musique
électronique, à la musique africaine, indienne, au reggae, au calypso, au hip
hop dont il considérait que l’acte de naissance avait été la conséquence
mécanique du retrait des instruments dans les écoles américaines au tournant
des années 1960-1970: un droit d’expression exercé avec les moyens du bord,
donc sans instrument!
Albert Tootie Heath, Live in New Mexico 2023 (concert avec Emmet Cohen), image extraite de Youtube
Tootie Heath est décédé entouré de sa grande
famille. Il laisse dans le deuil son épouse, Beverly, quatre fils, Jonas
Liedberg, Jens Heath, Scott et Curt Flood, Jr., deux filles, Debbie et Shelly
Flood, plusieurs petits-enfants et arrière-petits-enfants, et sa sœur
Elizabeth, la dernière à pouvoir encore raconter l’épopée de cette mythique
fratrie de Philly qui a été honorée des NEA Jazz Masters en 2002 (Percy), en 2003
(Jimmy) et en 2021 pour Albert Tootie Heath.
Jazz Hot partage la peine de sa famille et de leurs proches.
1. Elks ou IBPOEW, ou
Black Elks Fondée en 1898, les
Elks sont une organisation fraternelle majoritairement afro-américaine qui
lutte pour la justice et l'égalité raciales, en réaction/par opposition aux
Elks créés en 1868, loges de fraternité excluant les Afro-Américains, les
Juifs, les anarchistes puis les communistes.
Les Elks/IBPOEW ont
une vocation d’entraide et de promotion sociale, d’éducation, d’activisme pour le
travail et de développement culturel.
2. Cf. Roberto Magris
dans l’hommage rendu par les musiciens, ci-après.
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LE MONDE D'ALBERT TOOTIE HEATH (sources)
Al Tootie Heath, «Readin’» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
On retrouve ici une partie des éléments d'informations qui sont à l'origine de cet hommage à Albert Tootie Heath, qui font état de son environnement, notamment une partie de ce que Jazz Hot a déjà publié, et qui permettent d’approfondir la connaissance non seulement de ce personnage mais aussi de cette atmosphère si particulière qui a permis le développement d'une personnalité exceptionnelle, et on sait que dans le jazz de culture, l'exceptionnel est fréquent et a fondé une histoire qui a rayonné dans la création du monde. C'est aussi cet environnement, aujourd'hui disparu même s'il en reste quelques traces, qui peut expliquer l’appauvrissement –dramatique– de la création dans le jazz.
* Jazz Hot: • N’hésitez pas à activer les moteurs de recherches et index disponibles sur le site de Jazz Hot pour retrouver les articles sur les musiciens cités, les liens dans le texte ou ci-dessous n’étant pas exhaustifs.
https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=2105317 • La recherche par année est aussi possible et recommandée
* Philadelphie:
Jazz Hot n°100, juin 1955,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654248
Jazz Hot n°115, juin 1956,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654262
Jazz Hot n°222, juillet-août 1966,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654369
Jazz Hot n°229, mars 1967,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654376
Jazz Hot Special 2001, Uri Caine, Philly Variations
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654865
Jazz Hot n°587, février 2002,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654875
Jazz Hot n°605, novembre 2003, Byard Lancaster, Out of Philly
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654896
Jazz Hot n°658, hiver 2011, Dossier Philadelphia
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=9028374
* Percy Heath:
Jazz Hot n°128 (couv), janvier 1958
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654902
* Autres artistes (ordre chronologique): > Années 1945-1950 • Dizzy Gillespie, Jazz Hot n°11, décembre 1946
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654208
• Charlie Parker, Jazz Hot n°14 à 618, Intégrale des numéros
https://jazzhot.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ADContext=1&ID=2162475
• Howard McGhee, Jazz Hot n°23, mai 1948
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654703 > Années 1950 • Max Roach, Jazz Hot n°95, janvier 1955
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654266
• Nat Towles, Jazz Hot n°119, mars 1957
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654266
• Elvin Jones, Jazz Hot n°131, avril 1958
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654278
• Lee Morgan, Jazz Hot n°139, janvier 1959
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654286
• Bobby Timmons, Jazz Hot n°139, janvier 1959
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654286
• Lester Young, Jazz Hot n°142, avril 1959
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654289
• John Coltrane, Jazz Hot n°142 à 618, Intégrale des numéros,
https://jazzhot.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ADContext=1&ID=2119487
• Kenny Dorham, Jazz Hot n°143, mai 1959
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654290
> Années 1960 • Cannonball et Nat Adderley, Jazz Hot n°157 à 567, Intégrale des numéros,
https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=2305405 • Wynton Kelly, Jazz Hot n°159, novembre 1960,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654307
• Philly Jo Jones, Jazz Hot n°160, décembre 1960,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654308
• Thelonious Monk, Jazz Hot n°185, mars 1963,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654332
• Harold Land, Bobby Jaspar, Jazz Hot n°186, avril 1963,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654333
• Specs Wright, Jazz Hot n°187, mai 1963,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654334
• Georges Russell, Jazz Hot n°203, novembre 1964,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654350 > Annés 1970 • Cal Massey, Jazz Hot n°264, septembre 1970,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654752
• Strata-East, Jazz Hot n°323, janvier 1976
• Jimmy Woode, Jazz Hot n°510, mai 1994
• Roland Hanna, Jazz Hot n°550, mai 1998
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654892
• Benny Golson, Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654911
• Gene Ammons et Dexter Gordon, Jazz Hot Special 2007,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654690
• Bobby Durham, Jazz Hot n°647, novembre 2008,
https://www.jazzhot.net/PBSCProduct.asp?ItmID=3654962 > Années 2010 • Ray Bryant, Tears en ligne, Jazz Hot n°656, été 2011,
https://www.jazzhot.net/PBEvents.asp?ActionID=67240448&PBMItemID=18379
• Ted Curson, Tears en ligne, Jazz Hot n°661, automne 2012,
https://www.jazzhot.net/PBEvents.asp?ActionID=67240448&PBMItemID=22535
• Melvin Rhyne, Tears en ligne, Jazz Hot n°663, printemps 2013
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Albert Tootie HEATH L’hommage des musiciens
Al Tootie Heath, «Ragin’» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
Emmet COHEN (p)
In 2012, I had the opportunity to meet Tootie Heath at the Village Vanguard. He was playing with his family-named band, "The Heath Brothers." I distinctly remember sitting on the stage next to the drums. Tootie and his older brother Jimmy warmed up the audience with some comedy, shooting animated banter back and forth. Tootie made his textbook intense but mischievous eye contact with the audience, while tinkering with his tambourine and finger cymbals. When the band hit the first note, I fell into a trance— their heavenly swing changed the way I felt and heard music forever.
After the gig I got a chance to hang with Tootie for the first time, and I boldly asked him if he’d consider joining me for a private bar mitzvah gig at the Jazz Standard that Saturday afternoon, before their nighttime hit at the Vanguard. The infinitely generous Tootie Heath hardly knew the lanky 22 year old standing before him, but agreed to do it. I picked him up in a cab from his hotel, only to get stuck in St. Patrick’s Day traffic. Tootie stared out the cab window remarking on every lime green outfit he saw! We played the chaotic party with the masterful David Wong on bass, and Tootie seemed to have a blast, entertaining all the children who ran past the drum set.
A few years later, Tootie recorded with us for my Masters Legacy Series project. He flew to New York from his home in Santa Fe and made the memorable session with Russell Hall and jazz master Benny Golson. To watch Benny and Tootie reconnect, recount old times in Philadelphia, and play so beautifully together warmed my heart. It made me imagine what it might be like to make music with my peers after seven decades of friendship.
Tootie sat with me for an interview afterwards, talking about experiences with Charlie Parker, Thelonious Monk, Lester Young, Yusef Lateef and others; and when I asked what he thought was so special about jazz, and how it could sustain a musician for a lifetime, he responded, "It’s not the music, it’s the people who make it special." Tootie loved and connected with those around him in such a special way.
My generation truly loved Tootie, and we took every opportunity to celebrate him. Russell Hall, Kyle Poole, Evan Sherman, Bryan Carter, Michael Mwenso, Joe Saylor, and I (among others) became part of his new circle of friends in New York City, quelling a quiet sadness he carried, since many of his peers in New York had passed away.
We showered him with love, affection and attention, and he always reciprocated— generous with his time, energy, stories, and wisdom. I began to set up tours, and he effectively came out of retirement to play with us. Tootie was a walking, talking jazz history textbook, always extra excited to play the music of Thelonious Monk, Billy Strayhorn, or Ornette Coleman. He was also famous for long comedic interludes between tunes, his banter ranging from hilarious, informative, and off-color to the occasionally offensive, but in a humorous way.
Over the years, we shared some heartwarming personal moments together. In 2018, we visited his brother Jimmy in his newly purchased home in Loganville, GA. A few years later, we traveled to Wilmington, NC where we visited his family gravesite. It was a powerful and emotional experience in the cemetery, as he opened up about his parents and grandparents, recounting moments from his childhood. We also spent time in his community in Santa Fe, where he loved to take us to his favorite African restaurant, Jambo Cafe. Before sitting down to eat, he would stroll around and say hello to everyone in the place. He brought that unique Heath-infused electricity into every room he entered and made everyone feel like they were his best friend.
His beautiful wife Bev adopted us into their family, and together they became our spiritual grandparents. Bev and Tootie were an inspiring couple, sharing over forty years of happiness together. When friends came to town, they always welcomed them into their magical Santa Fe home. It felt like a spiritual temple. Hundreds of books and pieces of artwork lined the walls, and Tootie’s NEA Jazz Master award sat proudly in the corner. Tootie would hold court in his chair, always dressed to the nines, often sporting trendy overalls and chic headwear.
Tootie maintained his comedic eloquence until the very end. After being diagnosed with acute leukemia he let the doctors know that leukemia "certainly ain’t cute." Humor was always his way of navigating life’s challenges. I’ll certainly miss the intensity of his eyes, his youthful laugh, the enrapturing stories we’d ask for again and again, and the more serious moments of advice and reflection. Not a day goes by where we don’t think of and celebrate Tootie— we retell his jokes, imitate his mannerisms, and even end our songs with his signature cutoff: a synchronized wave of the hand and hi-hat stomp. I’m eternally grateful to carry a piece of Albert ‘Tootie’ Heath in my soul and will miss him dearly on planet Earth.
Emmet Cohen (p), Philip Norris (b), Albert Tootie Heath (b), Live in New Mexico 2023, image extraite de YouTube
En 2012, j'ai eu l'occasion de rencontrer Tootie Heath au Village Vanguard. Il jouait avec son groupe familial, «The Heath Brothers». Je me souviens très bien que j’étais assis sur la scène à côté de la batterie. Tootie et son frère aîné Jimmy ont chauffé le public en jouant la comédie et en se lançant dans des échanges animés. Tootie établissait un contact visuel intense mais malicieux avec le public, tout en jouant avec son tambourin et ses cymbales. Lorsque le groupe a joué la première note, je suis tombée en transe -leur swing céleste a changé ma façon de ressentir et d'entendre la musique pour toujours.
Après le concert, j'ai eu l'occasion de rencontrer Tootie pour la première fois, et je lui ai audacieusement demandé s'il accepterait de se joindre à moi pour un concert privé de bar mitzvah au Jazz Standard le samedi après-midi avant leur concert nocturne au Vanguard. L'infiniment généreux Tootie Heath connaissait à peine le jeune homme longiligne de 22 ans qui se tenait devant lui, mais il a accepté. Je suis allé le chercher en taxi à son hôtel, nous retrouvant coincés dans les embouteillages de la Saint-Patrick. Tootie regardait par la fenêtre du taxi en remarquant tous les vêtements vert citron qu'il voyait! Nous avons joué pour cette fête chaotique avec le magistral David Wong à la basse, et Tootie semblait s'éclater, amusant tous les enfants qui couraient devant la batterie.
Quelques années plus tard, Tootie a enregistré avec nous pour mon projet Masters Legacy Series. Il s'est envolé pour New York depuis sa maison de Santa Fe et a participé à une session mémorable avec Russell Hall et le maître du jazz Benny Golson. Regarder Benny et Tootie renouer le contact, évoquer le bon vieux temps à Philadelphie et jouer si magnifiquement ensemble m'a fait chaud au cœur. Cela m'a fait imaginer ce que cela pourrait être de faire de la musique avec mes pairs après sept décennies d'amitié.
Tootie s'est ensuite assis avec moi pour une interview, évoquant ses expériences avec Charlie Parker, Thelonious Monk, Lester Young, Yusef Lateef et d'autres. Lorsque je lui ai demandé s’il pensait que le jazz était si spécial et s’il pouvait faire vivre un musicien tout au long de sa vie, il a répondu: «Ce n'est pas la musique, ce sont les gens qui le rendent spécial.» Tootie aimait les gens qui l'entouraient et se liait à eux d'une manière si particulière.
Ma génération aimait vraiment Tootie et nous avons saisi toutes les occasions de le célébrer. Russell Hall, Kyle Poole, Evan Sherman, Bryan Carter, Michael Mwenso, Joe Saylor et moi-même (entre autres) avons fait partie de son nouveau cercle d'amis à New York, ce qui a atténué la tristesse qu'il ressentait, car beaucoup de ses pairs à New York étaient décédés.
Nous l'avons comblé d'amour, d'affection et d'attention, et il nous a toujours rendu la pareille, généreux de son temps, de son énergie, de ses histoires et de sa sagesse. J'ai commencé à organiser des visites (ndlr: au Nouveau Mexique) et il est sorti de sa retraite pour jouer avec nous. Tootie était un véritable manuel d'histoire du jazz, toujours très enthousiaste à l'idée de jouer la musique de Thelonious Monk, Billy Strayhorn ou Ornette Coleman. Il était également célèbre pour ses longs intermèdes comiques entre les morceaux, ses plaisanteries allant de l'hilarant, de l'instructif, du banal au cinglant à l'occasion, mais de manière humoristique.
Au fil des ans, nous avons partagé des moments personnels réconfortants. En 2018, nous avons rendu visite à son frère Jimmy dans sa nouvelle maison à Loganville, en Géorgie. Quelques années plus tard, nous nous sommes rendus à Wilmington, en Caroline du Nord, où nous sommes allés sur la tombe de sa famille. Ce fut une expérience puissante et émouvante dans le cimetière, car il s'est ouvert à ses parents et à ses grands-parents, racontant des moments de son enfance. Nous avons également passé du temps dans sa communauté de Santa Fe, où il aimait nous emmener dans son restaurant africain préféré, le Jambo Cafe. Avant de s'asseoir pour manger, il se promenait et disait bonjour à tout le monde. Il apportait cette électricité unique infusée par la chaleur dans chaque pièce où il entrait et donnait à chacun l'impression d'être son meilleur ami.
Sa magnifique épouse Bev nous a adoptés dans sa famille et, ensemble, ils sont devenus nos grands-parents spirituels. Bev et Tootie formaient un couple inspirant, partageant plus de quarante ans de bonheur ensemble. Lorsque des amis venaient en ville, ils les accueillaient toujours dans leur maison magique de Santa Fe. On s'y sentait comme dans un temple spirituel. Des centaines de livres et d'œuvres d'art tapissaient les murs, et le prix NEA Jazz Master de Tootie trônait fièrement dans un coin. Tootie trônait dans son fauteuil, toujours très bien habillé, arborant souvent une salopette à la mode et un couvre-chef chic.
Tootie a conservé son éloquence comique jusqu'à la fin. Après avoir été diagnostiqué d’une leucémie aiguë, il a fait savoir aux médecins que la leucémie «n'est certainement pas mignonne». L'humour a toujours été sa façon de relever les défis de la vie. L'intensité de ses yeux, son rire juvénile, les histoires captivantes que nous lui demandions encore et encore, et les moments plus sérieux de conseil et de réflexion me manqueront certainement. Il ne se passe pas un jour sans que nous pensions à Tootie et que nous le célébrions -nous racontons ses blagues, nous imitons ses manières et nous terminons même nos chansons avec sa signature: un signe de la main et un coup de charleston synchronisés. Je suis éternellement reconnaissant de porter une partie d'Albert «Tootie» Heath dans mon âme et il manquera beaucoup à la planète Terre.
Willie JONES III (dm)
Tootie Heath, one of the greatest drummers who ever lived, was one of my biggest influences.
Tootie’s drumming was always evolving and adaptable in any musical setting. He had that great cymbal beat until the end. From 1991-1993, I was truly blessed to study under him at California Arts Institute, and thanks to his recommendation, my first tour was in Milt Jackson’s band. Throughout my life and career, Tootie remained my mentor and friend, and I miss him greatly.
Tootie Heath, l'un des plus grands batteurs de tous les temps, a été l'une de mes plus grandes influences.
Le jeu de Tootie évoluait sans cesse et s'adaptait à tous les contextes musicaux. Il a eu ce magnifique jeu de cymbales jusqu'à la fin. De 1991 à 1993, j'ai eu la chance d'étudier avec lui au California Arts Institute et, grâce à sa recommandation, j'ai fait ma première tournée dans le groupe de Milt Jackson. Tout au long de ma vie et de ma carrière, Tootie est resté mon mentor et mon ami, et il me manque énormément.
Roberto MAGRIS (p)
Tootie!
How sad to know that he's passed away. Nice memories. But when I think of Tootie always a smile comes to my face. Not only because of his great playing but also because of his human verve, pleasantness, humor, good vibrations, positive attitude. He liked to tell nice and funny stories, joking and make jokes. A lot of energy, positive energy coming out of him. So, with Tootie I was always smiling and laughing. And music came out joyously.
Funny memories:
Jerry is the official photographer of JMood, and a great old friend of mine and he's a big black funny guy. He always says strange funny things, gives nicknames to people, uses odd words and invents tricky rhymes and phrases. His hidden passion is acting, as he used to be an amateur actor in his youth, and he talks and talks and talks, strange things that nobody can usually hardly understand, tricks with double meanings, but if you do a strict analisys of what he says, you'd be surprised to find some cultural references to books, movies, poetry, history etc., never an ugly word, quite a hidden crazy genious of nonsense… but if you have him sitting in front of you at the table of a restaurant, it's quite a hard experience…). So, a crazy big black guy (he's older than me 5 years) saying funny things while taking photos.
Martin Magris et Al Tootie Heath, «Au théâtre» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
When we were inside the recording studio doing the set-up and preparation for the recording, Jerry started to take photos to the musicians and then he stopped in front of Tootie sitting at the drums. Then, he started take photos and talking to Tootie, saying his usual bizarre non-sense pieces and jokes. After of a moment of suspence… Tootie laughed and responded to him with more and more bizarre non-sense phrases and… gradually… they gave birth to a piece of comedy, improvising funny things, lightly cheating to each other… a great show! … and in this show Tootie called Jerry "The big black bear" and Jerry called Tootie "Mr. Magic Sticks". Everybody in the studio had convulsive laughing as this thing went on for 5-10 minutes at least, like an Eddie Murphy show, untill Jerry had finished to take the photos and they ended their show (By the way, half of Tootie's photo have him wearing his glasses reversed, and similar jokes…). Paul Collins, the JMood producer, was the only one not laughing in the back studio, being concerned that Tootie would become angry because of Jerry crazy attitude (Paul loves Jerry but with a mute in his mouth). But… not even to mention that… as Tootie was more than happy to partecipate to this show, responding with witty and crazy, bizarre non-sense. So: a very very funny improvised peace of theater!
At the end of the day, when we had finished the recording session and we were all in the back room to relax and to have a fast listen to what we had recorded, George, the sound engineer, made the final joke. He put on the first recorded track and… it was the recording of the Jerry-Tootie show… ahahah. On that very moment, George was trying the microphones, and recorded all... so we all listened to that… laughing and laughing and laughing. Fantastic show: The big black bear versus Mr. Magic Sticks! In those days, Jerry "was allowed" to call Tootie "Magic Sticks" wherever we went, in the restaurant, in the car etc. Paul was always concerned about Tootie reaction but… no problem at all as he kept on calling Jerry "Big black bear"…
Very funny! I'm still laughing right now, as I'm telling you this story.
What more?
Among that many amenities, when Jerry asked seriously Tootie about his nickname "Tootie", he responded that it'd also be "2 D" (two D), and that his brother Percy gave him that nickname because, when he was a kid he always wanted to eat an ice-cream brand "Tootie" or "2 D", I hadn't understand well. Of course I don't know if he told Jerry the truth or it was just one more joke. Anyway, when I was back home and checked the signature on the drum leather skin (Paul used to bring some drums skins to each recording session and ask the musicians to sign), I found that he signed as "To D" (and not Tootie…). So… not clear… but… funny!
He said that he liked very much his nickname and wanted that everybody called him Tootie and not Albert. He said that his father –old style black people– wanted to give to his sons some "white important European names", to feel more respectable and he chose James Edward, Percival, Albert, and even if the 3 brothers adopted Jimmy, Percy and Tootie… their father always called them with their original aristocratic names. Funny… for this reason Tootie liked to be Tootie… ahahah
But all is across reality and jokes, I'm afraid…
The very first time that we met, at the studio rehearsal, we played the first song together. I looked at him to try to see his reaction, and he looked back at me smiling. When we finished to play that first song he said: «success! success!» And I was very happy and proud as I had always admired him as one of my favorite drummers ever.Roberto Magris et Albert Tootie Heath, «Conversin’», Chapman's Recording Studio, Lenexa, KS, décembre 2009 © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
Quelle tristesse de savoir qu'il est décédé. J'ai de beaux souvenirs. Mais quand je pense à Tootie, j'ai toujours le sourire aux lèvres. Pas seulement à cause de son excellent jeu, mais aussi à cause de sa verve humaine, de sa gentillesse, de son humour, de ses bonnes vibrations, de son attitude positive. Il aimait raconter des histoires agréables et drôles, plaisanter et faire des blagues. Il dégageait beaucoup d'énergie, une énergie positive. Ainsi, avec Tootie, j'étais toujours en train de sourire et de rire. Et la musique jaillissait joyeusement.
Souvenirs drôles:
Jerry est le photographe officiel de JMood (le label), c'est un vieil ami à moi et c'est un grand Noir très drôle. Il dit toujours des choses étranges et comiques, donne des surnoms aux gens, utilise des mots bizarres et invente des rimes et des phrases complexes. Sa passion cachée est le théâtre, puisqu'il a été acteur amateur dans sa jeunesse, et il parle et parle et dit des choses étranges que généralement personne ne peut comprendre, des trucs à double sens, mais si on fait une analyse stricte de ce qu'il dit, on est surpris de trouver des références culturelles à des livres, des films, de la poésie, de l'histoire etc., sans jamais dire un mot laid, plutôt un génie caché et fou du no sense… mais si vous l'avez assis en face de vous à table dans un restaurant, c'est une expérience assez difficile… Donc, un grand Noir fou (il a 5 ans de plus que moi) qui dit des choses bizarres en prenant des photos.
Lorsque nous étions au studio pour l'installation et la préparation de l'enregistrement, Jerry a commencé à prendre des photos des musiciens, puis il s'est arrêté devant Tootie assis à la batterie. Il a alors commencé à prendre des photos en parlant à Tootie, en lui racontant ses blagues avec son no sense surprenant et habituel. Après un moment de suspense… Tootie a ri et lui a répondu avec des phrases de plus en plus bizarres et absurdes et… petit à petit… ils ont donné naissance à une pièce comique, improvisant des répliques hilarantes, se jouant subtilement l'un de l'autre… un grand spectacle!… Et dans ce spectacle, Tootie appelait Jerry «Le grand ours noir» et Jerry appelait Tootie «Mr. Magic Sticks» («M. Baguettes Magiques»). Tout le monde dans le studio était pris de fous rires convulsifs pendant cette représentation d’au moins 5 à 10 minutes, comme devant un show d'Eddie Murphy, jusqu'à ce que Jerry ait fini de prendre les photos et qu'ils aient terminé leur numéro (à propos, la moitié des photos de Tootie ont été prises avec ses lunettes de travers, et autres blagues similaires…). Paul Collins, le producteur de JMood, était le seul à ne pas rire dans l'arrière studio, craignant que Tootie ne se mette en colère à cause de l'attitude très décalée de Jerry (Paul aime Jerry mais avec une sourdine dans la bouche). Mais… ne parlons même pas de cela… car Tootie était plus qu'heureux de participer à ce spectacle, répondant avec esprit et folie, avec ce no sense bizarre. Donc: un intermède théâtral improvisé très, très drôle!
Roberto Magris et Al Tootie Heath, «Laughin’» © Jerry Lockett, Collection JMood Records by courtesy
A la fin de la journée, lorsque nous avons terminé la session d'enregistrement et que nous nous sommes tous retrouvés dans l'arrière-salle pour nous détendre et écouter rapidement ce que nous avions enregistré, George, l'ingénieur du son, a fait la dernière blague. Il a mis la première piste enregistrée et... c'était l'enregistrement du spectacle de Jerry et Tootie… ahahah. A ce moment précis, George essayait les microphones et a tout enregistré… alors nous avons tous écouté ça… en riant, en riant et en riant. Un spectacle fantastique: «Le grand ours noir contre les bâtons de M. Magic!» À l'époque, Jerry «avait le droit» d'appeler Tootie «Magic Sticks» partout où nous allions, au restaurant, dans la voiture, etc. Paul s'inquiétait toujours de la réaction de Tootie mais… aucun problème puisqu'il continuait à appeler Jerry «Gros ours noir»…
C’était très drôle! J’en ri encore en vous racontant cette histoire.
Quoi de plus?
Au milieu de ces nombreux divertissements, Jerry a interrogé sérieusement Tootie sur son surnom de «Tootie», il a répondu que cela aurait pu aussi être «2 D» (deux D), et que son frère Percy lui avait donné ce surnom parce que, lorsqu'il était enfant, il voulait toujours manger une glace de la marque «Tootie» ou «2 D», je n'avais pas bien compris. Bien sûr, je ne sais pas s'il a dit la vérité à Jerry ou si c'était juste une blague de plus. Quoi qu'il en soit, quand je suis rentré chez moi et que j'ai vérifié la signature sur la peau de la batterie (Paul avait l'habitude d'apporter des peaux de batterie à chaque session d'enregistrement et de demander aux musiciens de les signer), j'ai découvert qu'il avait signé «To D» (et non «Tootie»…). Donc… pas clair… mais… drôle!
Il a dit qu'il aimait beaucoup son surnom et qu'il voulait que tout le monde l'appelle Tootie et pas Albert. Il disait que son père –un Noir old school– avait voulu donner à ses fils des «noms blancs européens imposants», pour qu’ils se sentent plus respectables, et il a choisi James Edward, Percival, Albert… et même si les 3 frères ont adopté Jimmy, Percy et Tootie… leur père les a toujours appelés avec leurs noms aristocratiques d'origine. C'est drôle… C'est pour cette raison que Tootie aimait être Tootie… ahahah
Mais tout ceci est entre réalité et plaisanterie, j'en ai bien peur…
La toute première fois que nous nous sommes rencontrés, lors de la répétition en studio, nous avons joué le premier morceau ensemble. Je l'ai regardé pour essayer de voir sa réaction, et il m'a regardé en souriant. Lorsque nous avons fini de jouer ce premier thème, il a dit: «Bravo! Bravo!» Et j'étais très heureux et fier, car je l'ai toujours admiré comme l'un de mes batteurs préférés.
Jeb PATTON (p)
Tootie was one of a kind for sure. His intensity on the bandstand was undeniable and the level of swing was off the charts. He would always have you laughing and never took himself or others too seriously. When it came to music, he was extremely serious, and never compromised. Aside from his jokes, he was one of the most caring and perceptive human beings I’ve ever met. I will miss him dearly. I just feel so grateful to share a bit of life with such a master.
Tootie était unique en son genre. Son intensité sur la scène était indéniable, et le niveau de son swing était hors norme. Il vous faisait toujours rire et ne prenait jamais au sérieux, ni lui-même ni les autres. Lorsqu'il s'agissait de musique, il était extrêmement sérieux et ne faisait jamais de compromis. Au-delà de ses plaisanteries, il était l'un des êtres humains les plus attentionnés et les plus pénétrants que j'aie jamais rencontrés. Il me manquera énormément. Je suis tellement reconnaissant d'avoir partagé un peu de ma vie avec un tel maître.
Rossano SPORTIELLO (p)
I never worked with Tootie, unfortunately. We met only on a couple of occasions. He was a great drummer and a very special human being with a remarkable sense of humor. It was always uplifting to seeing him and hearing him play.
Je n'ai malheureusement jamais travaillé avec Tootie. Nous ne nous sommes rencontrés qu'à quelques occasions. C'était un excellent batteur et un être humain très spécial, doté d'un remarquable sens de l'humour. C'était toujours un plaisir de le voir et de l'entendre jouer.
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DISCOGRAPHIE
• Discographie en leader/co-leader
• The Heath Brothers: une longue fraternité en disques 1959-2014
LP 1969. Kuumba-Toudie Heath (Albert Tootie Heath), Kawaida, Trip 5032 (=CD Reel 6146)
avec Don Cherry (tp), Jimmy Heath (ts,ss), Billy Bonner (fl,perc), Herbie Hancock (p), Buster Williams (b), Ed Blackwell (bells,perc), Mtume (cga), New York, NY, 11 décembre
LP 1973. Albert Tootie Heath, Kwanza, Muse 5031 (=CD Elemental Music 906070)
avec Curtis Fuller (tb), Jimmy Heath (ts,ss,fl), Kenny Barron (p,elp), Ted Dunbar (g), Percy Heath (b), New York, 4 juin
CD 1989. Art Farmer/Frank Morgan/Lou Levy/Eric Von Essen/Albert Tootie Heath, Central Avenue Reunion, Contemporary 14057-2
avec Art Farmer (flh,tp), Frank Morgan (as), Lou Levy (p), Eric von Essen (b), Emeryville, CA, 26-27 mai
CD 2011. Albert Tootie Heath/Massimo Faraò (p)/Carmelo Leotta (b), Krakkle, Geco 100/009
CD 2012. Albert Tootie Heath/Ethan Iverson (p)/Ben Street (b), Tootie's Tempo, Sunnyside 1370
Rhinebeck, NY, décembre
CD 2014. Connecting Spirits: Roberta Gambarini Sings Jimmy Heath Song Book With the Heath Brothers Band, Groovin' High Records 5562
avec Jimmy Heath (ts,ss,comp), Freddie Hendrix (tp), Cyrus Chestnut, Jeb Patton (p), Dave Stricker, Ed Cherry (g), David Wong, John Lee (b), Albert Tootie Heath/Tommy Campbell (dm), James Mtume (perc), Roberta Gambarini (voc), New Jersey, janvier
CD 2014. Albert Tootie Heath/Ethan Iverson (p)/Ben Street (b), Philadelphia Beat, Sunnyside 1403 Philadelphie, PA, 5 et 7 octobre
SELECTION DISCOGRAPHIQUE EN SIDEMAN
Sections rythmiques et principaux solistes précisés.
LP/CD 1957. John Coltrane, Coltrane, Prestige 7105
avec Mal Waldron, Red Garland (p), Paul Chambers (b)
LP 1957. Nina Simone & Her Trio, Little Girl Blue, Bethlehem 6028 (=CD 30042)
avec Jimmy Bond (b)
LP 1958. Bennie Green & Gene Ammons, The Swingin'est, Vee Jay 276 (=CD 1005)
avec Nat Adderley (cnt) Frank Foster (ts) Frank Wess (ts,fl), Tommy Flanagan (p), Eddie Jones (b)
LP 1958. J.J. Johnson, J.J. in Person, Columbia 1161 (=CD Mosaic MD7-169)
avec Nat Adderley (cnt), Tommy Flanagan (p), Wilbur Little (b)
LP 1959. Cannonball Adderley Quartet, Cannonball Takes Charge, Riverside 303 (=CD Capitol Jazz 7243 5 34071 2)
avec Wynton Kelly (p), Percy Heath (b)
LP 1959. Nat Adderley Brass Ensemble, Much Brass, Riverside 301 (=CD Original Jazz Classics 848-2)
avec Slide Hampton (tu), Wynton Kelly (p), Sam Jones, (cello), Laymon Jackson (b)
LP 1959. Johnny Griffin, The Little Giant, Riverside 304 (=CD Original Jazz Classics 136-2)
avec Blue Mitchell (tp), Julian Priester (tb), Wynton Kelly (p), Sam Jones (b)
LP 1959. Jimmy Heath Sextet, The Thumper, Riverside 314 (=CD Original Jazz Classics 1828-2)
avec Nat Adderley (cnt), Curtis Fuller (tb), Jimmy Heath (ts), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b)
LP 1959. J.J. Johnson Sextet, Really Livin', Columbia 1383 (=CD Mosaic MD7-169)
avec Nat Adderley (cnt), Bobby Jaspar (ts,fl), Cedar Walton (p), Spanky DeBrest (b)
LP 1959. Billy Taylor, Riverside 306 (=CD Original Jazz Classics 1830-2)
avec Jerome Richardson, Herbie Mann (fl), Tom Williams (b)
LP 1959. Mal Waldron Trio, Impressions, New Jazz 8242 (=CD Original Jazz Classics 132-2)
avec Addison Farmer (b)
LP 1960. Joe Alexander, Blue Jubilee, Jazzland 23 (=CD Fresh Sound Records 1657)
avec John Hunt (tp,flh), Bobby Timmons (p), Sam Jones (b)
LP 1960. Walter Benton Quintet, Out of This World, Jazzland 28 (=CD Fresh Sound Records 1658)
avec Freddie Hubbard (tp), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Jimmy Cobb (dm)
LP 1960. Art Farmer-Benny Golson Jazztet, Big City Sounds, Argo 672 (=CD Mosaic MD7-225)
avec Cedar Walton (p), Tommy Williams (b)
LP 1960. Art Farmer Quartet, Art, Argo 678
avec Tommy Flanagan (p), Tommy Williams (b)
LP 1960. The Jimmy Heath Orchestra, Really Big!, Riverside 333 (=CD Original Jazz Classics 1799-2)
avec Nat Adderley (cnt), Clark Terry (tp,flh), Cannonball Adderley (as), Jimmy Heath (ts), Tommy Flanagan (p),
Percy Heath (b)
LP 1960. J.J. Johnson Sextet, J.J. Inc., Columbia 8406 (=CD Columbia 65296)
avec Freddie Hubbard (tp), Clifford Jordan (ts), Cedar Walton (p), Arthur Harper (b)
LP 1960. Clifford Jordan Quartet, Spellbound, Riverside 340 (=CD Fresh Sound Records 769)
avec Cedar Walton (p), Spanky DeBrest (b)
LP 1960. Johnny Lytle Trio, Blue Vibes, Jazzland 22
avec Milt Harris (org)
LP 1960. Wes Montgomery, The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery, Riverside 320 (=CD Original Jazz Classics 036-2)
avec Tommy Flanagan (p), Percy Heath (b)
LP 1960. Sonny Red, Breezin', Jazzland 32 (=CD Fresh Sound Records 691)
avec Barry Harris (p), Bob Cranshaw (b)
LP 1960. Melvin Rhyne, Organ-izing, Jazzland 16 (=CD Original Jazz Classics 1055-2)
avec Blue Mitchell (tp), Johnny Griffin (ts), Gene Harris (p), Andy Simpkins (b)
LP 1960. Les Spann, Gemini, Jazzland 35 (=CD Original Jazz Classics 1948-2)
avec Tommy Flanagan (p), Sam Jones (b)
LP 1960. The Young Lions, Vee-Jay 3013 (=CD Vee-Jay 2-908)
avec Lee Morgan (tp), Frank Strozier (as), Wayne Shorter (ts), Bobby Timmons (p), Bob Cranshaw (b), Louis Hayes (dm)
LP 1960. René Thomas Quintet, Guitar Groove, Jazzland 27 (=CD Original Jazz Classics 1725-2)
avec Teddy Kotick (b)
LP 1960-61. Benny Golson, Take a Number From 1 to 10, Argo 681 (=CD Mosaic MD7-225)
avec Cedar Walton (p), Tommy Williams (b)
LP 1960-61. The Jazztet and John Lewis Featuring Art Farmer and Benny Golson, Argo 684 (=CD Mosaic MD7-225)
avec Cedar Walton (p), Tommy Williams (b)
LP 1961. Art Farmer-Benny Golson Jazztet, The Jazztet at Birdhouse, Argo 688 (=CD Mosaic MD7-225)
avec Cedar Walton (p), Tommy Williams (b)
LP 1961. Jimmy Heath, The Quota, Riverside 372 (=CD Fresh Sound Records 859)
avec Freddie Hubbard (tp), Cedar Walton (p), Percy Heath (b)
LP 1961. Clifford Jordan, Starting Time, Jazzland 52 (=CD Fresh Sound Records 769)
avec Kenny Dorham (tp), Cedar Walton (p), Wilbur Ware (b)
LP 1961. The Riverside Jazz Stars Featuring Blue Mitchell, Jimmy Heath and the Bobby Timmons Trio, A Jazz Version of Kean, Riverside 397
avec Clark Terry (tp,flh), Ron Carter (b)
LP 1961. Bobby Timmons Trio, In Person, Riverside 391 (=CD Original Jazz Classics 364-2)
avec Ron Carter (b)
LP 1962. Blue Mitchell and Orchestra, A Sure Thing, Riverside 414 (=CD Original Jazz Classics 837-2)
avec Clark Terry (tp,flh), Jimmy Heath (ts), Pepper Adams (bar), Wynton Kelly (p), Sam Jones (b)
LP 1962. Lee Morgan/Jimmy Heath Quintet, We Remember You, Ozone 11 (=CD Fresh Sound Records 1024)
avec Jimmy Heath (ts), Barry Harris (p), Spanky DeBrest (b)
LP 1963. Jimmy Heath, Swamp Seed, Riverside 465 (=CD Original Jazz Classics 1904-2)
avec Donald Byrd (tp), Harold Mabern (p), Percy Heath (b)
LP 1963. Milt Jackson Quintet, Live at the Village Gate, Riverside 495 (=CD Original Jazz Classics 309-2)
avec Jimmy Heath (ts), Hank Jones (p), Bob Cranshaw (b)
LP 1963. Roland Kirk Meets the Benny Golson Orchestra, Mercury 20844 (=CD 846630-2)
avec Harold Mabern (p), Richard Davis (b)
LP 1963. Ronnie Mathews with Freddie Hubbard, Doin' the Thang, Prestige 7303 (=CD Prestige 24271-2)
avec Ronnie Mathews (p), Eddie Khan (b)
LP 1963. Charlie Mariano Quartet, East Side & West Side, RCA 7261
avec Toshiko Akiyoshi (p), Gene Cherico (b)
LP 1963. Charlie Mariano, A Jazz Portrait of Charlie Mariano, Regina 286 (=CD Fresh Sound Records 176)
avec Jaki Byard (p), Richard Davis (b)
LP 1963. McCoy Tyner, Today and Tomorrow, Impulse! A-63 (=CD Impulse! 0602527068886)
avec Jimmy Garrison (b)
CD 1963-67. Donald Byrd, Blackjack, Blue Note 7243 8 21286 2 5
1 titre de 1963 avec Tootie Heath, Jimmy Heath (ts), Herbie Hancock (p), Eddie Khan (b)
LP 1964. Ray Brown/Milt Jackson, Much in Common, Verve V6-8560 (=CD 533259-2)
avec Wild Bill Davis (org), Kenny Burrell (g), Marion Williams (voc)
CD 1964. Kenny Dorham-Barry Harris Quartet, New York 1964, RLR Records 88627
avec Julian Euell (b)
LP 1964. Kenny Dorham, Trompeta Toccata, Blue Note 84181 (=CD 0946 3 62635 2 6)
avec Joe Henderson (ts), Tommy Flanagan (p), Richard Davis (b)
LP 1964. Jimmy Heath Quintet featuring Kenny Burrell and Wynton Kelly, On the Trail, Riverside 486
(=CD Original Jazz Classics 1854-2)
avec Paul Chambers (b)
LP 1964. Charles McPherson, Bebop Revisited, Prestige 739 (=CD Original Jazz Classics 710-2)
avec Carmell Jones (tp), Barry Harris (p), Nelson Boyd (b)
LP 1964. James Moody, Running the Gamut, Scepter Records 525 (=CD Lonehill Jazz 10313)
avec Thad Jones (tp), Patti Bown (p,org), Reggie Workman (b)
CD 1964. George Russell Sextet, Live in Bremen and Paris 1964, Gambit 69293
avec Thad Jones (tp), Barre Phillips (b)
LP 1964. Bobby Timmons, Chun-King, Prestige 7351 (=CD Prestige 24277-2)
avec Keter Betts (b)
LP 1964. Friedrich Gulda and Albert Heath, Jimmy Rowser, Gulda Jazz, Producciones Fermata 54
LP 1965. Ray Brown/Milt Jackson, Verve V6-8615 (=CD Verve 533259-2)
avec Hank Jones (p)
LP 1965. Borje Fredriksson Quartet/Quintet, Intervall, Columbia 1021 (=CD Odeon 1364602)
avec Lars Sjosten, Bobo Stenson (p), Bjorn Alke, Roman Dylag (b)
LP 1965. Friedrich Gulda, Ineffable: The Unique Jazz Piano of Friedrich Gulda, Columbia 9146
avec Bob Cranshaw (b)
LP 1965. Clifford Jordan, These Are My Roots: Clifford Jordan Plays Leadbelly, Atlantic 1444 (=CD Collectables 6522)
avec Julian Priester (tb), Cedar Walton (p), Richard Davis (b)
LP 1965. George Russell Sextet Guest Artist Don Cherry, At Beethoven Hall, SABA 15 059
avec Cameron Brown (b)
LP 1965-67. New York Jazz Sextet, Group Therapy, Scepter 526 (=CD Lone Hill Jazz 10125)
avec Art Farmer (flh), James Moody (ts,fl), Tommy Flanagan (p), Richard Davis (b)
LP 1966. Thad Jones/Howard McGhee/Kenny Dorham, Europa Jazz 1039
avec Billy Taylor (p), Percy Heath (b)
CD 1967. Paul Gonsalves Quartet/ Eddie Lockjaw Davis, Jazz Till Midnight, Storyville 4123
avec Jan Johansson (p,org), Bob Cranshaw, Roman Dylag (b)
LP 1967. Dexter Gordon, The Montmartre Collection Vol. 1, Black Lion 108 (=CD Black Lion 760103)
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
CD 1967. Dexter Gordon, Take the 'A' Train, Black Lion 760133
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
CD 1967. Dexter Gordon, Jazz At Highschool, Storyville 8356
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1967. Johnny Griffin, The Man I Love, Polydor 583734 (=CD Black Lion 760107)
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1967. Johnny Griffin, A Night in Tunisia, Freedom 42174
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1967. Johnny Griffin, You Leave Me Breathless, Freedom 30134
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1967. Guido Manusardi Jazz Trio, Blue Train, Swedisc 57 (=CD Jazzhus Disk 7611)
avec Sture Nordin (b)
LP 1967. Claes Rosendahls Orkester, Spelar Blå-Gul Musik, Cupol 43/30
avec Arne Domnerus (as), Jan Johansson, Thore Swanerud (p), Arne Wilhelmson, Palle Danielsson (b)
CD 1967. Ben Webster, Plays Duke Ellington, Storyville 4133
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1967. Attila Zoller, NDR Jazzworkshop ’67, NDR 599 865
avec Jimmy Owens (tp,flh), Barre Phillips (b)
LP 1968. Kenny Clarke-Francy Boland Big Band, Latin Kaleidoscope, MPS 10533 (=CD MPS 06025 2759201)
avec Phil Woods (as), Johnny Griffin, Tony Coe, Ronnie Scott (ts), Jimmy Woode, Jean Warland (b), Albert Tootie Heath (perc)
CD 1968. Coleman Hawkins, Tempo di Jazz 707
avec Lou Bennett (org), Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1968. Tete Montoliu, Piano for Nuria, Saba 15 163 (=CD MPS 9773)
avec Peter Trunk (b)
LP 1968. Cecil Payne, Zodiac, Strata-East 19734 (=CD 9024)
avec Kenny Dorham (tp), Wynton Kelly (p,org), Wilbur Ware (b)
CD 1968. Sonny Rollins, In Denmark Vol. 1, Moon 037-2
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
CD 1968. Sonny Rollins, In Denmark Vol. 2, Moon 038-2
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
CD 1968. Sonny Rollins, Sonny Rollins Trio & Quartet, Paris 1965-Copenhagen 1968, Gambit 69282
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
CD 1968. Ben Webster, Dig Ben!, Storyville 108-8601 avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1968. Ben Webster Meets Don Byas, Saba 15 159 (=CD MPS 827 920-2)
avec Tete Montoliu (p), Peter Trunk (b)
LP 1969. Dexter Gordon, The Tower of Power!, Prestige 7623 (=CD Original Jazz Classics 299-2)
avec James Moody (ts), Barry Harris (p), Buster Williams (b)
LP 1969. Herbie Hancock, The Prisoner, Blue Note 84321 (=CD 7243 5 25649 2)
avec Joe Henderson (ts,fl), Buster Williams (b)
LP 1969. Herbie Hancock, Fat Albert Rotunda, Warner Bros 1834 (=CD 9362-47540-2)
avec Joe Henderson (ts,fl), Buster Williams (b)
LP 1969. Clifford Jordan, In the World, Strata-East 1972-1 (=CD Strata-Est 94027)
avec Wynton Kelly (p), Wilbur Ware (b), Richard Davis (b,cello)
LP 1969. Yusef Lateef's Detroit Latitude 42° 30' Longitude 83°, Atlantic 1525 (=CD Atlanctic 8122-79576-7)
avec Cecil McBee, Chuck Rainey (b), Bernard Purdie (dm), Albert Tootie Heath (perc), Ray Barretto (cga)
LP 1969. Cedar Walton, Soul Cycle, Prestige 7693 (=CD Original Jazz Classics 847-2)
avec James Moody (fl,ts), Reggie Workman (b)
LP 1970. Yusef Lateef, Suite 16, Atlantic 1563 (=CD Collectables 6703)
avec Barry Harris (p), Bob Cunningham (b)
LP 1971. Yusef Lateef, The Gentle Giant, Atlantic 1602 (=CD Atlantic 780 380-2)
avec Ray Bryant, Kenny Barron (p), Sam Jones, Bob Cunningham, Bill Salter (b)
LP 1972. Jimmy Heath, The Gap Sealer, Cobblestone 9012 (=CD Jazz Beat 523)
avec Kenny Barron (p), Bob Cranshaw (b), Mtume (cga,perc)
CD 1972. Yusef Lateef, Atlantis Lullaby: The Concert From Avignon, Elemental Music 5990450
avec Kenny Barron (p), Bob Cranshaw (b)
LP 1972. Yusef Lateef, Hush 'N' Thunder, Atlantic 1635 (=CD Collectables 6353)
avec Kenny Barron, Ray Bryant (p), Kermit Moore (cello), Bob Cunningham, Bill Salter (b)
LP 1973. Yusef Lateef, Part of the Search, Atlantic 1650 (=CD Collectables 6355)
avec Kenny Barron, (p), Bob Cunningham (b)
LP 1973. Don Patterson, These Are Soulful Days, Muse 5032 (=CD 32Jazz 32092)
avec Jimmy Heath (ts), Pat Martino (g)
1974: l'année-record (cf. discographie détaillée ci-dessous)
CD 1975. Dexter Gordon Quartet, Tokyo 1975, Elemental Music 5990428
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
The Heath Brothers: une longue fraternité en disques 1959-2014 (cf. discographie détaillée ci-dessous)
LP 1976. Ronnie Cuber, Cuber Libre, Xanadu 135 (=CD Elemental Music 906079)
avec Barry Harris (p), Sam Jones (b)
LP 1976. Tete Montoliu Trio, Tête à Tete, SteepleChase 1054 (=CD SteepleChase 31054)
avec Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1976. Tete Montoliu Trio, Tootie's Tempo, SteepleChase 1108 (=CD SteepleChase 31108)
avec Niels-Henning Orsted Pedersen (b)
LP 1976. Niels Henning Orsted Pedersen/Sam Jones, Double Bass, SteepleChase 1055 (=CD SteepleChase 31055)
avec Billy Higgins (d), Albert Tootie Heath (perc)
LP 1976. Harold Land/Blue Mitchell Quintet, Mapenzi, Concord 44 (=CD Concord 4044)
avec Kirk Lightsey (p), Reggie Johnson (b)
CD 1976. Yusef Lateef, At the Bottom Line, YAL Records 90
avec Khalid Kenneth Moss (p), Steve Neil (b)
LP 1978. Stanley Cowell, Talkin' 'Bout Love, Galaxy 5111
avec Eddie Henderson (tp), Julian Priester (tb), Keith Hatchel (b)
LP 1978. Johnny Griffin, Bush Dance, Galaxy 5126 (=CD Galaxy 95004-2)
avec Cedar Walton (p), George Freeman (g), Sam Jones (b)
LP 1982. Art Farmer-Benny Golson Jazztet, Voices All, Eastworld 90016
avec Cedar Walton (p), Buster Williams (b)
CD 1983. Art Farmer-Benny Golson Jazztet, Voices All, Soul Note 1066
avec Mickey Tucker (p), Ray Drummond (b)
CD 1983. Eddie Harris, A Tale of Two Cities, Night Music 3
avec Rob Schneiderman (p), Louis Spears (b)
CD 1984. Tal Farlow, The Legendary Tal Farlow, Concord Jazz 2133-2
avec Frank Strazzeri (p), Bob Maize (b)
CD 1985. Collectif, Lost in the Stars: The Music of Kurt Weill, A&M 5104
1 titre avec Charlie Haden (b), Sharon Freeman (p) Nonet
CD 1986. Warne Marsh, Back Home, Criss Cross Jazz 1023
avec Barry Harris (p), David Williams (b)
CD 1986. Bud Shank Quartet, That Old Feeling, Contemporary 14019
avec George Cables (p), John Heard (b)
CD 1987. Tom Gruzo, Say When, Nine Winds 0123
avec Louis Spears (b)
CD 1988. Harry Sweets Edison, For My Pals, Pablo 2310-934
avec Art Hillery (p,org), Andy Simpkins (b)
CD 1988. Joe Pass, One For My Baby, Pablo 2310-936
avec Gerry Wiggins (p,org), Andy Simpkins (b)
CD 1990. Milcho Leviev Katoomi Quartet, Balkanton 12767
avec Nedra Wheeler (b)
CD 1990. Michel Sardaby, Night Blossom, DIW 602
avec Jay Leonard (b)
CD 1991. Collectif, Stan Kenton 50th Anniversary Celebration: Back to Balboa, MAMA Foundation 1003
1 titre avec Lee Konitz (as) Quartet: Alan Broadbent (p), Charlie Haden (b)
CD 1991. Bruce Forman, Still of the Night, Kamei 7000
avec John Clayton (b)
CD 1993. The Riverside Reunion Band, Mostly Monk, Milestone 9216-2
avec Nat Adderley (cnt), Jimmy Heath (ts,ss), Buddy Montgomery (vib), Barry Harris (p), Ron Carter (b)
CD 1993. Claude Williamson Trio, Song for My Father, Venus Jazz 79034
avec Andy Simpkins (b)
CD 1994. Roscoe Mitchell, Hey Donald, Delmark 475
avec Jodie Christian (p), Malachi Favors Maghostut (b)
CD 1994. The Riverside Reunion Band, Hi-Fly, Milestone 9228-2
avec Nat Adderley (cnt), Jimmy Heath (ts,ss), Buddy Montgomery (vib), Tommy Flanagan (p), Bob Cranshaw (b)
CD 1995. George Cables Trio, Skylark, SteepleChase 31381
avec Jay Anderson (b)
CD 1995. Benn Clatworthy, While My Lady Sleeps, BCM 100
avec Cedar Walton (p), Darek Oleszkiewicz, Larry Gales (b)
CD 1995. Jimmy Heath, You or Me, SteepleChase 31370
avec Kiyoshi Kitagawa (b)
CD 1996. Art Farmer, Live at Stanford Jazz Workshop, Monarch 1013
avec Harold Land (ts), Bill Bell (p), Rufus Reid (b)
CD 1997. Dave Pike, Bophead, Ubiquity Jazz 0033
avec Milcho Leviev, Jane Getz (p), Richard Simon (b), Lorca Hart (dm)
CD 1998. Dave Ellis, In the Long Run, Monarch 1016
avec Eric Reed, Jeff Chimenti (p), Peter Barshay, Robert Hurst (b), Deszon Claiborne (dm)
CD 1998. Encompass Quartet featuring Albert Tootie Heath, DJ 1006
avec Herman Riley (ts), Bill Harris (p), Tom Baldwin (b)
CD 1998. Roscoe Mitchell Quartet, In Walked Buckner, Delmark 510
avec Jodie Christian (p,bells), Reggie Workman (b,perc)
CD 2002. Kenny Drew Jr., Green Dolphin Street Revisited, Arius
avec Andy Simpkins (b)
CD 2002. Percy Heath, A Love Song, Daddy Jazz
avec Jeb Patton (p), Peter Washington (b)
CD 2004. Niels Lan Doky, Music From the Motion Picture: Between a Smile and a Tear, Amigo 334509
avec Johnny Griffin (ts), Mads Vinding (b)
CD 2006. Tomas Franck, The Copenhagen Connection: Montmartre Revisited, Stunt 06082
avec Niels Lan Doky (p), Mads Vinding (b)
CD 2007. Jeb Patton, New Strides, Maxjazz 221
avec Jimmy Heath (ss), David Wong (b), Pete Van Nostrand (dm)
CD 2008. Theo Croker, In the Tradition, Arbors Jazz 19372
avec Sullivan Fortner (p), Joe Sanders (b)
CD 2008-10. Roberto Magris Trio, One Night in With Hope and More Vol. 2, JMood Records 008
avec Elisa Pruett (b), Brian Steever, Idris Muhammad (dm)
CD 2009. Ethan Iverson, Live at Smalls, Smalls Live 0010
avec Ben Street (b)
CD 2009. Roberto Magris Quintet, Morgan Rewind: A Tribute to Lee Morgan Vol. 1, JMood Records 002
avec Elisa Pruett (b)
CD 2009. Roberto Magris Trio, One Night in With Hope and More Vol. 1, JMood Records 003
avec Elisa Pruett (b)
CD 2010. Rita Edmond, A Glance at Destiny, T.O.T.I. Music 0002
avec Joel Scott, Llew Matthews (p), James Leary, Edwin Livingston (b)
CD 2010. Tomas Janzon, Experiences, Changes Music 113
avec Jeff Littelton (b)
CD 2012. Kazue Patton, Dream Flight, autoproduit
avec Jeb Patton (p), Peter Bernstein (g), David Wong (b)
CD 2014. Peter and Will Anderson, Deja Vu, Gut String 020
avec Jeb Patton (p), David Wong (b)
CD 2014. Herbie Hancock, Relief, Mack Avenue 1185
avec Wallace Roney (tp), Jimmy Heath (ts), Buster Williams (b)
CD 2014. Jeb Patton, Shades and Tones, Cellar Live 010515
avec David Wong (b), Lewis Nash, Pete Van Nostrand (dm)
CD 2015. Richard Sears Sextet featuring Albert Tootie Heath, Altadena, Ropeadope 319
avec Garret Lang (b)
CD 2017. Emmet Cohen featuring Benny Golson & Albert Tootie Heath, Masters Legacy Series Volume 3, autoproduit
avec Russell Hall, Corcoran Holt (b)
CD 2019. Greg Skaff featuring Ron Carter & Albert "Tootie" Heath, Polaris, SMK Jazz 003
* 1974: L’ANNÉE-RECORD Un marathon transatlantique
LP/CD 1974. Kenny Barron (p,elp,clavinet), Peruvian Blue, New York, Muse 5044/32Jazz 32083
avec Ted Dunbar (g), David T. Williams (b,elb), Albert Tootie Heath (dm,fl), Richard Landrum (cga,perc), Sonny Morgan (perc)
CD 1974. Clifford Jordan (ts), Half Note, New York, SteepleChase 31198
avec Cedar Walton (p), Sam Jones (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1974. Earl Grubbs (ts)/Carl Grubbs (as), Rebirth, New York, Muse 5047
avec Kenny Barron (p), Buster Williams (b), Albert Tootie Heath (dm), Sonny Morgan (perc)
CD 1974. Ted Curson (tp,pictp), Quicksand, New York, Atlantic 27314
avec Robin Kenyatta (as,ss), Nick Brignola (bar,ts,saxello), Kenny Barron (p,elp), Richard Davis (b), Herb Bushler (b,elb), Albert Tootie Heath (dm), Butch Curson (dm,perc), Lawrence Killian (cga,perc), Chicky Johnson (bgo,timb)
CD 1974. Kenny Drew (p) Trio, If You Could See Me Now/Dark Beauty, Copenhague, Danemark, SteepleChase 31016
avec Niels-Henning Ørsted Pedersen (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1974. Dexter Gordon (ts) Quartet, The Apartment, Copenhague, Danemark, SteepleChase 30010/30017
avec Kenny Drew (p), Niels-Henning Ørsted Pedersen (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1974. Tete Montoliu (p) Trio, Catalonian Fire, Copenhague, Danemark, SteepleChase 31017
avec Niels-Henning Ørsted Pedersen (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1974. Tete Montoliu (p) Trio, Tete!, Copenhague, Danemark, SteepleChase 31029
avec Niels-Henning Ørsted Pedersen (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1974. Anthony Braxton (as,cbcl), In the Tradition, Vol. 1 & 2, Copenhague, Danemark, SteepleChase 37003/4
avec Tete Montoliu (p), Niels-Henning Ørsted Pedersen (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1974. Yusef Lateef (ts,cbfl,sealhorns,shanie,oboe,african thumbp,perc), 10 Years Hence, Live Keystone Korner, San Francisco, CA, Wounded Bird 2100
avec Kenny Barron (p,cowbell), Ernie Royal, Joe Wilder (tp) Wayne Andre, Garnett Brown, Tony Studd (tb), Eddie Daniels (as), Alfred Brown (viola) Gene Orloff, Sanford Allen (vln), Kermit Moore (cello), Bob Cunningham (b,african bells), Bill Salter (elb), Albert Tootie Heath (d,perc,indian fl), Cissy Houston, Eunice Peterson, Deidre Tuck, Rennelle Stafford (voc)
THE HEATH BROTHERS: UNE LONGUE FRATERNITÉ EN DISQUES 1959-2014
Voici répertoriés les enregistrements communs (1959-2014) des frères à 2, 3… ou 4, comme les Trois Mousquetaires car Tootie, Percy, Jimmy, en leader ou en sidemen, ont été rejoints par Mtume, le fils de Jimmy. Cette discographie en commun commence bien avant la création officielle en 1975 du groupe qui porte le nom de «The Heath Brothers», et se poursuit bien après. Une histoire solide de
complicité qui fut leur rocher intime et certainement leur rempart artistique contre
les errances de l’Amérique.
LP/CD 1959. Cannonball Adderley (as), Barefoot Sunday Blues, New York, Riverside 303/Landmark 1306-2
avec Wynton Kelly (p), Percy Heath (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1959. Jimmy Heath Sextet, The Thumper, New York, Riverside 314/OJC 6006-2
avec Nat Adderley (crt), Curtis Fuller (tb), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1960. Wes Montgomery, The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery, New York, Riverside 320
avec Tommy Flanagan (p), Percy Heath (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1960. Jimmy Heath's Big Band, Really Big!, Riverside 333/OJC 1799-2
avec Nat Adderley (crt), Clark Terry (tp,flh), Tom McIntosh (tb), Dick Berg (frh), Cannonball Adderley (as), Jimmy Heath (ts), Pat Patrick (bar), Tommy Flanagan, Cedar Walton (p), Percy Heath (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1961. Jimmy Heath All Stars, The Quota, New York, Riverside 372/OJC 6006-2
avec Freddie Hubbard (tp), Julius Watkins (frh), Cedar Walton (p), Percy Heath (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1961. Riverside Jazz Stars, A Jazz Version Of Kean, New York, Riverside 397
avec Blue Mitchell (tp), Clark Terry (tp,flh), Ernie Royal, Melba Liston (tb,arr), Julius Watkins (frh), George Dorsey (as), Jimmy Heath (ts,arr), Arthur Babe Clarke (bar), Bobby Timmons (p), Ron Carter (b), Albert Tootie Heath (dm), Ernie Wilkins (arr,cond)
LP 1962. Jimmy Heath All Stars, Triple Threat, New York, Riverside 400
avec Freddie Hubbard (tp), Julius Watkins (frh), Cedar Walton (p), Percy Heath (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1962. Blue Mitchell (tp) & Orchestra, A Sure Thing, New York, Riverside 414/OJC 837-2
avec Clark Terry (tp), Julius Watkins (frh), Jerome Richardson (fl,as), Jimmy Heath (ts,arr), Pepper Adams (bar),
Wynton Kelly (p), Sam Jones (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1962. Lee Morgan (tp) & Jimmy Heath (ts) Quintet, We Remember You, New York, Ozone 11 (=CD Fresh Sound Records 1024)
avec Barry Harris (p), Spanky DeBrest (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1963. Donald Byrd (tp), All Members, Englewood Cliffs, NJ, Blue Note 8-21286-2
avec Sonny Red (as), Jimmy Heath (ts), Herbie Hancock (p), Eddie Khan (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1963. Jimmy Heath, Six Steps, New York, Riverside 465
avec Harold Mabern (p), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1963. Charlie Mariano (as), To Taiho, New York, Regina 286/Fresh Sound 176
avec Marvin Stamm (tp), Jaki Byard (p), Richard Davis (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP/CD 1963. Milt Jackson (vib) Quintet, Live At the Village Gate, New York, Riverside 495/OJC 309-2
avec Jimmy Heath (ts), Hank Jones (p), Bob Cranshaw (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1964. Jimmy Heath, On the Trail, New York, Riverside 486
avec Wynton Kelly (p), Kenny Burrell (g), Paul Chambers (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1965. Ray Brown, I Just Can't Fool Myself, New York, Verve V6-8615
avec Albert Tootie Heath (dm), Jimmy Heath (arr)
LP/CD 1966. Thad Jones/Howard McGhee/Kenny Dorham (tp), The Theme/Blues, New York, Europa Jazz 1039/LRC 8516
avec Billy Taylor (p), Percy Heath (b), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1969. Albert Tootie Heath, Kawaida, New York, Trip 5032 (Tootie Heath en leader)
avec Don Cherry (tp), Jimmy Heath (ts,sop), Billy Bonner (fl,perc), Herbie Hancock (p), Buster Williams (b),
Ed Blackwell (bells,perc), Mtume (cga)
LP 1972. Jimmy Heath (ts,ss,fl), The Gap Sealer, New York, Cobblestone 9012
avec Kenny Barron (p,elp), Bob Cranshaw (elb), Albert Tootie Heath (dm,tamb), Mtume (cga,perc)
LP 1973. Albert Tootie Heath (dm,tymp,chimes), Kwanza (The First), New York, Muse 5031 (Tootie Heath en leader)
avec Curtis Fuller (tb), Jimmy Heath (ts,ss,fl), Kenny Barron (p,elp), Ted Dunbar (g), Percy Heath (b)
LP 1973. Don Patterson (org), These Are Soulful Days, New York, Muse 5032
avec Jimmy Heath (ts), Pat Martino (g), Albert Tootie Heath (dm)
LP 1975. The Heath Brothers: Marchin' On, Oslo, Strata-East 1976/6
avec Stanley Cowell (p,mbira)
LP 1978. The Heath Brothers: Passin' Thru, New York, Columbia 35573
avec James Buffington, Joe DeAngelis (frh), Wayne Andre (tb), Howard Johnson (tu), Stanley Cowell(keyboards,kalimba), Tony Purrone (el-g), Mtume (perc)
LP 1979. The Heath Brothers, Live at the Public Theater, New York, Columbia 36374 (sans Tootie Heath)
avec Stanley Cowell (p), Tony Purrone (g,elg), Percy Heath (b,baby-b), Akira Tana (dm) Rubens Bassini, Alex Acuna (perc), Mtume (voc)
LP 1979. The Heath Brothers, In Motion, New York, Columbia 35816 (sans Tootie Heath)
avec Jon Faddis, James Sedlar, Lew Soloff, Irving Markowitz (tp), Wayne Andre (tb), Paul Faulise (btb), Howard Johnson (tu), Joseph DeAngelis, James Buffington (frh), Stanley Cowell, George Devens (vib), Tony Purrone (g), Keith Copeland (dm), Rubens Bassini (perc)
LP 1980. The Heath Brothers, Expressions of Life, New York, Columbia 37126 (sans Tootie Heath)
avec Stanley Cowell (keyboards), Anthony Purrone (elg), Akira Tana (dm,perc), Edward Walsh (synt), Edward Tree Moore (g), Howard King (dm), Mtume, Tawatha (voc)
LP 1980. The Heath Brothers, God Rest Ye Merry Jazzmen, New York, Columbia 37551 (sans Tootie Heath)
avec Stanley Cowell (p,kalimba), Tony Purrone (g), Akira Tana (dm)
LP 1981. The Heath Brothers, The New York-Montreux Connection, Montreux Jazz Festival, Columbia 37652 (sans Tootie Heath)
avec Slide Hampton (tb), Stanley Cowell (p), Tony Purrone (elg), Akira Tana (dm)
LP 1981. The Heath Brothers, Brotherly Love, New York, Antilles AN1O03 (sans Tootie Heath)
avec Stanley Cowell (p,elp,synt), Tony Purrone (g,elg), Akira Tana (dm), Rubens Bassini (perc)
CD 1983. The Heath Brothers/Pat Metheny, All the Things You Are/Move to the Groove, Cannes, Fruit Tree 802
LP 1983. Brothers & Others, New York, Antilles 1016
avec Slide Hampton (tb), Stanley Cowell (p,elp), Joe Kennedy Jr. (vln)
CD 1991. Jimmy Heath (ts,ss) Quartet, You've Changed, Copenhague, Danemark, SteepleChase 31292
avec Tony Purrone (g), Benjamin Brown (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1993. The Riverside Reunion Band, Mostly Monk, Berkeley, CA, Milestone 9216-2
avec Nat Adderley (crt), Jimmy Heath (ts,ss), Buddy Montgomery (vib), Barry Harris (p), Ron Carter (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1994. Jimmy Heath (ts,ss), Live Pori International Jazz Festival, Finland, Milestone 9228-2
avez Buddy Montgomery (vib), Tommy Flanagan (p), Bob Cranshaw (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1995. Jimmy Heath (ts), You or Me, Klampenborg, Danemark, Steeplechase 31370
avec Tony Purrone (g), Kyoshi Kitagawa (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 1997. The Heath Brothers, As We Were Saying, New York, Concord 4777-2
avec Jon Faddis (tp,flh), Slide Hampton (tb), Sir Roland Hanna (p), Stanley Cowell (p, kalimba), Mark Elf (g), James Mtume (perc)
CD 1998. The Heath Brothers, Jazz Family, New York, Concord 4846-2
avec Joe Wilder, Earl Gardner, Tom Williams (tp,flh), Benny Powell (tb), John Clark (frh), Bob Stewart (tu), Jeb Patton (p), Tony Purrone (g)
CD 2002. Percy Heath (b,cello), A Love Song, New York, Daddy Jazz
avec Jeb Patton (p), Peter Washington (b), Albert Tootie Heath (dm,perc)
CD 2007. Jeb Patton (p), New Strides, Brooklyn, NY, Max Jazz 221
avec Jimmy Heath (ss), David Wong (b), Pete Van Nostrand, Albert Tootie Heath (dm)
CD 2008. The Heath Brothers (sauf Percy), Endurance, South Orange, NJ, Jazz Legacy Productions 0901004 (sans Percy Heath)
avec Jeb Patton (p), David Wong (b), Claudio Roditi (shaker)
CD 2014. Herbie Hancock, Relief, Apollo Theater, New York, Mack Avenue 1185
avec Wallace Roney (tp), Jimmy Heath (ts), Buster Williams (b), Albert Tootie Heath (dm)
CD 2014. The Heath Brothers: Connecting Spirits: Roberta Gambarini Sings the Jimmy Heath Songbook (sans Percy Heath)
avec Roberta Gambarini (voc), Freddie Hendrix (tp), Jeb Patton (p), Ed Cherry (g), David Wong (b), James Mtume (perc)
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VIDÉOGRAPHIE
Albert Tootie Heath, Chicago Jazz Festival, 2014, image extraite de YouTube
1957. 1er album d'Albert Heath en sideman: Coltrane, avec John Coltrane, Sahib Shihab (bar), Johnny Splawn (tp), Mal Waldron, Red Garland (p), Paul Chambers (b), Prestige 7105, Van Gelder Studio, Hackensack, NJ, 31 mai https://www.youtube.com/watch?v=tRP5CCdk7fw
1964. Al Tootie Heath, Barry Harris (p), album Kenny Dorham (tp), Julian Euell (b), Jazz At P.S. 175, label Harlem Youth Unlimited (Haryou), New York, 21 août
https://www.youtube.com/watch?v=dz6JUGq3CBw
https://www.youtube.com/watch?v=pgaxLDrA24M
https://www.youtube.com/watch?v=63FqgnJY58I
https://www.youtube.com/watch?v=mzlNJH2xXSM
https://www.youtube.com/watch?v=ebp1xQ16UVw
https://www.youtube.com/watch?v=TTMKfrnyKpo
1964. Al Tootie Heath, album Charles McPherson (as) Bebop Revisited!, Barry Harris (p), Carmell Jones (tp), Nelson Boyd (b), Prestige, Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 20 novembre
https://www.youtube.com/watch?v=9vmP7V4SQ6M
1969. Kuumba-Toudie Heath (Albert Tootie Heath), 1er album en leader, Kawaida, avec Don Cherry (tp), Jimmy Heath (ts,ss), Billy Bonner (fl,perc), Herbie Hancock (p), Buster Williams (b), Ed Blackwell (bells,perc), Mtume (cga), Trip TLP5032, New York, NY, 11 décembre https://www.youtube.com/watch?v=QtImPvuRJa4
1982. Albert Tootie Heath, Jazztet Reunion Art Farmer (flh,tp), Curtis Fuller (tb), Benny Golson (ts), Mickey Tucker (p), Rufus Reid (b), live au North Sea Jazz Festival, Carroussel Hall du Congresgebouw, La Haye, Hollande, prod. AvroTV, 18 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=rumaonfAMvo
1984. Al Tootie Heath, album Bubi Chen (p), Bubi di Amerika, John Heard (b), label Hidayat 8401, Indonésie, novembre
https://www.youtube.com/watch?v=pWUOaMDNqs8&list=PLu8Aipbs6He2Hc9pTJJ03o8S-l7yXVdII&index=1
1989. Milcho Leviev (p) KaTooMi, Karen Briggs (vln), Tootie Heath (perc), Newport Beach, CA, © John J. Hunt, 17 septembre
nom du groupe: KaTooMi pour KArenTOOtieMIlcho
https://www.youtube.com/watch?v=fFsRGH4viaA
1990. Albert Tootie Heath, Michel Sardaby (p), album Night Blossom, Jay Leonhart (b), DIW, Tokyo, 1er aout
https://www.youtube.com/watch?v=xHxDpYTz1Cc
2008. Albert Tootie Heath, Niels Lan Doky (p), Pierre Boussaguet au Duc des Lombards, Paris, 14 mars
https://www.youtube.com/watch?v=WQ14-pibqOk
2009. Albert Tootie Heath, Jimmy Heath (ts), Mulgrew Miller (p), David Wong (b), Giants of Jazz Concert: Randy Weston, South Orange (NJ),
https://www.youtube.com/watch?v=3-EIM-lU5xQ
2009. Albert Tootie Heath, The Heath Brothers Quartet, Jimmy Heath (ts), Jeb Patton (p), Peter Washington (b)
https://www.youtube.com/watch?v=iB_AjlpNFXM
2009. Albert Tootie Heath, album One Night In With Hope And More... Vol. 1, Roberto Magris (p), Elisa Pruett (b), JMood Records, Chapman Recording Studios, Lenexa, KS, 15 décembre
https://www.youtube.com/watch?v=PzKWuxg4Tws
2011. Album Krakkle, Tootie Heath, Massimo Faraò (p), Carmelo Leotta (b), Italie, Geco 100/009
https://www.youtube.com/watch?v=9dDjIdMtD30&list=OLAK5uy_npX2jK_ingEdUissTGbFQOQq5zkTRpzlc&ab_channel=MassimoFara%C3%B2-Topic
2012. Albert Tootie Heath, Jimmy Heath (s), Barry Harris (p), Ron Carter (b), Curtis Fuller (tb), Jimmy Owens (tp), NEA Jazz Masters at Flushing Town Hall Annual Concert, New York, 16 novembre
https://www.youtube.com/watch?v=rwc0KmI27A0
2013. Albert Tootie Heath, Jimmy Heath (s), Barry Harris (p), Christian McBride (b), Jimmy Owens (tp), Russell Malone (g), NEA Jazz Masters at Flushing Town Hall Annual Concert, New York, 15 octobre
https://www.youtube.com/watch?v=5Js2sgYYJQE
2012-2024. The Whole Drum Truth, ensemble de batteurs créé et produit depuis 2011 par Tootie Heath, dont ont fait partie Louis Hayes, Idris Muhammad, Billy Hart, Kenny Washington, Ed Thigpen, Ben Riley, Jackie Williams, Charli Persip, Leroy Williams, Willie Jones III, Sylvia Cuenca, Joe Saylor, John Trentacosta, Lorin Bienvenu, Luca Boyles… en concert notamment au Lincoln Center en septembre 2015 et jusqu’en février 2024 à Taos
https://www.youtube.com/watch?v=HiTG5H-AWbo
https://www.youtube.com/watch?v=ePxa62H23yc
2013. An Oral History with Albert Tootie Heath, Jazz at Lincoln Center/Michael Mwenso, 24 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=UF1yil_E_sI
https://www.youtube.com/watch?v=Q1x4n6-_bJ4
https://www.youtube.com/watch?v=-P56Rm_3G2s
2014. Albert Tootie Heath, Ethan Iverson (p), Ben Street (b), Chicago Jazz Festival, Jazz and Heritage Pavilion, 31 août
https://www.youtube.com/watch?v=l9B6-m9Ff6s
2014. Album Philadelphia Beat, Tootie Heath, Ethan Iverson (p), Ben Street (b), Philadelphie, PA, Sunnyside, 5 & 7 octobre
2015. Albert Tootie Heath, Jimmy Heath (ts), Jeb Patton (p), David Wong (b) at Dizzy's/Jazz at Lincoln Center, New York
https://www.youtube.com/watch?v=sePU_Vz8SXM
2016. Tootie Heath, 90e anniversaire de Jimmy Heath: Life of a Legend, Stanley Cowell (p), Jon Faddis (tp), Rufus Reid (b), Melissa Aldana (s), Roberta Gambarini (voc), Jazz at Lincoln Center Appel Room, New York, 21-22 octobre
https://www.youtube.com/watch?v=9n-ZO0LEtfI
2017. Tootie Heath, The Heath Brothers, Jimmy Heath (ts), Terell Stafford (tp), Jeb Patton (p), David Wong (b), Philadelphia Real Book Concerts
https://www.youtube.com/watch?v=QRmowasnW5I
2019. Albert Tootie Heath, Sylvia Cuenca, Joe Saylor, Louis Hayes: The Whole Drum Truth, Jazz at Lincoln Center
https://www.youtube.com/watch?v=6kGwypMYj2Q
2019. Tootie Heath, album Emmet Cohen (p) Masters Legacy Series Vol. 3: Benny Golson (ts) & Tootie Heath, Russell Hall (b), paroles et musique, décembre
https://www.youtube.com/watch?v=lJORMrMZds0
2020. Flushing Town Hall's Virtual Tribute to Jimmy Heath avec Mona Heath, Albert Tootie Heath, Barry Harris, Jimmy Owens, Paquito D'Rivera, Dorthaan Kirk, Queens Jazz Orchestra: Antonio Hart, Michael Mossman, David Wong, Jeb Patton, Douglas Purviance, 19 juin
https://www.youtube.com/watch?v=3Twy9R6Z35Q
2021. Tootie Heath, NEA Jazz Master, paroles, musique, photos…
https://www.youtube.com/watch?v=MUZe2RSGxvM
2022. Tootie Heath, Emmet Cohen (p) Trio, Russell Hall (b), Live in New Mexico, Taos, 8 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=7iRF3nhL0X4
2023. Philly Jazz Talks about Sam Reed avec Tootie Heath et Alfie Pollitt (p, 1943)
https://www.youtube.com/watch?v=CWsXQwxU90Y
2023. Tootie Heath, Emmet Cohen (p) Trio, Philip Norris (b), Live in New Mexico 2023, At the Outpost in Albuquerque, 5 octobre
https://www.youtube.com/watch?v=647E_8qnoc8
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