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Dave Bass Quartet

20 déc. 2013
Gone
© Jazz Hot n°665, automne 2013

Nouveauté-Indispensable
LeGrand, Surrender, Mi Guarija, Lost Valentine, Libertango, I Bet You Wonder, Since I Found You, Someday, Carol, Another Ending, Gone
Dave Bass (p), Mary Sallings (voc), Ernie Watts (ts), Gray Brown (b), Babatunde Lea (dm)
Enregistré entre 2008 et 2009, Californie
Duré : 1h 09' 26''
Autoproduit DBQ410 (www.davebassmusic.com)


Afin de vous éviter de tomber dans le piège de l’homophonie et contrairement à ce que vous pourriez croire, Dave Bass, comme son nom ne l‘indique pas, taquine l’ivoire avec beaucoup de talent et de conviction. Sans même évoquer les Paul Bass (guitares basses), la distinction entre les trois… David (!!!) présents sur le marché – multi instrumentiste pour le second et chanteur pour le troisième – tient à quelques lettres finales. Reconnaissons qu’il valait mieux ne pas se marcher sur les oreilles, d’autant que certains poussent le vice à enregistrer avec les mêmes musiciens ! Demandez-le à Phil Woods.
Pour ce premier album, témoignage d’un retour à ses premières amours jazzy, après plus de 20 ans passés comme Deputy Attorney General, le kid de Cincinnati, installé sur la Côte Ouest, n’a pas lésiné sur les moyens. En faisant appel à un des grands maîtres artificiers de la profession, le ténor Ernie Watts aux brillants états de service, il a contracté une véritable assurance-vie pour sa musique. Assurée d’une impeccable mise sur orbite comme d’un déroulement parfait, celle-ci est à l’abri d’avaries diverses et variées. Et comme deux précautions valent mieux qu’une, notre homme, fort d’une paternité quasi exclusive, a écrit quelques paroles sur deux de ses compositions pour les confier à la vocaliste Mary Stallings très bluesy, influencée par Carmen McRae mais dont le scat sur « Surrender », rappelle l’immense Sarah Vaughan. La performance vaut évidemment le détour. Ça cooke sévère dès la plage d’ouverture !
Comme il fallait s’y attendre, Ernie Watts, tel un diable sorti de sa boîte, dynamite tout sur son passage d’entrée de jeu provoquant quelques « dégâts » collatéraux du meilleur effet. On le savait redoutable tant sur le fond que sur la forme. Dépositaire d’un style original, il confirme, s’il le fallait encore, qu’il est un véritable Attila lyrique du sax.
Totalement électrisé par l’atmosphère et à partir de ses propres compositions toujours chantantes – « Mi Guajira », « Lost Valentine », etc. – le leader peut en toute impunité bâtir quelques soli qui sans être exceptionnels n’en sont pas moins chaleureux et bien construits. Superbe version, très aérienne, en duo, du célèbre « Libertango » d’Astor Piazzola. Ernie Watts, encore lui…
Un deuxième album est sorti en décembre 2012 avec justement Phil Woods comme invité. Avis aux amateurs.

Jean-Jacques Taïb