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Frankie Dunlop

7 juillet 2014
6 décembre 1928, Buffalo, New York-7 juillet 2014, New York
© Jazz Hot n°668, été 2014

Frankie Dunlop pose pour une publicité pour la marque Slingerland © photo X DR



Retiré de la scène musicale depuis 1984, Frankie Dunlop, batteur recherché dans les années soixante demeure un musicien de jazz assez méconnu. A la tête d'une impressionnante discographie chez Thelonious Monk, Sonny Rollins, Charles Mingus et bien d'autres, il n'a jamais enregistré sous son nom, même s'il a dirigé ses propres groupes au début des années 60. Ignoré par les principaux sites de jazz, même Wikipédia, prompt a annoncer les décès ne le signale pas, au cœur d'un article très sommaire. Pourtant, jouer quatre ans avec Monk au cours de ses années les plus actives devrait laisser une plus importante trace dans l'histoire du jazz.


Francis Frankie Dunlop est né à Buffalo, dans l'Etat de New York le 6 décembre 1928. Son frère Boyd Lee Dunlop, de deux ans son aîné lui donne une première initiation au piano. Deux ans plus tard, il adopte la batterie et reçoit un enseignement de percussion. Il devient musicien professionnel à 16 ans et travaille avec ses propres groupes avant de rejoindre l'orchestre de Big Jim McNeely en 1951.

Après avoir effectué son service militaire, il s'installe à New York et joue avec la plupart des leaders de l'époque. Au cours des années 50, il enregistre avec Wilbur Ware l'album The Chicago Sound chez Riverside. Il joue avec Maynard Ferguson de 1958  à 1960, ainsi qu'avec Joe Zawinul alors pianiste de Maynard Ferguson. Il accompagne ensuite Lena Horne et, brièvement, joue avec Duke Ellington.

Après avoir fait partie de l'orchestre de Bill Barron en 1961, il devient la batteur attitré de Thelonious Monk de 1961 à 1964, et enregistre une dizaine albums avec le pianiste, deux chez Riverside et cinq  chez Columbia ainsi que quelques enregistrements publics. Batteur jusqu'alors assez classique, il s'adapte parfaitement au style de Monk. Durant cet engagement, il enregistre l'album Tijuana Moods avec Charles Mingus.

Remplacé dans le quartet par Ben Riley, il retrouve Sonny Rollins avec lequel il a déjà joué en 1958. Il participe à l'enregistrement de la bande son du film Alfie. Il rejoint Earl Hines en 1973-1974 et revient dans l'orchestre de Lionel Hampton.

Il abandonne alors les tournées et joue pour des comédies musicales à Broadway accompagnant occasionnellement quelques musiciens de jazz. En 1984, il met un terme à sa carrière et lutte pendant plusieurs décennies contre la maladie avant de décéder le 7 juillet dernier (certaines sources donnent le 4 juillet).
 
Un peu oublié des historiens du jazz. En dehors des enregistrements officiellement publiés, sa carrière est assez peu documentée. Frankie Dunlop reste un batteur au style classique, aussi à l'aise dans le style swing, que le hard bop où la musique si particulière de Thelonious Monk dont il fut un grand serviteur.
Dans un esprit similaire à Ben Riley, Frankie Dunlop était un maître de l’entre deux tempos, ni médium, ni rapide, dans lequel il savait trouver un groove propulsif («I Mean You», par exemple) malgré une apparente simplicité. La décontraction faussement nonchalante de son drumming est en soi un exemple de rare distinction stylistique.
Guy Reynard

Videos
Thelonious Monk Quartet TV Holland 1961
http://www.youtube.com/watch?v=9zUulKnCTf0

Frankie Dunlop Drum Solo (in Thelonious Monk quartet) Allemagne 1963
http://www.youtube.com/watch?v=I7sN6ScYsRE

Thelonious Monk - Evidence - Japan (1963)

http://www.youtube.com/watch?v=qweSlfP6BtI

Criss Cross - Thelonious Monk - Baden-Baden, Germany, 1963

http://www.youtube.com/watch?v=gLmnmja72vA

Jumpin' at the Woodside - Buddy Tate 1982
http://www.youtube.com/watch?v=iuW7LY-hWoA