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Louis J. Delsarte

2 mai 2020
1er septembre 1944, New York, NY - 2 mai 2020, Atlanta, GA
© Jazz Hot 2020

Louis Delsarte © Vidéo October Gallery Philadelphie


Louis Jessup Delsarte est un peintre, muraliste, graveur, illustrateur particulièrement inspiré par le jazz, le blues, la danse et l’histoire afro-américaines dont le mouvement pour les Droits civiques et Martin Luther King, l’opéra, la comédie musicale et la culture africaine. Il a ainsi notamment participé en 2001 à l’exposition itinérante (Etats-Unis) sponsorisée par le Smithsonian Institute, intitulée «When the Spirit Moves: African-American Dance in History and Art», elle-même tirée d’une précédente exposition en 1999-2000 à Spelman College, à Atlanta, GA, intitulée «When the Spirit Moves1: African American Art Inspired by Dance». C’est à Atlanta qu’il vivra les dernières années de sa vie car il enseigne les beaux-arts au Morehouse Collège. Toutes ses passions le feront connaître du public, des grands formats dans le métro de New York (Church Avenue Station), à «Spirit of Harlem» fresque monumentale en mosaïque de verre sur la 125e Rue en face de l’Apollo, ou celle de Martin Luther King installée à Peace Place à Atlanta en 2010, aux très petits formats, avec un timbre des Postes américaines reproduisant son tableau (peint en 2000) sur la Marche de  Selma à Montgomery, AL. La première femme afro-américaine diplômée (PhD, 1951, Ohio State University) en art et histoire de l’art, Samella Sanders-Lewis, artiste, activiste, historienne et enseignante, née à New Orleans (27 février 1924), aujourd’hui âgée de 96 ans, l’a inclus dans son ouvrage de référence paru en 1990 «African American Art and Artists»

https://www.ucpress.edu/book/9780520239357/african-american-art-and-artists

 

Né le 1er septembre 1944 à Brooklyn de parents (Louis et Llewellyn Johnston) tous deux dans l’enseignement, son père dans le sport, sa mère assistante pédagogique, la famille compte de nombreux artistes comme Lena Horne ou Langston Hughes parmi les familiers, écoute et pratique le jazz; dès ses 9 ans, Louis est inscrit par sa mère à des cours au Brooklyn Museum, toujours son carnet de croquis et ses crayons à la main, une habitude qu’il ne perdra jamais. Il fréquente le lycée du quartier historique de Flatbush, puis le Brooklyn College et le Pratt Institute et part, comme beaucoup d’autres rêveurs Peace & Love déçus de l’Amérique des années soixante-dix, en Californie et ensuite en Arizona où il fait un Master of Fine Arts à l’Université de Tucson en 1977. Son œuvre «Spirit of Harlem», représentant Count Basie et Cab Calloway, entre autres, a été sauvée du béton et restaurée suite à des manifestations à Harlem car une enseigne de chaussures l’avait recouverte. Il a produit de nombreuses œuvres, participé à de multiples expositions et a été souvent sollicité dans le cadre de commandes publiques. Son travail très coloré et rendu vivant par des thématiques directement connectées à l’histoire afro-américaine le rend très accessible à tous les publics.

 

Louis Delsarte s’est marié deux fois et a eu quatre filles. En 1990, il part à Atlanta où un poste d’enseignant l’attend au Morris Brown Collège puis il devient professeur au Morehouse College en 2008. C’est pour cette ville qu’il conçoit son œuvre sur Martin Luther King, y travaillant deux ans avec cent apprentis.

 

Il est décédé d’une maladie cardiaque à 75 ans, le 2 mai 2020 à Atlanta, GA.

 

Fresque murale Martin Luther King, copie d'écran YouTube

Fresque murale Martin Luther King source: copie d'écran YouTube

Sur son site, figure une déclaration sur sa quête d’artiste:

«Je cherche constamment un sens à ma vie en créant. Cette révélation, ou acte de découverte par l'expérimentation, a été un processus de toute une vie. Mon travail est vraiment spirituel dans le sens où je pense toujours à cette vie et à ce qu'elle signifie vraiment. Comment documenter les expériences que vous vivez? Comment documenter la vie, la mort, la tragédie, le bonheur, la tristesse et la naissance? Librement, avec la joie et la passion du processus créatif, j'ai découvert par essais et erreurs l'utilisation de la texture, de la couleur et de la forme, et que l'abstraction de l'espace est peut-être plus importante que le sujet. La figure est dans la composition un élément de forme. Dans mes abstractions, les images se rapportent à la lumière et à l'espace; cependant, le sujet, la matière, dépeignent souvent des thèmes afro-américains. Quand je peins, je recherche la beauté dans mon travail. La peinture est une forme de prière et me maintient connecté à Dieu. Depuis le début de ma carrière, j'ai conservé ma vision du romantisme et de l'inconnu, surréaliste. La nature inspire la création de masques suggérant l'universalité cachée des personnes de toutes races. Je suis inspiré par des souvenirs du passé. Les âmes des proches font partie intégrante de mes rêves et de mes visions. Les voix des ancêtres parlent à travers moi. Mon travail est une interprétation de notre communication. Cet esprit suscite en moi une énergie créatrice qui se meut avec joie et passion, et voit à travers la vision inhabitée d'un enfant.»


Hélène Sportis

Sites
https://www.louisdelsarte.net/drawings

https://www.blackartinamerica.com/index.php/2019/07/17/louis-delsarte-a-master-of-movement-and-color

 

Vidéos

https://www.youtube.com/watch?v=X_W2YBS2pAM

https://www.youtube.com/watch?v=U9EDihyN1gk

https://www.youtube.com/watch?v=zycwU-oHP5k

https://www.youtube.com/watch?v=hlzqQqYcoOg

 

Interview

https://web.archive.org/web/20070831215946/http://www.union.edu/PUBLIC/ECODEPT/kleind/artists/louis_delsarte.htm


Informations complémentaires expositions

African American Visual Artists Database: http://216.197.120.164/artistbibliog.cfm?id=669



1. Le titre de ces expositions fait directement référence au travail de Mura Ziperovitch Dehn (1905-1985, danseuse russe) «Spirit Moves» qui, la première, a filmé les danses afro-américaines à titre conservatoire. Mura a été liée à Jazz Hot par Sonia Delaunay (russe comme elle), car son mari Adolf Dehn (1895-1958), peintre américain, qu’elle a épousé lors de leur rencontre à Paris (1920-1929), côtoyait la famille Delaunay de retour d’Espagne après la Première Guerre Mondiale; le couple, déjà lié à Nijinsky et Serge de Diaghilev (Ballets russes) rencontré à Madrid, travaillait pour les costumes et décors de ballets et avait donc la danse en commun avec elle. Mura Dehn écrira donc très naturellement des articles pour Jazz Hot sur la danse afro-américaine (Jazz Hot n°59-1951, n°60-1951, n°70-1952, n°158-1960).

«Spirit Moves»:

https://www.youtube.com/watch?v=WjguncQiw70

https://www.youtube.com/watch?v=yHf4tBmAlpI

In a Jazz Way: A Portrait of Mura Dehn, dir. Louise Ghertler/Pamela Katz; performed by Mura Dehn, New York, NY: Filmakers Library, 1986, 28 min.:

https://search.alexanderstreet.com/preview/work/bibliographic_entity%7Cvideo_work%7C1664135