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David Basse

20 déc. 2013
Uptown
© Jazz Hot n°665, automne 2013

Nouveauté-Sélection
Uptown, Something Fried, 52ND & Broadway, Like Jazz, You Won’t Hear Me Say Goodbye, Living Without You, Slow Boat to China, Parker’s Mood, Bidin’ my Time, Traffic Jam, But Anyhow/The Blues Don’t Care, I’ve Got the World on a String
David Basse (voc), Phil Woods (as, cl), Mike Melvoin (p), Steve Gilmore (b), Bill Goodwin (dm)
Enregistré en 2012, New Jersey
Durée : 52' 37''
Cafe Pacific Records 1255 (www.davidbasse.com)


Natif de Kansas City, David Basse devenu new-yorkais depuis belle lurette et chanteur de son état. Honnête entertainer caméléon, aux heures de clubs innombrables, David Basse pratique une habile distinction selon ce qu’il interprète. Un tantinet Bob Dorough, gouaille et pétulance en moins sur les ternaires, il fait appel au Dr John sur les binaires. Une schizophrénie étonnante ! Brillamment accompagné par la rythmique du grand serviteur du petit mi bémol, où l’on remarque la présence du pianiste/compositeur Mike Melvoin (1937-2012) décédé deux mois après la session, David Basse ne fait pas semblant de chanter. Le résultat, même inégal, a souvent de quoi séduire les oreilles.
Si, par moment, son chant est loin d’atteindre les sommets du raffinement, ou si les mélodies ne sont pas toujours convaincantes, reconnaissons au vocaliste, surtout en présence de Phil Woods, ce talent de savoir conjuguer énergie et esprit du blues. La version de « Parker’s Mood », loin de celle d’Eddie Jefferson, pourrait donner l’illusion d’être chantée par Eddie Cleanhead Vinson. Un compliment ! On retiendra, à ce propos, le solo plutôt sobre de Philippe Dubois, un temps "papa" français (pour ceux et celles qui ont de la mémoire) de tous les soufflants. Présent sur huit plages, son inspiration est intarissable.
L’album, et c’est là, un de ses mérites, nous donne l’occasion de redécouvrir quelques joyaux oubliés comme ce « Bidin’ my Time » d’ Ira & George Gerwshin au balancement suggestif et d’apprécier de belles compositions, standards en devenir. Si « Like Jazz » soutenu par le gimmick de « Killer Joe », s’impose naturellement, notre préférence va, sans appel, à cet ardent hommage au blues : « But Anyhow/The Blues Don’t Care ». En quelques minutes, tout est dit.

Jean-Jacques Taïb