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John Chilton

25 fév. 2016
16 juillet 1932, Londres - 25 février 2016, Londres
© Jazz Hot n°674, Hiver 2015-2016

John Chilton at Ronnie Scott's, 9 December 2002 © David Sinclair




John James Chilton nous a quittés. Il compte avec Stanley Dance parmi les références en culture jazz chez les Britanniques et pas seulement.


Il fut aussi trompettiste. Il a débuté la pratique du cornet à l'âge de 12 ans. Cinq ans plus tard, il opte pour la trompette. Mais ce n'est pas avant 1953 qu'on le remarque à la tête de ses Butlins.

Puis, John Chilton joue pour l'excellent sax alto Bruce Turner (1953-63). Si dans les années 1960, il se produit avec des groupes pop comme The Swinging Blue Jeans et The Escorts, John Chilton s'inscrit avant tout dans la mouvance «mainstream jazz» telle que l'a décrite Stanley Dance, en solide rival d'Humphrey Lyttelton.




On l'entend jouer avec Alex Welsh, Mike Daniels (1963-65), le chanteur George Melly (à partir de 1974), avec ses Swing Kings (1967), Buck Clayton, Bill Coleman, Ben Webster, Charlie Shavers, avec ses Feetwarmers (à partir de 1974), Kenny Davern et, jusqu'à sa mort, malgré la maladie de Parkinson, avec le clarinettiste Wally Fawkes. John Chilton s'est produit plus de 30 ans au Ronnie Scott's Club. Johnny Simmen me fit remarquer l'excellente prestation de John Chilton dans «Down Hearted Blues» avec George Melly (1988, Pinnack CD 7019). Il pouvait aussi jouer du piano, et il a composé des chansons.

John Chilton et George Melly at Ronnie Scott's, 10 December 2001 © David Sinclair



John Chilton a tenu à Londres une boutique de livres, Bloomington Book Shop, au 31-35 Great Ormond Street, où l'on trouvait tout ce qui était disponible sur le jazz.

En tant qu'auteur, John Chilton laisse une trace dans la littérature consacrée au jazz. Il a co-écrit avec Max Jones, The Louis Armstrong Story, et, surtout, il a réalisé sous son nom des biographies de premier ordre sur Red Allen, Roy Eldridge, McKinney's Cotton Pickers, Jenkins' Orphanage Band, Bob Crosby, Billie Holiday, Sidney Bechet, Coleman Hawkins, Louis Jordan, un ouvrage bien utile Who's Who of British Jazz (1997, Cassell) et un dictionnaire de référence Who's Who of Jazz (1970, Peridon Limited, London) sur lequel s'est appuyé, pour les artistes communs, le New Grove Dictionary of Jazz.

Loin du tout «blabla» qui encombre la littérature française sur le jazz, le travail de John Chilton s'en tient aux faits précis, datés, vérifiés. Il fut aussi parmi les rares historiens-biographes de jazz qui n'ont pas négligé l’éducation musicale des artistes, et il a souligné le rôle des professeurs (Eugene Mikell, etc.).

Il mérite amplement la description que Down Beat fit de lui : «a master of the craft of research».

En 2007, il a publié son autobiographie : Hot Jazz, Warm Feet (Northway Books).

Une perte inestimable pour le monde du jazz.

Michel Laplace
Photos © David Sinclair


SOURCE
Le Monde de la Trompette et des Cuivres (DVD-Rom, version 9, février 2016, mchellaplace@neuf.fr)


BIBLIOGRAPHIE

Hot Jazz, Warm FestWho's Who of JazzJazzWho's Who of British Jazz


















Billie Holiday Story: Billie's BluesRoy Eldrigde: Little Jazz GiantColeman Hawkins: The Song of the HawkSidney Bechet: The Wizzard of Jazz

















McKinney's Cotton Pickers: McKinney's MusicThe Life of Henry Red Allen: Ride Red RideLouis Jordan: Let the Good Times RollLouis: The Louis Armtrong Story 1900-1971


















VIDEOS

film Living Jazz de Jack Gold (1961), avec Bruce Turner (as), John Chilton (tp), John Mumford (tb), Colin Bates (p), Jim Bray (b), John Armitage (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=5zN0Mi64szE


George Melly et John Chilton, 1993
https://www.youtube.com/watch?v=TBFu-zPl7UA