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Clubs, concerts, expositions





© Jazz Hot n°672, été 2015

La Havane (Cuba)
Mai-juin 2015

Deux années sans visiter la scène musicale de La Havane permettent évidemment d’apprécier un très net renouvellement et l’irruption de jeunes talents qui pallient sans problème le départ de valeurs sûres vers Miami, New York ou l’Europe. Certains y réussissent comme le jeune pianiste David Virelles à New York ; s’y battent pour se faire une place comme Orlando Sánchez, l’un des meilleurs saxophonistes cent pour cent jazz, qui lutte à Chicago, ou les frères Vistell qui hantent les clubs de Madrid. Beaucoup de musiciens émigrés jouent hors de l’île sans vraiment parvenir à s’imposer alors qu’ils étaient de réels espoirs avant de quitter Cuba (Carlos Sarduy en Espagne). Mais aujourd’hui d’autres partent avant même d’avoir démontré quoi que ce soit… Les nouvelles relations entre Cuba et le géant du nord, si elles se concrétisent, devraient peser sur la scène musicale de l’île et spécifiquement de la capitale. Dans quel sens ? Les avis sont forts divers et les raisons parfois surprenantes et superficielles. L’Histoire tranchera. En attendant, ce que nous avions noté deux ans plus tôt se concrétise, il existe de plus en plus de lieux permettant d’écouter la nouvelle musique cubaine (New Jazz, Jazz Global, Musique Cubaine Contemporaine, Cuban Jazz… les appellations se multiplient). Le Café Miramar, la Fábrica de Arte Cubano, Fresa y Chocolate, Casa del Alba, le Corner Café, Magic Flute, Sauce …. et plusieurs autres lieux nocturnes viennent compléter les classiques Jazz Café, l’Auditorium du Musée des Beaux ainsi que La Zorra y El Cuervo qui vient de célébrer son 18e anniversaire. C’est dans ce club que commence le périple havanero de Jazz Hot.

Ruy, le batteur, l’aîné de la dynastie López Nussa, que l’on a pu écouter en France au cours de l’été 2014 avec La Familia  (Ernán (p), Harold (p), Ruy (dr), Ruy Adrián (dr)) est ce 21 mai à l’affiche de La Zorra y El Cuervo à la tête de  La Academia. La formation est complétée par les vétérans Jesús Hermida (bass), Roberto García, (tp) et plusieurs jeunes au piano, trompettes, congas, tambours batá. C’est en fait Roberto qui anime l’équipe s’emparant fréquemment d’un clavier ou d’un ewi au son des plus horribles. Il est aussi le compositeur de plusieurs thèmes et l’arrangeur de La Academia. La qualité personnelle des trois piliers du groupe, que l’on retrouve dans d’autres formations, laissait penser à une soirée de bon niveau mais au final l’ensemble reste assez décevant et peu vivant. Un thème de Roberto García, « Kamadeli » marqué par les rythmes des religions afrocubaines sort du lot. Pour le reste, les arrangements de musique brésilienne et l’invitation des chanteurs canadiens de reggae, présents dans le cadre de l’édition annuelle de Cubadisco, n’a pas relevé le niveau jazzistique de la nuit. On attendait Arturo O’Farrill, table réservée, mais le pianiste a fait faux bond.


Orlando Maraca Valle, Mayelín Velázquez, Alain Ortíz © Patrick Dalmace

22 mai. Dans la capitale cubaine c’est aujourd’hui l’un des vernissages de la 12e Biennale d’Art. Invité pour un gigantesque buffet offert par le Musée du Bronx (la présence américaine est déjà bien engagée et les pays qui ne pouvaient commercer avec l’île sans risque de sanctions ont des longueurs de retard et sont aujourd’hui le dindon de la farce !), l’auteur de ces lignes y découvre rien moins que le groupe Interactivo chargé de l’animation. Certes ce n’est pas du jazz mais la géométrie variable de la formation du pianiste Robertico Carcassés permet ce soir d’apprécier des musiciens qui par ailleurs font partie de ceux qui animent les clubs
havaneros, Julio Padrón (tp), Juan Carlos Marín (tb), Carlos Miyares (ts), tous trois des « protégés » de  Chucho Valdés ; le chanteur Francis del Río et la jeune voix du hip hop cubain Brenda Navarette (aussi souvent à Miami qu’à La Havane, comme quoi il n’est plus nécessaire d’émigrer définitivement).

Retour le soir vers La Zorra où est programmé l’ami de toujours, Orlando Maraca Valle. Il y a un certain nombre d’années le flûtiste, dans une interview donnée à Jazz Hot (
Jazz Hot n° 592), bouleversant le protocole, avait tenu à poser la dernière question. « Qu’attendrais-tu de Orlando Valle ?». « L’écouter en petite formation dans un club de jazz » fut la réponse. Une quinzaine d’années après c’est, ce soir, d’actualité. Orlando est à la tête d’un quartet où un jeune cousin, Alejandro Meroño Valle, occupe la place de pianiste (En Europe c’est avec un autre cousin, Ramón, que l’on entend « Maraca »). Complètent le groupe, le drummer Alain Ortíz et la bassiste Mayelín Velázquez. Bien que d’une jeune génération ces musiciens ceux s’écartent de la ligne actuelle « rénovatrice du jazz » et possèdent un jeu traditionnel d’excellente facture. Alejandro est assez impressionnant devant son clavier et Alain a montré, notamment dans ses soli, la richesse de son talent. Ces partenaires ne sont pas là par hasard mais font l’objet un choix clair du flûtiste qui souhaite avoir derrière lui un trio répondant à son propos jazzistique. Le répertoire annoncé (pas toujours celui joué) comprend des thèmes classiques « Seven steps to heaven », « Dolphin dance », « Spain » (Concierto de Aranjuez )…, un thème des débuts de Orlando « Presentación », deux compositions récentes appartenant à son projet avec le All Stars (Théâtre du Châtelet 2014) « Danzón Siglo XXI° » et « Guajira Cha ». Tout a été retravaillé minutieusement et arrangé pour le quartet. Il y a du rythme, souvent cela swingue, la flûte est magique. Orlando Valle se meut avec aisance dans le monde difficile des grands flûtistes de jazz. Sans verser dans le Cuban Jazz en vogue ici, on perçoit toujours la personnalité cubaine de « Maraca » dans l’interprétation.

Melody Spartacus © Patrick Dalmace

Le lendemain 23 mai, infidélité jazzistique. Il est impossible d’échapper au Septeto Santiaguero, l’un des principaux défenseurs de la tradition
sonera. Pratiquement pas de touristes au minuscule Jelengue del Areito et une ambiance de folie parfumée au rhum… Une véritable fête de la musique ! L’assiduité à La Zorra y El Cuervo reprend le jour suivant avec un musicien de 28 ans, Julio Valdés Fuentes. Animateur de son cuarteto PentaJazz, Julio, l’un des rares violonistes jouant du jazz à Cuba, avait de surcroît invité une partie de la famille Fuentes habituellement aux manettes du groupe Canela. Dès les premières notes il faut se rendre à l’évidence : Julio n’est pas sur scène pour se contenter de jouer pour les nombreux étrangers présents mais a bien l’intention d’étaler sa classe, son dynamisme et sa virtuosité. Doté d’une solide formation classique acquise à La Havane et à Madrid, il a pu bénéficier du savoir de ses parents, tous deux passés, par le Tchaïkovski de Moscou. Mais c’est le jazz qui l’intéresse et il a écouté, sérieusement, et très tôt Ponty et Grappelli. La prestation ne laisse personne indifférent et l’enthousiasme gagne rapidement la salle. Le quartet du violoniste se compose de brillants musiciens, Alain Ortíz (dr) écouté précédemment avec « Maraca » et Roger Rizo, un pianiste qui depuis plusieurs années est recherché par tous les jazzmen mais qui ne souhaite pas prendre lui-même la direction d’une formation. Faute de bassiste ce soir, Julio fait appel à sa mère Giselda Fuentes passée du violon à la basse. Julio Valdés s’avère aussi être un compositeur de qualité. On écoute ainsi « Old Havana, « Atocha », « I feel Good », « Arbol seco »… mais il brille également sur « Minor Swing ». Magnifique surprise au milieu du show : Julio invite sa cousine Melody Spartacus, flutiste de vingt ans (A Cuba les dynasties musicales sont légions !) qui laisse le public bouche bée par le brio de ses interventions sur « Danzón para un abuelo » et la composition de Hancock « Canteloupe ». Tonnerre d’applaudissements pour Melody dont on ne manquera pas de suivre la trace dans les années qui viennent.

Un nouveau venu dans le panorama
havanero, Denys Carbó, saxophoniste alto et soprano, se présente le 26 au même endroit avec son quartet, Jazz en Trance, composé du pianiste Alberto Díaz, du batteur Ernesto Raymat et du bassiste Rafael Agdama, que complètent ponctuellement la voix et la flûte de Leslie Durán. Denys offre, à travers dynamisme et virtuosité (notamment au soprano), une approche plus straight qui pioche dans d’autres musiques dites « du monde ». Le titre de son thème « Los pasos de Paquito », n’est pas innocent : Paquito d’Rivera lui aussi aujourd’hui passe en revue tout un éventail de genres. « Jazz en Trance », « Old Music », « Barrio viejo » sont des compositions personnelles. « Sensaciones » avec la voix de Leslie et Denys au piano ne convainct pas. Le saxophoniste a déjà trouvé l’opportunité de jouer aux Etats unis et en Pologne où il a pu enregistrer.

Rizo, Zule Guerra, Omar González © Patrick Dalmace

Dans le milieu musical on ne tarit pas d’éloges sur Zule Guerra, une toute jeune voix noire, qui chante tous les jours actuellement avec son groupe Blues d’Havana. Le choix de l’après midi du 27 mai en plein air pour l’écouter aux Jardines del Teatro Mella s’avère peu judicieux car la sonorisation est des plus déplorables et la présentation
à la cubaine débute avec une heure de retard ce qui empêche d’écouter tout le concert. Toutefois Zule s’efforce d’être audible et de ne pas être couverte par l’ensemble de ses musiciens dont Rizo (p), excellent naturellement ; Victor Benitez (as), Humberto Quijones (dm) et Omar González (b) qui voici quelques années faisait les beaux jours du pianiste Roberto Fonseca et aujourd’hui de Yasek Manzano. La vocaliste cherche à s’inscrire dans le blues (elle a la voix qu’il faut) mais en offrant un répertoire issu de la tradition cubaine du filín, mouvement important des années cinquante, très influencé par le jazz (« Tu no sopechas », « Besame mucho »…). Sa prestation, abstraction faite des problèmes de son, montre une bonne chanteuse, avec de réelles possibilités et un large registre. Elle séduit avec « A contra tiempo », « Blues d’Habana », « Sín tu mar », « Gotas de Agua », belle composition de Rizo. Zule Guerra justifie le nom de son groupe en reprenant « Sophisticated Lady », « You’ve Changed »…


Alexis Bosch © Patrick Dalmace

Très v
ite il faut trouver
una máquina afin de rejoindre La Zorra y El Cuervo où le pianiste Alexis Bosch, une vieille connaissance, a renouvelé son personnel et son jeu. Orlando Sánchez, son remarquable saxophoniste a pris la route de Chicago et laissé la place au jeune Jamil Cherry (ts). Hermida est remplacé par Roberto Vázquez à la basse et Keisel Jiménez est entré comme batteur après le départ de Yissy García. Reste Emilito del Monte aux congas. Ces derniers temps Alexis fréquente assidûment Arturo O’Farrill et l’on sent nettement qu’il prend une plus grande envergure comme jazzman, délaissant son idée de jazz cubano retrouvant le jazz, avec un swing que commence à bien dominer Keisel qui provient d’une tradition plus cubaine (ex « Maraca ») mais également courtisé par les tenants du New Jazz. Le saxophoniste (excellent son !) n’a pas encore une forte histoire avec le groupe et parfois prend une grande place masquant le reste de la formation. C’est son absence lors du second set qui permet de s’en rendre compte et de dégager la qualité jazzistique du quartet de Bosch dont le répertoire et les compositions se sont renouvelées, « Bye Bye black bird » , « A sound for sore ears », « Skirmisch », « Guajira Simple N° 2» (écrite pour O’Farrill) ; le thème de Eliel Lazo « Sverrigsgade 26 » avec le güirero « El Hueso » comme invité. Une très belle composition est jouée en trio. Piano et drum y alternent dans la délicatesse.

Une escapade à la Casa de la Música où se produisent tous les groupes
timberos et salseros afin d’écouter l’historique N.G. La Banda du flûtiste José Luis Cortés laisse un goût mitigé. Le temps a fait son œuvre et la formation cède souvent à une facilité qui satisfait pourtant Cubains et visiteurs étrangers.

Yasek Manzano, Omar Gónzalez, Hector Quintana © Patrick Dalmace

Le 30 mai Yasek Manzano est à l’affiche de La Zorra y el Cuervo. Le trompettiste (Jazz Hot n°632) dont l’aura ne fait que croître avec ses passages aux Etats-Unis fait le plein de Nord-américains dans le club et fait fi de sa langue natale pour s’adresser au public. Yasek débute avec un thème de Coltrane « Satellite » posant ainsi clairement sa volonté de montrer que sa musique est bien ancrée dans le jazz. Il a assimilé toutes les leçons des grands trompettistes américains actuels et notamment Hargrove et Marsalis et semble savoir tout faire. Il offre en outre une très belle sonorité. Ses
soli sont posés et ses qualités lui permettent d’éviter tous les excès dont certains de ses collègues trompettistes ou saxophonistes de l’île sont friands. Il est entouré du jeune pianiste Miguel de Armas (puis de l’incontournable Roger Rizo) et du guitariste Hector Quintana dont l’expression -au sein de ce groupe- s’éloigne des tendances à la mode. Il s’attache à produire un jeu recherché et influencé par les grands classiques de la guitare de jazz. Julio César est à la batterie et Omar Gónzalez à la contrebasse. Quintana brille sur tous les thèmes de la soirée, Yasek lui offrant de larges plages pour montrer ses qualités notamment sur une composition du guitariste lui-même. Manzano enchaîne avec une oeuvre personnelle « El Conde » puis invite la chanteuse Daymé Arocena (écoutée récemment à Paris). Son interprétation de « Bésame Mucho » nous laisse indifférent. L’expressivité offerte par Daymé est surfaite, sort de l’esprit de la composition de Consuelo Velázquez mais la partie au trombone de Yasek est fort belle. « Miljak Smooth » est de l’autorité de de Armas. Le set s’achève sur « Miguel’s Mood ». Après la pause, généreux comme à son habitude, le trompettiste fait de nouveau appel à des invitées : Zule Guerra d’une part, interprétant « You’ve changed » et une belle reprise de « Tu mi delirio » et de nouveau Daymé pour « Waves » en duo avec Zule. La nuit s’achève sur« Cimarrón » de Yasek.

Yadasny Portillo, Rafael Algama, Alain Ladrón de Guevara © Patrick Dalmace

Le 2 juin le superbe Café Miramar sur la 5e Avenue reçoit le pianiste Yadasny Portillo et son quartet, Cauce. Le Miramar possède son propre piano, ce qui change des claviers des autres clubs, une excellente sonorisation et le public peut se répartir sur les trois côtés de la scène en profitant pleinement de l’ensemble du groupe. Portillo, du point de vue stylistique se démarque de ses collègues. La formation classique est davantage perceptible. Son jeu raffiné est fluide, s’extériorise avec une grande sensibilité et correspond à l’impression qu’il dégage dans la conversation que l’on a pu avoir avec lui. Ses partenaires Alain Ladrón de Guevara (dm), Rafael Algama (bass) et Degnis Bofill (cgá) sont particulièrement à l’écoute et au contact visuel. Bofill se montre excellent dans ses
soli. La plupart des compositions sont de Yadasny. On relève parmi les plus attrayantes « De un momento a otro », « Intuición », « Añoranza ». « Volvió el danzón » s’inscrit dans la ligne actuelle défendue par la jeune génération. Le danzón traditionnel -danse historique cubaine- est totalement déstructuré, perdant toutes ses possibilités dansantes et transporté vers d’autres horizons et notamment vers le jazz (New Jazz comme cette génération baptise ce travail). Portillo applique le processus sur le célèbre « Mama Iñes » que même E. Grenet ne saurait reconnaître ! Ce jeune pianiste a du talent.

Giselda Fuentes, Jesús Fuentes, Alain Ortiz, Raúl Verdecia © Patrick Dalmace

Le lendemain à La Zorra y El Cuervo le classicisme est à l’ordre du jour avec la formation de Jesús Fuentes. Le Santo Tomás Conexion du saxophoniste puise dans le réservoir familial : Outre Jesús on retrouve Julio Valdés au clavier et Giselda Fuentes à la basse. Ivette Kessel (grupo Canela) est face aux congas, Alain Ortiz à la batterie et le remarquable Raúl Verdecia, réclamé par les plus grands, à la guitare. La formation est solide, bien rôdée, Jesús est aussi
showman et tant les musiciens que le public prennent un grand plaisir à jouer pour les uns, écouter le sextet pour les autres. D’entrée le ton est donné avec « Donna Lee » et « Caravan » (joué sur un tempo très rapide avec un bon solo de Ivette) ; l’influence de d’Rivera filtre de la « Contradanza » jouée au soprano. Les goûts personnels du saxophoniste pointent également sous « Dakar Blues » et « Nganga » avec Julio au violon dans les deux cas. « Ti’Mouton » témoigne de la présence très fréquente de Fuentes en Martinique mais vire très vite au jazz. La nuit égraine aussi « Isla de sueños », « Cantaloupe », « Mambo In »… et s’achève par un superbe duo saxophone et guitare sur « Por el amor », une version de Fuentes de « Desafinado ».

Michel Herrera © Patrick Dalmace

C’est avec Michel Herrera que se termine le 5 juin le périple
havanero. Le saxophoniste ne joue pas en club l’ensemble de son projet inédit « Madre Tierra » mais d’autres thèmes antérieurs et des classiques. A l’alto le son est très agressif. Mais Herrera a des choses à exprimer dans ses soli. Pour accompagner la voix de Janet Valdés (« No puedo ser feliz » et thèmes du filín cubain) Herrera s’empare du ténor et l’atmosphère devient plus chaude ce qui sied au genre… Comme Yasek Manzano, Michel laisse beaucoup de place à ses partenaires Meroño (p), Ladrón de Guevara (dr) et Agdama (bass) ce qui leur permet de montrer de superbes qualités expliquant notamment que tous ces jeunes musiciens se retrouvent ensemble dans divers groupes. Les deux derniers étaient avec Portillo et sont capables de s’adapter avec succès aux différents styles de chacun. Le trompettiste invite son collègue Tonatiuh Isidrón pour un magnifique duo de trompettes. La salle ne s’y trompe pas. Belle ovation. Après l’écoute de ces divers groupes et ayant pu en côtoyer d’autres non programmés lors de notre passage ou écoutés antérieurement, nous pensons qu’une réflexion est indispensable à propos du jazz actuel à Cuba (mais aussi de son histoire), ce qui est réellement du jazz, n’en est pas, subit son influence ou s’en écarte peu à peu ou encore sur ceux qui acceptent le terme (notamment dans les festivals) mais affirment ne pas être des jazzmen.

Une chose est certaine l’île est trop petite pour tous ces (ses) talents !
Patrick Dalmace

N.B. : Pour un panorama de ce que l’on peut écouter dans les clubs de La Havane et sur l’évolution de la scène dite jazz se reporter aux Jazz Hot n° 604 (2003), 628 (2006), 633 (2006), 641 (2007), avril 2010, mars 2011, 663 (2013).