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João Gilberto

6 juillet 2019
10 juin 1931, Juazeiro, Brésil - 6 juillet 2019, Rio de Janeiro, Brésil
© Jazz Hot 2019








Le dernier père de la bossa nova a rejoint ses amis Vinicius de Moraes et Antonio Carlos Jobim parmi les étoiles.

João Gilberto Prado Pereira de Oliveira, est né à Juazeiro, une toute petite ville de l’État de Bahia; la base de son apprentissage musical se fait en écoutant le haut-parleur que son voisin a installé dans la rue et qui profite à tous. A 14 ans, il reçoit de son grand-père sa première guitare et apprend à jouer en autodidacte. A 18 ans, il part pour Salvador de Bahia et découvre les attraits d’une grande ville. Il décide alors d’aller s’installer à Rio de Janeiro (1950). Il devient le chanteur du groupe Os Garotos da Lua et obtient un certain succès dans des émissions de radio. Il sera renvoyé après un an et deux enregistrements qui le laissent insatisfait. On connaît mal cette période de sa vie où il s’isole et cherche à se forger une identité musicale.

En 1957, la rencontre décisive avec le compositeur Antonio Carlos Jobim donne naissance à un nouveau style musical, la bossa nova. Les deux compères participent à l’enregistrement de l’album Cançao do Amor Demais de la vedette Elizeth Cardoso qui, malgré une incompréhension du nouveau style du guitariste, accepte que la majorité du répertoire soit signée par Jobim et le poète Vinicius De Moraes. João Gilberto signe alors pour le label Odeon qui produit l’album Chega Da Saudade et lance à la fois sa carrière de guitariste-chanteur et impose la bossa nova comme un nouveau style à part entière. Une révolution musicale est en marche car ce premier album est considéré comme le premier album de la bossa nova sur lequel figure aussi Desafinado. Deux autres 33 tours O Amor, o Sorriso e a Flor et João Gilberto confirment le rôle majeur de l’artiste qui interprète des titres de la paire Jobim-Moraes. Il reprend aussi des sambas des années 1930.

Stan Getz et João Gilberto-Getz/Gilberto



En 1961, lors d’une tournée en Italie, il découvre la chanson Estate de Bruno Martino qu’il adapte à son répertoire. Il en fait un succès international salué notamment par des jazzmen. En 1962, il part travailler à New-York en compagnie d’Antonio Carlos Jobim et de sa première épouse Astrud Gilberto. Ils enregistrent en studio avec Stan Getz l’album Getz/Gilberto qui va devenir le best-seller du jazz et imposer au monde entier la bossa nova notamment avec A Garota de Ipanema/The Girl From Ipanema. Avec le triomphe de l’album il donne un concert mémorable au Carnegie Hall le 9 octobre 1964 qui paraît en 1966 sous le nom Getz/Gilberto#2. Durant une décennie, il se produit sur des scènes prestigieuses et, en 1970, alors qu’il est installé au Mexique, il va produire Ela é Carioca.

En 1973 paraît l‘album João Gilberto baptisé «l’Album blanc de la bossa». Il a choisi essentiellement d’interpréter des titres acoustiques où figure seulement sa voix et sa guitare dans un style épurée. Sa version d’Aguas de Março signé par Jobim remporte un vif succès et les Brésiliens le considèrent vraiment comme son meilleur album.
En 1976, il retrouve Stan Getz pour l’album The Best of Two Worlds où chante également Miucha sa seconde femme depuis 1965.

En 1977, il signe Amoroso sur des arrangements de Claus Ogerman, et il faut attendre 1980 pour voir sur Brasil l’étonnant résultat de sa collaboration avec Gilberto Gil, Caetano Veloso et Maria Bethania, soit une nouvelle génération de la musique populaire brésilienne. Il produit peu d’album, et sa réputation de «mauvais coucheur» qui annule plusieurs concerts le fait considérer comme un excentrique, refusant tout interview, interrompant les concerts et vivant en vase clos. Sa carrière subit des hauts et des bas, il se produit néanmoins dans de grands festivals dont certains serviront d’albums «live» (Montreux, Pérugia, Tokyo). S’il n’a produit que peu d’albums –moins d’une trentaine– on retrouve certains de ses titres sur plus de 100 compilations.

Il vivait dans son appartement du quartier de Leblon à Rio de Janeiro où, malgré son immense succès, il a terminé discrètement une longue et prestigieuse carrière.

Michel Antonelli

Discographie sélective
Leader /Coleader

LP  1959. Chega da Saudade, Odeon, 
MOFB 3073
LP  1960. O Amor, O Sorriso e a Flor, Odeon, URL 3151
LP  1960. Brazil’s Brilliant. Capitol Records, ST10280LP  1961. João Gilberto, Odeon MOFB 3202
LP  1962. The Boss of the Bossa Nova, Atlantic
 8070
CD 1962. Tom Jobim, Vinicius de Moreas, Os Cariocas, Um Encontro No Au Bon Gourmet, Doxy 2046
LP  1964. Stan Getz /João Gilberto,
Getz–Gilberto, Verve RecordsVS-8545
LP  1965. Stan Getz /João Gilberto Getz–Gilberto #2, VSTC 342
LP  1970. João Gilberto en Mexico Orfeon LP 12-717
LP  1973. João Gilberto, Polydor 2345037
LP  1976. Stan Getz featuring João Gilberto The Best of The Two Words, Columbia PC 33703
LP  1977. Amoroso, Warner Bros. Records 150.032
LP  1980. João Gilberto Prado Perreira De Olivera Warner Bros. Records WEA K 91 032
LP  1981. João Gilberto/Caetano Veloso/Gilberto Gil/Maria Bethania, Brasil, Philips 28PP-25
LP  1986. Live At The 19th Montreux Jazz Festival Warner Bros. Records 615.6001
LP  1987. Live At Montreux, Elektra Musician 9 60760-2
CD 1991. João, Polygram PHCA-41
CD 1994. Ao Vivo,Eu Sei Que Vou Te Amar, Epic 476467 2
CD 2000, João Voz E Violão, Verve Records 314 546 713-2
CD 2002. Live at Umbria Jazz, Egea EUJ 1004
CD 2004. João Gilberto in Tokyo, Verve Records 0602498168479

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