Err

Bandeau-pdf-web.jpg
Actualités
Rechercher   << Retour

Jocelyn Ménard

1 mars 2013
Terre Mère
Jocelyn Ménard © Jazz Hot n°663, printemps 2013
Nouveauté-Découverte
Le Réveil, L'éclosion, Intempérie, Lembé, Sister's, Annou Alé (chanté), Ombrage, Zouk Mania, New Blues, Annou Alé (Bonus)
Jocelyn Ménard (ts, ss, fl, cl), avec de Guadeloupe : Raymond Grégo (dm), Raymond d'Huy (b), Dominique Bérose (clav) ; de Paris : Sonny Troupé (dm), Olivier Juste (perc), Grégory Privat (p), Gino Chantoiseau (b) ; invités : Steve Browman (p), Rémi Bolduc (as), Philippe d'Huy (g), Max Fontes (b), Fred Desplans (perc), Malika Tirolien (voc), Gilberd Laumord (voc) et Esther Myrtille (voc)
Dates et lieux d’enregistrement non précisés
Durée : 1h 03’ 14”
Swing Art Music 001 (www.jocelynmenard.com)

Jocelyn Ménard, né en 1961 au Canada a choisi de s’installer en Guadeloupe, après un itinéraire international marqué du sceau de l’amour du jazz, entamé à Drummondville puis à l'Université Concordia de Montréal où il acquiert ses bases instrumentales et harmoniques, se confrontant alors à l’active scène jazz de Montréal : Rémi Bolduc, François Théberge, Bernard Primeau, etc., participant naturellement aux grands festivals de jazz de Montréal, d'Ottawa et de Toronto. En 1987, il étudie à New York avec George Coleman, avant de s'installer en Guadeloupe en 1988, au centre musical Robert Mavounzy où il enseigne le saxophone, la flûte traversière et dirige le Big Band Mavounzy, côtoyant Charly Chomereau-Lamotte, Edouard Benoît, André Coudouant. En 1991, il séjourne à Paris pour étudier l’harmonie et l'écriture avec Bernard Maury et suit divers stages avec Dave Liebman, Arturo Sandoval, Gonzalo Rubalcaba, Max Roach. De retour en Guadeloupe en 1993, il devient le coordinateur du département jazz de l'école de musique Armand Siobud, dirige, compose et arrange pour le Karukean Orchestra, un big band. Il enregistre Human Cause avec le quintet de Happy Lewis (1997), participe aux orchestres de François Théberge(1999) et Sylvain Gagnon (2000), enregistre Men Art Work’s ( 2001) pour Effendi (Alain Jean-Marie, George Mitchell), et poursuit depuis de multiples projets. C’est donc une découverte tardive pour nous que ce jeune quinquagénaire, avec ce disque chaleureux faisant le tour du ténor de ces 50 dernières années, bourré de références avouées (George Coleman, mais plus évidemment Michael Brecker, Wayne Shorter pour l’esprit des compositions) ou subliminales comme Sonny Rollins (la couleur guadeloupéenne). C’est donc un curieux alliage de Canadien réchauffé au soleil des tropiques, qui n’en oublie pas pour autant le blues, la qualité de swing du jazz américain, et qui ne déteste pas les atmosphères, chaudes et joyeuses ou plus intimistes et sentimentales. Jocelyn Ménard est un solide instrumentiste, agréable compositeur, possédant une belle attaque et une réelle expressivité – ce qui manque parfois à ses compatriotes du Nord – et qui a trouvé dans ses voyages, c’est évident, l’inspiration et les ressorts d’une expression qui donnent du contenu, parfois jazz latin, parfois jazz fusion, parfois strictement jazz, sans maniérisme, direct. Une heure de bonne musique avec d’excellents sidemen dont beaucoup sont invités à la fête.
Yves Sportis