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Louisiana Red

25 fév. 2012
23 mars 1932, Bessemer, AL - 25 février 2012, Hanovre (Allemagne)
Louisiana Red © Jazz Hot n°658, hiver 2011-2012

Le monde du blues est en deuil d’une figure attachante avec la disparition d’Iverson Minter Jr., plus connu sous le nom de Louisiana Red. A 79 ans, c’est à Hanovre en Allemagne, où il résidait depuis plusieurs années, qu’il vient de nous quitter, victime d’un accident vasculaire cérébral. Né le 23 mars 1932 à Vicksburg ou Bessemer en Alabama sa vie est un véritable drame à l’image de la musique qu’il extériorisera plus tard. En effet, sa mère meurt lorsqu’il a un an et son père est lynché par le Ku Klux Klan alors que le jeune Iverson est âgé de 5 ans. Le malheur le poursuivra quelques années plus tard lorsqu’il perdra son épouse des suites d’un cancer. Son enfance est marqué par l’orphelinat qui l’accueille à New Orleans et ses séjours chez sa tante en Pennsylvanie avant d’être élevé par ses grands parents à Pittsburgh. C’est là, dés les années 40, qu’il va se familiariser avec le blues grâce aux émissions radio et aux cours de guitares qu’il prend avec Crit Walters. En 1949, il joue au Karen Club à Detroit avec John Lee Hooker. Son trio est repéré par l’animateur radio Bill Powell qui lui suggère de tenter sa chance auprès des frères Chess et de leur légendaire label. Il enregistrera une dizaine de titres pour Chess à Chicago en 1952 avec Little Walter à l’harmonica sous les pseudonymes de Rocky Fuller, Guitar Red ou Playboy Fuller. A l’époque son style est encore marqué par le Delta blues et, l’année suivante, il grave quelques titres sur le label Checker à Detroit en compagnie de John Lee Hooker sur un album sous le nom de Rockin’ Red. C’est à New York après son service militaire qu’il prend définitivement le nom de Louisiana Red en jouant également de l’harmonica. En 1962, il est remarqué par le producteur Henry Glover grâce au pianiste Champion Jack Dupree qui le fait signer pour le fameux label Roulette pour un album à l’image du personnage mêlant humour et ambiance pesante et sombre à l’image de son ami John Lee Hooker. Ce disque disponible aujourd’hui en cd sous le titre The Lowdown Back Porch Blues (Collectables) est une petite merveille et met en avant les qualités de guitariste slide de Louisiana Red, expressivité de son chant et un climat au feeling débordant à l’image du titre « Red’s Dream ». Sa discographie dépassant les 50 albums évoque ses influences qui vont de Muddy Waters à Jimmy Reed en passant par Elmore James et Lightnin' Hopkins. Il retourne dans le Sud pour travailler dans les exploitations agricoles avant d’être redécouvert par Herb Abramson en 1971 qui va lui permettre d’enregistrer un excellent album entouré de la crème des bluesmen New-Yorkais que que l’on retrourve sur The best of Louisiana Red (Evidence). Il deviendra à cette époque un pilier de la scène new-yorkaise avant de s’installer définitivement en Europe. En 1983, il remporte le W. C. Handy Award de la Blues Foundation dans la catégorie Meilleur Musicien Blues traditionnel. C’est une période où il est le bluesman incontournable des festivals, il y rencontre sa femme Dora et s’installe à Hanovre où il réside jusqu’à sa disparition. Sa longue discographie révèle quelques perles dont les fameux Sweet Blood Call (Fat Possum Records) et Dead Stray Dog (Corazong Records) parus en 1975 et 1976 sans oublier Midnight Rambler (Tomato) et Alwas Played the Blues (JSP) son meilleur album européen. Plus récemment il enregistre deux excellents disques avec Litlle Victor (vc, gt) Back to the Black Bayou et Memphis Mojo en compagnie d’un véritable all stars comprenant l’hamorniciste et producteur Bob Corritore et le pianiste David Maxwell pour le label Ruf. Mais c’est son duo avec David Maxwell sur You Got to Move (Blue Max) qui obtiendra en 2009 le grand prix du disque.
David Bouzaclou

Source Pittsburgh Music History :
https://sites.google.com/site/pittsburghmusichistory/pittsburgh-music-story/blues/louisiana-red