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Jerry González

1 oct. 2018
5 juin 1949, New York - 1er octobre 2018, Madrid
© Jazz Hot n°685, automne 2018

Jerry Gonzalez © Patrick Dalmace


Jerry González est décédé d’un arrêt cardiaque, le 1er octobre 2018, à la suite de l’incendie de sa maison madrilène.

Jerry González descendant d’une famille portoricaine installée à New York, d’abord à Manhattan puis dans le Bronx, a baigné dans une ambiance musicale. Son père était chanteur.
 Jerry fréquente la communauté latine et s’intéresse à ses musiques, ses interprètes et aussi au jazz et, à côté de l’école de la rue qui lui assure sa formation face aux congas, –il s’inspire aussi du conguero cubain Mongo Santamaría–, il poursuit des études musicales poussées lui permettant de devenir un excellent trompettiste.
Dès le milieu des années 1960 avec son frère Andy, contrebassiste, ils s’intéressent aux musiques latines marquées par le jazz et notamment à Cal Tjader dont leur groupe amateur joue les compositions. On le retrouve aussi alors qu’il est encore étudiant avec son frère et le trompettiste Kenny Dorham dans un quintet. Il se lie également avec le batteur Rashied Ali.
Ses qualités de conguero sont suffisamment grandes pour qu’elles interpellent Dizzy Gillespie qui l’encourage et jouera avec lui. (Plus tard en 1983 le public français pourra les écouter tous les deux à La Grande Parade du Jazz de Nice avec Freddie Hubbard, Jon Faddis, Charlie Haden, Tony Williams…).
Très rapidement, Jerry Gonzalez intègre les formations des frères Palmieri, le célèbre Grupo Folklorico Experimental de New York, puis grâce à l’appui d’un autre collègue du Bronx, Kip Hanrahan, enregistre un premier album personnel en 1979 comportant notamment «Caravan» dans une version explosive qui participe de la notoriété de González.
Par la suite, il exprime ses préoccupations musicales à travers son groupe Fort Apache Band. Le nom n’est pas choisi au hasard.
A partir de cette époque, Jerry côtoie ou travaille avec Paquito d’Rivera, Jorge Dalto, Patato Valdés, Tito Puente… sans quitter le jazz puisqu’il collabore avec Dizzy, McCoy Tyner, (enregistrements en 1982, 1991 et 1993), Abbey Lincoln (1983), Jaco Pastorius (1985), Steve Turre (1987)…

Son double intérêt pour le jazz et la musique latine le conduit à enregistrer dès 1988 Rumba para Monk. Comme le montre la pochette originale de cet enregistrement, Jerry Gonzalez est pratiquement toujours sur scène devant les congas mais avec la trompette à portée de mains.

Dans la seconde moitié des années 1990, il est aussi convié à enregistrer par David Sanchez, Chico O’ Farrill.
 Un tournant apparaît lorsque le cinéaste Fernado Trueba le sollicite pour le film Calle 54 pour lequel il intervient avec Fort Apache qu’il a toujours maintenu en activité depuis 1980.
A la suite d’un concert promotionnel de Calle 54 en Espagne au début des années 2000, il décide de s’y fixer et, à compter de cette date, habite Madrid. Son intérêt alors se tourne vers d’autres musiques latines, notamment le flamenco. On l’entend avec Josele, Diego «El Cigala» puis au fil des années il travaille avec Morente, Paco de Lucia, Javier Colina, Jorge Pardo avec qui il partageait souvent la scène ces dernières années: Festival Flamenco On Fire, Cumbre Flamenco Latin Jazz, Festival de Jazz de Cáceres, Jazz a la Luz de las Velas en 2016… On ne peut non plus omettre les prestations avec Chano Domínguez et Pepe Rivero, notamment le thème «Rumba pa’ Jerry» ou encore le travail en trio avec Javier Colina et Marc Miralta.

Récemment la santé de Jerry lui posait de
sérieux problèmes. Il avait été hospitalisé et selon des proches envisageait de quitter Madrid.

Patrick Dalmace



DISCOGRAPHIE-SELECTION
Leader.
CD 1979.Yo yo me curé, Sunnyside 1068
CD 1988. Rumba para Monk, Sunnyside 1036
CD 2011. Jerry González y Los Comandos de la Clave, Sunnyside 1228

CD 2014. Jerry González & Miguel Blanco Big Band, Tribute to The Fort Apache Band, Youkali 097



Avec Fort Apache Band
CD 1982. The River is Deep, Enja 4040.2

CD 1989. Obatalá, Enja 5095.2
CD 1991. Moliendo Café, Sunnyside 1061
CD 1996. Fire Dance, Milestone 9258.2

CD 2005. Rumba Buhaina, The Music of Art Blakey & The Jazz Messengers, Random Chance 25




Sideman
LP  1969. George Benson, The Other Side of Abbey Road, A&M Records 3028
CD 1974. Eddie Palmieri, Unfinished Masterpiece, Envidia C40 4009

CD 1975. Charlie Palmieri, Impulsos, Bomba Records 1444

LP  1981. Paquito d’Rivera, Blowin’, Colombia 37374

CD 1982. McCoy Tyner, Looking Out, Wounded Bird Records 8053
CD 1982. Tito Puente, On Broadway, Concord Jazz Picante 4207
CD 1983. Abbey Lincoln, Talking to the Sun, Enja Records 4060 2

CD 1985. Jaco Pastorius, Live in N.Y., Big World Music ‎1001
CD 1991. McCoy Tyner, Turning Point, Verve Records ‎314 513 573-2

CD 1993. McCoy Tyner, Journey, Verve Records, Birdology 314 519 941-2
CD 2003. Paco de Lucia, Cositas Buenas, Universal 0602498661345


VIDEOS
1983. Dizzy Gillespie, Grande Parade du Jazz, Nice. Freddie Hubbard, Jon Faddis, Charlie Haden, Jerry González, Tony Williams
2010. "Avísale a mi contrario que aquí estoy yo”, Jerry González y Los Comandos de la Clave. A. Pérez, contrebasse...

https://www.youtube.com/watch?v=GzGOMLBuZRU

2012. "Rumba pa’ Jerry”, Chano Domínguez, Jerry Gonzáles & Pepe Rivero Reunion, Live at the Clazz Latin Jazz Festival 2012, Madrid.

https://www.youtube.com/watch?v=8a27kVn7HYU

2013. "Long Long Summer”, Jerry González y Los Comandos de la Clave, Live Café Central Madrid. Feat. J. Colina (b), Kiki Ferrer (dm), J. Massó (p), Invit. J. Pardo (fl).

https://www.youtube.com/watch?v=9mxQOaszhGM

2015. Jerry González & Fort Apache Band, Live Getxo Jazz Festival, Espagne.

https://www.youtube.com/watch?v=Ie6bWB5dEiQ

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