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Dr. Lonnie Smith

28 sep. 2021
3 juillet 1942, Buffalo, NY - 28 septembre 2021, Fort Lauderdale, Fl
© Jazz Hot 2021

Dr. Lonnie Smith en 2008, à l'Iridium, New York, en trio avec Russell Malone et Herlin Riley image extraite de YouTube (cf. vidéographie)
Dr. Lonnie Smith en 2008, à l'Iridium, New York, en trio avec Russell Malone et Herlin Riley
image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

Dr. Lonnie SMITH

"Il faut qu’on puisse se sentir, se toucher…”(1)
 

Quand il prononce ces mots, en 2001, Dr. Lonnie Smith joint le geste à la parole… Vingt ans après, ils permettent encore de comprendre ce qu’a perdu, et continue de perdre, le jazz depuis deux ans: non seulement le contact intime avec le public qui a fait sens, sa force et son indépendance, mais encore ses anciens, sa mémoire, son vécu d’un siècle, pas seulement parce que les anciens disparaissent, et massivement pas à cause d’un virus, mais surtout parce qu’ils s’évaporent dans l’oubli de leurs pairs trop soucieux de «sauver leur peau» dans ce chaos –ce naufrage collectif d'abord éthique– et l’abandon des amateurs, malgré quelques résistances, bien faibles et si rares, un oubli de réputés artistes et acteurs du jazz qui ont perdu tout sens de la subversion, de cette volonté de survie, aussi collective qu'individuelle, qui a guidé l’Afro-Amérique dans son ensemble pendant cinq siècles comme l’étoile du berger dans un tunnel qui ne finit pas. 
Le «petit jeunot», comme se qualifiait alors avec humour l’organiste de la tradition Hammond B3, Dr. Lonnie Smith(2), né le 3 juillet 1942, à Lackawanna, une petite localité de la banlieue sud de Buffalo, dans l’Etat de New York, est décédé le 28 septembre 2021 dans sa maison de Fort Lauderdale, en Floride, où il résidait depuis près de vingt-cinq ans (les années 1990, semble-t-il), bien qu’il soit aussi présent sur les scènes du jazz, celle de New York en particulier. Il avait 79 ans, et venait de publier un dernier enregistrement en 2021, le bien nommé Breathe (respirer) qui s'impose en nos temps de mascarade, d’enfermement et de ségrégation. Cet adepte du live, dont il vante les mérites, a dû souffrir ces deux dernières années. Il nous laisse, avec son art et ses mots dans cette interview, ce souvenir d’une incandescente vitalité et d’une irréductible liberté d’esprit qui est la pâte même de la condition d’artiste comme le blues est celle de la musique de jazz.
Hélène et Yves Sportis
Photos extraites de vidéos
Avec nos remerciements
 



Dr. Lonnie Smith en 2018, émission TV, Cleveland, OH, image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

Dr. Lonnie Smith en 2018, émission TV, Cleveland, OH
image extraite de YouTube (cf. vidéographie)


Dr. Lonnie Smith raconte son parcours dans le détail dans le n°580 de Jazz Hot de mai 2001 auquel nous vous recommandons de vous référer, car ses mots sont clairs, précis pour décrire, avec humour et autant de légèreté que de profondeur, sa conception du jazz, de l’art, à travers son expérience humaine, son itinéraire ancré dans le blues, le spiritual et le gospel, dans l’héritage de Charlie Parker, en particulier dans sa longue collaboration avec Lou Donaldson, dans les années 1960 puis dans les années 1990 et 2000, dans l’héritage de la spiritualité religieuse des années 1950-60 dont il possède la flamme, et dans cette volonté de mettre son art et son expression au-dessus de sa carrière et de son confort matériel. Il se met d’ailleurs en retrait au début des années 1970, à la mort de Francis Wolff dernier père fondateur présent chez Blue Note(3), quand il considère que ce qu'on lui demandait pour le commerce pouvait nuire à l’authenticité de son expression. Cet organiste de jazz est la définition même de l’artiste, de l’artiste de jazz, par sa sincérité, sa conviction, son enracinement dans le blues, le hot, le feeling swing, autant de fondements qui font de lui un modèle artistique réellement populaire, au sens étymologique, alternatif de celui des académies, des institutions du pouvoir, des modes du commerce, qui ont pour fonction de dompter, d’effacer le caractère subversif des expressions populaires et le fondement individuel de l’expression qui permet d’identifier un musicien de jazz entre tous. La liberté, le non conformisme, l’imagination, la puissance expressive, le sens du collectif sont les critères qui identifient Dr. Lonnie Smith en tant qu'artiste de jazz.

Comme vous le savez à la lecture des nécrologies des disparus de ce trou noir de 2020-2021 (et 2022 s'annonce mal), nous avons choisi de nous attarder sur ces artistes authentiques, connus et parfois moins connus voire méconnus, qui font, tous ensemble, la beauté exceptionnelle de cette musique depuis un siècle; comme Jazz Hot l'a fait depuis près d’un siècle, et plus consciemment depuis trente ans, pour les artistes de leur vivant. Dr. Lonnie Smith en est un archétype comme beaucoup d’autres car cette musique populaire est généreuse, tant dans son expression formelle qu’en artistes authentiques.

Dr. Lonnie Smith en 2000, SWR HOT Jazz Festival Europa-Park, Rust, Allemagne image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

Dr. Lonnie Smith en 2000, SWR HOT Jazz Festival, Rust, Alle
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image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

Il émane de Dr. Lonnie Smith une majesté, une beauté naturelle, un rayonnement. Sur scène, il accompagne son jeu d’orgue d’une danse sur son instrument, sur les basses, une expression corporelle spectaculaire qui donne à son expression toute entière une dimension originale. Ce n’est ni maniéré, ni un système, c'est naturel, seulement ce qui ressort de sa vie depuis sa première jeunesse, les groupes vocaux, le spiritual, l'église, le blues, le swing et la rue. Ceux qui ont eu la chance de l’écouter en live s’en souviennent: impeccablement habillé de tuniques rutilantes dans un style élaboré à partir de son rêve de l’Inde, porteur d’un turban étudié, décliné avec le temps, depuis le milieu des années 1970, on n'oublie jamais, si on a eu la chance de le croiser, Dr. Lonnie Smith, comme on a appris à le nommer, un titre de «docteur» qu’il devait aux musiciens –c'est lui qui l'affirme dans Jazz Hot(2)–, un préfixe qui le différencie sur le plan pratique de Lonnie Liston Smith, un contemporain (1940, Richmond, VA, pianiste, clav, synth) arrivé sur la scène du jazz également dans les années 1960, et qui fréquenta parfois les mêmes sphères de la musique.

Dans son récit, Dr. Lonnie Smith raconte avec humour et naturel comment il est entré par hasard en possession d’un orgue, grâce à la bienveillance de l'accordéoniste, Art Kubera, qui gérait le magasin d'instruments de musique local, un don qui a déterminé sa vocation pour cet instrument. Mais ne nous y trompons pas, le jeune Lonnie baignait dans la musique depuis son enfance, dans sa famille –«ma mère, mes oncles et tantes faisaient tous de la musique: il chantaient»–, dans son quartier, précisément dans le gospel et le spiritual –«j'ai été élevé dans la foi baptiste»–, dans la rue et donc dans le blues. Il fit partie de groupes vocaux (The Supremes, sans rapport avec le groupe qui connaîtra la célébrité), et il avait parmi ses jeunes camarades du quartier un certain Grover Washington qui démontrait déjà les qualités qu'il a par la suite confirmées. Sur un instrument, c’est d’abord à la trompette que le jeune Lonnie fit ses classes. Dès ses 13-15 ans, il se produisait sur scène avec son groupe vocal, et il a hésité entre une carrière de basketteur et de musicien. Il s’agissait des voies les plus ouvertes et prometteuses de l’ascension sociale. Son acquisition de la technique de l'orgue se fit tout simplement en autodidacte, mais un apprentissage libre au cœur du tourbillon de musique qui l'entourait, dans le quotidien du quartier et dans le cadre des amitiés de jeunesse.

«L'orgue contient tous les éléments: l'eau, le feu, l'ouragan; il y a le soleil, l'arc-en-ciel.»(2)

A l’orgue, qu’il apprivoise rapidement, il s’inspire dans ces années 1950 de l’indispensable Jimmy Smith, une influence qui restera perceptible dans sa sonorité et sa virtuosité, même si l’instrument a fourni de nombreux autres artistes de grand talent dans le jazz (au sens culturel) auxquels le jeune Lonnie consacre une attention intense. S’il parle de Wild Bill Davis, Bill Doggett et de Milton Buckner comme pères de l’instrument, ses premières écoutes sur son instrument, au-delà de l'inévitable Jimmy Smith, il a déjà l’exemple de Brother Jack McDuff (1926-2001), un aîné, grâce auquel il rencontre Lou Donaldson, un fils spirituel de Charlie Parker, qui a la particularité d’avoir très souvent invité dans ses groupes un nombre impressionnant d’organistes de talent.

Lonnie a fait ses premiers pas au début des années 1960 avec le guitariste de Pittsburgh George Benson, son contemporain (1943), qui s'est fait remarquer aux côtés de Jack McDuff. Quand George monte son quartet en 1964, il choisit Lonnie Smith pour tenir l'orgue et le tandem rivalise alors avec le tandem tout aussi brillant, blues et soulful de Grant Green et Larry Young. C’est ainsi que sa réputation s'installe rapidement dans le cercle des nombreux talents de la nouvelle génération, un vivier artistique d'une richesse et d'une profondeur sur le plan de l'esprit qu'on a du mal à imaginer en 2021.

Lonnie enregistre en 1966 avec Red Holloway (1927-2012), un saxophoniste ancré dans le blues qui fait aussi partie de l'orchestre de Brother Jack McDuff, un aîné qui compte décidément beaucoup dans les premiers pas de Lonnie Smith. Son duo avec George Benson est alors remarqué par Columbia en 1966-67, et sous le nom de George, Lonnie participe à deux enregistrements, It’s Uptown et CookBook, qui seront compilés en 1975 dans l'album Benson Burner. Sous son nom, il enregistre son premier disque, Finger Lickin’ Good, avec George Benson, King Curtis. Blue Mitchell (tp), Ronnie Cuber (bar) sont également de la session, deux musiciens qui feront partie du cercle amical et artistique de Lonnie Smith. On les retrouve sur beaucoup d'enregistrements de cette première partie de carrière qui recouvre les années 1960 et 1970.


Dr. Lonnie Smith en 2000, avec Lou Donaldson (as), Randy Johnston (g), Danny Burger (dm), Internationale Jazzwoche Burghausen, Allemagne, image extraite de YouTube (cf. vidéographie)
Dr. Lonnie Smith en 2000, avec Lou Donaldson (as), Randy Johnston (g), Danny Burger (dm),
Internationale Jazzwoche Burghausen, Allemagne, image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

C’est vraiment avec Lou Donaldson, dont il intègre le groupe au milieu des années 1960, avec lequel il enregistre en 1967 chez Blue Note, qu’il obtient la consécration et la reconnaissance d’une personnalité forte dans cette formule si blues du trio avec orgue (Hammond B3), une section rythmique devant laquelle Lou Donaldson au saxophone alto s'envole à la manière du Bird, mais avec un sens aiguisé du quotidien, un Lou plein d'humour, parfois au chant qui prolonge l’héritage le plus blues du Bird, la couleur dominante il est vrai de Charlie Parker. Les disques sous le nom de Lou Donaldson (Alligator Bogaloo, Mr. Shing-A-Ling, Midnight Creeper, Pretty Things, Everything I Play Is Funky, chez Blue Note) sont de véritables succès populaires, «blues and spiritual», sans concession aux modes intellectuelles ou commerciales. Le public leur fait un excellent accueil.

Grâce à Lou, Lonnie Smith s'installe durablement chez Blue Note, jusqu'au décès de Francis Wolff (1907-1971). Il enregistre ainsi six albums de 1968 à 1970, de Think! avec Lee Morgan (tp), David Fathead Newman (ts), Melvin Sparks (g) jusqu'au Live at Club Mozambique de 1970 avec à nouveau George Benson (g), Ronnie Cuber (bar), Dave Hubbard (ts), en passant par Turning Point, avec Julian Priester (tb), Bennie Maupin (ts), Melvin Sparks (g), Leo Morris (alias Idris Muhammad) et à nouveau Lee Morgan, le dieu de la trompette de Lonnie Smith qui n'a pas oublié ses débuts sur cet instrument. Il y a également, les albums Move Your Hand et Drives avec Dave Hubbard (ts), Ronnie Cuber (bar) et Larry McGee (g). Après une éclipse de 50 ans, Blue Note est redevenu le label des derniers disques de Dr. Lonnie Smith à la fin des années 2010.

Parce que Lonnie est un homme de mémoire et de fidélité, il a aussi retrouvé Lou Donaldson, à partir de 1990, avec lequel il enregistre plusieurs excellents disques (Play the Right Thing, CaracasSentimental Journey), et ils effectuent plusieurs tournées qui nous ont permis de les découvrir en live, dans les clubs en particulier, car l'un et l'autre y ont une présence sur scène exceptionnelle. Lonnie partage avec Lou un sens très fort de la fidélité. On se souvient pour Lou d’Herman Foster (p, 1928-1999), qui l’a accompagné depuis les années 1950 quand la formation avec orgue cédait le pas à celle avec piano. La fidélité en amitié et en art est une qualité du jazz, un fil conducteur très utile aux amateurs pour se repérer dans cette histoire foisonnante de talents. Chez Lonnie Smith, cette fidélité est une deuxième nature: fidélité à Blue Note, fidélité aux musiciens (George Benson, Grover Washington, Lou Donaldson, Jimmy Ponder, Ronnie Cuber, Larry McGee, Joe Lovano, Jonathan Kreisberg, Johnathan Blake, Javon Jackson, etc.), et cela explique en partie la forte identité artistique de ses groupes, par-delà sa présence scénique et artistique inoubliable.


Herlin Riley, Dr. Lonnie Smith, Russell Malone, Iridium, New York, 2008 Image extraite de YouTube (cf. vidéographie)



Herlin Riley, Dr. Lonnie Smith, Russell Malone, Iridium, New York, 2008
Image extraite de YouTube (cf. vidéographie)


Mais cette fidélité n'a en rien figé sa musique et sa manière-même sur son instrument dont il continue d'explorer toutes les dimensions de sons, de couleurs, de  ressources percussives, et 
dans les années 2000-2021, Lonnie Smith a renouvelé souvent son entourage dans ses formations et pour ses concerts. On le constate grâce à la vidéographie, et il a contribué à beaucoup d'innovations musicales, non en suiveur mais en initiateur, sur ses fondements, développant avec des qualités de toucher à l'orgue et une virtuosité dans la nuance qui indiquent une imagination sans borne, en trio pour des moments fabuleux avec un splendide Herlin Riley très à l'aise dans la musique de Dr. Lonnie Smith (dm) et un Greg Skaff (g) attentif ou admiratif (cf. vidéographie 2008, à Saõ Paulo, tous les liens), Russell Malone (g) et encore Herlin Riley (dm), à l'Iridium de New York en 2008 (cf. Vidéographie 2008), ou en trio avec de jeunes musiciens comme Jonathan Kreisberg (g) et Joe Dyson (dm) (cf. vidéographie, 2011 et cf. vidéographie, 2013). Il conserve toujours les deux pieds dans la tradition, le blues, Duke Ellington, Erroll Garner, Charlie Parker, le rhythm & blues, tout en réinventant à chaque fois son instrument et ses interprétations. Dans tous ces contextes, comme avec des musiciens européens parfois distants de son monde et de l'étendue de l'océan qui les sépare de Lonnie Smith, il finit par amener sa musique, le jazz, à une altitude dont ne pouvaient rêver ces rencontres («My Favorite Things»); c'est lui le maître d'œuvre, la force vitale qui entraîne ses collègues, confirmés, jeunes ou d'une autre culture, symbole d'une imagination toujours en effervescence, de fondements solides, d'une force de conviction servis par une virtuosité d’une autre nature, sortie d'un apprentissage non conventionnel, construite en live, analogue dans son «anormalité» bien que différente dans la forme, à la virtuosité de Django Reinhardt. Dr. Lonnie Smith est de ces génies du jazz dont on ne peut jamais analyser véritablement l'étendue et la complexité culturelles de ce qui les a constitués, et dont on ne peut jamais imaginer les limites de l'invention, car sa spiritualité, son esprit d'être humain, le vécu accumulé de la mémoire collective ont donné à son art une profondeur si insondable qu'aucune analyse critique ne peut en faire le tour. Il faut parfois concevoir que la complexité du génie peut être perçu sans pour autant être décryptable. On peut juste en avoir une idée dans une approche descriptive, biographique, culturelle, et en imaginant, à travers sa musique et ses mots, l'étendue de son monde.
Pour Dr. Lonnie Smith, chaque concert est une découverte, il n'y a qu'à suivre la beauté chorégraphique de ses doigts sans fin sur le clavier, passer d'un thème à un autre, d'un disque ou d'une vidéo à une autre: c'est un monde d’une étendue et d’une beauté infinies. Avoir perdu deux années –au moins car la pratique de la musique en live nous l'aurait probablement conservé plus longtemps– de sa créativité sur l'orgue Hammond B3 est un crime contre l'Art sans réparation possible. 


Dr. Lonnie Smith en 2011, avec Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), Lamantin Jazz Fesztivál, Szombathely, Hongrie image extraite de YouTube (cf. vidéographie)
Dr. Lonnie Smith en 2011, avec Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), Lamantin Jazz Fesztivál, Szombathely, Hongrie
image extraite de YouTube (cf. vidéographie)


L’interview déjà citée(2) de Dr. Lonnie Smith est plus qu’un échange d’informations, c’est une leçon de philosophie, d’histoire du jazz et de l’art, un cours comme les artistes de jazz en rêvent –on l'espère– a fortiori les amateurs de jazz. La discographie, à la suite de cet article donne une idée partielle de ceux qui l'ont accompagné comme de ceux qu'il a soutenus. Les nécrologies parues mentionnent d'autres musiciens comme Dizzy Gillespie, Etta James, Dionne Warwick et Gladys Night, mais ni la discographie, ni ce qui est accessible sur internet ne permettent de confirmer ces collaborations.

On ne va pas vous résumer sa pensée, ce serait l’appauvrir; on vous recommande la lecture, comme on vous recommande l’écoute des enregistrements et l'ensemble de la vidéographie qui accompagnent ce texte, car Dr. Lonnie Smith s’apprécie avec tous les sens; c'est un artiste qui nous emmène dans son univers. Même si tous ces documents ne sont qu’une focale, des extraits d’une longue vie artistique, toujours artistique –«Je joue pour être heureux, pour que les gens soient heureux. Je ne suis pas là pour l'argent ou la gloire(2)– ils permettent d'approcher ce que fut le parcours de ce bel organiste. Dr. Lonnie Smith a connu également les traversées du désert, comme en traversent tous les artistes, au début des années 1970 quand il se sépare de Blue Note en particulier. Mais il est resté toujours attentif et exigeant à son art, pour lui autant que pour son public.



Les mains de Dr. Lonnie Smith en 2018, émission TV, Cleveland, OH, image extraite de YouTube (cf. vidéographie)
Les mains de Dr. Lonnie Smith en 2018, émission TV, Cleveland, OH
image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

Dans les nécrologies consultées, on fait, avec complaisance, de Dr. Lonnie Smith un des pères du hip hop et du sampling car sa musique (comme celles d'autres artistes de jazz: Donald Byrd, Jimmy Smith et de nombreux autres) a été la matière utilisée par les hip hoppers, rappers, par l’acid jazz, la dance music et autres phénomènes de revival et de mode souvent; comme si son art avait besoin d’une validation «jeuniste» dans l’esprit des auteurs de ces nécrologies, et ne se suffisait pas par lui-même. En prenant un peu de hauteur, on peut résumer cette réduction éculée de l’art de Dr. Lonnie Smith, mille fois reprise, en rappelant la blague, elle aussi ressassée, de la souris trottinant avec l’éléphant, et qui lui dit en se retournant: «tous les deux, on fait beaucoup de fumée!». Cela dit, si de jeunes apprentis musiciens ont utilisé, même superficiellement, l'art de Dr. Lonnie Smith, ça ne peut leur faire que du bien. On note dans la vidéographie que Dr. Lonnie Smith, qui s’amusait en 2001 de cette paternité, en se proposant d'ailleurs de jouer en live avec du sampling, n'a pas refusé de confronter son expression avec de jeunes musiciens dont l’inspiration vient plutôt de ce monde, et le résultat n’est pas sans intérêt, en espérant que The Jazzinvaders (cf. vidéographie 2013) ont apprécié à sa juste valeur la chance extraordinaire de rencontrer Dr. Lonnie Smith.

La disparition de Dr. Lonnie Smith est de celles qui laissent beaucoup de regrets, car au-delà de l’expression artistique sonore enregistrée, sa dimension complète, d’artiste et d'homme, disparaît avec lui. Pour certains artistes –c’est fréquent dans le jazz depuis Louis Armstrong– l’expression telle qu'elle est perçue possède une dimension au-delà du message musical, et n'est pas à détacher de la personnalité; plus que l'absence de la musique, c'est l'homme/la femme qui manque. On pense à Randy Weston, Jimmy Heath et McCoy Tyner récemment disparus pour leur réalité de fédérateurs autant que de créateurs, mais beaucoup d'autres nous manquent, et maintenant Dr. Lonnie Smith qui possède cette fibre de la transmission, cette sagesse, cette humanité qui font défaut aux sociétés de 2021, et qui ont apporté une puissance créative que notre époque n'est plus en mesure de générer, et même de percevoir.

Dr. Lonnie Smith conseillait d'ailleurs aux jeunes apprentis artistes «qui connaissent plus les salles de concert que les clubs et les bars: il faudrait qu’ils aillent un peu plus voir du côté des anciens pour comprendre pourquoi chacun avait une personnalité et un style qu’on reconnaissait immédiatement(2)


Dr. Lonnie Smith en 2003, Northsea Jazz Festival, La Haye, Pays-Bas, image extraite de YouTube (cf. vidéographie)
Dr. Lonnie Smith en 2003, Northsea Jazz Festival, La Haye, Pays-Bas
image extraite de YouTube (cf. vidéographie)

En 2017, Dr. Lonnie Smith avait été distingué par le titre de NEA Jazz Master (National Endowment for the Arts), et à cette occasion une vidéo avait été réalisée par Howard Goldstein (https://www.youtube.com/watch?v=_r9i6Y0p2mk), toujours riche en informations et enseignements.

Depuis 2019, Howard Goldstein tente de réaliser un grand documentaire sur Dr. Lonnie Smith à partir du matériel accumulé (témoignages de George Benson, Lou Donaldson, Joe Lovano, Don Was, Joey DeFrancesco, Rudy Van Gelder, images d'archives ou nouvelles, etc.), et fait appel, pour le financement du montage, aux amateurs de jazz. Intitulé «Dr. B3, the Soul of the Music», on peut en voir une vidéo de présentation sur le site de Dr. Lonnie Smith qui lui survit http://www.drlonniesmith.com/, voire participer à ce financement.

Dr. Lonnie Smith a continué de se produire sur scène régulièrement jusqu'au black out de 2020-2021, mortifère pour le jazz et ses acteurs, imposé sur la planète sous prétexte de covid. Il s'est encore produit en live le 29 décembre 2019 à New Orleans, LA, avec le soutien du trio de Donald Harrison (il en reste le son, cf. vidéographie). 

Jazz Hot a le blues car la disparition cumulée d’artistes aussi irremplaçables du jazz que Dr. Lonnie Smith, en si peu de temps, prend les proportions d’une catastrophe culturelle internationale, à l'image de la disparition des libertés et des renoncements qui l'accompagnent.

Jazz Hot
partage la peine des proches de Dr. Lonnie Smith et des amateurs de jazz. Nous nous rappellerons en particulier ce beau concert très naturel/culturel et plein d'humour de Dr. Lonnie Smith et Lou Donaldson, donné au premier étage d'une école de Harlem, en 1998, parmi les parents d'élèves et les enfants, dans le but de recueillir des fonds pour l'année à venir… Un cadre et une démarche qui replacent l’immersion de ces artistes et de leur art dans le quotidien, un fondement du jazz. Les quelques nécrologies américaines que nous avons consultées ne font pas état de célébrations de sa mémoire programmées. Il est simplement indiqué, dans un des articles, l'intention d'en faire une à New York, sans date et sans lieu pour l'instant. Cette absence de mémorial, une des traditions fortes du jazz, dit assez le monde dans lequel nous avons sombré.


1. Citation complète : «Le live est important: Il faut qu’on puisse se sentir, se toucher… (il tripote l’interviewer)»,  extrait de l’interview parue dans Jazz Hot n°580.
2. Interview déjà citée.
3. Alfred Lion (1909-1987), l'un des pères de Blue Note avec Francis Wolff et Max Margulis (1907-1996, qui quitta Blue Note dans les années 1940), a quitté Blue Note en 1967, à la vente du label, mais aussi pour des raisons de santé. Francis Wolff demeura chez Blue Note comme producteur jusqu'à sa mort.


SITE DE DR. LONNIE SMITH
http://www.drlonniesmith.com/


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DISCOGRAPHIE

1977. Lonnie Smith, Funk Reaction, LRC Reccords
1977. Lonnie Smith, Funk Reaction, LRC Reccords


Leader-coleader

LP  1966-67. Lonnie Smith, Finger Lickin’ Good, Columbia 9496 Blue Mitchell, King Curtis, Ronnie Cuber, George Benson
LP  1968. Lonnie Smith, Think!, Blue Note 84290-2 (=CD 7 82290-2) Lee Morgan, David Newman, Melvin Sparks
LP  1969. Lonnie Smith, Turning Point, Blue Note 84313 (=CD 300273) Lee Morgan, Julian Priester, Bennie Maupin, Melvin Sparks, Leo Morris
LP  1969. Lonnie Smith, Move Your Hand, Blue Note 84326 (=CD 8 31249-2) Ronnie Cuber, Larry McGee
1966-67. Lonnie Smith, Finger Lickin’ Good, Columbia1968. Lonnie Smith, Think!, Blue Note1969. Lonnie Smith, Turning Point, Blue Note1969. Lonnie Smith, Move Your Hand, Blue Note













CD 1969. Lonnie Smith, The Lost Grooves, Blue Note 8 31883-2 (un titre sur 9)
LP  1970. Lonnie Smith, Drives, Blue Note 84351 (=CD 8 28266-2) Dave Hubbard, Ronnie Cuber, Larry McGee
LP  1970. Lonnie Smith, Live at Club Mozambique, Blue Note 31880 (=CD 8 31880-2) George Benson, Ronnie Cuber, Dave Hubbard
LP  1971. Lonnie Smith, Mama Wailer, Kudu 02 Grover Washington, Jimmy Ponder, Ron Carter, Billy Cobham, Airto Moreira
1969. Lonnie Smith, The Lost Grooves, Blue Note1970. Lonnie Smith, Drives, Blue Note1970. Lonnie Smith, Live at Club Mozambique, Blue Note1971. Lonnie Smith, Mama Wailer, Kudu













LP  1975. Lonnie Smith, Afro-Desia, Groove Merchant 3308 (=CD Laserligth 17088)
LP  1976. When the Night Is Right, Chiaroscuro 2019 (4 titres avec un big band sans précision, titres par d’autres organistes)
LP  1976. Lonnie Smith, Keep on Loving, Groove Merchant 3312
LP  1977. Lonnie Smith, Funk Reaction, LRC Reccords 9317
LP  1978. Lonnie Smith, Gotcha’, LRC Records 9323 (=CD Gotcha/Funk Reaction, LRC Records 9032)
1975. Lonnie Smith, Afro-Desia, Groove Merchant 1976. Lonnie Smith, Keep on Loving, Groove Merchant1977. Lonnie Smith, Funk Reaction, LRC Reccords1978. Lonnie Smith, Gotcha’, LRC Records













LP  1980. Lonnie Smith, Feat. George Benson, Ron Carter, America 6145 (=CD Lonnie Smith, Flavors, Musidisc 500802, daté de 1976 sur l’édition originale, il semble avoir été enregistré le 20 février 1980, Joe Lovano, George Benson, Ron Carter, Ben Riley
LP  1985. Lonnie Smith/Alvin Queen, Lenox and Seventh, Black & Blue 33.178 (=CD Black & Blue 928.2) Melvin Sparks
CD 1990. The Harlem Art Ensemble, Live in New York, Explore 0027 Jimmy Ponder et Harold Ousley
CD 1991. Dr. Lonnie Smith, The Turbanator, 32Jazz 32209 Houston Person, Jimmy Ponder, Buster Williams, Buddy Williams
1980. Lonnie Smith, Feat. George Benson, Ron Carter, America1985. Lonnie Smith/Alvin Queen, Lenox and Seventh, Black & Blue1990. The Harlem Art Ensemble, Live in New York, Explore1991. Dr. Lonnie Smith, The Turbanator, 32Jazz Records













CD 1992. Dr. Lonnie Smith, Live Jam! Jazz Funk Masters feat. Lonnie Smith, P-Vine 2401
CD 1992. Dr. Lonnie Smith, Secret Agent Men, Paddle Wheel 135 Rodney Jones, Rufus Reid, Akira Tana
CD 1993. Dr. Lonnie Smith, The Art of Organizing, Criss Cross 1318 Peter Bernstein, Billy Drummond
CD 1993. The Lonnie Smith/John Abercrombie Trio, Afro Blue, Venus 19039 John Abercrombie et Marvin Smitty Smith
1992. Dr. Lonnie Smith, Live Jam! Jazz Funk Masters feat. Lonnie Smith, P-Vine1992. Dr. Lonnie Smith, Secret Agent Men, Paddle Wheel1993. Dr. Lonnie Smith, The Art of Organizing, Criss Cross1993. The Lonnie Smith/John Abercrombie Trio, Afro Blue, Venus













CD 1994. Dr. Lonnie Smith, Foxy Lady, Venus 79053 John Abercrombie et Marvin Smitty Smith
CD 1994. Dr. Lonnie Smith, Purple Haze, Venus 79055 John Abercrombie et Marvin Smitty Smith
CD 2003. Dr. Lonnie Smith, Boogaloo to Beck: A Tribute, Schufflin’ 8481 David Fathead Newman
CD 2004. Dr. Lonnie Smith, Too Damn Hot!, Palmetto 2105 Peter Bernstein, Rodney Jones, Greg Hutchinson
1994. Dr. Lonnie Smith, Foxy Lady, Venus
1994. Dr. Lonnie Smith, Purple Haze, Venus2003. Dr. Lonnie Smith, Boogaloo to Beck: A Tribute, Schufflin’2004. Dr. Lonnie Smith, Too Damn Hot!, Palmetto













CD 2006. Dr. Lonnie Smith, Jungle Soul, Palmetto 2119 Peter Bernstein
CD 2011-12. Dr. Lonnie Smith, The Healer, Pilgrimage 001
CD 2016. Dr. Lonnie Smith, Evolution, Blue Note 0602547618986 
CD 2017. Dr. Lonnie Smith, All in My Mind, Blue Note 00625677218722 Johnathan Blake
2006. Dr. Lonnie Smith, Jungle Soul, Palmetto
2011-12. Dr. Lonnie Smith, The Healer, Pilgrimage2016. Dr. Lonnie Smith, Evolution, Blue Note2017. Dr. Lonnie Smith, All in My Mind, Blue Note









CD 2021. Dr. Lonnie Smith, Breathe, Blue Note 3546174
 Sean Jones, Robin Eubanks
2021. Dr. Lonnie Smith, Breathe, Blue Note


Sideman

LP  1965. Red Holloway, Red Soul, Prestige 7473
LP  1965. Woody Shaw/Walter Kelly/Blue Mitchell/Bill Hardman/Richard Williams/Kenny Dorham, Trumpet Tribute to Fats Navarro, Clifford Brown & Booker Little, Trip Jazz 5036
LP  1966. George Benson, It’s Uptown, Columbia 9325
LP  1966. George Benson Cookbook, Columbia 9413 
LP  1967. Lou Donaldson, Alligator Bogaloo, Blue Note 4263 (=CD 7 84263-2)
LP  1967. Lou Donaldson, Mr. Shing-A-Ling, Blue Note 84271 (=CD 7 84271-2)
LP  1968. Lou Donaldson, Midnight Creeper, Blue Note 84280 (=CD 300272)
LP  1970. Lou Donaldson, Pretty Things, Blue Note 84359 (=CD 7 89794-2) Lonnie Smith alterne avec Leon Spencer
LP  1970. Lou Donaldson, Everything I Play Is Funky, Blue Note 84337 (=CD 8 31248 2) Lonnie Smith alterne avec Charles Earland
LP  1979. Brad Baker, B. Baker Chocolate, LRC Records 9325 
LP  1984. Jimmy Ponder, So Many Stars, Milestone 9132
LP  1985. Jimmy McGriff, State of the Art, Milestone 9135
LP  1985. Dave Hubbard, Groovin’ With Dave Hubbard, DeBeDe 42356
LP  1986. Ronnie Cuber, Live at the Blue Note, Pro Jazz 629 
LP/CD 1987. Ron Carter Presents Eric Gale, In A Jazz Tradition, Mercury 836 369-1/2 
CD 1988. Joe Beck, Back to Beck, DMP 464
CD 1988. Jimmy Ponder, To Reach a Dream, Muse 5394
CD 1988-89. Richie Hart, Remembering Wes, Blue Flame 40222 
CD 1990. Jimmy Ponder, Come on Down, Muse 5375
CD 1990. Lou Donaldson, Play the Right Thing, Milestone 9190-2
CD 1991. Nathan Page, The Other Page, Hugo 111
CD 1992. Teruo Goto, Goto, Ninety-One 9108
CD 1992. Gerry Eastman, Native Son, Williamsburgh Music Centre 3050
CD 1993. Lou Donaldson, Caracas, Milestone 9217-2
CD 1994. Différents Artistes, Shades of Red, Somethin’ Else 5578 
CD 1994. Lou Donaldson, Sentimental Journey, Columbia 478177-2 
CD 1995. Turk Mauro, Hittin’ the Jug, Milestone 9246-2
CD 1995. Chartbusters, Chartbusters! Vol.1, NYC Records 6017-2
CD 1995. Chartbusters, Mating Call!, Prestige 11002-2
CD 1995. Melton Mustafa, Boiling Point, Contemporary 14075-2 (1 titre) 
CD 1995. Ron Holloway, Struttin’, Milestone 9238-2
CD 1995. Terry Myers, Soul Mates, Contemporary 14078-2
CD 1996. Javon Jackson, A Look Within, Blue Note 7 836490-2 
CD 1996. Johnny Adams, One Foot in the Blues, Rounder 2144 
CD 1996. Essence All Stars, Organic Grooves, Hip Bop 8010 Dr. Lonnie Smith, Grover Washington Jr., Kenny Garrett, Joey DeFrancesco, Idris Muhammad
CD 1996. Essence All Stars, Bongobop, Hip Bop 8017 Joey DeFrancesco, Idris Muhammad
CD 1996. Turk Mauro, The Truth, Milestone 9267-2
CD 1996. Jesse Jones Jr., Soul Serenade, Contemporary 14082-2 
CD 1996. Mustafa Melton Orchestra, Boiling Point, Contemporary 14075-2 
CD 1996. Terry Myers, Soul Mates, Contemporary 14078-2
CD 1996. Eric Allison, Mean streets Beat, Contemporary 14080-2
CD 1997. Eric Allison, After Hours, Contemporary 14088-2
CD 1997. Charles Earland, Jazz Organ Summit, Cannonball 27102
CD 1998. Ximo Tébar, Ximo Tébar Goes Blue, Nuevos Medios 15809 Lou Donaldson, Idris Muhammad
CD 1999. Lou Donaldson, Live on the QE2, Chiaroscuro 366
CD 1999. McGriff's House Party, Milestone 9300-2
CD 2000. Ed Cherry, The Spirits Speaks, Just 155-2
CD 2001. Rodney Jones, Soul Manifesto, Blue Note 530499-2 Maceo Parker, Lonnie Plaxico, Idris Muhammad
CD 2002. Javon Jackson, Easy Does It, Palmetto 2093 Fred Wesley, Mark Whitfield 
CD 2003. Red Holloway, Coast to Coast, Milestone 9335-2 
CD 2005. Javon Jackson, Have You Heard, Palmetto 2110 Mark Whitfield 
CD 2005. Mark Whitflield, And the Groove Masters, Vega Art 1030
CD 2006. Javon Jackson, Now, Palmetto 2121
CD 2012. The Jazzinvaders featuring Dr. Lonnie Smith, That’s What You Say!, Unique 198-0

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VIDEOGRAPHIE

Dr. Lonnie Smith en 2018, dans le cadre d'une émission TV, Cleveland, OH, image extraite de YouTube (cf. vidéographie)
Dr. Lonnie Smith en 2018, dans le cadre d'une émission TV, Cleveland, OH
image extraite de YouTube (cf. vidéographie)


Chaînes YouTube  et site de Dr. Lonnie Smith

1966. Lonnie Smith, album George Benson (g,voc) It's Uptown, Ronnie Cuber (bar), Ray Lucas (dm), 10 janvier, New York, NY, Columbia/Sony

1966-67. Lonnie Smith, album Finger Lickin' Good, Blue Mitchell (tp), King Curtis (ts varitone), Ron Cuber (bar), George Benson (g), Jimmy Lovelace/Ray Lucas/Marion Booker/Melvin Sparks (dm), Columbia, New York, NY, 10 mars, 27 mai, 22 novembre, 22 mai 1967

1967. Lonnie Smith, album Lou Donaldson (as) Alligator Bogaloo, Melvin Lastie (cnt), George Benson (g), Leo Morris (Idriss Muhammad, dm), Blue Note, Englewood Cliffs, NJ, 17 avril

1969. Lonnie Smith, album Turning Point, Lee Morgan (tp), Bennie Maupin (ts), Julian Priester (tb), Melvin Sparks (g), Leo Morris (dm), Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, Liberty/UA/Blue Note, 3 janvier
 
1970. Dr. Lonnie Smith, Live at Club Mozambique, Detroit, MI, 21 mai 

1975. Dr. Lonnie Smith, album Afrodesia, Greg Hopkins (tp), Joe Lovano (ts,ss), George Benson (g), Ron Carter/Ralphe Armstrong (b), Ben Riley (dm), Jamey Huddad (dm,perc), Groove Merchant

1985. Lonnie Smith/Alvin Queen album Lenox and Seventh, Melvin Sparks (g), Black & Blue, Paris, 28 mai

1990. Dr. Lonnie Smith, Nathan Page (g), Alvin Queen (dm), Latitude Club, Paris, audio, 3 octobre

2000. Dr. Lonnie Smith et Lou Donaldson (as), Randy Johnston (g), Danny Burger (dm), Internationale Jazzwoche Burghausen, Allemagne, 20 mai

2000. Dr. Lonnie Smith et Lou Donaldson (as,voc), Randy Johnston (g), Danny Burger (dm), le blues à l'état pur, SWR HOT Jazz Festival Europa-Park, Rust, Allemagne, 26 mai

2003. Dr. Lonnie Smith et Lou Donaldson (as,voc), Randy Johnston (g), Fukushi Tainaka (dm), North Sea Jazz Festival, Jan Steen Zaal, La Haye, Pays-Bas, 12 juillet

2004. Dr. Lonnie Smith et Lou Donaldson (as,voc), Randy Johnston (g), Fukushi Tainaka (dm), New Morning, Paris, Patrick Savey/Daniel Farhi/CNC/New Morning Vision/Mezzo, 13 avril, 

2004. Dr. Lonnie Smith, album Too Damn Hot, Peter Bernstein/Rodney Jones (g), Fukushi Tainaka/Gregy Hutchinson (dm), Palmetto Records

2008. Dr. Lonnie Smith Trio at the Iridium, Russell Malone (g), Herlin Riley (dm), Time Square, New York, NY, janvier

2008. Dr. Lonnie Smith, Greg Skaff (g), Herlin Riley (dm), «And the World Weeps, Freedom Jazz Dance, Caravan, Medley, Willow Weep for Me, People Make the World Go Round, Come Together», Bridgestone Music Festival, Citibank Hall São Paulo, Brésil, LPC Projetos Culturais, 20 juin

2009. Dr. Lonnie Smith, Jonathan Kreisberg (g), Jamire Williams (dm), Duc des Lombards, Paris, 3 Novembre

2011. Dr. Lonnie Smith Trio, Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), Lamantin Jazz Fesztivál, Szombathely, Hongrie, 22 juin

2012. Dr. Lonnie Smith produit sur son label Pilgrimage Productions son premier album In the Beginning, vol. 1 et 2 pour ses 70 ans, avec son octet, Andy Gravish (tp), John Ellis (ts,bcl), Jason Marshall (bar), Ian Hendrickson-Smith (as,fl), Ed Cherry (g), Johnathan Blake remplace Jeff Tain Watts annoncé (dm), Little Johnny Rivero (perc), enregistrement de «Psychedelic Pi», studio GB’s Juke Joint, Long Island City/Queens, NY, 27-29 mars

2012. Dr. Lonnie Smith (org,voc), Martijn van Iterson (g), Martijn Vink (dm), «My Favorite Things», The Bimhuis, Amsterdam, Pays-Bas, 16 juillet

2013. Dr. Lonnie Smith Trio, Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), Iowa City Jazz Festival, 6 juillet

2013. Dr Lonnie Smith & The Jazzinvaders, Linda Bloemhard (voc), Berthil Busstra (kb), Rolf Delfos (as), Jan van Duikeren (tp), Guido Nijs (ts), Phil Martin (dm), Ton van der Kolk (b), Live @ Lantaren Venster, Rotterdam

2014. 75 ans de Blue Note, Jazz Night at the Kennedy Center, Lou Donaldson (as, voc), Dr. Lonnie Smith (org), Lionel Loueke (g), Kendrick Scott (dm) où Lou Donaldson délivre un véritable manifeste artistique sur le jazz et son fondement artistique le blues, avec son humour pince-sans-rire, «Whiskey Drinkin' Woman», «Alligator Bogaloo», 11 mai

2014. Dr. Lonnie Smith Octet, Festival International de Jazz de Montréal, Jazz dans la nuit, Gesù, Montréal, Québec-Canada, TVJazz.tv/SortiesJAZZnights, 30 juin

2014. Dr. Lonnie Smith, Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), North Sea Jazz Festival, Rotterdam, Pays-Bas, 12 juillet

2014. Dr. Lonnie Smith, Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), Bohemia Jazz Fest in Prague, Tchéquie, 12 juillet

2015. Dr. Lonnie Smith Trio, Jonathan Kreisberg (g), Johnathan Blake (dm), Charlie Parker Jazz Festival, Marcus Garvey Park, Harlem, NY, 22 août

2016. Dr. Lonnie Smith, Jonathan Kreisberg (g), Joe Dyson (dm), Jan Van Duikeren (tp), Gideon Tazelaar (s), Edmundo Carneiro (perc), New Morning, Paris, 18 juillet


2017. Dr. Lonnie Smith, Jonathan Kreisberg (g), Johnathan Blake (dm), BNI Java Jazz Festival, Jakarta Selatan, Indonésie

2018. Dr. Lonnie Smith (kb), Jonathan Kreisberg (g), Xavier Breaker (dm), New Morning, Paris, 18 avril

2018. Dr. Lonnie Smith Trio et Chris Potter (g), Festival International de Jazz de Montréal, Jazz dans la nuit, Gesù, Montréal, Québec-Canada, TVJazz.tv/SortiesJAZZnights, 5 juillet

2018. Dr. Lonnie Smith et Grace Kelly (s), émission Applause Performances, Ideastream Public Media, Cleveland, OH

2019. Dr. Lonnie Smith, Donald Harrison Jr. (as), Steve Masakowski (g), Joe Dyson (dm), Snug Harbor Jazz Bistro,  New Orleans, LA, audio, 29 décembre (son dernier concert)


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