Roy Gaines
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11 août 2021
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12 août 1937, Waskom, TX - 11 août 2021, Los Angeles, CA
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© Jazz Hot 2021
Roy Gaines en concert à Saint-Chamond (Loire), 10 octobre 2015, image extraite de YouTube
Roy GAINES
Roy Gaines, «Mr. Guitar» de son sobriquet tout à fait mérité, une figure importante de la grande musique afro-américaine, s’est éteint,
la veille de son 84e anniversaire chez lui à Los Angeles, CA.
Roy
Gaines reste un dépositaire du jeu de T-Bone Walker tout en proposant un
discours singulier qu’il a peu à peu développé en s’immergeant dans la musique populaire afro-américaine. Il laisse le souvenir d’un styliste de
l’instrument se jouant des étiquettes restrictives de la critique et magnifiant les séances auxquelles il a
participé dès le milieu des années 1950, que ce soit auprès de Coleman Hawkins,
King Curtis, Panama Francis, Junior Parker, Ray Charles, Jimmy Rushing, Chuck
Willis ou Big Joe Tuner. Roy Gaines fait partie de ces musiciens enracinés dans
le blues dont le langage reste le jazz à l’instar d’un Mickey Baker jouant derrière Coleman Hawkins et Milt
Buckner ou d’un Tiny Grimes avec Charlie Parker, Arnett Cobb et Roy Eldridge.
Dans la génération suivante, Duke Robillard joue ce rôle aux
côtés de Scott Hamilton, Hal Singer, Jay McShann et Herb Ellis, tout comme
Ronnie Earl auprès de David Fathead Newman et Dave Specter avec l’organiste
Jack McDuff. La liste est non-exhaustive sachant par exemple que Stevie Ray
Vaughan ou Little Charlie Baty évoquaient dans leurs influences le jeu délié en single note de
Kenny Burrell et de Wes Montgomery, voire de Django Reinhardt.
La disparition de Roy Gaines évoque également la fin d’une
génération de musiciens de middle jazz et de blues ayant participé aux fameuses
tournées du label Black & Blue dans
les années 1970. Les plus âgés d’entre nous se souviennent sans doute de
la tournée du Harlem Swing
en 1977 autour de Roy Milton, batteur, chanteur et chef d’orchestre et, surtout, figure légendaire du rhythm & blues des années 1940-1950 ayant fait les
beaux jours du label Speciality. Dans
cette tournée, Roy Gaines a eu également pour partenaires Eddie Locke (dm), Hal
Hall (b), Ram Ramirez (p) et George Kelly (ts), sans oublier l’excellente
chanteuse Carrie Smith et le tap
dancer Jimmy Slyde. Roy Gaines a
su conjuguer l’esprit du blues de la west coast (en référence à T-Bone Walker) pleinement inclus dans le jazz, avec son jeu aéré, élégant et toujours swinguant.
David Bouzaclou avec la complicité de Jérôme Partage et Hélène Sportis images extraites de YouTube avec nos remerciements
Roy Gaines est né à Waskom, une petite ville du Texas,
non loin de la Louisiane, dans une famille où la musique se vit au quotidien.
Son père est guitariste-harmoniciste de blues et son frère aîné, Grady, saxophoniste
ténor et leader des Upsetters, l’orchestre de Little Richard (p, voc); le regretté Grady Gaines (1934-2021) a fait d’ailleurs une solide carrière dans le rhythm & blues. Dès son
enfance, les parents de Roy l’incitent à pratiquer le piano, lui qui écoute les
disques du trio de Nat King Cole. A l’âge de 6 ans, sa famille s’installe à
Houston, TX, dans le Fifth Ward, un quartier où la ségrégation raciale est omniprésente.
Il commence sérieusement à écouter les figures locales qui passent à la radio
et délaisse le piano pour la guitare sous l’influence de son père et de ses
idoles qui ont pour nom Clarence Gatemouth Brown et Lightnin’ Hopkins. Il se
lie d’amitié avec deux jeunes musiciens de son âge issus de la scène blues de
Houston, Johnny Copeland (g, voc) et Clarence Hollimon (g, voc).

En 1951, il partage la scène
avec T-Bone Walker, lui qui influence le plus sa carrière de musicien et dont l’héritage
se perpétue encore aujourd’hui. En 1952, il part vivre chez une tante en
Californie et remporte un concours organisé par Hunter Hancock, le célèbre
disc-jockey son aîné de vingt ans, texan de naissance et californien d’adoption
comme lui. Il est alors remarqué par la chanteuse Mickey Champion (1925-2014) qui lui
fait intégrer l’orchestre de son mari, Roy Milton (dm, 1907-1983). Cela ne l’empêche pas de
fréquenter l’Université de Monterey, CA, où il apprend notamment l’harmonie.
Il
quitte ensuite la Californie pour New York et devient un musicien free-lance très apprécié pour son sens du blues et son
expressivité quel que soit le contexte. Le
jeune musicien se taille ainsi une réputation dans les juke joints et
part en tournée avec Big Joe Turner et Joe Morris (tp), avant de rejoindre
l’orchestre de Bill Harvey (ts, 1918-1964) qui travaille pour Don Robey et
son label légendaire, Peacock. Ce dernier est une grande figure de la production
du rhythm & blues des années 1940-1950 à travers ses labels Peacock et Duke Records. Roy Gaines peaufine son travail de sideman,
dès 1955, auprès de grandes figures du blues dont les vocalistes Big Mama Thornton,
Junior Parker et surtout Bobby Bland (voc, 1930-2013) avec lequel il se fait remarquer sur le
superbe «It’s My Life Baby».
Un an plus tard, il travaille avec un autre chanteur, Chuck Willis (1928-1958), autant en
studio qu’en concert avant de développer une carrière de leader sporadique. En effet, nous sommes alors en pleine période où les passerelles entre rhythm & blues et rock & roll naissant sont évidentes: Roy Gaines en profite pour signer quelques titres sur divers labels, tels que Chart, Groove, Deluxe et RCA, se limitant à un succès d’estime malgré l’aide du producteur John Hammond. Cette série de titres est désormais disponible sur la compilation Rock a Billy sur Black Gold Records (cf. discographie), un label que Roy Gaines a créé en 1988 à Los Angeles, CA. Il y est entouré de Mickey Baker, King Curtis ou Calvin Owens.

Mais l’un des sommets de sa carrière reste
sa participation en 1957 aux fameuses sessions Vanguard du chanteur Jimmy Rushing où il côtoie une
superbe section de cuivres avec Emmett Berry tp), Buddy Tate (ts) et Vic Dickenson (tb) ainsi
que Jo Jones (dm) et Aaron Bell (b). L’année suivante, il entre en studio pour le label Savoy
avec Brownie McGhee (g, voc).
 A la même période, Roy Gaines a aussi l’occasion de jouer avec Billie Holiday, ce qui restera l’un de ses plus beaux souvenirs. On retient encore un superbe album
enregistré en 1959, The Prestige Blues Swingers feat. Coleman Hawkins/Stasch, Swingville/Prestige; le saxophoniste y est entouré de Ray Bryant (p), Pepper Adams (bar),
Jerome Richardson (s, fl), Idrees Sulieman (tp).
En 1961, il enregistre avec Albert King
(g) et les Jazz Crusaders sur Pacific Records, Freedom Sound. Et, en 1966, il entre dans le
big band de Ray Charles pour lequel il écrit «No Use Cryin’». A
l’été 1972, Berry Gordy déménage Motown de Detroit à Los Angeles et Roy Gaines
suit la firme pour accompagner Aretha Franklin, Stevie Wonder, Della Reese,
Diana Ross. Il continue en parallèle à travailler avec T-Bone Walker, les Jazz
Crusaders ou Les McCann (p,voc): il passe d’un registre à l’autre, des studios
aux scènes.

En janvier et février 1975, il
effectue une tournée en Europe organisée par le label Black & Blue,
laquelle compte également Milt Buckner (org), Panama Francis (dm) et Mighty
Flea Conners (tb), un ancien de chez Johnny Otis. Il en résulte un
enregistrement sous le nom de Milt Buckner (Green
Onions, Black & Blue) et un autre sous le nom de Roy Gaines (Superman, Black & Blue), qui lui
permet, sur le tard, d’entamer une carrière de leader. Son association
avec le label français se poursuit deux ans plus tard avec la tournée du Harlem Swing de Roy Milton, ce
qui donne également Instant Groove,
Black & Blue.
La décennie suivante, il enregistre à Londres l’album Gainelining
(BBC Transcription
Services) avec des membres des Crusaders. Puis il travaille pour la télévision et le cinéma avec Quincy Jones, le producteur-arrangeur de la bande originale du film de Steven
Spielberg, La Couleur Pourpre (1985), où il tient un petit rôle et pour lequel il écrit
le thème «Don’t Make Me no Never Mind» et participe à l’enregistrement avec Sonny
Terry, John Lee Hooker et Ry Cooder.
En 1986, il est l’invité au Vieux-Carré du
Storyville Jazz Hall à New Orleans, LA, pour un concert autour de Fats Domino
avec Ray Charles, Jerry Lee Lewis et Ron Wood. L’année suivante, il participe
au premier album de son frère aîné, le saxophoniste Grady Gaines avec ses Texas
Upsetters (Full Gain) sur le label de New Orleans, Black Top.
Accédant à
davantage de reconnaissance, il peut commencer à privilégier ses projets
personnels, comme l’excellent album instrumental Going Home to See Mama (1988), produit par son propre label, Black Gold Records, avec la participation de Detroit Gary Wiggins (ts)
dans un esprit très jazz mainstream, mettant en valeur la fluidité de son phrasé. Suivront
d’autres superbes albums, soit produits avec son label, soit pour JSP,
Severn ou Groove Note.
Dans les années 1990, il ouvre un club de blues, The Gainesville, sur Crenshaw
Boulevard à Los Angeles, et il monte un big band dans l’esprit des sessions Capitol
de T-Bone Walker, une sorte de retour aux sources d’un blues «west coast»*, très proche de Ray Charles/Count Basie par les arrangements, aux
frontières du jazz, comme on l’entend sur son Tuxedo Blues (2008).

Dans les années 2000, on a souvent l’occasion
de l’entendre en Europe et en France, en particulier au Jazz Club Lionel
Hampton en grande formation (cf. vidéographie) ou en septet. Une période matérialisée par deux excellents
albums: un live au festival de Lucerne en Suisse avec le saxophoniste Jonny
Viau, In the House (2001) et l’autre,
The War Is Over (2013), avec son big band
enregistré à Hollywood, CA et lors d’une tournée à parisienne. En 2014, il fait
partie d’une jam session autour du blues, enchaîne les tournées et participe au Central Avenue Jazz Festival de Los Angeles qui célébre une artère riche d’histoire afro-américaine, de jazz et de blues.
Il se produisait encore avant la crise covid avec
son Tuxedo Big band de dix-huit musiciens au sein duquel on pouvait notamment entendre
Rickey Woodard (ts), et un enregistrement de 2018, Tuxedo Blues, a immortalisé ce moment, avec un dernier hommage à T-Bone Walker, signe que ce magnifique guitariste et chanteur avait compris toute l'importance de la mémoire pour l'expression de son originalité. Roy Gaines est de ces musiciens de ce que nous appelons le «jazz de culture», comme Ray Charles, T-Bone Walker, Count Basie, Charles Brown, Charlie Parker, John Coltrane et beaucoup d'autres, pour qui le blues est la composante essentielle et indispensable du jazz.
* L’appellation géographique normalisée des critiques, west coast blues, n'est que circonstancielle (la migration des musiciens), car aussi bien T-Bone Walker que Charles Brown, ses deux promoteurs, viennent du Texas, et sont attachés à l'esprit blues des big bands dans la tradition de Count Basie, repris par T-Bone Walker, et plus tard Ray Charles, repris par Roy Gaines, inspirés des Territory Bands qui tournaient dès les années 1930 du Texas au Mississippi et jusqu'au Tennessee, au Missouri et au Kansas, dont Kansas City était le phare, une musique marquée par le blues du Delta.
SITE INTERNET: roygaines.com/roygaines
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DISCOGRAPHIE
 1988. Roy Gaines, Going Home to See Mama, Black Gold Records
Leader/Coleader
LP 1955-58. Roy Gaines, De Dat De Dum Dum, Minigrooves Records 106 (25cm) CD 1955-58. Roy Gaines, Rock-A-Billy, Boogie Woogie Blues Man, Black Gold Records (le LP-25cm avec les 2 inédits et le CD reprennent la plupart des 45t de 1955 à 1958) 45t 1955. Roy Gaines, I'm Setting You Free/Loud Mouth Lucy,
Chart 606 45t 1956. Roy Gaines, All of My Life/Hoodoo (inédit en 45t), Groove 0161 45t 1956. Roy Gaines, Right Now Baby/De Dat De Dum Dum, Groove 014645t 1956. Roy Gaines,Worried 'bout You Baby/Alabama Sue (inédit en 45t), Groove 0161
45t 1957. Roy Gaines, Gainesville/Isabella, DeLuxe 6119
45t 1957. Roy Gaines, You're Right, I'm Left/Stolen Moments, DeLuxe 6132
45t 1957. Roy and Gloria, We Feel in Love/So Good, So Fine, You're Mine, DeLuxe 6145
45t 1957. Joe Benson with Roy Gaines and His Orchestra,
Somebody Told Me, DeLuxe 6146
 45t 1957. Roy Gaines, Oh Annabelle/Night Beat, DeLuxe 6147
45t 1957. Roy and Gloria, You Know My Love Is True/What a Fool Was I, DeLuxe 6153
45t 1958. Roy Gaines, Skippy Is a Sissy (If This Ain't Love)/Weeping Willow,
Victor 7243
45t 1961. Roy Gaines, Lizzie/What Is Tthis Thing Called Love, Del-Fi 4169
45t 1963. Roy Gaines, Heavy
Load/Ginger Is Gentle, Bil-Mar 1001
45t 1968. Roy Gaines, I Doubt It/Ella Speed, Unity 55067
45t 1968. Roy Gaines, Black
Gal/Don't Deceive Me, Cu-Be-Ar 9340-58/59
45t 1969. Roy Gaines, Make It Easy/Lay lady lay, Bell 915 LP 1975. Roy Gaines,
Superman, Black & Blue 33.088 (=CD 451.2)
LP 1980. Roy Gaines,
Gainelining, Red Lightnin’ 0035 (=CD P-Vine Records 24486)
LP 1988. Roy Gaines,
Going Home to See Mama, Black Gold Records 1029-AB1
CD 1996. Roy Gaines, Lucille Work for Me!, Black Gold Records
1166-2
CD 1998. Roy Gaines, Bluesman for Life, JSP Records 2110
CD 1998. Roy Gaines, I Got the T-Bone Walker Blues, Groove
Note 1002
CD 1998. Roy Gaines & Mitsuyoshi Azuma, Guitar Clashers
From Gainesville, Tokyo, P-Vine Records 5583
CD 1999. Roy Gaines, New Frontier Lover, Severn Records 0008
CD 2001. Roy Gaines, In the House, Crosscut Records 11074
CD 2003. Roy Gaines, The First TB Album, Black Gold Records
CD 2008. Roy Gaines, Tuxedo Blues, Black Gold Records
CD 2013. Roy Gaines, The War Is Over, Black Gold Records
CD 2018. Roy Gaines Orchestra Tuxedo Blues, Live at the Saturday Night Fish Fry T-Bone Celebration, Black Gold Records
Sideman
45t 1950. Joe Morris Orchestra, Anytime, Anyplace, Anywhere,
Atlantic 914
45t 1952. Chuck Willis, Here I Come, Okeh 6873
CD 1952-57. Big Mama Thornton, Hound Dog, The Peacock
Recordings, MCA Records 10668
CD 1952-60. Bobby Bland, I Pity The Fool. The Duke Recordings.
Vol. One, MCA Records 10665
45t 1955. Willie M. Thornton, The Fish, Peacock 1650
45t 1955. Little Junior Parker, Driving Me Mad, Ace CH42
45t 1955. Bobby Bland with Bill Harvey and His Orchestra,
Lost Lover Blues, Ace CH1
45t 1955. Harold Conner with Bill Harvey Orchestra, Don’t Be
no Fool, Peacock 1652
CD 1955. Billy Wright, Don’t You Want a Man Like Me?,
Rev-Ola CR REV 145
CD 1955. Little Junior Parker, The Chronological Little
Junior Parker 1952-1955, Classics 5167
LP 1956-57. Chuck
Willis, The King of the Stroll, Atlantic 8018
CD 1957. Jimmy Rushing, His Complete Vanguard Recordings,
Vanguard Records 662093
CD 1957. Collectif, Talking Off the Wall, RST Records 1582-2
(titres avec Joe Benson)
45t 1957. Frank Patt and His Orchestra, You Going to Pay for
It Baby, Flash 117
45t 1958. Brownie McGhee, Living With The Blues, Savoy 1564
45t 1958. Little Willie John, All My Love Belongs to You,
King 4154
LP 1959. The Prestige
Blues Swingers featuring Coleman Hawkins, Stasch, Swingville 2013 (=CD Prestige 24124-2)
   
LP 1960. Jimmy
Witherspoon Sings the Blues, Crown 215
LP 1961. The Jazz Crusaders, Freedom Sound, Pacific Jazz 27
(=CD Hallmark Music & Entertainment 713822) LP 1966. Hugh Masekela, Latest, Universal City 3010 (=CD Oldays Records 6537)
LP 1968. Bettye Swann, Don’t You Ever Get Tired of
Hurting Me?, Capitol ST-270 (=CD 7243 8 66408 26)   
CD 1968. Betty Davis, The Columbia Years 1968-1969, Columbia
88843048152
LP 1973. King
Errisson Island Son, We Must Say Goodbye, Kosons 1000 LP 1974. Les McCann,
Another Beginning, Atlantic SD1666 (=CD 7567 80790-2)
LP 1975. Milt
Buckner, Green Onions, Black & Blue 33.087 (=CD 929.2)
   
LP 1975. The Joey
Jefferson Band, Mutt & Jeff Records 5002 LP 1975-76. Panama
Francis, Panama Story, Black & Blue 33.118 LP 1976. Albert King,
Truckload of Lovin’, Utopia Bul1-1387 (=CD Tomato 2696312)
LP 1977. Roy Milton, Instant
Groove, Black & Blue 33.114 (=CD 459.2)
LP 1980. The Crusaders, In Concert N°241, BBC Transcription
Services CN 3712/S
   
CD 1985. Quincy Jones, The Color Purple (bande son), Qwest Records 9 25389-2 (1 titre avec John Lee Hooker) CD 1987. Grady Gaines & the Texas Upsetters, Full Gain,
Black Top 1041
CD 1992. Buddy Ace, The Silver Fox, Evejim 2040 CD 1994. Candye Kane, Home Cookin’, Antone’s Records 0033
   
CD 1994. Buddy Ace, From Me to You Bobby Bland, Evejim 2048-2 CD 2001. Collectif, Blue Xmas. Christmas Blues
Instrumentals, Evidence 26118-2
CD 2004. The Mannish Boys, That Represent Man, Delta Groove
Productions, Inc.100
CD 2009. Elvin Bishop, Red Dog
Speaks, Delta Groove Productions, Inc.138
   
DVD 1986. Fats & Friends,
Hosted By Paul Shaffer, Starring Fats Domino, Ray Charles & Jerry Lee
Lewis, Time Life M19360
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VIDEOGRAPHIE
Roy Gaines et son Tuxedo Blues Orchestra, Jazz Club Lionel Hampton, Paris, vers 2013, image extraite de YouTube
1989. Roy Gaines & Big Jay McNeely https://www.youtube.com/watch?v=7wlKNNqhoW4
1999. Roy Gaines Meets Hadda Brooks https://www.youtube.com/watch?v=iCxM5StnOh8 https://www.youtube.com/watch?v=bK6MLiJrcQY
2003. Roy Gaines & His West Coast Blues Band, «Too Many Miles Between Us», «You Gonna Get Somebody Killed», Jazz Club Lionel Hampton, Paris https://www.youtube.com/watch?v=1Qr7MZj9rWw https://www.youtube.com/watch?v=3mX9aVrywXk
2011. Roy Gaines & Tuxedo Blues Orchestra, «Every Day I Have The Blues», Jazz Club Etoile (ex-Jazz Club Lionel Hampton), Paris https://www.youtube.com/watch?v=FBLViwocTB0
2014. Paul McCartney «Early Days», avec Roy Gaines https://www.youtube.com/watch?v=VJWQi-j3-JM
2015. Roy Gaines (g, voc), David Melton (g), Richard Reed (b), James Paxon (dm), Harlan Spector (p, org), Ted Murdock (tp), Ben Burget (ts), Tuxedo Blues Orchestra Salle Aristide Briand, Saint Chamond, Rhino Jazz Festival https://www.youtube.com/watch?v=9gJJOyXtxI8
2016. Roy Gaines (g), Dave Melton (g), Rick Reed (b), Mo Beeks (kb), «Blues Man for Life» https://www.youtube.com/watch?v=_d9ojlyHD2g
2016.Roy Gaines et Robert
Cray Band celebrating B.B. King, PlayboyJazz Festival, Hollywood Bowl,
Los Angeles, CA, 12 juin
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