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Guy Schoukroun

4 fév. 2021
1er novembre 1939, Périgueux, Dordogne - 4 février 2021, Ancône, Drôme
© Jazz Hot 2021

L’activiste du jazz –collectionneur, archiviste, photographe, animateur…– Guy Schoukroun est décédé, à l'âge de
81 ans,
 le 4 février 2021 dans la Drôme où il avait élu domicile.
Un article de l'Est Républicain du 25 février 2021 nous relate un épisode de sa vie de 1977 à 1991, lorsque Guy Schoukroun était directeur de la MJC du Verdunois.
Directeur de collection (Mood Indigo, éditions du Limon; Eupalinos, éditions Parenthèses: cf. Jazz Hot n°669-2014), Philippe Fréchet, alors adolescent, l’a bien connu dès 1968 et l'a côtoyé pendant une vie que «Shook» a toute entière consacrée à sa passion pour le jazz. Philippe Fréchet nous relate ici quelques souvenirs de ce messager du jazz…



Guy Schoukroun, Festival de jazz de Nîmes, juillet 1978 © Philippe Frechet by courtesy
Guy Schoukroun, Festival de jazz de Nîmes, juillet 1978 © Philippe Frechet, by courtesy

Je me souviens de Guy Schoukroun…

Nous l'avons connu, mon cousin et moi et quelques autres, en 1968, à Valence (Drôme) où il avait échoué, après une enfance en Périgord, des études à Paris (Lycée Henri IV, puis Sciences Po, semble-t-il), puis des épisodes troublés (qui l'ont fait côtoyer Dexter Gordon à «Centrale»). Il nous initiait au jazz dans le foyer du Centre Social Protestant (où il a débuté comme veilleur de nuit et fini sous-directeur), en nous passant des disques d'Archie Shepp, de Sun Ra, de l'Art Ensemble, etc., avec des commentaires toujours passionnés et enthousiasmants. C'est grâce à lui que j'ai aimé cette musique sublime.

Puis il m'a incité à écrire, à photographier et c'est encore grâce à lui que je suis devenu correspondant d'un petit fanzine de jazz des années '70 (Jazz, Blues and Co) et que j'ai pu participer à des festivals comme Nîmes (avec l'incroyable Guy Labory), Juan-les-Pins et beaucoup d'autres. Je me souviens d'heures d'interviews de guitaristes de blues dans une chambre d'hôtel de Nîmes où je m'occupais du Nagra tandis qu'il dialoguait avec Buddy Guy ou Luther Allison…

Né le 1er novembre 1939 à Périgueux, de parents qui voyageaient beaucoup, il fut élevé par ses grands-parents près de sa ville natale. Il s'est éteint non loin de Montélimar, ville où il s'était retiré après avoir dirigé (de 1977 à 1991) la MJC de Verdun (Meuse), puis celle de Valence (Drôme) jusqu'à sa retraite.

Nous avions co-signé, en 2004, un travail sur «Les revues de jazz francophones» dans le n° 35 de La revue des revues (IMEC); et, en 2007, «Le jazz en photo: la photographie de jazz dans l’édition francophone», dans le n° 4 de la quatrième série des Cahiers du jazz (dirigés par Lucien Malson et Jean-Louis Chautemps, aux éditions Outre Mesure).

Guy avait constitué une collection exceptionnelle d'ouvrages sur le jazz, de disques, de photos et d'histoires vécues (ou rêvées?). Le vieil adage africain «Un vieil homme qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle» est, une fois de plus, hélas, avéré.
Philippe Fréchet

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