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Jazz in Marciac

19 juin 2010
Marciac, 19 juin 2010
Jazz in Marciac Excellent programme musical gratuit proposé dans la salle des fêtes à cause de la pluie. D’abord, à partir de 18 heures, Fred Swing (Roberto, vln, Alex et Scaf, g, Yannick, gb), groupe fondé en 2007, et qui s’inspire du swing manouche pour un vaste répertoire d’originaux (« September Swing », « En roue libre », « Terrain vague », « le swing en sucette »,…) ou d’adaptation des succès d’Elvis Presley ou les Rolling Stones. Bonne mise en condition avant la torride prestation du Ivanow Jazz Group de Barcelone mené par le clarinettiste Juli Aymi-Duran (né en 1983) et qui comprend une brochette de souffleurs dynamique et précise (Alexey Baychuk, cnt Conn modèle Victor !!, Pol Prats et le Colombien David Jacome, ts) soutenue avec drive par Bernat Font (p), Marc Masagué (g), David de la Varga (b) et Marti Elias (dm). Répertoire Benny Carter, Basie, Benny Goodman…rondement mené avec, cerise sur le gâteau, la chanteuse Mayte Algacil pour quelques morceaux : « I’m Crazy ‘bout My Baby » (bon solo de Juli), « Somebody Else » (belle intervention d’Alexey), ‘God Bless the Child » (sans caricature de Billie, avec d’excellents backgrounds des souffleurs), « Somebody Loves Me » (arrangement de qualité), « Them There Eyes », etc…Cette formation moyenne sonne comme un big band dans « Sing Sing Sing ». Bis avec « It Don’t Mean a Thing » (Mayte pratique un scat non fastidieux). La salle était bien chauffée avant l’entrée de Duke Heitger (tp, voc) en compagnie des New Orleans (Blue) Stompers de Barcelone, groupe fondé en 1995 par le clarinettiste Oriole Romani (né en 1959) qui a aussi fait une carrière classique (« Il joue avec une grande expressivité », Yehudi Menuhin, 1984). La formation actuelle comprend Oscar Font (tb), Frederico Mazanti (p), Artur Regada (b) et Jean-Pierre Derouard (dm). Inutile de dire qu’avec un tel batteur, le swing est assuré. « Muskrat Ramble » débute le programme (solo pour tous). Heitger s’impose avec fermeté dès « Basin Street Blues » et il s’avère bon chanteur. Si « Doctor Jazz » a bénéficié de bons solos de Romani et Derouard, on a aussi remarqué la coda du trompettiste avec le plunger. Dans « Coal Cart Blues », Romani qui évoque en général Albert Nicholas, a ici fait penser à Johnny Dodds. Démonstration très Armstrong (avec gliss) de Heitger sur « Tiger Rag ». Romani a interprété « Black And Blue » et Oscar Font, un « Whispering », ce qui a permis à Heitger de se reposer les lèvres car son style ne les ménage guère. Sur « Some of These Days » Artur Regada a rendu hommage à Slam Stewart, et Heitger nous a donné une leçon de maniement du plunger (avec petite sourdine straight dans le pavillon). L’Américain, très en forme, a assuré dans « West End Blues » où tout le monde a suivi l’interprétation historique d’Armstrong à la lettre.  « I Can’t Give You Anything But Love » et « Do You Know What It Means to Miss New Orleans » ont été chantés par Duke Heitger avec la parade finale (“The Saints”) à laquelle se sont joints Marti Elias et Juli Aymi-Duran, tandis que Jean-Pierre Derouard jouait le cornet de collection d’Alexey. Que du bonheur sur le visage des spectateurs.
Michel Laplace (Duke Heitger, Oriole Romani et J.-Pierre Derouard, photo Lisiane Laplace)