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L'équipe des LDH: en haut, de gauche à droite: Pirly Zurstrassen (p), Alain Pierre (g), Henri Greindl (eb), Frankie Rose (g), Jean-Louis Rassinfosse (b), Charles Loos (p); en bas, de gauche à droite: Manuel Hermia (ts,ss), Marc Lints (juriste), Eve Beuvens (p), Michel Herr (p) © Maël G. Lagadec, by courtesy






Les Lundis d'Hortense


40e anniversaire

Cette année, «Les Lundis d’Hortense» ont 40 ans. Nous vous avons souvent décrit les festivals et les concerts organisés par cette association de musiciens de jazz. Mais d’où vient cette appellation saugrenue? En 1976, au Sud de Bruxelles, commune de Hoeilaart, les musiciens se réunissaient le lundi dans la Villa nommée «Hortense» pour échanger leurs revendications corporatives. De là naquit la raison sociale d’une asbl qui défend et promeut la musique que nous aimons. Au fil des ans, les Lundis d’Hortense (LDH en abrégé) sont devenus incontournables pour le public, pour les organisateurs et pour les pouvoirs subsidiants de la Communauté Wallonie-Bruxelles.

Pour évoquer cette mémoire du jazz à Bruxelles, rencontre avec le pianiste Michel Herr (Jazz Hot n°641) qui participe à l'aventure depuis l'origine et avec Laurent, l'un des permanents de l'association.

Propos recueillis par Jean-Marie Hacquier
Photos Maël G. Lagadec by Courtesy

© Jazz Hot n°675, printemps 2016




Jazz Hot: Michel Herr, vous êtes l’un des fondateurs de l’association. A l’origine, quelles étaient les motivations qui vous animaient?

Michel Herr: Au tout début, ce fut de «mettre sur la carte» ce que nous appelions à l’époque «les troisièmes musiques», c’est-à-dire: toutes les musiques créatives, non commerciales et souvent inclassables- les deux autres formes étaient la musique classique et la musique pop/rock de grande diffusion. Leur visibilité sur scène, leur crédibilité en tant qu’interlocuteurs des pouvoirs publics et leur présence dans les médias étaient faibles. Peu de temps après, l’association s’est recentrée sur le jazz: une communauté très active, relativement homogène et partageant des conceptions et des objectifs communs. Cela a permis l’organisation de multiples évènements (concerts, festivals, tournées, stages, etc.), une meilleure promotion des musiciens via de multiples supports et une reconnaissance par les pouvoirs publics et les médias.

© Maël G. Lagadec, by courtesy

Jazz Hot: Aujourd’hui, LDH est hébergée à l’étage de la Jazz Station de Bruxelles. Les musiciens, ses membres, peuvent compter sur le travail de trois permanents: Laurent Poncin, Katy Saudmont et Dana Petre. Laurent, arrivé en 2000, est le plus ancien. Il nous parle des activités des Lundis:

Laurent Poncin: Les «Jazz Tours» comptent environ septante concerts par an dans une vingtaine de lieux, clubs ou centres culturels de Wallonie et de Bruxelles, dont les mercredis «Gare au Jazz», à la Jazz Station. Depuis cinq ou six ans, nous avons aussi des concerts en communauté flamande, en partenariat avec «Jazzlab Series». En mai, depuis dix-huit ans, nous participons au Brussels Jazz Marathon en organisant les concerts du dimanche, sur la Grand-Place. En été, nous avons le stage «Jazz au Vert» qui a fêté sa trente et unième édition l’an passé. Il y a énormément de participants; plus ou moins cent-trente pour une vingtaine de professeurs. Le stage a lieu à «La Marlagne», à Wépion, depuis une vingtaine d’années.

Rien que des musiciens dans l’association?

Oui, c’est une association de musiciens de jazz; le Conseil d’Administration est constitué de musiciens, toutes tendances confondues. Le président est élu pour quatre ans maximum. Certains présidents ont remis le couvert, mais ils ne peuvent pas cumuler; il faut toujours qu’il y ait une alternance.

Entre conservateurs et démocrates?

Essentiellement des démocrates! Cela prend parfois beaucoup temps au niveau des discussions, mais c’est très riche. Chacun prend part, donne son avis et puis on vote. Nous sommes un collectif démocratique!

En dehors des concerts, vous avez des revendications auprès des instances culturelles?

Par vraiment des revendications; des demandes pour qu’il y ait plus de moyens pour le jazz et pas seulement pour les Lundis d’Hortense. Nous aimerions qu’il y ait plus d’encadrement des artistes; au niveau du management, par exemple. Nous sommes aussi actifs pour tout ce qui concerne les droits d’auteurs. Les musiciens ne sont pas toujours au courant de leurs droits. Les droits d’auteurs évoluent pas mal aussi; nous sommes là pour les informer, les tenir au courant de l’évolution.

Le secrétariat social des artistes, «SMART», est issu des Lundis d’Hortense?

Non, mais nous avons été fort actifs à la création de Smart; particulièrement Jean-Louis Rassinfosse. Au début, Smart avait été créé pour définir le statut de l’artiste. Par la suite, Smart a créé un secrétariat social.

Tous les musiciens des Lundis sont affiliés à Smart?

Non, même s’il y en a beaucoup. Certains ont un statut complémentaire d’indépendant; d’autres sont enseignants; d’autres ont d’autres activités.

Quels sont les nouveaux projets que vous aimeriez développer?

Nous voudrions développer et rénover notre site «jazzinbelgium.com» qui existe depuis 1996 et qui en est déjà à sa deuxième version. C’est Ilan Oz et Michel Herr qui ont créé le site. Il était 100% html à cette époque. La version actuelle a plus de dix ans et elle n’est plus à jour en terme de technologie, de graphisme, de navigation. Nous l’avons mise à jour progressivement en accumulant les informations. L’agenda est tenu par Thomas Champagne. A présent, il faut rendre le site plus actuel. C’est un gros projet lourd financièrement.

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