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Jens Søndergaard Quartet & Bob Rockwell

20 déc. 2013
More Golson
© Jazz Hot n°665, automne 2013

Nouveauté-Indispensable
My Blues House, Whisper Not, Brielle Samba, Dear Kathy, Step Lightly, Uptown Afterburn, From Hearth to Hearth, Along Came Betty, Fairweather, Killer Joe, Blues March, Golson, Speaks
Jens Søndergaard (as, ss, cl), Bob Rockwell (ts), Thomas Bornø (p), Marc Davis (b), Dennis Drud (dm)
Enregistré en juillet 2011 et mars 2012, Copenhague (Danemark)
Durée : 1h 02' 56''

Stunt Records 12042 (www.sundance.dk)

Vibrant et magnifique hommage rendu par ce quartet danois dirigé par le multi instrumentiste Jens Søndergaard à l’une des dernières living legend du jazz : sa majesté Benny Golson, toujours bon pied, bon œil, saxophoniste/compositeur/arrangeur, vénéré – assez rare pour être mentionné – par toute la profession. Et pour la circonstance, la formation, d’une belle cohésion, n’a pas hésité à s’adjoindre les services inspirés d’un invité de marque : le ténor américain Bob Rockwell installé au Danemark.

De l’inévitable « Blues March », complètement rajeuni et repris ici en 6/8 et 4/4, à quelques perles dénichées dans le vaste répertoire golsonnien comme ce « Brielle Samba » ou ce « Dear Kathy », poignante balade, ce ne sont pas moins de douze compositions réappropriées et relues – « Whisper Not » avec un pont exposé en contrepoint au ténor et à la clarinette est de toute beauté ! – par ce combo dont l’intelligence musicale le dispute à l’élégance à l’instar du maître lui-même.
Hors toute démonstration ou soumission, les hommes de Jens Søndergaard ont sûrement regardé plusieurs fois où ils mettaient leurs oreilles, avant de donner libre cours à leur interprétation personnelle de l’univers de celui dont la carrière n’est plus à raconter. Soigneusement travaillées, les compositions toujours mélodiques, inextricablement liées au blues, laissent percer, outre leur canevas harmonique à l’évidence pas si évidente que cela, tout un jeu de couleurs chatoyantes qui avaient pu parfois nous échapper. Le travail de création est réel et le résultat formidable.
Les solistes, tous excellents, partenaires dans le passé de Benny Golson, comme le chef d’orchestre, livrent, totalement détendus, presque nonchalamment, quelques soli de bon aloi soutenus par une rythmique attentive et de qualité ; si Bob Rockwell, souvent plus proche de Dexter Gordon que de Golson, excelle dans « Along Came Betty » ou sur la « Dear Kathy » de toute à l’heure, si Thomas Bornø au piano, se montre inventif sur ce vieux « Killer Joe », Jens Søndergaard, très à l’aise avec ses différents tubes ajoute à tout ce savoir-faire indispensable, la pratique retenue de l’art de la paraphrase. Il est, par ailleurs, très convaincant sur « Uptown Afterburn ».
Du beau travail. A mettre entre les deux oreilles pour oublier les pantalonnades internationales. Remède souverain.

Jean-Jacques Taïb