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Freddy Cole © Photo X, by courtesy of Fantasy

Freddy Cole, 1997 © Photo X, by courtesy of Fantasy

Freddy COLE

My Mood Is You *

La disparition de Freddy Cole, le benjamin et dernier représentant de la fratrie Cole, après Nat, Eddie et Ike, est comme un symbole de l’engloutissement brutal de la mémoire du monde. Dans cette accélération de l’histoire et de ces morts qui doivent plus aux manquements de gouvernants et à la peur d’une société qu’à une épidémie, sont ainsi emportés les sédiments du jazz, car au-delà du cycle normal de la vie dont la mort est la ponctuation, le rythme naturel, épidémies comprises, permettait jusque-là de prendre le temps d’honorer, de saluer, de célébrer même, les grands artistes et les bons artisans qui font toute l’épaisseur du jazz. 

Freddy Cole était, à sa façon, après tous ceux qui nous ont quittés en cette année 2020, une autre incarnation du jazz dans ce qu’il a de profondément beau: une personnalité d’une générosité exceptionnelle, d’un abord simple, un artiste à l’immense érudition: aux dires de tous ceux qui l’ont côtoyé, sa connaissance du répertoire en faisait l’une des grandes bibliothèques du jazz, pour les musiciens eux-mêmes, au-delà d’une famille déjà exceptionnelle, au-delà de son talent de chanteur et de pianiste qu’il partageait, dans un style différent, avec son célèbre aîné, Nat King Cole.
2018. Freddy Cole, My Mood Is You, HighNote

La beauté, la profondeur et la fragilité du jazz reposent sur cette mémoire et sur sa transmission orale. Quand le baobab tombe, pour reprendre l’image chère à Randy Weston, c’est 500 ans d’histoire qui disparaissent avec lui. C’est aussi le cas de ces artistes, comme Ellis Marsalis, Jimmy Heath, pour reprendre deux disparus récents, et donc Freddy Cole et d’autres encore, dont la disparition précipitée charge notre cœur de regrets pour ce qu’ils emportent avec eux de richesses humaines accumulées dont les amateurs de jazz, les artistes, les acteurs du jazz ne peuvent les remercier dignement dans l’encombrement de ce cortège funèbre.

Dans cette période, triste autant que tragique, la perte, banalisée et sans arrêt sur ce que furent ces artistes du jazz, accompagne donc symboliquement la perte des valeurs du jazz qu’ils incarnent. L’effondrement de la démocratie, d’abord insidieux et maintenant brutal, est à l’origine de cette 
funèbre course organisée à la mort des Anciens, au-delà du jazz. La culture orale, qui a déjà bien souffert de la normalisation de la société de consommation de masse, et qui avait, grâce au disque et aux amateurs, résisté au temps pendant le XXe siècle, est en train de plier sous le poids de la corruption financière de dominants sans limites et sans contre-pouvoirs, dans l’urgence d’une panique organisée affaiblissant durablement l’humanité. Le fait que ce soit d’abord une réalité du monde occidental, le plus riche économiquement, où le jazz avait pu trouver sa fenêtre de liberté, d’expression dans une recherche de démocratie aujourd’hui réduite à néant, nous confirme que le jazz est aujourd’hui en grand danger d’être vidé de sa substance, de sa vie collective, de son indépendance et sa capacité de survie culturelle et économique. Car le jazz a besoin des anciens comme des jeunes pour se régénérer, artistes et amateurs, de sa mémoire, de l’oralité culturelle, de l’air libre, du contact direct et charnel, de l’émotion vraie du live, et pas des écrans, ni des masques, des autorisations préfectorales, de la peur, de la normalisation, du contrôle social. C’est ce que nous dit cette mort de Freddy Cole, un artiste de jazz, après tant d’autres accumulées dans ce court laps de temps, artistes de jazz dont la liberté donne le vertige au regard du monde carcéral qui s’installe.  

Les chaleureux témoignages des artistes et des acteurs du jazz dans cet hommage au dernier des Cole raconte sous une forme émouvante, personnelle et profondément humaine, qui était Freddy Cole, un homme et un artiste authentique de jazz. 
Yves Sportis

Propos recueillis par l’équipe de Jazz Hot
Traduction par Mathieu Perez et Hélène Sportis
Photos par 
Phil Bray, Terri-Lynn Pellegri, Steve Maruta, Allen Lyons, Marco Shark, Sarah Fishbein, Andrew Lepley
Remerciements à Renée Rosnes, Todd Barkan et Suzi Reynolds (manager de Freddy Cole)

© Jazz Hot 2020

* Tiré de l’album My Mood Is You, Highnote 7312 de 2018, le dernier semble-t-il de Freddy Cole.

Lire également la nécrologie biographique, avec discographie et vidéographie de Freddy Cole


Harry ALLEN (ts)
Freddy Cole was a master storyteller and a true gentleman.  It was an honor to know him and play with him. He never failed to have the audience eating out of the palm of his hand. And he was one of the nicest men I’ve ever known. It was inspiring to see the genuine care he showed for everyone he met… Not just at the gig, but the cab drivers, hotel staff and anyone else with whom he would come into contact. He showed us all how to live life in the best way.

Freddy Cole était un maître conteur et un vrai gentleman. Ce fut un honneur de le connaître et de jouer avec lui. A chaque fois, le public lui mangeait dans la main. Il était l’un des hommes les plus gentils que j’aie jamais connus. C’était inspirant de voir l’attention qu’il apportait à tous ceux qu’il rencontrait… Pas seulement en concert, mais aussi aux chauffeurs de taxi, au personnel de l’hôtel et à toute personne avec qui il entrait en contact. Il nous a montré comment vivre la vie de la meilleure façon.

Freddy Cole © Photo X by courtesy of Suzi Reynolds
Freddy Cole © Photo X by courtesy of Suzi Reynolds

Elias BAILEY (b)
Freddy was so much more than my boss… He was truly like a father to me… He was my friend. He was my mentor in both life and music… I feel the most tremendous emptiness… I’ve spent more time with him than any other person in my life! We would start with breakfast together and end up at the bar at night… When we were in Europe we would hide our number and prank call our friends and family! Freddy LOVED a good joke or prank! He could just take every situation with so much class… He was such a master musician, but not in the "typical” ways… He had that absolute magic! He could truly tell a story with his lyric. I’ve watched fantastic singers and enjoyed the song, but couldn’t tell you what the song was about… Not FREDDY! Freddy could always deliver the true meaning of every lyric. He could speak volumes with just a look! He could read every crowd and deliver exactly the right material… We would play major jazz festivals and he would resist the urge to wow the audience with a fast number after the last band fired it up… Not FREDDY! He would start with a ballad and then take the audience everywhere he wanted! He was a true master of subtlety. He loved music… I mean loved music! He wasn’t a practice machine, but he sought out music EVERYWHERE! He wanted to see "the cats” in every town! I was in my 20’s when I started with him and he could out hang me then! He was the last to bed, and the first one up in the morning!
He used to say "show me a musician who sleeps till noon, and I’ll show you somebody without a gig… Business takes place in the morning.” 
This man hired me when I didn’t know ANYTHING! He and Curtis Boyd taught me! I knew how to play the bass, but I didn’t know how to be a bass player…
My very first gig was in Ascona, Switzerland… We got there a couple days early… I kept asking him, "Do you want to rehearse or talk about anything?” He said, "Don’t worry”. We got to the gig and Peter Washington and Lewis Nash were in the front row!!!!! I was beyond terrified!! I had bought every one of Freddy’s records before the gig, but didn’t know that he plays them differently live… I was HORRIBLE! I FAILED SO MISERABLY! I grabbed every beer from the festival cooler and tried to basically run away… He actually grabbed me and asked me where I was going… I said, "Thank you for taking a chance on me Mr. Cole… I’m sorry it didn’t work out.” He said, "Ain’t nobody taking a chance on you… You belong here… Let’s go have some wine.” He then took me around and introduced me to all my heroes as HIS bass player! 
The next morning, he had the festival deliver a bass and then we found a piano… He taught me the music AFTER the first gig! He wanted to see how I did first! Kinda heavy…
When we finished the tour, I drove from NY to Atlanta to get live recordings to shed with… He took me in and fed me and taught me! He accepted me into his family and took me to family reunions and parties. He truly gave me a career! I was working as a mover before he called me… He let me travel with him to almost every corner of the world. I owe EVERYTHING good in my life to Freddy Cole. I can never express enough love, gratitude and respect for this man.

Freddy était tellement plus que mon patron… Il était vraiment comme un père pour moi… C’était mon ami. Il était mon mentor, à la fois dans la vie et la musique… Je ressens le vide le plus énorme… J’ai passé plus de temps avec lui que toute autre personne dans ma vie! La journée commençait par le petit déjeuner ensemble et finissait dans un bar la nuit… Quand on était en Europe on masquait notre numéro de téléphone et on faisait des canulars à nos amis et à la famille! Freddy adorait une bonne blague ou un canular! Il abordait toutes les situations avec tant de classe… Il était un grand maître musicien, mais pas de façon «typique»… Il avait cette magie absolue! Il pouvait vraiment raconter une histoire avec les paroles d’une chanson. J’ai vu des chanteurs fabuleux et j’ai apprécié ce qu’ils chantaient, mais j’aurais été incapable de vous dire ce dont parlait la chanson… Pas FREDDY! Freddy savait partager le vrai sens de chaque parole. Un seul regard en disait long! Il sentait bien le public et jouait exactement ce qu’il fallait… Nous jouions dans les grands festivals de jazz et il résistait à l’envie d’épater le public avec un tempo rapide après que le dernier groupe ait chauffé la salle… Pas FREDDY! Il commençait par une ballade, puis emmenait le public où il voulait! Il était un vrai maître de la subtilité. Il aimait la musique… il l’adorait! Il n’était pas une machine pour s'exercer, mais il cherchait de la musique PARTOUT! Il voulait voir les musicos dans chaque ville! J’avais la vingtaine quand j’ai commencé avec lui, et je ne suivais pas son rythme! Il était le dernier couché et le premier levé le matin!
Il avait coutume de dire: «Montrez-moi un musicien qui dort jusqu’à midi, et je vous montrerai quelqu’un sans boulot… Les affaires se font le matin
Cet homme m’a engagé quand je ne savais rien! Lui et Curtis Boyd m’ont tout appris! Je savais jouer de la contrebasse, mais je ne savais pas ce qu’est un contrebassiste…
Mon tout premier concert a eu lieu à Ascona, en Suisse… Nous sommes arrivés quelques jours plus avant le concert… Je n’arrêtais pas de lui demander: «Tu veux répéter ou parler du concert?» Il disait: «Ne t’inquiète pas.»… On arrive au gig. Peter Washington et Lewis Nash étaient assis au premier rang!!!!! J’étais plus que terrifié!! J’avais acheté tous les disques de Freddy avant le concert, mais je ne savais pas qu’il jouait les thèmes différemment en concert … J’étais NUL! J’AI ÉCHOUÉ LAMENTABLEMENT! J’ai bu toutes les bières de la glacière du festival, j’ai essayé, au fond, de m’enfuir… Il m’a rattrapé et m’a demandé où j’allais… J’ai dit: «Merci de m’avoir donné ma chance, M. Cole… Je suis désolé que ça n’ait pas marché.» Il a dit: «Ça n’a rien à voir avec la chance… Ta place est ici… Allons boire un verre de vin.» On a fait un tour et il m’a présenté à tous mes héros comme SON contrebassiste!
Le lendemain matin, il a fait livrer une contrebasse au festival puis nous avons trouvé un piano… Il m’a appris la musique APRÈS le premier gig! Il voulait voir d’abord comment je m’en tirerais! C’est costaud…
Quand nous avons terminé la tournée, j’ai conduit de New York à Atlanta pour récupérer des albums en live… Il m’a accueilli, m’a nourri et m’a instruit! Il m’a accepté dans sa famille, m’a emmené aux réunions de famille et aux fêtes. Il m’a vraiment donné une carrière! Je travaillais comme déménageur avant qu’il appelle… Il m’a permis de voyager avec lui dans presque tous les coins du monde.  Je dois le meilleur de ma vie à Freddy Cole. Je ne pourrai jamais exprimer assez d’amour, de gratitude et de respect pour cet homme.


Todd BARKAN (producteur) 
Fondateur du Keystone Korner de San Francisco et du Keystone Korner de Baltimore, cf. Jazz Hot n°671
When I was working with both Freddy Cole and Hank Jones on the 1994 Grover Washington, Jr. straight-ahead jazz album called All My Tomorrows at Rudy Van Gelder’s Studio in Englewood Cliffs, NJ, Hank took special care to point out to me in the control room that "You know, Todd, Freddy Cole is truly an extraordinary musician, both as a vocalist and a pianist!
In the 35 years we worked together to produce 20 albums, I was constantly astonished how deeply Freddy Cole could explore the inner frontiers of melody, harmony, and rhythm in his playing. Nobody had a deeper and more comprehensive knowledge and love of the Great American Songbook. And nobody has ever served that love with any more swinging eloquence, taste, and heart-rending humility.                    

Lorsqu’en 1994, je travaillais avec Freddy Cole et Hank Jones sur l’album de jazz straight-ahead de Grover Washington, Jr., intitulé All My Tomorrows, au studio Rudy Van Gelder, à Englewood Cliffs, NJ, Hank a pris grand soin de souligner en régie: «Tu sais, Todd, Freddy Cole est vraiment un musicien extraordinaire, à la fois en tant que chanteur et pianiste!»
Au cours des trente-cinq années où nous avons travaillé ensemble pour produire vingt albums, j’étais constamment étonné de voir à quel point Freddy Cole pouvait explorer dans son jeu les frontières intérieures de la mélodie, de l’harmonie et du rythme. Personne n’avait une connaissance et un amour plus profond et plus complet du Great American Songbook. Et personne n’a jamais servi cet amour avec plus d’éloquence swingante, de goût et d’une humilité bouleversante.


Freddy Cole, 1995 © Photo Phil Bray by courtesy of Fantasy1995
Freddy Cole, 1995 © Photo Phil Bray by courtesy of Fantasy1995

Kenny BARRON (p)
I admired Freddy Cole as a musician, as a pianist, and as a really decent human being. I had the opportunity to record with him many years ago in Brooklyn and I was excited to be playing with him (and the brother of Nat). It was something that he put together and not sure if it ever came out but it was thrilling. The last time my quintet played at the Jazz Standard (NYC) Freddy was in town and came to see us. It was always like old times.

J’admirais Freddy Cole en tant que musicien, pianiste et être vraiment d’une grande humanité. J’ai eu l’occasion d’enregistrer avec lui il y a de nombreuses années à Brooklyn, et j’étais ravi de jouer avec lui (avec le frère de Nat également). Il avait organisé cette session, et je ne sais pas si le disque est jamais sorti, mais c’était palpitant. La dernière fois que mon quintet a joué au Jazz Standard (NYC), Freddy était en ville et est venu nous voir. C’était comme au bon vieux temps.


Quentin E. BAXTER (dm)
I’m certainly humbled to be among the long list of great musicians to have performed, recorded, and most importantly learn from Freddy Cole. He was a true legend who’s legacy on the bandstand paralleled his ability to connect with people off the bandstand. His delivery of lyrics was pure. Choice of songs - deliberate. Freddy had a way to make even the largest venues feel intimate. He will be missed dearly by his family, friends, and certainly by the music.

Je suis certainement honoré de faire partie de la longue liste des grands musiciens à avoir joué, enregistré et surtout appris de Freddy Cole. Il était une vraie légende, dont l’héritage sur scène était à l’aune de sa capacité à créer des liens avec des gens en dehors de la scène. Sa façon de chanter était pure. Son choix de chansons, réfléchi. Freddy savait rendre intimes même les plus grandes salles. Il manquera beaucoup à sa famille, à ses amis, et certainement à la musique.


Cecil BRIDGEWATER (tp, flh)
I first met Freddy on a record date that he did with Houston Person for Muse Records. I was honored to be in the present of jazz royalty. Freddy never came across as anything but a very nice man, no pretensions of anything but kind. We did the record without any hitch, but after that he would always take time to talk. 
I think that being the youngest brother of Nat Cole hampered his development. He was a fine pianist and singer in his own right, but because he was Nat’s brother, everyone expected him to sing and play like him! 
He was aware of the expectations and fulfilled them to his best ability. I saw him one night at the Blue Note in New York, performing with his niece, Natalie, singing tunes that his brother had sung that she over-dubbed from the album, Unforgettable. I could tell that he wasn’t completely comfortable singing his brothers parts, but the audience didn’t feel that way and it worked for what it was, but I was uncomfortable! 
Freddy will be greatly missed as that era is drawing to a close with his passing. We love him and will miss him. Rest in peace Freddy. Your job here is done! 

J’ai rencontré Freddy pour la première fois à une session d’enregistrement avec Houston Person pour Muse Records. J’ai été honoré d’être en présence de la royauté du jazz. Freddy a toujours été un homme bien et n’avait d’autres prétentions que d’être bienveillant. Nous avons fait l’enregistrement sans accroc, mais près cela, il prenait toujours le temps de parler.
Je pense qu’être le plus jeune frère de Nat Cole a gêné son développement. C’était un fin pianiste et un chanteur original, mais parce qu’il était le frère de Nat, tout le monde s’attendait à ce qu’il chante et joue comme lui!
Il était conscient des attentes et les a satisfaites de son mieux. Je l’ai vu un soir au Blue Note, à New York, se produire avec sa nièce, Natalie, et chanter des thèmes de son frère et qu’elle avait enregistré en overdub sur l’album Unforgettable. Je voyais qu’il n’était pas complètement à l’aise pour chanter les parties de son frère, mais le public ne le ressentait pas et cela fonctionnait pour ce que c’était, mais ça me mettait mal à l’aise!
Freddy nous manquera beaucoup alors que, avec son décès, cette ère touche à sa fin. Nous l’aimons et il nous manquera. Repose en paix, Freddy. Ton travail ici bas est terminé!


Dee Dee BRIDGEWATER (voc)
Class personified, cool beyond belief, staggering lyrical and melodic memory, gentlemanly, are some of the adjectives that describe Freddy Cole. I was blessed and honored to share the stage with him on several occasions, always illuminating moments. In 2018 I flew to Savannah, GA, just to hear Freddy perform at Good Times Jazz Bar & Restaurant with dear NOLA friends. Our life-sized photo together is on the entry staircase to the Beijing Blue Note. We spoke by phone on occasion, our last conversation was late January of this year. I’ve been walking with Freddy’s grandson Tracy Cole in prayer and support since Freddy’s passing June 27, 2020. The family laid Freddy to rest Saturday, July 4, 2020…
"I let a song go out of my heart,
It was the sweetest melody
I know I lost heaven 
’cause you were the song” (Duke Ellington) 
MAY YOU REST IN PEACE FREDDY COLE! I miss you.

La classe personnifiée, incroyablement cool, une mémoire lyrique et mélodique stupéfiante, un gentleman, sont quelques-uns des adjectifs qui décrivent Freddy Cole. J’ai eu la chance et l’honneur de partager la scène avec lui à plusieurs reprises; toujours des moments lumineux. En 2018, je me suis envolée pour Savannah, en Géorgie, juste pour entendre Freddy jouer au Good Times Jazz Bar & Restaurant avec de chers amis de NOLA. La photo grandeur nature qui a été prise de nous se trouve dans l’escalier à l’entrée du Beijing Blue Note. Nous parlions au téléphone à l’occasion. Notre dernière conversation était fin janvier de cette année. J’ai accompagné le petit-fils de Freddy, Tracy Cole, en prière et pour le soutenir depuis le décès de Freddy le 27 juin 2020. La famille a enterré Freddy le samedi 4 juillet 2020…
«I let a song go out of my heart,
It was the sweetest melody
I know I lost heaven 
’cause you were the song» (Duke Ellington) 
REPOSE EN PAIX, FREDDY COLE! Tu me manques.


Josh BROWN (tb)
I didn’t know Freddy nearly as well as some people, but was fortunate to record a couple of times with him, as well as perform live. I did however get to hang out with him socially on many occasions and was happy to be able to call him a friend.
I was talking to my friend Randy Napoleon a few days ago about Freddy, and one of the things we agreed on, and what was so sad from a music stand point, is that gone is a sound that will never be heard again live. I don’t mean, just a voice or a piano, I mean there is a ’sound’ of a generation of jazz musicians. We all try to get the feeling or recreate to some extent (as we as jazz musicians love that, an intangible feel), however you can always tell when listening to a jazz musician, the older feel from the new. It’s not a good vs bad thing, just a certain thing that many of the greats from that era have. As they say in music, you have to have lived it. 
There now is no one else of Freddy’s era, upbringing etc., who has that ’feel’, sad for audiences around the world that they will miss out (And me too!)
Of course Freddy’s life is more to be celebrated than mourned. Coming from a musical dynasty family, he certainly lived what many of us would consider living the dream. Knowing all our idols and touring well into his 80’s performing the music he loved. 
He had a great stage presence that would suck audiences in, that old school slickness, not something that was a show, as he really was that guy.
I do have one anecdote that I don’t know translates well, but has always stuck with me. I once asked him if fame had ever gone to his older brother’s head. (Nat, as you know was a worldwide star, who transcended being a genius pianist, to the pop world and tv, etc.) He said to me, "Josh, my brother was what you would call a cool cat”. Evidently it ran in the family.

Je ne connaissais pas Freddy aussi bien que d’autres, mais j’ai eu la chance d’enregistrer quelques fois avec lui, et de jouer avec lui. Cependant, j’ai eu l’occasion de passer du temps avec lui à plusieurs reprises et j’étais heureux de pouvoir dire qu’il était un ami.
Il y a quelques jours, je parlais de Freddy à mon ami Randy Napoleon, et l’une des choses sur lesquelles nous étions d’accord, et ce qui est si triste du point de vue de la musique, c’est qu’un  son s'en est allé et qu'il ne sera plus jamais entendu en live. Je ne veux pas dire, juste une voix ou un piano, je veux dire le «son» d’une génération de musiciens de jazz. Nous essayons tous d’obtenir le feeling ou de le recréer dans une certaine mesure (nous, en tant que musiciens de jazz, nous adorons ça, une sensation intangible), mais vous pouvez toujours discerner à l’écoute d’un musicien de jazz, la différence entre l’ancien et le jeune. Ce n’est pas une bonne ou une mauvaise chose, juste une certaine chose que beaucoup des grands de cette ère ont. Comme on dit en musique, il faut l’avoir vécu.
Il ne reste plus personne de l’ère de Freddy, qui ait cette éducation, ce «feeling». C’est triste pour le public du monde entier (et pour moi aussi!) qui n’en profitera plus.
Bien sûr, la vie de Freddy est plus à célébrer qu’à pleurer. Issu d’une dynastie musicale, il a certainement vécu ce que beaucoup d’entre nous rêveraient de vivre: connaître toutes nos idoles et faire des tournées à plus de 80 ans, jouant la musique qu’il aimait.
Il avait une grande présence sur scène qui attirait le public, cette endurance de la vieille école, pas quelque chose qui était du spectacle, car il était vraiment ce gars-là.
J’ai une anecdote que je ne sais pas bien traduire, mais qui est toujours restée présente à mon esprit. Je lui ai demandé une fois si la renommée n’était jamais montée à la tête de son frère aîné (Nat, comme vous le savez, était une star mondiale, dont le génie au piano a été révélé au monde de la pop, à la télé, etc.). Il m’a répondu:  «Josh, mon frère était ce que tu appellerais a cool cat.» De toute évidence, c’était de famille.


Herman BURNEY (b)
Reverend Freddy Cole was truly a master of the American Songbook. He knew lyrics, history, composer, original recording, musical, movie, verses, choruses. Cole may have transitioned physically, but he certainly leaves us a rich legacy of music that lives for eternity. I am very blessed to have been associated with him for 20 years.

Le révérend Freddy Cole était vraiment un  maître de l’American Songbook. Il connaissait les paroles, l’histoire, le compositeur, l’enregistrement original, la musique, le film, les couplets, les refrains. Cole a peut-être trépassé physiquement, mais il nous laisse un riche héritage de musique qui vivra pour l’éternité. Je suis très heureux de lui avoir été associé pendant vingt ans.


Ron CARTER (b)
I’ll miss Freddy Cole’s humor, his trio arrangements, his choice of songs, and his love of the string bass.

L’humour de Freddy Cole, ses arrangements en trio, son choix de chansons et son amour de la contrebasse me manqueront.


Freddy Cole, Renée Rosnes et Bill Charlap, 2005 © Terri-Lynn Pellegri by courtesy of Renée Rosnes
Freddy Cole, Renée Rosnes et Bill Charlap, 2005 © Terri-Lynn Pellegri by courtesy of Renée Rosnes


Bill CHARLAP (p)
Freddy Cole lived and breathed music. He was never more himself than when he was performing the songs he loved. His warmth and honesty were palpable, and his innate musicianship peerless. He was one of a kind and I feel richly blessed to have been his friend. I will miss him forever.

Freddy Cole vivait et respirait la musique. Il n’était jamais plus lui-même que lorsqu’il interprétait les chansons qu’il aimait. Sa chaleur et son honnêteté étaient palpables, et sa musicalité innée incomparable. Il était unique en son genre et je me sens très privilégié d’avoir été son ami. Il me manquera pour toujours.


Steve DAVIS (tb)
I had the good fortune to work with Freddy Cole in the early 2000’s on a record date called Merry-Go-Round. Freddy’s repertoire was always so hip and thoughtful. Cedar Walton did magnificent arrangements. I remember having a solo on Bill Withers’ "Watching You, Watching Me.”  Freddy was always so smooth, easy to be around. A total gentleman. And his incredible voice, very relaxed and intimate. He was a complete master. I feel so lucky to have known him a bit and to have recorded with him!

J’ai eu la chance de travailler avec Freddy Cole au début des années 2000 pour l’album Merry-Go-Round. Le répertoire de Freddy était toujours si actuel et réfléchi. Cedar Walton avait écrit des arrangements magnifiques. Je me souviens avoir fait un solo sur «Watching You, Watching Me» de Bill Withers. Freddy était toujours si décontracté, facile à côtoyer. Un vrai gentleman. Et sa voix incroyable, très détendue et intime. C’était un maître absolu. J’ai énormément de chance de l’avoir connu un peu et d’avoir enregistré avec lui!


Dena DeROSE (p, voc)
Jazz vocalist and pianist Freddy Cole was a ’one of a kind’ in all respects! A true original artist! The brother of Nat "King” Cole, but his own man in his own right. Freddy’s delivery of the stories he sang and his knowledge of 1000’s of songs is incomparable. His genuine authenticity rings through every note of his music and through his personality… not only experienced by his musicians he surrounded himself with, but also with his audiences who were diehard fans for many decades, new and old. 
I will miss him dearly. I will miss seeing him perform to the many adoring audiences I witnessed. I will miss his smiling face, his uplifting vibe, his encouraging words and gentle way. 
Being a fellow vocalist and pianist, one night on the Jazz Cruise, Freddy leaned over and said to me, "Hey, there aren’t many of us out here! So, keep on doing what you’re doing!” I said to Freddy, "There is no one out here like you!
Rest in Peace, dear Freddy Cole.

Le chanteur et pianiste de jazz Freddy Cole était «unique en son genre» à tous égards! Un véritable artiste original! Le frère de Nat «King» Cole, mais avec sa propre personnalité. Freddy avait une manière incomparable de raconter les histoires en les chantant et il connaissait des milliers de chansons. Son authenticité réelle vibrait dans chaque note de musique et au travers de sa personnalité. Non seulement les musiciens avec lesquels il s’entourait la ressentaient, mais aussi son public de fans purs et durs depuis de nombreuses décennies, nouveaux et anciens.
Il va beaucoup me manquer. Il me manquera de le voir jouer devant les nombreux publics conquis, ce dont j’ai été témoin. Son visage souriant, son énergie inspirante, ses mots encourageants et sa manière douce me manqueront.
En tant que collègue chanteur et pianiste, un soir lors de la Jazz Cruise, Freddy s’est penché et m’a dit: «Hé, nous ne sommes pas nombreux dans ce créneau! Alors continue à faire ce que tu fais!» J’ai dit à Freddy: «Il n’y a personne comme toi!»
Repose en paix, cher Freddy Cole.


John Di MARTINO (p)
I am very sad about the loss of my dear friend Freddy Cole. I met Freddy in the 1980s in Atlantic City, New Jersey. Billy Eckstine introduced us. We made over 10 CD’s together mostly on HighNote Records produced by Todd Barkan. I functioned as pianist and arranger on his recordings. Freddy is also featured on a CD I made with Issac Delgado, L-O-V-E produced by Nat Chediak. I often performed live with Freddy and his band. He was a great entertainer and as a vocalist, a profound "storyteller”. He could deliver the narrative of the lyric straight into your heart.
With his passing, we lose a living link to a bygone era of sophisticated song interpretation. He will be dearly missed.

Je suis très triste de la perte de mon cher ami Freddy Cole. J’ai rencontré Freddy dans les années 1980 à Atlantic City, dans le New Jersey. Billy Eckstine nous a présentés. Nous avons enregistré plus de dix CDs ensemble, principalement sur HighNote Records, produits par Todd Barkan. J’ai travaillé comme pianiste et arrangeur sur ses disques. Freddy figure aussi sur L-O-V-E, un de mes albums avec Issac Delgado (voc), produit par Nat Chediak. J’ai souvent joué en concert avec Freddy et son groupe. Il était un grand artiste et, en tant que chanteur, un «conteur» formidable. Les paroles qu’il chantait vous touchaient au cœur.
Avec son décès, nous perdons le dernier maillon qui nous rattache à l’ère révolue de l’interprétation sophistiquée de chansons. Il nous manquera beaucoup.



Lou DONALSON (as)
Freddy was a good friend of mine and was an avid golfer like me. He was a great singer and pianist who set a positive image for musicians and may not have realized what a role model he was. He kept his same band for years and traveled all over the world. I will miss him.

Freddy était un bon ami et un passionné de golf comme moi. Il était un grand chanteur et pianiste qui a donné une image positive aux musiciens et ne s’est peut-être pas rendu compte de la référence qu’il était pour eux. Il a gardé la même formation pendant des années et a voyagé partout dans le monde. Il me manquera.

Joe FORD (as, ss, fl)
We have suffered another great loss in the musical community with Freddy’s passing. We’ll all miss the grace, elegance and love he gave to all his performances and to life in general, so our deepest condolences to his family from mine. RIP cuz.

Nous avons subi une autre grande perte dans la communauté musicale avec le décès de Freddy. Nous regretterons tous la grâce, l’élégance et l’amour qu’il a apportés à chacune de ses performances et à la vie en général. Nos plus sincères condoléances à sa famille de la part de la mienne. Repose en paix.


Joel FRAHM (ts)
Freddy Cole was one of those special musicians who valued beauty and grace when he played. I was always deeply moved while on stage with him by the depth of emotion and warmth he brought to every song he sang and played. He was the definition of a gentleman, a kind, generous and humorous performer whose art came from a place of sincerity. While he was certainly influenced by his legendary brother Nat, he was his own man. His feeling for the blues in particular was something all his own. He set an example for all of the young musicians he played with, simply by being himself –an elegant but unpretentious and soulful man who had a huge heart and an ocean of music inside him. I am grateful for our friendship, and will miss him always.

Freddy Cole était l’un de ces musiciens magnifiques qui accordait de la valeur à la beauté et la grâce lorsqu’il jouait. Sur scène avec lui, j’étais profondément ému par l’émotion et la chaleur qu’il apportait à chaque chanson qu’il chantait et jouait. Il était la définition d’un gentleman, un artiste gentil, généreux, avec de l’humour, et dont l’art était la sincérité même. Bien qu’il ait certainement été influencé par son légendaire frère Nat, il avait sa propre personnalité. Son feeling pour le blues, en particulier, lui était propre. Il a donné l’exemple à tous les jeunes musiciens avec lesquels il a joué, juste en étant lui-même –un homme élégant, humble et plein d’âme, qui avait un cœur énorme et un océan de musique en lui. Je suis reconnaissant de notre amitié. Il me manquera toujours.


Champian FULTON (voc, p)
I’m very sad to hear of the passing of my friend and fellow pianist / singer Freddy Cole.
I met Freddy when I moved to New York and he was always a friend to me; eager to talk about music and gigs. When I moved here I was always playing a lot of restaurants gigs and private parties, small local gigs, and Freddy always wanted to hear about those, because he played so many of them himself, when he was younger.
Last year Freddy and I both played at Birdland, he upstairs and me downstairs in the theater, and that was pretty cool. He even came down and sang "It’s Easy to Remember” with us during my set. Freddy was always very encouraging and kind.
This pic is from February of this year, the last time we saw each other. My condolences go out to his family, his friends, his bands & his fans. He will be missed.


Je suis très triste d’apprendre le décès de mon ami et collègue, le pianiste et chanteur Freddy Cole. J’ai rencontré Freddy lorsque j’ai emménagé à New York. Il a toujours été un ami pour moi, impatient de parler de musique et de concerts. Quand j’ai emménagé ici, je jouais toujours dans beaucoup de restaurants, à des fêtes privées. Je faisais des petits gigs. Et Freddy voulait toujours que je lui en parle, parce qu’il en avait fait beaucoup lui-même quand il était plus jeune.
L'année dernière, Freddy et moi avons joué tous les deux au Birdland, lui à l’étage, moi au sous-sol dans le théâtre, et c’était génial. Pendant mon set, il est même descendu pendant mon set avec nous pour chanter «It’s Easy to Remember». Freddy m’encourageait toujours et était gentil.
Cette photo date de février de cette année, la dernière fois que nous nous sommes vus. Mes condoléances vont à sa famille, ses amis, ses groupes et ses fans. Il va nous manquer.

Freddy Cole, 1998 © Steve Maruta by courtesy of Fantasy
Freddy Cole, 1998 © Steve Maruta by courtesy of Fantasy

Benny GOLSON (ts)
Freddy had a voice that matched the voices of his two brothers, Nat and Ike. But the thing that impressed me the most, Freddy must have known a million songs. Unbelievable!!! It seemed he knew any tune that crossed our minds. And when he began to sing, he intuitively embraced the feeling of the song, as if wearing a favorite garment… and you enjoying his every breath’s expression caressing your ear and your heart.
I will miss this dear man, my buddy, who always had much to ’say,’ rain or snow, clouds or sunshine - night or day. Freddy, our collective hearts will not soon let us forget you.

Freddy avait une voix semblable à celle de ses deux frères, Nat et Ike. Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est que Freddy devait connaître un million de chansons. Incroyable!!! Il semblait connaître toutes les chansons qui pouvaient nous venir à l’esprit. Et quand il commençait à chanter, il embrassait intuitivement le feeling de la chanson, comme s’il portait un vêtement préféré … et vous, vous appréciiez chaque souffle caressant votre oreille et votre cœur.
Ce cher homme, mon pote, me manquera, il avait toujours eu beaucoup à «dire», s’agissant de la pluie ou de la neige, des nuages ou du soleil - la nuit comme le jour. Freddy, nous ne sommes pas près de t’oublier.


Benny GREEN (p)
When I met Freddy Cole in the mid 1980’s, he was a few years younger than I am now, but he had already reached a stage of life in which he seemed eager to hear what others had to say, and to really talk and connect. Although I am much younger than he, Freddy was remarkably interested in learning from anyone he dug, age no matter whatsoever. I associate Freddy’s value for in-the-moment, face-to-face human connection that he’d already realized in his early 50’s, with that of a very wise and elderly person. 
Maybe Freddy had always been this way, but it seems that some people are deeply in-touch with a sense of eternity, and as such, they place immeasurable value on the moment and on interpersonal exchange. This was how it felt when Freddy sang and played, that this audience on this night, was IT, he gave the songs which told his life story, every bit of love and real-life experience that he was living. These songs were his friends and he gave them to us in ways which we each feel as an ongoing vibration; it was so honest, it is his love.
Once I ran into Freddy on my way to the #1 subway stop at Broadway and 50th Street in NYC. This was back when 48th Street was lined with musical instrument retailers like Manny’s and Sam Ash, etc. Of course, in NYC everyone is in motion; trying to get somewhere, with no time to stop and chat. However, Freddy asked if I’d like to join him for lunch. And the thing is, we both felt like going to, of all places, Popeyes Fried Chicken! As far as I know, the Popeyes we went to around 49th Street that day is still there. We must have sat there for over an hour, talking about songs and lyrics and Freddy asking me what I thought about different younger musicians. I know that we talked about Hank Jones and Tommy Flanagan and Cedar Walton that day. It was an incredible thing for me, that Freddy sat and broke bread with me as a friend that day.
I remember how Freddy was seemingly always taking notes when he’d listen to others, he was always getting new song ideas, and this hunger for music and this passion for melody and words and this sweet magical way of enchanting and flirting and making us all fall in love with him, is the most precious gift that he has left us all, and we know that this is exactly what he wants, that we let him sing and play for us songs of love and romance and sweet joys, forever.
We love you Freddy, thank you for your everlasting gift of love to us!

Quand j’ai rencontré Freddy Cole au milieu des années 1980, il avait quelques années de moins que moi maintenant, mais il avait déjà atteint un stade de la vie où il semblait impatient d’entendre ce que les autres avaient à dire, et de vouloir parler et partager. Bien que je sois beaucoup plus jeune que lui, Freddy était remarquablement curieux d’apprendre de ceux qu’il rencontrait, quel que soit l’âge. Dans mon esprit, la valeur qu’accordait Freddy au rapport humain –qu’il avait comprise tôt dans la cinquantaine– était celle d’un aîné très sage.
Peut-être que Freddy avait toujours été comme ça, mais il semble que certaines personnes sont profondément en prise avec un sens de l’éternité, et ainsi, elles accordent une valeur incommensurable au présent et à l’échange avec l’autre. C’était ce qu’on ressentait quand Freddy chantait et jouait, que son public, ce soir-là, était LE public, celui auquel il donnait des chansons qui racontaient l’histoire de sa vie, chaque parcelle d’amour et d’expérience réelle qu’il avait vécues. Ces chansons étaient ses amies et il nous les a offertes de manière à ce que chacun ressente comme une vibration permanente. C’était si honnête, c’était son amour.
Une fois, je suis tombé sur Freddy en chemin vers la station de la ligne 1 du métro, à l’angle de Broadway et de la 50e Rue, à New York. C’était à l’époque où la 48e Rue était bordée de revendeurs d’instruments de musique, comme Manny’s et Sam Ash. Bien sûr, à New York, tout le monde s’agite; essayant d'arriver quelque part, et n’a pas le temps de s’arrêter et discuter. Mais, Freddy m’a demandé si je voulais déjeuner avec lui. Et le fait est que nous avions tous les deux envie d’aller, parmi tous les endroits, au Popeyes Fried Chicken! Pour autant que je sache, le Popeyes où nous sommes allés ce jour-là, autour de 49e Rue, est toujours là. Nous avons dû rester pendant plus d’une heure à parler de chansons et de paroles, Freddy me demandant ce que je pensais de différents musiciens plus jeunes. Je sais que nous avons parlé de Hank Jones, Tommy Flanagan et Cedar Walton. Que Freddy casse la croûte avec moi comme un ami, ce jour-là, c’était incroyable pour moi.
Je me souviens comment Freddy prenait toujours des notes quand il écoutait les autres, ça lui donnait de nouvelles idées de chansons, cette soif de musique, cette passion pour la mélodie et les mots, cette façon douce et magique d’enchanter, de flirter, de nous rendre fou de lui, est le cadeau le plus précieux qu’il nous a laissé, nous savons que c’est exactement ce qu’il voulait, qu’on le laisse nous chanter et jouer des chansons d’amour, des romances, des joies douces, pour toujours.
Nous t’aimons Freddy. Merci pour ton éternel don d’amour!

Eddie HENDERSON (tp, flh)

Freddy Cole was like a big brother to me. He knew my mother when I was a little boy. She was a dancer at the original Cotton Club. Her roommate was Billie Holiday. So, she knew everybody in show business. 
One time, Freddy hired me to play with his trio at the Jazz Alley, in Seattle. In fact, that’s the only time I played with him! It was an ecstatic experience. He would never tell me what he would play. All of a sudden, he starts «Unforgettable» or «Mona Lisa», and I had to play the solo! Freddy was such a wonderful musician. His voice was so rich. It had a unique quality that was just so earthy. And he called songs that you never even heard of before! His repertoire was unbelievable!  
Freddy was an icon of his profession. Above that, his personality superseded his musicianship. He was a lovely human being. He never acted like a big star, he was unpretentious. One time, I was playing at the North Sea Jazz Festival. I was in my hotel room, sleeping. All of a sudden, somebody is knocking at my door. It’s Freddy. He wanted to hang with me. We talked for a couple of hours. He loved to hang out with his friends. It was truly an honor for me to have known him. 

Freddy Cole était comme mon grand frère. Il connaissait ma mère quand j’étais enfant. Elle était danseuse au Cotton Club, l’original. Sa colocataire était Billie Holiday. Elle connaissait donc tout le monde dans le show-business.
Une fois, Freddy m’a engagé pour jouer avec son trio au Jazz Alley, à Seattle. En fait, c’est la seule fois où j’ai joué avec lui! Ça a été une expérience extatique. Il ne me disait jamais ce qu’il allait jouer. Tout d’un coup, il commence «Unforgettable» ou «Mona Lisa», et je devais jouer le solo! Freddy était un musicien merveilleux. Sa voix était si riche. Elle avait une qualité unique, elle était si terreuse. Et il chantait des chansons dont vous n’aviez jamais entendu parler avant! Son répertoire était incroyable!
Freddy était une icône de sa profession. Au-delà de cela, sa personnalité supplantait sa musicalité. C’était un être adorable. Il n’a jamais agi comme une grande star, il était sans prétention. Une fois, je jouais au North Sea Jazz Festival. J’étais dans ma chambre d’hôtel, en train de dormir. Tout d’un coup, quelqu’un frappe à ma porte. C’est Freddy. Il voulait qu’on traîne ensemble. Nous avons parlé quelques heures. Il adorait traîner avec ses amis. Ce fut vraiment un honneur pour moi de le connaître.


Michele HENDRICKS (voc)
I’m so sorry to hear of Freddy’s passing. I didn’t know him personally. I never had the pleasure of meeting him. But I always enjoyed his music. Bluesy, soulful, always groovin’. Another great voice in jazz who will be sorely missed. Rest in Peace, Freddy.

Je suis vraiment désolée d’apprendre le décès de Freddy. Je ne le connaissais pas personnellement. Je n’ai jamais eu le plaisir de le rencontrer. Mais j’ai toujours aimé sa musique. Bluesy, pleine d’âme, toujours groove. Une autre grande voix du jazz qui nous manquera beaucoup. Repose en paix, Freddy. 


Tom HUBBARD (b)
Thank you for the opportunity to say a few words about Freddy. I played bass with Freddy from the early to mid 1990’s and had the good fortune to play on seven of Freddy’s recordings and do five years of international touring with him.
He was such a swinging player and consistently superb performer that I always looked forward to getting on the bandstand with him, whether it was Carnegie Hall or some dicey bar in Newark, New Jersey. (Incidentally, we wore tuxedos for both of those gigs. Freddy had a policy in those days of wearing tuxedos on Saturday nights no matter the venue.)
Early in my time with Freddy he would sometimes play a bar on University Place in New York called Bradley’s. It was the place to see all of the great pianists perform. Cedar Walton, Hank Jones, Kenny Barron, Tommy Flanagan, Junior Mance and Phineas Newborn all performed there. Aside from Andy Bey, Freddy was the only singer/pianist that I recall performing there in those days.
I knew the reputation of that room for hosting the great players, so I was a little nervous on the first night that I played there. But Freddy would always keep me relaxed before a performance by telling stories of his early days, whether playing a pick-up gig with Lester Young or his time as an admittedly green young accompanist to Dinah Washington and how those performers got him to relax and just play.
As the crowd filed in to Bradley’s that first night I began to recognize the respect that Freddy had in the jazz community. I usually kept my eyes glued to Freddy’s left hand in those days as there was no sheet music and he seldom told you what song we were going to play (or the key or tempo for that matter). He would simply begin a tune that he thought would fit into the set well at that point. When I did finally raise my eyes and looked around the room, I was amazed to see some of the most respected people in jazz there to hear Freddy: McCoy Tyner, Branford Marsalis, Bobby Watson, Steve Turre, Eddie Henderson, Jeff Tain Watts, Billy Hart, Calvin Hill, Diana Krall, Bennie Green. It stands as a testament to Freddy’s place in jazz that so many greats wanted to be there to hear him and hang with him.

Merci de me donner l’occasion de dire quelques mots sur Freddy. J’ai joué de la contrebasse avec Freddy de mes débuts au milieu des années 1990 et j’ai eu la chance de jouer sur sept de ses albums et de faire des tournées internationales avec lui pendant cinq ans.
Il avait tant de swing et était un performer si magnifique que j’avais toujours hâte de monter avec lui sur scène, que ce soit à Carnegie Hall ou un bouge de Newark, dans le New Jersey. (Soit dit en passant, nous portions des smokings pour ces deux concerts. Freddy avait une politique à l’époque de porter des smokings le samedi soir, peu importe le lieu.)
Au début de mon association avec Freddy, il jouait parfois dans un bar sur University Place, à New York, appelé Bradley’s. C’était l’endroit pour voir tous les grands pianistes jouer. Cedar Walton, Hank Jones, Kenny Barron, Tommy Flanagan, Junior Mance et Phineas Newborn s’y sont tous produits. Mis à part Andy Bey, Freddy était le seul chanteur et pianiste, dont je me souviens, à avoir joué là-bas à l’époque.
Je connaissais la réputation de cette salle qui présentait de grands musiciens, alors j’étais un peu nerveux le premier soir où j’y ai joué. Mais, avant un concert, Freddy arrivait toujours à me détendre en me racontant des histoires de ses débuts, en gig avec Lester Young ou comme tout jeune accompagnateur de Dinah Washington, et comment ces artistes l’avaient amené à se détendre et à juste jouer.
Alors que le public entrait au Bradley’s ce premier soir, j’ai vu l’estime que la communauté jazz portait à Freddy. En général, je gardais les yeux rivés sur la main gauche de Freddy, car il n’y avait pas de partitions, et il vous disait rarement quelle chanson nous allions jouer (ni la tonalité ou le tempo d’ailleurs). Il commençait juste une mélodie qui, selon lui, s’intégrerait bien au set à ce moment-là. Quand j’ai enfin levé les yeux et regardé dans la salle, j’ai été étonné de voir certaines des personnes les plus respectées du jazz qui s’étaient déplacées pour entendre Freddy: McCoy Tyner, Branford Marsalis, Bobby Watson, Steve Turre, Eddie Henderson, Jeff Tain Watts, Billy Hart, Calvin Hill, Diana Krall, Bennie Green. Que tant de grands musiciens aient voulu être là pour l’entendre et passer du temps avec lui témoigne de la place de Freddy dans le jazz.


Curtis Boyd, Freddy Cole, Elias Bailey (b, caché), Randy Napoleon (g) © Photo Allen Lyons by courtesy of Suzi Reynolds
Curtis Boyd, Freddy Cole, Elias Bailey (b, caché), Randy Napoleon (g) © Photo Allen Lyons by courtesy of Suzi Reynolds

Sean JONES (tp, flh, co-lead Pittsburgh Jazz Orchestra)
Of all of the legends that have left us as of late, Freddy Cole’s loss sends a ripple of sadness perhaps with the most profound impact in that Freddy’s spirit permeated every generation and corner of the jazz world. Freddy was our dad, grandpa, friend, brother, mentor and even student at times. From the Jazz Cruise to his living room, he never changed in his expression of joy and cunning spirit. He will surely be missed.

De toutes les légendes qui nous ont quittés ces derniers temps, la perte de Freddy Cole envoie une vague de tristesse avec peut-être le plus profond impact, dans la mesure où l’esprit de Freddy a imprégné chaque génération et chaque coin du monde du jazz. Freddy était notre père, grand-père, ami, frère, mentor et parfois même élève. De la Jazz Cruise à son salon, il émanait toujours de lui la même joie et le même esprit ingénieux. Il nous manquera beaucoup.


Sheila JORDAN (voc)
I didn’t know Freddy that well but I did love his singing and playing. He played with such love and soulfulness. His singing complemented his playing and vice versa. A great musician and a sweet, kind gentleman indeed.

Je ne connaissais pas bien Freddy, mais j’adorais son chant et son jeu. Il jouait avec tant d’amour et tant d’âme. Son chant enrichissait son jeu, et vice versa. Un grand musicien et un vrai gentleman doux et bienveillant.


Geoffrey KEEZER (p)
Honored to have had the chance to get to know him and hang a bit. One night in Chicago after his gig, he took a bunch of us "kids” across town to catch Von Freeman’s late set, and hung till the end! Always a kind and encouraging, sweetheart of a human being and a musician of the highest order. Every gig he gave was a masterclass in repertoire and hipness.

Honoré d’avoir eu la chance d’arriver à le connaître et de traîner avec lui. Un soir à Chicago, après son gig, il nous a baladés, la bande de «jeunes», à travers la ville pour attraper le dernier set de Von Freeman, et on est resté jusqu’à la fermeture! Toujours aimable et encourageant, un être charmant et un musicien de premier ordre. Chaque concert qu’il donnait était une leçon de répertoire et de fraîcheur.


Victor LEWIS (dm)
You could say it’s about respecting your elders, that’s not enough for some young-bloods if they haven’t looked deep enough into the older artists. I had the wonderful opportunity to play and rub shoulders with Freddy Cole on a record we were both on. In a thousand words or less, it made all the effort I put in to be a good musician worthwhile to have that opportunity!

Vous pourriez dire qu’il s’agit de respecter vos aînés, cela ne suffit pas pour certains sangs neufs s’ils n’ont pas suffisamment approfondi leur connaissance des artistes plus âgés. J’ai eu la chance formidable de jouer et de côtoyer Freddy Cole lors de l’enregistrement d’un disque sur lequel nous étions tous les deux. En un mot comme en cent, cela a récompensé tous les efforts que j’ai fournis pour être un musicien d’un niveau assez bon pour avoir une telle occasion!


Joe LOCKE (vib)
I have many fond memories of Freddy Cole - dinners at my home, bumping into him in Moscow, Russia, many great musical moments in the studio. But one will stay with me always. Producer Todd Barkan, Freddy and I were involved in a mixing session at an NYC studio. It was around the Christmas holidays and we were sharing our New Year’s Eve plans, when Freddy said, "Y’know, every December 31st, my wife and I sit in front of the fire with a nice bottle of red wine and toast those people we miss, who are no longer with us." Then there was a pause, after which he said, "And do you know who I miss the most? My brother." My heart opened and broke, both at the same time, when Freddy said that. I’ll never forget it.

J’ai beaucoup de tendres souvenirs de Freddy Cole –des dîners chez moi, être tombé sur lui à Moscou, en Russie, de nombreux grands moments musicaux en studio. Mais un souvenir me restera à jamais. Le producteur Todd Barkan, Freddy et moi avions participé à une session de mixage dans un studio de New York. C’était autour des vacances de Noël. Nous parlions de ce que nous allions faire pour le réveillon du jour de l’an quand Freddy a dit: «Vous savez, chaque 31 décembre, ma femme et moi, sommes au coin du feu avec une bonne bouteille de vin rouge et on trinque à ceux qui nous manquent, qui nous ont quittés.» Puis, après une pause, il a rajouté: «Et vous savez qui me manque le plus? Mon frère.» Quand Freddy a dit cela, mon cœur s’est ouvert et brisé en même temps. Je ne l’oublierai jamais.

Joe MAGNARELLI (tp)
I had one experience with Freddy Cole. I played on He Was the King, a recent recording he did for Joe Fields. I was of course nervous to meet him, and play on the date.
After arriving at the studio, Freddy was the first to greet me, so friendly and warm. He put me at ease immediately, felt like family, humble and personable. The command of his vocalese, musical concept, and inspired ideas, carried us easily through the date. Rest in Peace.

J’ai eu une seule expérience avec Freddy Cole. J’ai joué sur He Was the King, un album récent qu’il a fait pour Joe Fields. J’étais bien sûr nerveux de le rencontrer et de jouer avec lui. Après mon arrivée au studio, Freddy a été le premier à m’accueillir, si amicalement et chaleureux. Il m’a mis à l’aise immédiatement, il était humble et charmant. Je me sentais en famille. La maîtrise de sa voix, son concept musical et ses idées judicieuses ont facilité cette rencontre pour nous. Repose en paix.


Rene MARIE (voc)
Before I started singing jazz professionally, my mother often regaled me with a story of how she’d seen this handsome jazz pianist/vocalist at a Performing Arts Center in our hometown of Roanoke, Virginia. Sat in the front row, she said – and swore he looked right at her in the midst of a lyric and winked. Said his name was Freddy Cole. I thought she was mistaken and tried to correct her: "You mean Nat King Cole.” But she was adamant. "FREDDY COLE, I said.
Shame on me. I didn’t know who Freddy Cole was.
Well, we’re never too old to learn, are we? Fast-forward about 10 years from that conversation. Left my job, my husband, my religion: a new life begun as a jazz vocalist in Atlanta. Mom’s anxious to visit me there, so we pick a date to coincide with Freddy Cole’s birthday which is going to be celebrated at a crazy, one-of-a-kind venue called Paris on Ponce. You can best believe by this time I know who Freddy Cole is. It was when I met him that I doubted even more my mother’s story about that wink. All that notwithstanding, I’m stoked to be able to finally experience in person his musicianship and introduce my mother to this kind-hearted, down-to-earth, gentle man and gentleman - and to get the story straight: Did he wink at her or not?
The self-assurance this man had at the piano, the understated swagger, the way he took his time with a lyric, softly tossing it and then looking at you as if to say, "What are you gonna do with it?” All of this combined to teach me one of the biggest lessons of being onstage: Lyrics are powerful. Take the time to engage the audience with them.
Freddy was like that - his gentle touch was everywhere - onstage with his band, offstage in a crowd, among only musicians in the green room, at his home, at a cookout. He took his gentle time, never stating the obvious… or sometimes, even the subtle, because he knew you weren’t no fool and would eventually catch up. He was like that. 
And that story my mom told? When I used it to introduce them, teasing my mother as to whether it actually happened or not, in his inimitable way Freddy Cole took her hand and said, "Well, if I didn’t wink, I should have. And if I did wink, why didn’t you wink back?
Love you, Freddy.  

Avant de commencer à chanter du jazz en professionnelle, je me régalais d’une histoire que me racontait souvent ma mère qui avait vu un beau pianiste et chanteur de jazz au Performing Arts Center de notre ville natale de Roanoke, en Virginie. Elle était assise au premier rang et jurait qu’il l’avait regardée au milieu d’une chanson et lui avait fait un clin d’œil. Elle disait que son nom était Freddy Cole. J’ai pensé qu’elle s’était trompée et l’ai reprise: «Tu veux dire Nat King Cole.» Mais elle était catégorique: «J’ai dit FREDDY COLE!»
Honte à moi, je ne savais pas qui était Freddy Cole.
Eh bien, il n’est jamais trop tard pour apprendre, n’est-ce pas? Dix ans se passent. Je quitte mon travail, mon mari, ma religion: une nouvelle vie commence comme chanteuse de jazz à Atlanta. Maman est impatiente de me rendre visite, alors nous choisissons une date qui coïncide avec l’anniversaire de Freddy Cole qui sera fêté dans un lieu loufoque, unique en son genre, appelé Paris on Ponce. Vous imaginez bien qu’à ce moment-là, je savais qui était Freddy Cole. C’est en le rencontrant que j’ai douté encore plus de l’histoire de ma mère, à propos de ce clin d’œil. Malgré tout, j’étais ravie d’expérimenter enfin en personne sa musicalité et de présenter ma mère à cet homme, ce grand-cœur, terre-à-terre, gentil gentleman –et de clarifier l’histoire: avait-il fait un clin d’œil à ma mère ou pas?
L’assurance de cet homme au piano, sa discrète fanfaronnade, la façon dont il prenait son temps pour dire chaque parole, les lançant doucement et vous regardant comme pour dire: «Qu’est-ce que vous allez en faire?» Tout cela combiné pour m’enseigner l’une des plus grandes leçons que j’ai reçues: les paroles sont puissantes. Prenez le temps de parler avec le public.
Freddy était comme ça –sa gentillesse était partout– sur scène avec son groupe, dans la vie avec la foule, dans la loge avec les musiciens, chez lui, lors d’un barbecue. Il prenait son temps, amical, sans jamais établir l’évidence… ou parfois, même le subtil, car il savait que vous n’étiez pas stupide, et que vous finiriez par saisir. Il était comme ça.
Et cette histoire que ma mère racontait? Lorsque je m’en suis servie pour les présenter, taquinant ma mère pour savoir si cela s’était réellement passé, Freddy Cole lui a pris la main de sa manière inimitable et a dit: «Eh bien, si je ne vous ai pas fait un clin d’œil, j’aurais dû. Et si je vous en ai fait un, pourquoi n’avez-vous pas répondu par un clin d’œil?»
Je t’aime, Freddy.


Branford MARSALIS (ts, ss)
I finally met Freddy Cole about 15 years ago, at a golf tournament. For me, it was at the right time. In the early 1980’s Art Blakey told me of the many things that make a jazz musician for him, and one of them was learning a catalogue of sung songs that all of the respected instrumentalists of his time knew. I didn’t know any of them, but started to learn them. "Minnie the Moocher,” "Flat Foot Floogie,” "Saturday Night Fish Fry,” "Harlem on My Mind,” "T’aint What You Do (But the Way That You Do It),” "Ain’t Nobody Here But Us Chickens,” just to name a few. By the time I spent 6 hours with Mr. Cole, he was able to share wonderful experiences based on a shared vocabulary that could never have occurred where it not for Art, and the decades spent learning these songs. 
I knew that he was not in the best of health the past couple of years, and I always intended to visit him in Atlanta (I’m 7 hours away by car), but as is often the case, life got in the way. He was a fantastic player, stylist and singer of songs. His presence will be missed. 

J’ai enfin rencontré Freddy Cole il y a environ quinze ans, lors d’un tournoi de golf. Pour moi, c’est arrivé au bon moment. Au début des années 1980, Art Blakey m’a parlé des nombreuses choses qui font un musicien de jazz pour lui, et l’une d’elles était d’apprendre un répertoire de chansons que tous les instrumentistes respectés de son temps connaissaient. Je n’en connaissais aucune, mais j’ai commencé à les apprendre. «Minnie the Moocher», «Flat Foot Floogie», «Saturday Night Fish Fry», «Harlem on My Mind», «T’aint What You Do (But the Way That You Do It)», «Ain’t Nobody Here But Us Chickens», pour n’en nommer que quelques-unes. Au bout de six heures passées avec M. Cole, il avait partagé de merveilleuses expériences basées sur un vocabulaire commun, ce qui n’aurait jamais pu se produire sans Art, et les décennies passées à apprendre ces chansons.
Je savais qu’il n’était pas en bonne santé ces deux dernières années, et j’ai toujours eu l’intention de lui rendre visite à Atlanta (je suis à sept heures de route), mais comme c’est souvent le cas, la vie en a décidé autrement. Il était un formidable musicien, styliste et chanteur. Sa présence nous manquera.


Wynton MARSALIS (tp, flh)
Freddy Cole was just pure soul. He was also full of class. His playing was history, feeling, warmth and intelligence –and always soulful.

Freddy Cole était une vraie âme pure. Il était également plein d’élégance. Son jeu était histoire, feeling, chaleur et intelligence –et toujours soulful.


Adam MOEZINIA (g)
The passing of Freddy Cole is a great loss not just to his family and friends, but to the jazz community as a whole. I was fortunate enough to get the chance to play and tour with Freddy a number of times, experiences that I will never forget. 
Freddy was of master of storytelling through the art of song, particularly in the context of the American Songbook. The depth in which he knew and internalized these songs is extremely rare and something that we are slowly losing as an inevitable consequence of time. Freddy grew up with this music. He knew these songs from the radio, from it being popular music of its day, the way people of my generation internalize Kanye West or Beyoncé. But he reached an even more profound relationship to this music… maybe it was because of the family he was brought up in, maybe it’s from growing up in the south side of Chicago (as he often sings about) when he did, or maybe it’s just in his blood. Either way, Freddy had a special connection to this music, and although his contribution will not be forgotten, the world will be a slightly less soulful place without his presence.

Le décès de Freddy Cole est une grande perte non seulement pour sa famille et ses amis, mais pour la communauté du jazz dans son ensemble. J’ai eu la chance, assez pour jouer et tourner avec Freddy à plusieurs reprises, des expériences que je n’oublierai jamais. 
Freddy était un maître de la narration dans l’art de la chanson, en particulier dans le contexte de l’American Songbook. La profondeur avec laquelle il connaissait et intériorisait ces chansons est extrêmement rare, et c’est quelque chose que nous perdons lentement, une conséquence inéluctable du temps. Freddy avait grandi avec cette musique. Il écoutait ces chansons à la radio, car c’était la musique populaire de son époque, comme les gens de ma génération intériirisent Kanye West ou Beyoncé. Mais il avait une relation encore plus profonde avec cette musique… peut-être grâce à la famille dans laquelle il avait grandi, peut-être en raison de son enfance dans le sud de Chicago (comme il le chante souvent), ou peut-être c’était juste dans son sang. Quoi qu’il en soit, Freddy avait un lien très fort avec la musique, et bien que sa contribution ne soit pas oubliée, le monde sera un endroit un peu moins soulful sans sa présence.


Freddy Cole, 1999 © Marco Shark by courtesy of Fantasy
Freddy Cole, 1999 © Marco Shark by courtesy of Fantasy

Randy NAPOLEON (g)
I knew Freddy from his records first. When I was younger, I would have said Nat was my favorite of the Coles, but as I listened deeper, I became transfixed by his youngest brother, Freddy. Freddy has the class and poise that is the Cole signature, but there is something else there as well. Freddy has an incredible, loose beat and groove that I’ve never heard any one, short of giants like Billie Holiday or Louis Armstrong, match. He captured the feeling of the blues in a natural and conversational way. Freddy’s conception as a pianist reminds me of a trombone section in a big band. He played the most clear, direct and swinging figures to support the rhythm section. It was so much fun comping or soloing with him because he made it easy to connect. He wasn’t trying to trick you or confuse you, he put the chords where they were supposed to be. It always made sense.
In a bigger sense, that’s how Freddy was as a person. Very direct, unguarded and honest. There was never any pretension, Freddy was the opposite of a Diva. Freddy called himself the "last of the rounders”; he loved to hang around. When I first joined the band, I remember being worn out trying to keep up with Freddy’s late hours. When we were on the road, Freddy would always find the after-hours hang, and we would be the last ones to leave the joint. Freddy was the most social person I’ve ever known, he made friends with everyone and would slowly sip his signature Merlot until we were forced to leave. Often, we would have a very early morning lobby call the next day so eventually I got a little bit better sleeping on planes. The old man had more stamina and endured the hard travel days better than you could imagine. Freddy almost never complained. He was tough as nails. 
I met Freddy in 1999 when I was playing with Benny Green’s band. This was my first year in New York and also my first chance to be able to go see many of my heroes live. I made sure I went to hear Freddy every time he was in New York and he became someone I would seek advice from. It wasn’t until 2004 that Freddy called me to sub with the band. Around this time, I was offered the guitar chair in Michael Bublé’s band. While this was a highly professional group and a special opportunity, I had some misgivings about committing all of my time to a pop gig as I had started to get more chances to play with some of the jazz musicians I idolized. Freddy strongly encouraged me to take the gig, he said, "Someday you will have a family and you will want to buy a house and you will need that money.” I wasn’t thinking along those lines at the time, but how right he was! In 2006, I finally got the chance to join Freddy’s band as a full-time member. 
My first gig as a member of the band was a four-night engagement at a club in Georgetown called Blues Alley. For a month leading up to this, I didn’t do anything besides study Freddy Cole’s music. Elias Bailey gave me four hours of live tapes from Freddy’s gigs and I learned every chord Freddy played. I turned down gigs to study; I wanted this to work out so badly. After I checked into the hotel, Freddy asked me to meet him for lunch.
I can’t remember where we ate, but I remember we had a slow walk up a hill. Freddy was 72 years old and still loved to walk around. We barely spoke on the walk to the restaurant, which made me a little bit nervous. While Freddy loved being around people, he was often quiet. Any who knows me, knows that I am RARELY quiet so this was one of the first things I learned from Freddy: how to find comfort with space and the practice of patience. Over the next 13 years, I spent more time with Freddy than without him. I got to know him, Curtis Boyd, and Elias Bailey better than anyone I’ve ever worked with. Curtis retired in 2013, but in those 7 years, we were on the road 200+ days a year. It truly was a second family to me. I was so fortunate to travel with these guys: the three most loving and best people I know. Elias is very similar to Freddy in a lot of ways, they are both calm and easy going, with never a bad word to say about any one. Curtis calls me his "Gemini counterpart,” and the similarities between us are deep. We are both intense, highly animated, and have silly senses of humor. There are other weirdly mysterious similarities. I remember one moment when we both stopped to tie our shoes at the same time. Side note: I’d like to share two stories from my wedding to illustrate my relationship with the cantankerous and loving Curtis Boyd: 1. Freddy, Curtis and Elias played a beautiful ballad for Alison and my first dance. Just under the music, I could clearly hear Curtis muttering, "I told that boy to learn how to DANCE! Bloody awful!” 2. Who was the first person to start crying when we were taking our vows? You guessed it, the big-hearted Curtis Boyd. Curtis was the taskmaster of the band, always pushing us to do better. He told me to learn twenty different ways to approach each song. 
Elias is like a brother to me, we have been through so much together. He is one of the best loved musicians I know because he is always thinking about what other people need, on and off the bandstand. Besides his virtuosity and expressive playing, his humanity stands apart. I know Freddy was especially proud of Elias. Elias was the caretaker of the band. If I got sick on the road, Elias was always there to pick up some medicine or more likely, he had packed two of everything. His suitcase was like a magic hat that contained everything. Quentin Baxter calls him Relias, because he is so reliable in all ways. Elias is the master of the prank as well. My favorite was when I hid in Elias’ flight case and jumped out at Curtis. Elias of course, orchestrated (and filmed) the whole thing. 
Freddy had a profound influence on me. His calm and relaxed disposition helped me become more forgiving of myself and of others. As embarrassing as it is to admit to a cliché, I’m a bit of a tortured artist type. I’m perfectionistic and very emotional. Freddy would tell me, "Randy, no one is goof proof!” He was the most patient person I ever met. I think about him every time I teach because I want my students to feel they have the room to make mistakes and to feel loved and supported. Of course, needless to say, I learned thousands of tunes from Freddy. I’ve never met anyone who knows more songs. 
We used to do long tours in the south in a rental van. Oftentimes Elias and I would fly to Atlanta the night before we left and stay in Freddy’s basement. Freddy kept his CDs in the basement, so I would raid the collection for the drive. Before one tour, I swiped the complete capitol recordings of Nat King Cole. We listened to 16 cd’s straight and Freddy sang along with every song, never missing a lyric. He was the greatest student of song in the world. He loved lyrics, often he would remark "you can just picture someone writing these words, it’s just so believable.” He would make us all believe the story of the song. Freddy loved standards and also more contemporary songs from artists like Bill Withers or The Isley Brothers. I did arrangements for the last six records I did with Freddy, and sometimes I would be surprised by the songs he would request. I didn’t always recognize the value of the selection until I heard Freddy sing the song. He found a way to make the stories his own. His selection of material was a special kind of genius. 
After Curtis retired, Quentin Baxter and later Jay Sawyer inherited the chair. Also, Henry Conerway frequently subbed for Quentin. We had frequent guests with the band, most frequently Harry Allen or Houston Person. I had some amazing times with these great cats as well. During these years two things had changed for me. I was now a father, and I had moved to East Lansing to start teaching at Michigan State University. The upshot was, I wasn’t able to travel as consistently with Freddy. Freddy was amazingly supportive and flexible in allowing me to stay in the band. I remember when my daughter was born, after I called my parents, I called Freddy who said "I love you like a brother.” Freddy always encouraged me to prioritize taking care of my family. After his wife Margaret died, Freddy was never the same.
My last gig with Freddy was last August at the Chicago Jazz Festival. Freddy was very weak, but somehow the emotional power of his singing was stronger than ever. This was a large concert, maybe 10,000 people in an outdoor amphitheater. Freddy did his magic trick where he turned any venue into an intimate night club. When Freddy sang ballads that night, you could hear a pin drop. The last time I talked to him, He was clearly deteriorating and I could barely understand what he was saying some of the time, but he ended the conversation by saying "I’ll let you know if there is anything going on,” which was what he would always say regarding upcoming gigs. 
There will never be another Freddy Cole. This is the end of an era. With that said, the young people give me hope. What keeps me from despairing is the feeling I get from my students, who love the music and are committed to keeping it going. I believe, like Freddy used to say, they will "Keep hope alive, keep Jazz alive.” My deepest condolences to the Cole’s and the Jones’s (Freddy’s in-laws) who have always welcomed me like family. I love you Freddy. Thank you for everything and I will never forget you. 

J’ai d’abord connu Freddy d’après ses disques. Quand j’étais plus jeune, j’aurais dit que Nat était mon préféré de la famille Cole mais, en écoutant plus intensément, j’ai été transpercé par son plus jeune frère, Freddy. Freddy a la classe et l’élégance qui sont la signature des Cole, mais il y a aussi autre chose. Freddy a un rythme et un groove incroyables que je n’ai jamais entendus chez qui que ce soit, sauf chez les géants comme Billie Holiday ou Louis Armstrong. Il saisissait le feeling du blues d’une manière naturelle, par l’oralité. La conception de Freddy en tant que pianiste me rappelle une section de trombones dans un big band. Il jouait les phrases les plus claires, directes et swing pour soutenir la section rythmique. C’était tellement drôle de l’accompagner ou de prendre un chorus avec lui parce qu’il facilitait l’échange. Il n’essayait pas de vous rouler ou de vous embrouiller, il plaçait les accords là où il fallait. Cela avait toujours du sens.
Plus largement, Freddy était ainsi en tant que personne. Très direct, spontané, honnête. Il n’était jamais prétentieux. Freddy était l’opposé d’une diva. Il se faisait appeler le «dernier des fêtards», il adorait traîner. Quand j’ai rejoint le groupe pour la première fois, je me souviens avoir été épuisé en essayant de suivre son rythme nocturne. Lorsque nous étions sur la route, Freddy trouvait toujours où il fallait aller pour les after-hours, et nous étions les derniers à partir. Il était la personne la plus sociable que j’aie jamais connue, il se liait d’amitié avec tout le monde, sirotant tranquillement son éternel verre de Merlot jusqu’à notre départ forcé. Souvent, nous partions très tôt le lendemain matin, je dormais un peu dans l’avion. Le vieil homme avait davantage d’endurance et supportait les voyages pénibles mieux qu’on ne pouvait l'imaginer. Freddy ne se plaignait presque jamais. Il était dur comme le roc.
J’ai rencontré Freddy en 1999 quand je jouais dans le groupe de Benny Green. C’était ma première année à New York, et aussi la première fois que je voyais plusieurs de mes héros en concert. Je ne manquais aucun des concerts de Freddy, lorsqu’il passait à New York, il est devenu celui à qui je pouvais demander conseil. Ce n’est qu’en 2004 que Freddy m’a appelé pour rejoindre sa formation. A cette époque, on m’a proposé de jouer ans avec Michael Bublé. Bien que ce soit un groupe très pro et une opportunité importante, j’avais quelques réticences à consacrer tout mon temps à un gig pop, car j’avais commencé à avoir plus d’opportunités de jouer avec des musiciens de jazz que je vénérais. Freddy m’a fortement encouragé à prendre le gig. «Un jour, tu fonderas une famille. Tu voudras acheter une maison, et tu auras besoin de cet argent», m’a-t-il dit. Je ne pensais pas comme ça à l’époque, mais il avait raison! En 2006, j’ai enfin rejoint la formation de Freddy, en tant que membre à temps plein.
Mon premier concert a été un gig de quatre soirs dans un club de Georgetown, appelé Blues Alley. Pendant le mois qui précédait, je n’ai rien fait d’autre qu’étudier la musique de Freddy Cole. Elias Bailey m’a donné quatre heures d’enregistrements live, et j’ai appris chaque accord joué par Freddy. J’ai refusé des concerts pour étudier tellement je voulais que ça marche. Après mon arrivée à l’hôtel, Freddy m’a demandé de le rencontrer pour le déjeuner.
Je ne me souviens pas où nous avons mangé, mais je me souviens que nous avons monté lentement une colline. Freddy avait 72 ans, et il aimait se promener. Nous avons à peine parlé sur le chemin du restaurant, ce qui me rendait un peu nerveux. Alors que Freddy aimait être entouré, il était souvent silencieux. Ceux qui me connaissent savent que je suis RAREMENT silencieux, donc c’était l’une des premières choses que j’ai apprises de Freddy: trouver un rapport confortable à l’espace et avec la patience. Au cours des treize années suivantes, j’ai passé plus de temps avec Freddy, que sans lui. J’ai appris à le connaître, lui, Curtis Boyd et Elias Bailey mieux que quiconque avec qui j’ai travaillé. Curtis a pris sa retraite en 2013, mais au cours de ces sept années, nous étions sur la route plus de deux cents jours par an. C’était vraiment une deuxième famille pour moi. J’ai eu la chance de voyager avec ces gars: les trois personnes les plus aimantes et les meilleures que je connaisse. Elias est très similaire à Freddy à bien des égards. Ils sont à la fois calmes et faciles à vivre, et ne disent jamais du mal des autres. Curtis m’appelle son «frère Gémeaux» et les similitudes entre nous sont profondes. Nous sommes tous les deux intenses, très animés et avons un sens de l’humour idiot. Il existe d’autres similitudes étrangement mystérieuses. Je me souviens d’un moment où nous nous sommes arrêtés tous les deux pour attacher nos chaussures en même temps. Remarque: j’aimerais partager deux histoires survenues à mon mariage pour illustrer ma relation avec l’irascible et affectueux Curtis Boyd: 1. Freddy, Curtis et Elias ont joué une belle ballade pour Alison et lors de la première danse. J’entendais clairement Curtis marmonner: «J’avais dit à ce garçon d’apprendre à danser! C’est épouvantable!» 2. Qui a été la première personne à pleurer lorsque nous avons prononcé nos vœux? Vous l’avez deviné, Curtis Boyd au grand cœur. Curtis était le maître d’œuvre du groupe, nous poussant toujours à faire mieux. Il m’a dit d’apprendre vingt façons différentes d’aborder chaque chanson.
Elias est comme un frère pour moi, nous avons vécu tellement de choses ensemble. Il est l’un des musiciens les plus aimés que je connaisse car il était toujours aux petits soins pour les autres, et pas seulement sur scène. Outre sa virtuosité et son jeu expressif, son humanité se démarque. Je sais que Freddy était particulièrement fier d’Elias. Elias était l’aide-soignant du groupe. Si je tombais malade sur la route, Elias était toujours là pour aller acheter des médicaments ou, la plupart du temps, il avait déjà dans sa valise deux boites de tout. Sa valise était comme un chapeau magique qui contenait tout. Quentin Baxter l’appelle «Relias», car il est si fiable (reliable) à tous points de vue. Elias est aussi un grand farceur. Mon gag préféré était lorsque je me suis caché dans l’étui de transport de sa contrebasse pour prendre Curtis par surprise. Elias a bien sûr orchestré (et filmé) tout ça.
Freddy a eu une profonde influence sur moi. Son tempérament calme et détendu m’a aidé à devenir plus indulgent envers moi-même et envers les autres. Je crains ce cliché, mais je suis un peu du genre artiste torturé. Je suis perfectionniste et très émotif. Freddy me disait: «Randy, personne n’est infaillible!» C’était la personne la plus patiente que j’aie jamais rencontrée. Je pense à lui chaque fois que j’enseigne parce que je veux que mes élèves sentent qu’ils ont la possibilité de faire des erreurs et qu’ils se sentent aimés et soutenus. Bien sûr, il va sans dire que j’ai appris des milliers de chansons de Freddy. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui connaisse autant de chansons.
Nous avions l’habitude de faire de longues tournées dans le Sud dans une camionnette de location. En général, Elias et moi nous envolions pour Atlanta la nuit avant notre départ, et nous logions dans le sous-sol de Freddy. Freddy gardait ses CDs au sous-sol. Je dévalisais donc sa collection pour avoir de quoi écouter sur la route. Une fois, avant une tournée, j’avais pris tous les disques Capitol de Nat King Cole. Nous avons écouté 16 CDs de suite. Freddy chantait avec chaque chanson, sans jamais rater une parole. Il était le meilleur étudiant de chansons du monde. Il aimait les paroles, et observait souvent: «Tu peux visualiser son auteur en train d’écrire ces mots, tellement c’est crédible.» Il nous faisait croire dans l’histoire que racontait la chanson. Freddy aimait les standards mais aussi les chansons plus contemporaines d’artistes comme Bill Withers ou des Isley Brothers. J’ai fait des arrangements pour les six derniers albums que j’ai enregistrés avec Freddy. Parfois j’étais surpris des chansons qu’il demandait. Je n’étais pas toujours convaincu par ses choix jusqu’à ce que j’entende Freddy les chanter. Il trouvait un moyen de se les approprier. Sa sélection de chansons était un genre de génie.
Après la retraite de Curtis, Quentin Baxter, puis Jay Sawyer, ont hérité du poste de batteur. En outre, Henry Conerway a souvent remplacé Quentin. Nous avions des invités réguliers dans le groupe, le plus souvent Harry Allen ou Houston Person. Avec ces grands là aussi, j’ai passé des moments incroyables. Au cours de ces années, deux choses ont changé pour moi. J’étais maintenant père et j’avais déménagé à East Lansing pour enseigner à la Michigan State University. Le résultat est que je ne pouvais plus voyager aussi souvent avec Freddy. Freddy m’a incroyablement soutenu et, flexible, il m’a permis de rester dans le groupe. Quand ma fille est née, après avoir appelé mes parents, j’ai appelé Freddy qui m’a dit: «Je t’aime comme un frère». Freddy m’a toujours encouragé à donner la priorité à la famille. Après la mort de sa femme Margaret, Freddy n’a plus jamais été le même.
Mon dernier concert avec Freddy était en août dernier au Chicago Jazz Festival. Freddy était très faible, mais, d’une manière ou d’une autre, la puissance émotionnelle de son chant était plus forte que jamais. Ce fut un concert avec un public nombreux, peut-être 10 000 personnes dans un amphithéâtre en plein air. Freddy a fait son fameux tour de magie: transformer n’importe quel lieu en un club de jazz intimiste. Lorsque Freddy chantait des ballades ce soir-là, on pouvait entendre les mouches voler. La dernière fois que je lui ai parlé, sa santé se détériorait nettement. Parfois, je pouvais à peine comprendre ce qu’il disait, mais il a terminé la conversation en disant: «Je te dis s’il y a du nouveau». C’était ce qu’il disait quand il parlait des concerts à venir.
Il n’y aura jamais d’autre Freddy Cole. C’est la fin d’une époque. Cela dit, les jeunes me donnent de l’espoir. Ce qui m’empêche de désespérer, c’est le sentiment que j’ai de mes élèves, qui aiment la musique et sont déterminés à la préserver. Comme Freddy disait, ils «garderont vivant l’espoir et vivant le jazz». 
Mes plus sincères condoléances aux familles Cole et Jones (belle famille de Freddy), qui m’ont toujours accueilli comme un des leurs. Je t’aime Freddy. Merci pour tout. Je ne t’oublierai jamais.

Freddy Cole © Photo X by courtesy of Suzi Reynolds
Freddy Cole © Photo X by courtesy of Suzi Reynolds

Arturo O’FARRILL (p)
I recorded three times with Freddy Cole, Río De Janeiro Blue for Telarc, and then on the soundtrack to The Thomas Crown Affair, and then on Chico O’Farrill’s Heart of a Legend.
Every single time I got the chance to work, spend time with or see Mr. Cole perform was an opportunity to see a true master. He was the trifecta of jazz, a musician’s musician, a pianist’s pianist and a singer’s singer, all that on top of being a brilliant composer.
But the thing that I remember most was that all of these talents seem to stem from his humanity. He was a true gentleman and he treated everyone around him like they mattered. His kind and gentle humor resounded its loudest when things were (as they can often get) tense in the studio.
So, you felt that when he entered the room the world was a kinder, gentler place, a place where anyone and everyone had a reasonable stab at laughter and happiness. We know that this is not a fact but when an artist has that power it is no longer just notoriety they possess but grace. Mr. Cole had an overabundance of this gift. We will miss him greatly!!

J’ai enregistré trois fois avec Freddy Cole, sur Rio De Janeiro Blue pour Telarc, puis pour la bande originale de The Thomas Crown Affair, puis Heart of a Legend de Chico O’Farrill.
Chaque fois que j’ai eu la chance de travailler avec M. Cole, de passer du temps avec lui ou de le voir jouer, c’était l’occasion de voir un vrai maître. Il avait le tiercé gagnant du jazz: il était un musicien aimé des musiciens, un pianiste aimé des pianistes, et un chanteur aimé des chanteurs. Tout cela, en plus d’être un brillant compositeur.
Mais ce dont je me souviens le plus, c’est que tous ces compétences semblaient venir de son humanité. C’était un vrai gentleman. Il traitait tout le monde autour de lui avec importance. Son humour charmant et bienveillant résonnait le plus fort lorsque les choses étaient (comme elles peuvent souvent le devenir) tendues dans le studio d’enregistrement.
Donc, vous sentiez que, lorsqu’il entrait dans la pièce, le monde devenait un endroit plus accueillant et plus délicat, où les autres pouvaient rire et être heureux. Nous savons que ceci n’est pas un fait mais lorsqu’un artiste a ce pouvoir, ce n’est plus seulement la notoriété qu’il possède mais la grâce. M. Cole avait une surabondance de ce don. Il nous manquera beaucoup!!


Johnny O’NEAL (p, voc)
The first time I met Freddy was in 1980, in Atlanta, Georgia, at a club called E.J.’s. I played there with Milt Jackson. Freddy came in one night to see Bags. Then, I wound up playing a residency there. Freddy came in one night and I introduced him as the younger brother of the late, great Nat King Cole. Man, he did not appreciate that! He corrected me and told me not to introduce him like that again! I didn’t know! 
When I would be playing in Atlanta, he would come to the club and sit-in. He’d sing four or five songs. «Someone to Watch Over», «Where Can I Go Without You», «If I Had Your Love», «The Touch of Your Lips»… Freddy knew all the Great American Songbook. Freddy was a storyteller. 
He knew so many tunes! But a couples times, I was able to get him! He came up to me and told me and said he had never heard that tune before. But he always did tunes I had never heard of before! 
Many times, we did the Jazz Cruise together. We hanged out a lot and always talked about songs. The thing with Freddy is that every conversation reminds him of a tune title. 
What I loved about him is that he always had great players in his band who fit his style and made him sound good. And I always admired the fact that he kept up with the times. He played all different types of music. He was so versatile that he never backed down on any repertoire. I always respected that about him. 
Freddy was very well liked by a lot of masters. He was very humble. He’d come to town and go out to several places and always loved to sit-in and hang out with the guys at Bradley’s back in the day, at Dizzy’s, Smoke… God bless his soul.

La première fois que j’ai rencontré Freddy, c’était en 1980, à Atlanta, en Géorgie, dans un club appelé E.J.’s. J’y ai joué avec Milt Jackson. Freddy est venu un soir pour voir Bags. Ensuite, j’ai fini par y jouer régulièrement. Freddy est venu un soir, et je l’ai présenté comme le frère cadet de feu, le grand Nat King Cole. Mec, il n’a pas aimé du tout! Il m’a repris et m’a dit de ne plus jamais le présenter comme ça! Je ne savais pas!
Quand je jouais à Atlanta, il venait au club et faisait le boeuf. Il chantait quatre ou cinq chansons. «Someone to Watch Over», «Where Can I Go Without You», «If I Had Your Love», «The Touch of Your Lips»… Freddy connaissait le Great American Songbook en entier. Freddy était un conteur.
Il connaissait tant de thèmes! Mais quelques fois, je l’ai eu! Il est venu vers moi et m’a dit qu’il n’avait jamais entendu le morceau que je venais de jouer. Mais lui jouait toujours des morceaux dont je n’avais jamais entendu parler auparavant!
Plusieurs fois, nous avons fait la Jazz Cruise ensemble. On a beaucoup traîné ensemble, on parlait de chansons. Le truc avec Freddy, c’est que chaque conversation lui rappelait un titre de chanson.
Ce que j’aimais chez lui, c’est qu’il avait toujours d’excellents musiciens dans son groupe qui correspondaient à son style et sa musique sonnait bien. Et j’admirais le fait qu’il ait suivi son temps. Il  jouait tous les types de musique. Il était tellement plein de ressources qu’il n’a jamais reculé sur aucun répertoire. J’ai toujours respecté ça chez lui.
Freddy était très apprécié de nombreux maîtres. Il était très humble. Il venait en ville et allait à plusieurs clubs, il adorait faire le boeuf et traîner avec les musicos au Bradley’s à l’époque, puis au Dizzy’s, Smoke… Dieu bénisse son âme.


Matthew PARRISH (b)
Freddy Cole –I will miss you with all my heart. 
I am celebrating Freddy Cole and thinking about all the unimaginable tours we had. (Especially the Japan and Hawaii tours - which were my first time in those unique places) Those little moments when you hang out after the concerts, the laughs, watching a true master on and off the bandstand. 
Mr. Cole was the perfect congruence of phrasing and communication.
I am not sad today because that’s a life!!! I have had so many mentors and legends pass away, but Freddy will always be beloved. 
Thank you, Freddy Cole – you mean the world to me, and you changed me as a musician.

Freddy Cole – Tu me manqueras de tout mon cœur.
Je célèbre Freddy Cole, et je pense à toutes les tournées inimaginables que nous avons faites (Surtout celles au Japon et à Hawaï –qui étaient mes premières fois dans ces endroits uniques). Ces petits moments où on traîne ensemble après le concert, où on rit, où on regarde un vrai maître sur scène et dans la vie.
Mr. Cole était la parfaite articulation entre le phrasé et la communication.
Je ne suis pas triste aujourd’hui car c’est une vie!!! Tant de mes mentors et tant de légendes sont décédés, mais Freddy sera toujours aimé.
Merci Freddy Cole – Tu représentes le monde pour moi et tu m’as changé en tant que musicien.


Houston PERSON (ts)
My great friend, the one and only Freddy Cole. A spectacular musician who loved his audience. Always a delight to work with. He will be missed by all.

Mon grand ami, le seul et unique Freddy Cole. Un musicien impressionnant qui aimait son public. Toujours un plaisir de travailler avec lui. Il manquera à tous.

Freddy Cole © Allen Lyons by courtesy of Suzi Reynolds
Freddy Cole © Allen Lyons by courtesy of Suzi Reynolds

Suzi REYNOLDS (manager de Freddy Cole)
I honestly believe Freddy was one of the most beloved of all the great ones, not because he was a Cole, but because he was an incredibly kind, thoughtful man who never wasted an opportunity to inspire and mentor young artists who always showed up at his concerts in mighty numbers. He remembered all their names, what they played, and gave them his phone number so they could stay in touch. He enthralled his audiences with his special brand of magic that was stylistically very different from his brothers. No one ever had to ask his audiences for silence, as once Freddy began playing and singing, he cast a spell over the room with his deep, rich baritone voice that sounded like he was whispering the lyrics into everyone’s ears. Listeners often remarked, "I’ve known the words to this song for most of my life, but I never understood the story and poignancy of the lyrics until now that I’ve heard them delivered by Freddy.

Je crois en toute sincérité que Freddy était l’un des plus aimés des grands musiciens, non pas parce qu’il était un Cole, mais parce qu’il était un homme incroyablement gentil et réfléchi, qui ne perdait jamais une occasion d’inspirer et de servir de mentor à de jeunes artistes qui venaient toujours à ses concerts en grand nombre. Il se souvenait de leurs noms, de ce qu’ils jouaient et leur donnait son numéro de téléphone afin qu’ils puissent rester en contact. Il captivait son public avec sa magie, stylistiquement très différente de celle de ses frères. Personne n’a jamais dû demander à son public de se taire, car une fois que Freddy commençait à jouer et à chanter, il l’envoûtait avec sa voix profonde et riche de baryton, qui semblait chuchoter les paroles à l’oreille. Les spectateurs faisaient souvent cette remarque: «Je connaissais les paroles de cette chanson depuis toujours, mais je n’ai compris l’histoire et le caractère poignant des paroles que lorsque je les ai entendues chantées par Freddy.»


Freddy Cole et Renée Rosnes (lors de son mariage avec Bill Charlap) © Sarah Fishbein by courtesy of Renée Rosnes
Freddy Cole et Renée Rosnes (lors de son mariage avec Bill Charlap en 2007)
© Sarah Fishbein by courtesy of Renée Rosnes

Renee ROSNES (p)
I will treasure every single time I heard Freddy Cole perform. Like his famous brother, he was one of the most warm and engaging singers there ever was, and he knew more songs than one could possibly imagine. 
One of the great honors of my life was to accompany Little Jimmy Scott and Freddy Cole (with George Mraz on bass and Lewis Nash on drums) as they recorded a vocal duet of "When You Wish Upon a Star". It was recorded less than a month before 9/11 in New York City, and was featured on Jimmy’s album But Beautiful. To hear those two iconic voices creating such a luxurious sound in my headphones was truly heavenly. 
When my husband Bill Charlap and I got married, we were very fortunate to have Freddy sing us down the aisle with his heartfelt rendition of "The Nearness of You"… Now that was unforgettable! The maestro will be deeply missed by all who knew and loved him.

Je chérirai chaque souvenir de Freddy Cole en concert. Comme son célèbre frère, il était l’un des chanteurs les plus chaleureux et les plus engageants qui ait jamais existé, et il connaissait plus de chansons qu’on ne pourrait en imaginer.
L’un des grands honneurs de ma vie a été d’accompagner Little Jimmy Scott et Freddy Cole (avec George Mraz à la contrebasse et Lewis Nash à la batterie) alors qu’ils enregistraient un duo vocal sur «When You Wish Upon a Star». Il a été enregistré moins d’un mois avant le 11-Septembre, à New York, et a figuré sur l’album But Beautiful de Jimmy. Entendre dans mes écouteurs ces deux voix emblématiques créer un son si luxuriant était paradisiaque.
Lorsque Bill Charlap et moi nous sommes mariés, nous avons eu la chance d’avoir Freddy près de l'autel, nous interprétant avec sa sincérité «The Nearness of You»… Alors ça, c’était unforgettable
Le maestro manquera profondément à tous ceux qui l’ont connu et aimé.


Jay SAWYER (dm)
The reason Freddy was so personable and nice is because he never viewed himself as a musical rockstar. He just wanted to be a part of the hang, one of the fellas. It’s a rare mix for one to have generational talent and be one the most humble people you’ll ever meet. 

La raison pour laquelle Freddy était si agréable et gentil, c’est parce qu’il ne s’est jamais considéré comme une rockstar. Il voulait juste faire partie de la bande, être un des gars. C’est un mélange rare pour quelqu’un d’avoir un talent générationnel et d’être l’une des personnes les plus humbles qui soient.


Rossano SPORTIELLO (p)
Freddy Cole was a class act. As a person and as a musician. I’ll miss the refined taste of his playing and singing, as well as the great wisdom of the person.

Freddy Cole, c’était la classe. En tant que personne et en tant que musicien. Le goût raffiné de son jeu et de son chant me manquera, autant que la grande sagesse de la personne.


Terell STAFFORD (tp, flh)
I was performing at a Festival opposite of Freddy, and we saw each other at a restaurant.  He invited me to join him at his table and we began catching up, laughing and telling stories. After a while he said, "Are you ok? I feel your heart is heavy!” He began singing a song at the table, and all was better! The song was "If she walked into my life”.

Je jouais dans un festival en face de Freddy, et nous nous sommes rencontrés dans un restaurant. Il m’a invité à le rejoindre à sa table, et nous avons commencé à nous raconter nos vies, à rire et à partager des anecdotes. Après un moment, il a dit: «Ça va? Je sens que ton cœur est lourd!» Il s’est mis chanter une chanson à table, et tout allait mieux! La chanson était «If She Walked Into My Life».


Mary STALLINGS (voc)
Freddy Cole was one of a kind singer musician. Not only did he have the greatest and unique repertoire of songs but he had the ability to capture you with his unique, mellow, soothing voice. Freddy was a great inspiration to all singers and musicians. His technique of "less is more" was a fine lesson for all singers. Freddy was a true master of his craft. He will be dearly missed.

Freddy Cole était l’un des musiciens et chanteurs les plus adorables. Non seulement il avait le répertoire de chansons le plus impressionnant et recherché, mais il avait la capacité de vous captiver de sa voix unique, apaisante et relaxante. Freddy a inspiré tous les chanteurs et musiciens. Sa pratique du «moins, c’est mieux» était une belle leçon pour tous les chanteurs. Freddy était un véritable maître de son art. Il nous manquera énormément.


Bobby WATSON (as)
I never had the chance to perform with Mr. Cole but whenever I would meet him and have the opportunity to hear him perform, he was always very kind to me. Freddy possessed an encyclopedic knowledge of the American Songbook. He always kept his eyes and ears on the younger musicians like myself and was familiar with all of our work. Mr. Cole will be missed. He has left another big hole in our jazz family. The world has lost another giant. 

Je n’ai jamais eu la chance de jouer avec M. Cole, mais chaque fois que je le rencontrais, et que je pouvais l’entendre jouer, il était toujours très gentil avec moi. Freddy possédait une connaissance encyclopédique de l’American Songbook. Il gardait toujours les yeux et les oreilles grands ouverts sur les plus jeunes musiciens comme moi et connaissait notre travail. Mr. Cole nous manquera. Il laisse un autre grand vide dans notre famille jazz. Le monde a perdu un autre géant.


Papo VASQUEZ (tb)
Freddy Cole, aside from having that beautiful velvety voice, was a gentleman and a pleasure to work with.

Freddy Cole, en plus d’avoir cette belle voix veloutée, était un gentleman avec lequel travailler était un plaisir.


Jerry WELDON (ts)
I met Freddy Cole many years before I had the good fortune to share his bandstand. We’d often see each other at jazz festivals, cruises, etc. Working with him was one of the true highlights of my life. His depth of knowledge of the American Songbook was unparalleled. He knew a million songs and had an arrangement for every one! Everything swung –free & effortless, just like Freddy! We shared many laughs, often talked about sports and movie classics. He was a true gentleman, a class act. I will miss him much and will hold him dear forever.

J’ai rencontré Freddy Cole de nombreuses années avant d’avoir la chance de partager la scène avec lui. Nous nous voyions souvent dans des festivals de jazz, les croisières, etc. Travailler avec lui était l’un des vrais temps forts de ma vie. Sa connaissance approfondie de l’American Songbook était sans pareille. Il connaissait un million de chansons et avait un arrangement pour chacune! Tout swinguait –libre et sans effort, tout comme Freddy! Nous avons partagé de nombreuses rigolades, souvent parlé de sports et de classiques du cinéma. C’était un vrai gentleman, la grande classe. Il me manquera beaucoup et aura toujours une place dans mon cœur.

Freddy Cole © Andrew Lepley by courtesy of Suzi Reynolds
Freddy Cole © Andrew Lepley by courtesy of Suzi Reynolds

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